A propos de l’échec scolaire
Comme chacun sait, de plus en plus d’enfants sont dits «en échec scolaire». Est-ce à dire que les élèves d’aujourd’hui sont moins intelligents que ceux d’hier ? Certainement pas. D’une manière générale, ils sont même plus éveillés que ne l’étaient ceux des générations précédentes. Alors, faut-il en déduire que les enseignants actuels sont moins compétents que ne l’étaient leurs aînés ? Non plus, même si nombre d’entre eux considèrent avoir été mal ou insuffisamment formés, sans parler de ceux qui reconnaissent ne pas avoir la vocation, mais exercent ce métier à défaut d’un autre.
À quoi donc est dû l’échec scolaire ? Certains évoquent le manque de moyens à l’école ou au collège ; d’autres la maîtrise insuffisante de la langue française chez les enfants concernés ; d’autres encore la précarité socio-familiale… Une autre raison, et non des moindres, est liée au comportement des enfants. Étant de moins en moins bien éduqués par leurs parents, ils manquent de plus en plus de respect, d’obéissance, d’attention, de concentration, de courage, de persévérance, etc. Ceci a deux effets majeurs : 1) les élèves intègrent de plus en plus difficilement ce qui leur est enseigné. 2) les enseignants ont de plus en plus de difficulté à transmettre le savoir. Si on ajoute à cela que les programmes, tout du moins en primaire, ont été à maintes reprises déstructurés dans le contenu et la méthode, on ne peut être surpris que le nombre d’enfants en difficulté soit croissant.
Aussi contradictoire que cela paraisse, je pense que la solution à l’échec scolaire se situe en grande partie dans l’éducation que les parents doivent donner à leurs enfants. S’ils étaient élevés dans le respect des valeurs morales (ou éthiques) les plus élémentaires, ils seraient nécessairement plus réceptifs aux savoirs et aux savoir-faire qui leur sont transmis à l’école. Par ailleurs, les enseignants ne perdraient pas autant de temps et d’énergie à maintenir la discipline, de sorte qu’ils pourraient exprimer pleinement leurs compétences et mieux prendre en compte les élèves en difficulté, qui demandent effectivement plus de suivi.
De nos jours, nombre de parents n’ont plus le sens de l’éducation et se déchargent sur les enseignants pour palier leur carence dans ce domaine. Or, le rôle de ces derniers est avant tout d’instruire, c’est-à-dire de transmettre des connaissances théoriques et pratiques. En France, l’appellation «Éducation Nationale» me semble d’ailleurs inappropriée pour traduire le rôle de l’enseignement. Il serait plus judicieux de parler d’«Instruction Nationale» ou d’«Instruction Scolaire». Quoi qu’il en soit, la confusion est telle que nombre de parents, non seulement n’assument pas correctement l’éducation de leurs enfants, mais rendent les enseignants responsables des échecs qu’ils rencontrent dans leur scolarité, au point de les agresser.
Indépendamment du contenu des programmes et des méthodes employées, qui nécessitent certainement des améliorations et des adaptations, l’instruction scolaire devrait inclure des cours, certes d’éducation civique, mais également d’éducation éthique, destinés à mettre en exergue ces vertus que sont le respect, la politesse, la discipline, le courage, au même titre qu’il existe des cours d’orthographe, d’arithmétique, d’histoire, etc. Ces cours, officiels, structurés et présentés à tous les élèves comme une matière à part entière, contribueraient à faire que les enfants d’aujourd’hui deviennent plus tard des parents capables d’éduquer correctement leurs enfants, lesquels auraient alors de meilleures chances d’être de bons élèves.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
Pascale Z.
7 octobre 2017 @ 3 h 08 min
Que pensez-vous alors de la méthode créée par Maria Montessori ?
Pédagogue italienne et ancien médecin, elle a étudié pendant 50 ans les enfants de milieux sociaux et culturels très défavorisés et en difficulté d’apprentissage. Elle s’est intéressée aux enfants « anormaux » qui lui ont donné l’occasion de mettre au point sa méthode d’enseignement qu’elle a repris et généralisée à l’usage des enfants « normaux ».
Cette méthode prend en considération les différents stades de développement de l’enfant et de sa sensibilité et elle considère que l’éducation se fait de zéro à 24 ans. Dans cette méthode tout est fait pour accompagner l’enfant dans son épanouissement.
