A propos d’une Religion universelle à venir
On estime actuellement que 84 % de la population mondiale suit une religion, sans nécessairement la pratiquer dans les lieux de culte prévus à cet effet : églises, synagogues, mosquées, temples divers. Quant aux religions encore actives dans le monde, on en compte plusieurs centaines, parmi lesquelles les plus importantes en nombre de fidèles : Christianisme, Judaïsme, Islam, Hindouisme, Bouddhisme, Taoïsme… Ces chiffres parlent d’eux-mêmes et confirment, non seulement que des milliards d’êtres humains ont la foi, mais également que les religions ont leur utilité, contrairement à ce que prétendent certains athées ou agnostiques. Vu sous cet angle, “Dieu n’est pas mort” ; peut-être quelque peu endormi…
À l’origine, chaque religion est apparue dans un pays particulier, avant de s’étendre à d’autres, pour finalement être présente dans quasiment tous, ne serait-ce qu’à travers des individus isolés ou de petites communautés. Sous l’effet de la mondialisation, les mélanges raciaux, ethniques et socio-culturels se sont amplifiés et diversifiés, de sorte que de nos jours, les religions s’entremêlent dans de nombreux pays avec, il est vrai, plus ou moins de réussite. Mais malgré les difficultés rencontrées ça et là, le dialogue inter religieux est en pleine expansion. Des responsables chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes et autres participent régulièrement à des échanges et parlent d’une même voix pour en appeler à la tolérance religieuse.
Chaque jour, des fidèles de religions différentes se croisent, échangent entre eux, participent à des activités communes, partagent leurs croyances, s’unissent lors de fêtes religieuses… Dès lors, comment douter qu’il émergera un jour une Religion universelle dans laquelle ils pourront se retrouver et vivre ensemble leur foi ? Dans son livre «Consultation universelle», Coménius, célèbre Rose-Croix du XVIIe siècle, considéré de nos jours comme le père spirituel de l’U.N.E.S.C.O., postulait déjà qu’une telle Religion existerait un jour. Mieux encore, il l’appela de ses vœux, convaincu qu’elle serait un vecteur de paix entre les peuples. De même, il alla jusqu’à dire qu’«il existera un jour un Gouvernement universel dont le but sera de ramener les peuples de la Terre à la concorde, de faire régner la tranquillité, d’éliminer la guerre et ses causes».
Il est difficile de dire précisément ce que sera la Religion universelle qui pourrait et devrait voir le jour dans un avenir plus ou moins proche. Je pense qu’en un premier temps, elle intégrera les doctrines communes aux grandes religions actuelles, non sans avoir été expurgées des dogmes qui les empêchent encore d’être partagées indifféremment par les Juifs, les Chrétiens, les Musulmans, les Bouddhistes, etc. En un deuxième temps, cette Religion universelle évoluera vers une spiritualité plus conforme à l’enseignement des Maîtres et des Initiés qui ont jalonné l’histoire des religions actuelles. Autrement dit, elle intégrera ce qui, de nos jours, est encore considéré comme ésotérique.
Bien que l’A.M.O.R.C. ne soit pas une religion, il véhicule à travers son enseignement les doctrines ésotériques qui sous-tendent la Tradition orientale et la Tradition occidentale, telles que le karma, la réincarnation, la régénération intérieure, l’alchimie spirituelle, etc. Par ailleurs, il réunit des Chrétiens, des Juifs, des Musulmans, des Bouddhistes, etc., mais également des personnes qui ne suivent aucune religion. Quant à la Rose-Croix, son symbole officiel, elle symbolise la dualité de l’être humain (la croix représente son corps physique et la rose son âme en voie d’évolution). J’ajouterai que la philosophie rosicrucienne est dénuée de tout dogme et privilégie le «Connais-toi toi-même». Dans une certaine mesure, l’A.M.O.R.C. préfigure ce que pourrait être la Religion universelle à venir, étant entendu qu’il n’a aucun caractère religieux.
Serge Toussaint
Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
legros
19 août 2017 @ 14 h 51 min
Bonjour,
Quelque soit le système la religion est le dernier refuge pour qui attend de l’extérieur des solutions qu’il doit découvrir en travaillant à l’intérieur. En ce sens les religions sont des miroirs (grec eidôlon miroir qui donnera idôle) destinés à nous révéler à nous-même par des images qui nous donnent un point de vue différent en vue de prises de conscience. La perversité de ces systèmes réside dans le transfert des problèmes à résoudre de l’intérieur vers l’extérieur. L’être intérieur s’endort dans l’attente et nourrit ses rêves anthropocentristes à la source des illusions dogmatiques.
En résumé, la pratique de l’évolution spirituelle prônée par les mystiques se place en contrepoint des religions en les reconnaissant pour ce qu’elles sont et apportent ou freinent.
Sophie
29 février 2016 @ 23 h 19 min
L’homme a perdu le contact avec les religions, mais s’il veut conserver un dialogue avec Dieu, peut-être est-ce parce qu’il découvre sa foi, la foi qui ne règlemente pas, la foi qui n’impose pas, la foi qui appelle à l’amour du prochain et à la Vie. Comment Dieu peut-il imposer puisqu’il a créé, comment peut-il règlementer puisqu’il a donné la liberté. Nous avons forgé nous-même les chaines dont nous voulons nous défaire aujourd’hui en abandonnant la religion. L’homme aspire à une autre prière, celle qu’on nomme Paix.
