À propos de la conquête spatiale

L’exploration de l’espace

L’homme a toujours été fasciné par les astres. Pendant des siècles, il a dû se contenter de les contempler et de les observer à l’œil nu, l’imagination faisant le reste. Puis il a inventé la lunette et le télescope, et ce qui lui paraissait si loin s’est considérablement rapproché de lui, au point de devenir presque familier. Parallèlement, il s’est lancé dans l’exploration de l’espace : montgolfières, ballons, dirigeables, avions, navettes, fusées ; autant d’aéronefs qui l’ont porté de plus en plus loin de la Terre, sans parler des divers satellites qu’il a mis au point pour observer les planètes de notre système solaire, et des sondes qu’il a envoyées sur certaines d’entre elles.

La conquête spatiale

Si l’on peut comprendre que la curiosité de l’homme et son désir de repousser les limites du connu l’aient incité à explorer l’espace, il n’est pas illégitime de s’interroger sur les buts poursuivis de nos jours par certains partisans de la conquête spatiale, qui déclarent ouvertement que cela permettra de trouver de nouveaux métaux ou des minerais précieux, ou de s’approvisionner en eau. De tels arguments ont de quoi nous laisser très perplexes et nous faire “revenir sur Terre”. Sommes-nous devenus à ce point cupides que l’exploration spatiale soit désormais motivée par la seule perspective de découvrir de nouveaux marchés ? Pour en revenir à l’eau, ne serait-il pas plus raisonnable de prendre soin de celle qui existe sur Terre et de ne pas la gaspiller ?

Le cosmos

Comme la plupart des Rose-Croix, je pense que la conquête spatiale devrait être motivée par le désir, non pas de découvrir de nouvelles ressources destinées à alimenter je ne sais quel marché, mais de mieux comprendre les mystères qui entourent la création de l’univers, la formation de notre système solaire, et l’évolution de notre planète : la Terre. Autrement dit, elle devrait avoir pour but d’en apprendre davantage sur l’origine de ce que les philosophes grecs désignaient sous le nom de «cosmos» qui, littéralement, signifie «univers organisé». Sans oublier cette question fondamentale : La vie a-t-elle existé, existe-t-elle ou existera-t-elle sur d’autres planètes de notre système solaire ou au-delà ?

Science et mysticisme

Par nature, l’exploration (et non la conquête) spatiale est un domaine de recherche qui concerne autant la science que le mysticisme que la science. En effet, comment s’intéresser au «comment» de l’univers, et par extension de la Terre, sans s’interroger sur le «pourquoi» ? De nos jours, certains scientifiques vont d’ailleurs jusqu’à dire que tout laisse à penser qu’il forme effectivement un tout organisé et que l’on pressent qu’à travers lui la présence et l’influence d’une Intelligence universelle ordonnatrice. Implicitement si ce n’est explicitement, ils évoquent l’existence de Dieu, au sens que les Rose-Croix donnent à ce terme. En outre, n’est-ce pas notre espace intérieur qu’il faut explorer en priorité ?

« Se réconcilier avec la Terre… »

Si l’exploration de l’espace est utile et nécessaire lorsqu’elle s’inscrit dans une démarche à la fois scientifique et mystique, on peut regretter néanmoins qu’elle soit encore teintée d’enjeux nationalistes. Aussi, j’espère qu’elle deviendra un jour le fruit d’une coopération véritablement internationale et un vecteur d’union entre tous les peuples. Elle aurait tout à y gagner, d’autant que les programmes spatiaux exigent d’énormes moyens financiers. Par ailleurs, est-il souhaitable d’envisager des voyages “touristiques” dans l’espace ? Là encore, tout dépend me semble-t-il du but poursuivi et de la manière d’effectuer ces voyages, en espérant que la vue de la Terre depuis “là-haut” donne aux hommes l’intense désir d’en prendre soin et de se réconcilier avec elle…

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