Existe-t-il un lien entre l’Ordre de la Rose-Croix et le Martinisme ?

Qu’est-ce que le Martinisme ?

Le Martinisme est un courant de pensée qui prend sa source dans les écrits de Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803). Connu également sous le pseudonyme de Philosophe Inconnu, il a écrit plusieurs livres, parmi lesquels : «Des erreurs et de la vérité», «Le tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’homme et l’univers», «L’Homme de désir», «Ecce Homo», «Le Nouvel Homme», «L’esprit des choses», «Le ministère de l’Homme-Esprit». En généralisant, on peut dire que sa préoccupation majeure fut de sensibiliser ses contemporains à la nécessité de mener une vie empreinte de spiritualité. Convaincu que tout être humain possède en lui un «germe divin» qui le rend virtuellement parfait, il consacra l’essentiel de son œuvre à expliquer comment faire fructifier ce germe et retrouver ainsi l’état adamique.

Le Martinisme prend sa source dans l’enseignement et la philosophie de Louis-Claude de Saint-Martin, connu sous le pseudonyme de Philosophe Inconnu.

L’Ordre Martiniste Traditionnel

Après la mort de Louis-Claude de Saint-Martin, plusieurs de ses disciples directs ou indirects voulurent perpétuer sa pensée (Papus, Augustin Chaboseau, Victor-Émile Michelet, Lucien Chamuel, etc.), ce qui donna naissance à divers mouvements «martinistes», parmi lesquels l’Ordre Martiniste Traditionnel, fondé en 1931. Après avoir fonctionné en toute indépendance pendant plusieurs années, cet Ordre fut placé sous le parrainage de l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix. C’est toujours le cas actuellement, ce qui explique son dynamisme à l’échelle mondiale. À titre d’information, environ 30 % des Rosicruciens sont également Martinistes, étant entendu que l’on peut s’affilier à l’O.M.T. sans faire partie de l’A.M.O.R.C.

L’enseignement martiniste

De quoi traite l’enseignement martiniste ? Depuis Louis-Claude de Saint-Martin, il s’est enrichi de nombreux sujets. De nos jours, il inclut les thèmes majeurs que l’on trouve dans l’ésotérisme judéo-chrétien et plus largement dans la Tradition occidentale, étant entendu qu’ils sont étudiés sous un angle, non pas religieux, mais ésotérique et philosophique : le Grand Architecte de l’Univers, la chute de l’Homme, les étapes de la Création, les fondements de la Kabbale, l’Ancien Testament, le Nouveau Testament, les Évangiles apocryphes, la Jérusalem céleste, la Sophia, les chœurs angéliques, les rêves, etc. Précisons que ces sujets ne sont pas traités uniquement sous un angle théorique ; ils font l’objet d’expériences mystiques destinées à mieux intégrer les notions abordées.

Parrainé depuis le début du XXe siècle par l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, l’Ordre Martiniste Traditionnel se consacre à perpétuer l’ésotérisme judéo-chrétien.

Les réunions martinistes

Il faut préciser également que l’enseignement martiniste peut être étudié de deux manières : sous forme de manuscrits que l’on reçoit chaque mois à son domicile (ou auxquels on a accès par Internet) et que l’on étudie individuellement, ou en se rendant dans un Organisme local de l’Ordre Martiniste Traditionnel et en participant à des réunions collectives. Les membres qui le souhaitent peuvent naturellement combiner ces deux formes d’étude. Ainsi, de mois en mois et d’année en année, chacun d’eux est initié graduellement aux arcanes du Martinisme, en toute liberté de pensée et selon une méthode fondamentalement traditionnelle. À titre d’information, il faut six ans pour étudier les trois degrés de base, auquel vient s’ajouter un ultime degré connu sous le nom de « Cercle du Philosophe Inconnu ».