Peut être devrait-on s’interroger sur l’enseignement de l’éducation nationale qui persiste dans la discipline, l’élitisme et la multiplication des savoirs et des connaissances basées sur un formatage qui n’est plus approprié aujourd’hui pour s’orienter vers plus d’harmonie et d’équilibre.
Nous assistons à un changement de paradigme avec le passage de l’ère du livre à l’ère du numérique ce qui change fondamentalement les fonctions cognitives mises en œuvre par le cerveau (voir vidéo de Marc Halevy et aussi psychologie cognitive et neurosciences).
J’ai des jumeaux (fille et garçon de 20 ans ) et ma fille à fait un décrochage scolaire en seconde. Elle ne supportait plus la pression, l’assiduité contrôlée de façon excessive par manque de confiance, les champs induits et les humiliations de certains professeurs qui cassent les élèves par une communication inapproprié et irrespectueuse où encore des sanctions arbitraires pour faire des exemples, sans parler de la suspicion notamment de « sécher les cours ou tricher sur l’apprentissage et les devoirs sur table …
Elle est métisse ; est ce que cela a joué en sa défaveur ? Peut-être mais pas sûr… Mes enfants sont français de naissance, langue et culture et ne connaissent pas l’Afrique. À part la couleur de peau et l’héritage génétique de leur père, ils n’ont rien d’africain et il ne se sentent pas « noirs » au sens de celui qui vient d’un autre pays, d’une autre culture, us et coutûmes. Pourtant ils ont été « amalgamés » rien que par leur couleur de peau.
Je ne crois pas que le modèle des adultes dans un tel contexte soit le bon sachant que les enfants ont besoin de s’identifier, ni qu’instaurer de tels climats au collège et au lycée soit source d’épanouissement au moment où l’enfant est en pleine adolescence c’est à dire qu’il subit la plus grande transformation hormonale de sa vie ! Et c’est aussi à ce moment là que l’éducation nationale lui met une pression supplémentaire puisqu’il doit choisir sont futur métier dès la 4ème à l’âge de 14 ans et crescendo jusqu’à la seconde puis ensuite la terminale pour le choix des Etudes supérieures , si vous êtes arrivée jusque-là ! Car en 3ème le directeur d’établissement parle des politiques gouvernementales qui orientent vers l’apprentissage parce qu’on a besoin de main d’œuvre aujourd’hui et plus de gens qui pensent. Il y en a trop et en plus il n’y a pas de boulot !
Je pense qu’il est temps de dépoussiérer notre Éducation Nationale en apportant de la lumière, de la joie et de l’amour pour créer de la cohésion de groupe et l’envie d’apprendre avec des contenus correspondant à notre époque notamment en histoire où on leur rabâche encore les guerres et en économie la croissance pour ne citer que ces matières, alors que nous devons orienter nos sociétés vers une économie de la conscience qui implique des responsabilités avec plus de sobriété sachant que nous ne pouvons plus continuer avec la société de consommation actuelle.
Pourquoi ne leur apprend t’on pas la vie : apprendre à se connaître soi-même, apprendre à connaître la nature ? Développer ses facultés naturelles, l’imagination, la créativité, l’intuition, etc… chacun découvrirait sûrement et en temps utile ce pourquoi il est venu sur terre et ce qu’il est venu y faire !
Je suis sûr que chacun y a sa place sans pour autant avoir besoin de rivaliser avec les autres mais plutôt en choisissant de co-créer, partager, collaborer, ce qui est beaucoup plus riche dans tout les sens du terme !
À méditer…
Panthèrrose
15 janvier 2017 @ 9 h 06 min
Je trouve effectivement originale et innovatrice l’idée d’introduire l’enseignement des valeurs dans l’instruction scolaire, car sans celles-ci, l’élève risquerait de manquer l’objectif premier de toute éducation qui, à mon avis, devrait être de permettre à l’éduqué de mieux s’intégrer dans la société humaine, tant sur le plan de l’emploi que sur le plan culturel.
Had
10 février 2014 @ 12 h 18 min
Bonjour,
Ce que vous dites est très vrai ! (cours d’éthique, parents qui se déchargent sur les enseignants…) Et je voudrais ajouter à cela la pression énorme de la sphère médiatique et culturelle qui est évidemment très importante de nos jours …Aujourd’hui, d’une certaine façon, un jeune croit voir la société évoluer devant lui au jour le jour comme un spectacle, et il y a énormément de stimulis concurrents de la scolarité.
