À propos de l’émerveillement

« L’émerveillement est le début de la sagesse »

Lors d’une discussion, Albert Einstein (1879-1955), grand scientifique et mystique, déclara : « L’émerveillement est le début de la sagesse ; celui qui ne sait pas s’émerveiller est comme s’il était mort à lui-même ». Souvent, il expliqua que c’est l’émerveillement que l’univers et la nature suscitaient en lui qui lui donnèrent envie d’en étudier les mystères, d’où cette autre citation de lui :« Le mystère divin et le mystère humain ne sont qu’un seul mystère ; en Dieu se garde la mystique de l’homme, et dans l’homme le secret de Dieu ». En fait, il considérait que tout est merveille pour quiconque aspire à connaître et à comprendre ce qui l’entoure, depuis l’étoile la plus lointaine jusqu’à la plus petite des fleurs. C’est cette vision des choses qui explique son grand enthousiasme à l’égard de la vie.

Garder son âme d’enfant

Une autre référence en matière d’émerveillement est le livre « Alice aux pays des merveilles », écrit par Lewis Caroll (1832-1898) et adapté au cinéma à travers plusieurs films et dessins animés. Cette histoire est considérée comme la plus populaire de tous les temps, tous pays confondus. En résumé, Alice, une jeune fille curieuse, aperçoit un lapin blanc pressé qui consulte sa montre. Intriguée, elle le suit et tombe dans un terrier qui la mène dans un monde étrange et merveilleux. La morale de ce conte fantastique est une invitation à garder son âme d’enfant toute sa vie et à trouver du merveilleux dans les choses, les situations et les événements du quotidien. Tel serait le secret pour mener une existence à la fois utile et riche sur le plan intérieur. Cela suppose de conserver, de développer et d’entretenir notre capacité à nous émerveiller.

Qu’est-ce que l’émerveillement ?

Qu’est-ce que la capacité d’émerveillement à laquelle je viens de me référer ? D’un point de vue psychologique, c’est « l’aptitude à saisir la beauté de la nature, du monde et de ce qui nous environne, et à être sensible à la bonté sous toutes ses formes ». Par extension, le merveilleux est défini comme « quelque chose qui suscite l’admiration ou cause un vif étonnement par son caractère étrange et extraordinaire ». Dès leur plus jeune âge, les enfants se laissent facilement émerveiller, car ils sont curieux de tout, notamment de ce qui leur semble mystérieux. Par ailleurs, ils ont un grand pouvoir d’imagination, de sorte qu’ils n’ont aucune difficulté à croire aux contes, aux mythes et aux légendes. Pour vous en convaincre, songez à tous ces enfants qui croient au Père Noël et qui, chaque année à Noël, s’émerveillent à l’idée qu’il va parcourir le monde entre ciel et terre pour distribuer des cadeaux.

« L’émerveillement est un sentiment vital »

Beaucoup d’adultes ont malheureusement perdu leur âme d’enfant et, par la même, leur aptitude à s’émerveiller. S’il en est ainsi, c’est parce que l’entrée dans la vie dite active les a éloignés de l’enfance et de l’émerveillement. Occupés et préoccupés par les contingences matérielles de la vie en société, ils en sont venus à se désenchanter et à ne voir que la rationalité du monde. Ce faisant, ils se sont fermés progressivement à tout ce qu’il contient de merveilleux quand on le regarde avec les yeux d’un enfant. Pourtant, l’émerveillement est un sentiment vital, au sens qu’il est essentiel à la vie de tout être humain. En cela, il est vrai qu’une personne qui ne s’émerveille plus de rien existe plus qu’elle ne vit ; effectivement, elle est comme morte à elle-même.

De l’émerveillement à l’extase

Dans son expression la plus élevée, l’émerveillement peut se traduire par une extase, c’est-à-dire par un état d’exaltation où l’on a le sentiment de transcender le monde matériel et d’accéder à une autre dimension. Cela s’apparente en fait à une expérience mystique, au sens le plus noble du terme. Dans la littérature religieuse et même ésotérique, il est fait mention de personnes qui ont vécu cet état transcendantal à un moment de leur existence. En règle générale, ils avaient un haut degré d’évolution spirituelle. Tous leurs témoignages concordent : ils avaient l’impression d’être hors de leur corps, du temps et de l’espace ; d’être une âme à l’état pur ; de ne faire qu’un avec la nature, l’univers, voire Dieu lui-même, tel qu’elles le concevaient.

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