La Rose-Croix et le Martinisme : deux mouvements complémentaires

Bien que le Martinisme se rattache fondamentalement à l’ésotérisme judéo-chrétien, il ne faut pas en déduire pour autant qu’il s’adresse uniquement aux personnes qui ont des accointances avec le Judaïsme et le Christianisme. C’est ainsi qu’il y a parmi les Martinistes, certes des Juifs et des Chrétiens, mais également des Musulmans, des Bouddhistes, etc., et même des personnes qui ne suivent aucune religion. De nos jours, c’est d’ailleurs le cas pour la grande majorité des membres de l’Ordre Martiniste Traditionnel. Vu sous cet angle, il s’agit d’une Fraternité internationale et cosmopolite, au même titre que l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, dont il est en quelque sorte l’Ordre “frère”.

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Cet article a 13 commentaires

  1. Julien Hi Energy

    Bonjour,

    J’ai du mal à concevoir comment un Athée ou un Bouddhiste peut adhérer au Martinisme.
    Comme pour la R+C, le Martinisme revendique un héritage Judéo-Chrétien indissociable de la Voie prônée par le Christ.

    « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. »

    C’est un problème double que :
    Celui de la paternité.
    Celui de la régularité.

    Et à ce jour, tout cela ne me semble pas encore tranché.

    Fraternellement.

  2. Norbert

    La R+C contribue par sa richesse spirituelle à l’élévation de l’humanité à travers ses enseignements et l’Ordre Martinisme Traditionnel contribue à finaliser une conscience dépourvue d’impureté dans le but d’une libération de son âme.

  3. esther melèdje

    L’A.M.O.R.C. étant mondialement connu, ses enseignements et ceux du Martinisme  convergent et sont étayés pour ce qui est du martinisme par des écrits très pertinents dont bien sûr ceux de Louis Claude de Saint Martin qui, je le rappelle a dit, je cite : "J’ai voulu faire le bien et je n’ai pas fait de bruit, car, le bruit ne fait pas de bien".

  4. Angélique

    Quand un triangle pointe en bas rencontre un triangle pointe en haut, nous ne pouvons que constater la complémentarité de l’un et de l’autre qui font naitre une étoile à six branches, connue sous de nombreux noms. C’est bien ainsi que nous pouvons voir l’O.M.T. et l’A.M.O.R.C., complémentaires et s’unissant dans le centre de cette étoile. Comme le disait si bien Marcel Proust : « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouvelles terres, mais à voir avec de nouveaux yeux. ». C’est bien ainsi que l’O.M.T. nous motive à regarder les enseignements différemment et à vivre les expériences, car la Lumière christique au centre de l’étoile ne s’explique pas, elle se vie.

    L’Essence divine se résume en un point et pourtant elle fait couler de l’encre, encore et encore, pour revenir vers ce point. Car il semble que l’humain a besoin de se perdre pour mieux se retrouver et se confronter aux manifestations terrestres et/ou intellectuelles pour revenir à l’essence de la Vie.

  5. Lorelei

    Martinisme et Rosicrucianisme sont deux belles voies complémentaires. Merci de mettre en lumière cet Ordre qui mérite d’être (re)connu.

  6. benefa

    Cette voie est devenue une véritable passion après y avoir accompli vingt ans !

  7. Goodman

    Le Martinisme, cette voie de connaissance ne représente-t-elle pas la « Voie du milieu », comme le cœur est au milieu de la poitrine ?

    Nous avons à mener cette autre expérience spirituelle en étudiant les leçons que nous pouvons et devons apprendre des cahiers secrets de cette noble voie de connaissance.

    Si l’ A.M.O.R.C. a souhaité parrainer cette belle Organisation spirituelle, c’est qu’il y a une profonde signification à cela et qu’il faut certainement la découvrir…

    Merci

  8. FLAYEUX

    Pour nous, fondamentalement, l’Islam n’est que la lente évolution d’un courant religieux qui intègre le Judéo-Christianisme.
    De ce point de vue, le Martinisme a suivi le même chemin, tout en se démarquant de l’Islam.
    Pour en savoir plus, lisez le « Traité sur la réintégration des êtres,… » écrit par Martinès de Pasqually, qui fut un des Maîtres du Philosophe Inconnu.
    Rassurez-vous, je ne suis pas un Martinésiste borné, intégriste.

