A propos du droit d’ingérence
Régulièrement, l’actualité internationale revient sur le droit d’ingérence, le plus souvent en relation avec une guerre qui oppose un pays agressé à un pays agresseur, une ethnie à une autre, un peuple à une dictature, etc. Face aux massacres, aux tueries et aux tortures, de plus en plus de nations se mobilisent et réagissent, généralement par gouvernements interposés. Il est également de plus en plus fréquent que les populations elles-mêmes manifestent de par le monde pour en appeler à la paix et à la fraternité dans les pays concernés.
Il n’y a pas si longtemps, on ne faisait pas grand cas des guerres et des dictatures qui sévissaient aux quatre coins de la planète, à moins d’avoir des intérêts économiques ou autres à défendre. La plupart des gens les “regardaient” de loin sans réagir, et les gouvernements évitaient de s’en mêler ouvertement, au motif de l’indépendance et de la souveraineté des pays en souffrance. Certes, ce genre d’attitude est loin d’avoir disparu, mais il faut néanmoins reconnaître que les consciences ont beaucoup évolué et que le sort des peuples opprimés ou en état de guerre ne laisse plus indifférent.
Comment mettre fin aux massacres causés dans un pays par la guerre ou par l’oppression tyrannique d’un dictateur sur son peuple ? Malheureusement, il n’y a pas de “solution miracle”, d’autant que de tels massacres alimentent la haine, et avec elle le désir de vengeance. En principe, c’est aux belligérants eux-mêmes de trouver un terrain d’entente et de faire cesser les combats, ce qui nécessite un minimum de bonne volonté de part et d’autre. Mais vous savez comme moi qu’elle fait souvent défaut, de sorte qu’une ingérence venue de l’extérieur me semble alors nécessaire pour faire taire les armes et arrêter les tueries, dont on sait qu’elles touchent chaque fois un grand nombre de civils.
Comme de nombreux Rose-Croix, je suis donc favorable au droit d’ingérence, dès lors que l’on sait pertinemment que la diplomatie ne donnera rien pour mettre fin à une guerre fratricide ou à un génocide, et que le temps ne fera qu’aggraver la situation et multiplier les exactions et les crimes. Naturellement, aucune nation ne doit pouvoir s’arroger d’autorité ce droit et intervenir d’elle-même. Il lui faut pour cela un mandat international. De nos jours, c’est l’O.N.U. qui est censée accorder un tel mandat, mais force est de constater qu’elle est souvent impuissante à le faire en raison de son manque de cohésion et de ses clivages internes. Cette Organisation dite des Nations Unies est encore en proie aux divisions, et ses décisions restent sous l’influence d’intérêts particuliers, corporatifs ou nationaux.
De mon point de vue, le droit d’ingérence ne doit pas se limiter à intervenir pour mettre fin à des guerres entre pays et à des conflits internes. Lorsqu’il est avéré que des dirigeants ou des gouvernements spolient financièrement leur peuple, au point d’être responsables de son état de misère et de sa précarité, un mandat international devrait permettre d’agir pour y mettre fin et réintroduire dans l’économie du pays l’argent et les biens dont il a été injustement privé. Malheureusement, là encore, des intérêts multiples et variés font que les usurpateurs peuvent encore agir en toute impunité. Cela étant, je pense que les temps ne sont pas si loin où cela ne leur sera plus possible et où l’ingérence, mieux qu’un droit, sera considérée comme un devoir.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
Pax Vobiscum
15 janvier 2016 @ 11 h 28 min
Les échecs de la diplomatie à résoudre les conflits devraient interpeler notre conscience pour nous inciter à rechercher l’influx spirituel susceptible d’adoucir nos cœurs. Pour ce faire, la méditation pour la paix permet aux hommes et aux femmes de bonne volonté de mettre en mouvement l’Énergie positive régénératrice susceptible d’opérer un changement significatif pour l’humanité.
Lermite
10 juin 2013 @ 16 h 00 min
Du droit d’ingérence vers le devoir d’ingérence. Voilà qui dénonce la triste réalité de la place de l’humain dans les priorités politiques et économiques d’aujourd’hui. Nous avons des exemples précis… Lorsqu’une guerre risque de compromettre la disponibilité du pétrole, nous voulons le droit d’ingérence. Lorsqu’une guerre ne cause que des massacres humains, on ne veut pas s’en mêler. C’est à ce moment que le droit doit devenir un devoir. Il semble nous manquer, en ressources ou en volonté, la capacité d’établir « un conseil de sages » mondial qui serait consultatif en temps de bonne volonté et qui aurait un pouvoir décisif pour toutes les applications éthiques qui concernent l’homme et la nature.
Anne-Marie K
10 juin 2013 @ 15 h 19 min
Il est un fait que l’humanité évolue vers la globalisation, ou, exprimé dans son sens le plus positif, vers une unité planétaire. Cette évolution est visible non seulement sur le plan matériel, mais également sur le plan psychique et spirituel, toutefois bien moins conscient car sous-jacent.
Déjà, nous observons directement son impact sur notre bien-être quotidien, principalement sur le plan économique et social, nul ne peut le nier. De ce fait, nous sommes donc directement concernés par tout ce qui se passe dans le monde. De plus en plus, notre bien-être dépend non seulement de nous mais aussi des autres et finalement de tous. Ainsi l’entraide et l’humanisme deviennent des éléments fondamentaux, voire vitaux dans les relations humaines. Ils affectent indéniablement notre survie individuelle et globale en tant qu’espèce et ceci déjà à court terme, voire dans l’immédiat, car les actions d’aujourd’hui se répercuteront demain. Effectivement, le monde est devenu petit et ceci conduit nécessairement à la fraternité et de ce fait nous devons intérioriser cette notion en chacun de nous et cela facilitera beaucoup de choses.
Ainsi, dans cet esprit, l’ingérence devrait être interprétée idéalement comme un conseil attentif, un médiateur actif, une aide altruiste et responsable, d’abord pour le bien de ceux qui sont concernés directement, et n’oublions pas, ceci sera automatiquement bénéfique pour le reste du monde en vertu de la loi de cause à effet. N’oublions pas que l’ingérence ne peut en aucun cas devenir une dictature intransigeante ; elle doit respecter les droits de l’homme et faire des démarches avec le but d’obtenir une solution positive et constructive dans chaque intervention etc. Elle doit être une institution profondément humaniste et impartiale, ayant l’autorité requise, prenant à cœur son devoir pour le bien-être de l’humanité et devenir ainsi un précurseur dans le sens d’un gouvernement mondial.
Cordialement
Le Tigre
7 juin 2013 @ 17 h 01 min
L’ingérence avec autorisation de L’ONU : un devoir dans certains cas d’excès de pouvoir.Pour L’IRAK , l’Amérique n’avait eu le feu vert , que penser?
esther melèdje
6 juin 2013 @ 13 h 22 min
Comme je l’ai dit en ce qui concerne « L’avènement d’un Gouvernement mondial », seule une « société idéale » pourrait remédier aux problèmes liés à une telle ingérence.
Il y aura toujours des dissensions liées soit aux sources d’un conflit, soit aux intérêts pour lesquels le conflit existe d’une part, et d’autre part pour les bénéfices immédiats des personnes intervenant pour le réguler.
L’humanité doit travailler et progresser vers une telle société, et il lui reste encore beaucoup de chemin à faire.