Rebecca B.
23 septembre 2015 @ 21 h 48 min
Les religions nourrissent le patrimoine de l’humanité, elles imprègnent des peuples et des cultures, elles ont à la fois leurs folklores et leurs monuments, leurs grands mystiques et leurs flots de superstitions populaires, et hélas leurs fanatiques. Nous ne ferons donc le procès d’aucune religion.
Ce qui importe c’est notre capacité d’évolution qui consiste, non pas à se laisser béatement bercer par notre passé religieux, mais à considérer les religions comme des bases de données et à discerner ce qu’il nous reste à comprendre pour faire fructifier l’humanité.
Sans renier notre teinte religieuse qui est notre terreau riche de ses expériences passées, il s’agit de regarder avec lucidité les erreurs accumulées par l’humanité, d’extirper de notre mental ce qu’il y a de plus réducteur et de plus destructeur par une prise de conscience de notre planète et de l’univers.
Accéder à une conscience universelle passe par l’évolution intérieure de chacun d’entre nous, qui ne consiste pas à devenir plus intelligent ou plus parfait, mais d’abord à être de plus en plus conscient de nos imperfections.
En conclusion, le bonheur est à notre portée ici et maintenant si nous savons ouvrir notre cœur aux Forces de Vie, d’Amour et de Paix afin qu’il soit l’émanation d’une aspiration spirituelle vers la Conscience universelle.
Antoine Achard
23 septembre 2015 @ 13 h 29 min
Je crois qu’une religion universelle ne sera possible que lorsqu’une majorité d’hommes aura reconnu l’Être unique comme étant le centre de tous les êtres: plantes, animaux, hommes et les êtres que nous ne connaissons pas encore. Je crois qu’à notre niveau humain, nous devons aplanir les voies par lequel cet Être unique pourra se rendre manifeste à notre conscience avant d’espérer une spiritualité universelle. La certitude de la réalité de cet Être présent en nous tous réduira au minimum les dogmes restreignant la liberté d’expérimenter Sa présence. Lorsque l’exploration physique opérée par la science se fera en ayant à l’esprit que ce qu’elle explore est en réalité une partie de l’Être, de même que lorsque l’exploration psychique de la conscience de l’homme ne pourra mener qu’à la découverte de cet Être, alors peut-être y aura-t’il un embryon de religion universelle. Celle-ci tendra sûrement à démontrer l’unité et la correspondance du matériel et du spirituel comme manifestations différentes de l’énergie de l’Unique. Je vois cette religion du futur comme étant une sorte de panthéisme cosmique.
Anne-Marie K
23 septembre 2015 @ 10 h 42 min
En effet, une religion ou une philosophie mystique universelle ne peut apporter que des bienfaits ; elle sera le support de la paix, de l’amour, de l’humanisme et de notre évolution. Malheureusement on en est encore loin. Cette vision, cet espoir commence à naitre ici et là mais c’est un processus très lent et très difficile. Je pense qu’un jour lointain nous y réussirons, mais entretemps nous vivons dans la tornade des religions dont les croyances, les principes, les règles et les actes s’écartent de plus en plus de la vraie essence, qui est d’ailleurs identique chez toutes les religions.
Cordialement
esther melèdje
19 septembre 2015 @ 15 h 37 min
A mon humble avis, la religion universelle se mettra en place lorsque la société idéale commencera d’exister…
Isora
17 septembre 2015 @ 19 h 33 min
Bien sûr que nous sommes en route pour une religion universelle à venir, mais le travail est colossal, puisque en recherche d’une éthique universelle, les experts, les porte-paroles des grandes traditions religieuses, sapientielles et philosophiques de l’humanité devront procéder à un travail à partir de leurs propres sources, afin d’aboutir à la reconnaissance commune de normes morales universelles fondées sur une approche rationnelle de la réalité. Le travail est nécessaire et urgent, mais la graine est semée. Par delà les divergences de nos convictions religieuses et la diversité de nos présupposés culturels, nous devons réfléchir aux valeurs fondamentales pour notre commune humanité, de manière à travailler tous ensemble à promouvoir compréhension, reconnaissance mutuelle et coopération pacifique entre toute les composantes de la famille humaine.
Cordialement.
esther melèdje
17 septembre 2015 @ 16 h 15 min
Merci pour ce très beau texte générateur d’espoir mais pour parvenir à cette réalisation finale, l’humanité, dans l’étape actuelle, vu tout ce qui se passe en ce moment, a un très long chemin à parcourir, un chemin semé de beaucoup d’embûches !
Vilar
17 septembre 2015 @ 11 h 40 min
Quelles belles idées à méditer, sans modération. Si je suis l’affirmation « Connais-toi toi-même », il y a de fortes chances que dans peu de décennies, le Divin parle en chaque fibre de chaque être-humain, et donc la véritable sagesse humaniste coulera de soi. Nous sommes dans la période du choix spirituel, mais les générations futures n’auront peut-être plus envie de reprocher l’injustice au voisin. Bien au contraire, ils s’appliqueront à encourager ce qui est juste en l’humain. En fin de compte, atteindre une Pensée universelle accueillante envers les différents religions et croyances est une question d’éducation. Et cette éducation, c’est l’amour.