  9. Smaragdus

    Bonsoir,

    Si je puis me permettre (et sans chercher nullement à remettre en cause la valeur de l’enseignement de l’OMT lequel, d’ailleurs, est excellent) je pense quand même que lorsqu’on veut aborder le Martinisme dans son ensemble et non pas seulement au travers de tel ou tel Ordre initiatique martiniste particulier, il me semble difficile de faire l’impasse sur les trois autres pères fondateurs de cette doctrine que sont Martinès de Pasqually, Jean-Baptiste Willermoz et Jacob Boehme. Du reste, Willermoz et St Martin furent les disciples de Pasqually, et Jacob Boehme fut, de l’aveu même de Saint Martin, son second maître après Pasqually. Quatre hommes qui ont chacun apporté une « teinture » particulière et qui sont comme les quatre pieds d’une chaise permettant son assise.
    Quatre, est-ce bien étonnant en Martinisme ? Sûrement pas quand on connaît l’importance arithmosophique de ce nombre.
    Et quatre hommes, est-ce également surprenant en Martinisme ? Sûrement pas non plus quand on écoute Saint Martin nous parler de l’Homme de Torrent, de l’Homme de Désir, du Nouvel Homme et de l’Homme-Esprit.

    Néanmoins, ces quatre hommes ne se présentent pas à nous avec la même facilité, loin s’en faut. Deux d’entre eux furent très prolixes (St Martin et Boehme, dont les productions littéraires spirituelles furent en tous points remarquables. Toutefois, Saint Martin fut, sans conteste, le plus accessible dans son expression et le plus pédagogue des deux). Willermoz fut plus mesuré et Pasqually laissa derrière lui une oeuvre magistrale (le Traité de la Réintégration) unique, prophétique…. mais inachevée. Peut-être d’ailleurs, n’y avait-il pas de hasard à cela car si Pasqually avait pu terminer son oeuvre, sans doute le Martinisme ne serait-il pas aussi vivant qu’il peut l’être aujourd’hui. En effet, de disciple à disciple, de proche en proche, le « fil » s’est transmis, si bien que les Martinistes modernes tiennent aujourd’hui en main ce même fil et continuent de tenter, à la suite de Martinès, de démêler l’écheveau.

    L’OMT, comme en témoigne l’article de Monsieur Serge Toussaint, met pour sa part principalement l’accent sur la voie Saint Martinienne du Martinisme, ce qui est sans conteste la voie la plus douce pour l’aborder, celle qui nous prend par le coeur (et non pas par les sentiments, la nuance est de taille) et nous fait avancer lentement, à notre rythme, laissant les prises de conscience se faire progressivement.
    Pour autant, à un moment de ses études, il semble nécessaire de poursuivre par soi-même, de rajouter les autres « teintures » des autres fondateurs et de faire, dans le creux de son Etre ou sous la seule autorité de la Sagesse, son propre « mélange des couleurs ». A ce moment-là alors, on se rend compte que le Martinisme n’est plus seulement un sujet d’étude ou de prières mais qu’il est devenu de surcroît une pratique, un art de vivre qui s’intègre harmonieusement dans notre quotidien et l’éclaire d’une lumière splendide.
    C’est en tous cas ainsi que je le vis. Et je profite de ce témoignage pour remercier l’OMT, du fond du coeur, de m’avoir ouvert ce si beau chemin.

    Bien fraternellement.