Il faut rééquilibrer les choses et se rendre aussi à l’évidence au sujet de la technologie. L’homme pourra renoncer au ondes xG, mais pas à l’ordinateur. Sur ce point précis , heureusement, les enfants d’aujourd’hui ne veulent pas seulement apprendre à travailler avec les outils informatiques, ils veulent comprendre comment les fabriquer. Il faudrait également faire de la programmation informatique une matière à part entière dès le collège pour rendre l’école plus « attractive », et nous aurons peut-être « de nouveau » des enfants passionnés d’apprendre. L’ écrit, lui, sera sublimé, puisque rien ne le remplace vraiment. L’uniforme obligatoire est une idée qui peut faire rire, et c’est normal, mais je trouve que c’est une petite mesure qui pourrait avoir de gros effets sur les jeunes esprits. Nous savons ce que peut représenter le vêtement.
Et peut-être peut-on dire que certaines valeurs traditionnelles n’appartiennent aucunement, en réalité, à une tendance politique plutôt qu’à d’autres…
Antoine Achard
5 février 2014 @ 21 h 08 min
Bien d’accord avec vous à propos de la primauté d’une éducation prenant sa source à la maison. Le larguage de l’éducation sur le dos des seuls enseignants est une attitude parentale pouvant s’observer dans plusieurs pays, peu importe la langue. Le problème de l’échec scolaire en est un souvent dans les pays dit avancés où les sources de distractions sont plus alléchantes que la réussite scolaire et où le ras-le-bol des étudiants surtout masculins est le symptôme d’une certaine inadaptation du programme scolaire.
Peut-être qu’une tranche bien ciblée de la clientèle scolaire aurait besoin d’expérimenter une forme encadrée et supervisée d’autodidactisme et d’autodiscipline, tout en rencontrant les exigences du programme de l’Education Nationale des pays concernés. Certains jeunes ont besoin de ne pas se faire dire quoi faire, mais plutôt se faire indiquer comment être pro-actifs dans la poursuite de leurs études.
En demeurant dans le même sujet, plusieurs pays songent à remplacer dans les années à venir jusqu’à 40% des effectifs du corps professoral par de l’appareillage électronique. Les étudiants auraient alors à s’équiper du matériel permettant la réception des cours, donnés intramuros ou à la maison. Si c’est le cas, il y a fort à parier que seuls les plus disciplinés réussiront à avancer. Cependant, il semble évident que rien ne pourra remplacer le contact subtil et privilégié entre l’enseignant doué et l’élève voulant apprendre.
En matière de performance scolaire à tout prix, des études récentes montrent l’exemple probant des tigres asiatiques (Corée du sud, Japon, Taiwan, Singapour etc., à savoir qu’un excès de ce désir de performer peut aussi bien mener à la porte des meilleures universités nationales et occidentales qu’à la porte de la dépression, de troubles du comportement et du suicide. Sans toutefois verser dans l’extrême, il apparaît évident qu’une partie des étudiants occidentaux font moins d’efforts ou sont moins motivés: ras-le-bol, je-m’en-foutisme, vie trop douillette? Peut-être n’ont-ils pas été confrontés aux très dures réalités de ceux et celles qui comptent sur l’instruction supérieure pour soit réussir et occuper des emplois intéressants, soit retourner dans la même misère que leurs parents. Mais pas de panique, l’état de la scolarisation occidentale peut aussi bien ne vivre qu’une transition et saura rebondir après avoir transmuter cet état passager.
Anne-Marie K
5 février 2014 @ 16 h 52 min
Absolument d’accord avec vous. L’égoïsme des parents et des enfants, le manque de valeurs morales, d’autorité et d’une certaine sévérité de la part des parents, des enseignants, ainsi qu’une tolérance trop large envers certains de leurs comportements, également propagée par les soi-disant professionnels de l’enfance comme certains psys, sociologues, politiciens, aussi les médias etc., mènent à la décadence de l’éducation et du comportement général envers les enfants, ce qui se répercute automatiquement sur eux et leur futur. Ajoutons aussi que les enfants sont trop souvent gâtés, on a peur de leur refuser quelque chose pour des multiples raisons, on en trouve toujours une et si non ils se tardent finalement dans le subconscient. N’oublions pas que les enfants sont les adultes de demain et qu’ils formeront la future société avec leur comportement d’aujourd’hui si nous n’intervenons pas. Est-ce que nous voulons réellement cela ? Où est-elle cette responsabilité que nous devrions prendre afin d’assurer un monde meilleur, ce que nous voulons quand-même tous ? Mais rien ne se fait sans efforts.