  10. Filos

    Ce qui est traditionnel m’a toujours semblait fascinant, attrayant et digne de respect. En effet, l’homme éprouve l’impression qu’une tradition véritable, quel que soit le peuple qui s’en réclame, renvoie à une source aussi universelle que sacrée.
    Ainsi, l’Ordre Martiniste Traditionnel, OMT, certes, intéresse au premier chef, le juif (en tant que religion et non le peuple), le chrétien et peut-être, sous un certain angle, le musulman, mais aussi, touche toute personne qui éprouve du goût pour la pensée des « premiers-nés » de l’humanité et qui se pose des questions sur son origine, sa raison d’être et sa destinée.
    La lecture de l’Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que du Coran, laisse entrevoir au lecteur méditant, que ces écrits contiennent des « paraboles », au même titre que les divers contes de tous les peuples, genre le conte africain de Sizimwe, les mystères occidentaux de la Table Ronde et du Graal, etc.
    L’étude, surtout l’intégration et l’intériorisation de ces contes, paraboles et légendes, nous a révélé que ces récits, bâtis sur une histoire anecdotique, renferment une vérité sans âge. Une vérité qui semble surtout sensible à l’enfance la plus tendre, une vérité qui semble exprimer le lien qui existe entre l’humain et le Tout, un sentiment d’éternité et qui semblerait inspirer l’idée, peut-être, du « germe divin » que voulait nous révéler le Philosophe Inconnu. L’Ordre Martiniste Traditionnel aurait alors l’avantage de réaliser la volonté du Philosophe. On peut toutefois pressentir la difficulté qu’il y a à éveiller l' »Enfant divin », sensible au sacré et au merveilleux, qui sommeille en chacun de nous alors que nous sommes déjà « adultes ».
    Dans la mesure où l’OMT donne de la lumière sur ces contes et légendes et nous révèle les vérités éternelles qu’ils renferment, il constituera, à n’en pas douter, un complément à la théologie juive et chrétienne, utile aux séminaristes (j’en ai été un) et aux autres étudiants intéressés par la bible. L’une de ces multiples légendes merveilleuses m’a semblé être: la création par Dieu, d’Adam et Eve, dans le Jardin d’Eden, la chute du couple originel, son expulsion du Paradis, le pardon de Dieu et Sa réconciliation avec le Père de l’Humanité.
    En lisant l’exposé de Mr. S. Toussaint, on éprouve l’impression que l’histoire d’Adam légendaire serait le développement, sous l’égide d’un Philosophe ou d’une école sérieuse, du « Germe divin » implanté en chaque homme mais ignoré de nous. Dans ce cas, l’Ordre Martiniste Traditionnel, aurait une saveur particulière pour l’étudiant de la Bible, du Coran voire des autres écrits sacrés des traditions humaines.

  11. Philippe christian

    Le Martinisme est une voie discrète qui a une histoire ésotérique trés riche qui mérite d’être connue.
    Il y a une certaine intimité dans la recherche des mystères perdus et de nos origines profondes.
    Il y a une foi en l’homme indéniable qui nous met devant notre propre miroir.

  12. Myllias

    Par expérience, le Martinisme est une belle voie à la fois philosophique et spirituellement humaniste, qui dépasse largement le cadre Judéo-Chrétien, même s’il faut reconnaître qu’elle y plonge ses racines. Aussi intéresse-t-elle des personnes de tous horizons.

    Toutefois, c’est une opportunité pour tous ceux qui ont reçu une éducation religieuse d’approfondir leurs connaissances sacrées de manière significative, afin de donner du sens, à ce qui parfois, semblait totalement incompréhensible.

    Pour ma part, quel plaisir de voir certains Martinistes ou Rosicruciens d’ailleurs, renouer de façon consciente avec leur religion (si tant est qu’ils en avaient une), religion qu’ils avaient fut un temps révoquée de leur vie spirituelle, et dont ils réintègrent la profondeur et le message de Lumière qu’elles portent en elles.

    Assurément, le Martinisme entretient le plus beau germe qui sommeille en l’homme : la spiritualité et toutes les vertus qui en découlent…

  13. Le Tigre

    Le Martinisme : un éclairage sur des sujets passionnants indiqués dans l’exposé de S.Toussaint. Pour ceux et celles qui sont interessés, il convient de se renseigner sur les conditions d’adhésion.

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