Cordialement.
BOURDON Michel
4 février 2014 @ 16 h 41 min
Sans pour autant être aussi pessimiste que « Le Tigre », (drogue, alcoolisme) il me semble que l’échec scolaire a trois raisons majeures d’être ce qu’il est aujourd’hui, à savoir : éducation inappropriée, non suivie et mal orientée.
Il y a bien d’autres paramètres hélas à l’échec scolaire, telle l’éducation parentale inexistante, l’excès de télé (dont les programmes abrutissent plutôt qu’ils n’instruisent !), de systèmes informatiques et réseaux soi-disant sociaux où l’individu est littéralement scotché à son ordi ou son mobile… Où le jeu est roi !
L’absence de morale, car les enfants d’aujourd’hui prennent évidemment exemple sur leurs aînés de la génération antérieure, de sorte que nos enfants (en général) sont le sosie d’un manque de discipline flagrant.
Ainsi, d’autres facteurs, comme les couples reconstitués, désorientent pour le moins nos bambins… Ce n’est certes pas d’aujourd’hui que le système se désagrège et a des failles pour ne pas dire des lacunes. Je ne reviens pas sur les termes « Instruction et éducation » que Mr Toussaint a admirablement mis en évidence. Alors, pour remédier un tant soi peu à cet état, et c’est mon point de vue (J’ai 4 enfants et 7 petits enfants en âge scolaire), cela semble compliqué tant les ministres concernés s’y sont impliquer sans foi réelle.
Le Maître d’école n’est plus respecté, car une loi, un jour, a interdit de mettre une correction à l’élève. Depuis, c’est l’anarchie, la tyrannie comme le souligne « Platon ». Il faut absolument revenir à une discipline stricte et laïque dans nos écoles. Et ne plus « mentir » à nos enfants en leur racontant que poursuivre les études débouchent sur un emploie assuré ! Le monde est de plus en plus complexe et tous devons nous adapter aux changements de situation et ce à une vitesse beaucoup plus rapide qu’il y a 50 ans ! Comme il est dit : « Quand on veut ont peut. » Hélas, le veut-ont vraiment aujourd’hui ?
Pour revenir à l’instruction, celle-ci doit être le partenaire de l’employeur et faire en sorte que dans leur statut, les jeunes qui ont fini leurs études intègrent d’office une structure selon leur niveau dans l’entreprise. Qu’ils aient en quelques sorte un ‘job’, comme ils le désirent ardemment.
L’avenir, ce sont nos enfant, et ce n’est pas une lapalissade ! N’est-ce-pas ? Alors donnons leur une chance, que dis-je, donnons leur accès au monde des adultes. Un autre facteur et non le moindre dans l’échec scolaire est le pourcentage impressionnant du taux de chômeur. Comment nos enfants voient leur avenir quand leurs parents sont en recherche perpétuelle d’un emploi, de stages etc. C’est le plus grand des poisons que vit notre société actuellement. L’Europe doit être capable de réaliser cet objectif, cette œuvre colossale pour le bien de tous. Et puis, pour conclure sur une note joyeuse, nous parents, avons des devoirs envers nos enfants. Que l’on prenne conscience que les yeux de nos enfants se focalisent sur nous. Changeons et nos enfants suivront…
Cordialement
Le Tigre
3 février 2014 @ 15 h 22 min
Beaucoup de parents ne peuvent pas prendre leurs responsabilités pour l’éducation de leurs enfants. Ils sont eux-mêmes complètements largués et sombrent dans l’alcoolisme et la drogue. Les enseignants ne savent plus quoi faire pour se faire respecter, et transmettent les savoirs programmés par l’éducation nationale. Pour le moment c’est un casse-tête chinois pour trouver une solution pérenne qui donnerait des résultats satisfaisants pour notre société.