« Il existe trois grandes catégories d’illusions »
Les êtres humains que nous sommes sont sujets à des illusions, ce qui nous induit parfois en erreur. D’une manière générale, on peut les classer en trois grandes catégories : les illusions sensorielles, les illusions mentales et les illusions spirituelles. Comme leur nom l’indique, celles de la première catégorie concernent les impressions qui nous proviennent par l’intermédiaire de nos sens, en particulier de la vue. À titre d’exemples, un arbre situé au loin paraît plus petit qu’il ne l’est en réalité ; les rails d’une ligne de chemin de fer semblent se croiser au loin ; le ciel et la terre donnent l’impression de se toucher à l’horizon, etc. L’ouïe et le toucher sont également sujets aux illusions.
Les illusions mentales
Les illusions mentales, quant à elles, proviennent d’une altération de nos processus mentaux, laquelle peut être due à un désordre pathologique ou à une prise d’alcool, de drogue, de médicaments, etc. Elles se traduisent souvent par des hallucinations, c’est-à-dire par la perception de choses, d’événements, de personnages, d’animaux, etc., qui n’existent pas dans la réalité. En règle générale, elles sont désagréables et angoissantes, voire menaçantes, car elles prennent leur source dans les niveaux inférieurs de notre subconscient, lesquels sont imprégnés de nos peurs, de nos craintes et de nos doutes.
Les illusions spirituelles
Enfin, les illusions spirituelles sont “le lot” de ceux et de celles qui mènent une quête religieuse ou spirituelle. En effet, il peut leur arriver de s’illusionner sur la nature réelle de leurs perceptions, de leurs sensations ou de leurs impressions, et leur donner un caractère transcendantal, subliminal, voire mystique, alors que ce n’est pas le cas : être convaincu de voir les fantômes, d’entendre les défunts, de se rappeler ses incarnations passées, de connaître l’avenir, de deviner les pensées d’autrui, d’avoir atteint l’état de Sagesse, d’être missionné par Dieu lui-même… Autant de convictions qui peuvent être illusoires.
Le « délire mystique »
Est-ce à dire que tous les exemples précités correspondent nécessairement à des illusions spirituelles ? Non. Comme cela est expliqué dans l’Ordre de la Rose-Croix, certains font appel à des facultés psychiques avérées ou traduisent effectivement un niveau d’évolution très élevé sur le plan intérieur. Ceci étant, il est très important de savoir prendre du recul dans ce domaine et de ne pas se manipuler soi-même, au risque de se laisser entraîner dans ce que les psychologues désignent hélas sous le terme péjoratif de «délire mystique». Quiconque est en proie à un tel “délire” est à la limite de la pathologie et d’une déconnexion anormale et non maîtrisée du réel.
« Avoir la tête dans le ciel et les pieds sur terre »
Le meilleur moyen d’éviter les illusions spirituelles consiste à faire sien cet adage : «Avoir la tête dans le ciel et les pieds sur terre». Cela signifie que quiconque mène une quête mystique, au sens noble de ce terme, doit rester ancré au monde matériel et ne pas prendre “pour argent comptant” les expériences psychiques et spirituelles qu’il peut lui arriver de vivre ; il faut toujours les soumettre à l’examen de la raison et se montrer, non pas méfiant, mais prudent à leur égard. De surcroît, le mieux est de ne pas en parler aux autres, mais de les garder pour soi et d’en faire un élément intime de sa vie intérieure. C’est précisément ce qui est attendu des Rose-Croix dans le cadre de leur affiliation rosicrucienne.
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Face aux destructions entrainées par les guerres, par l’intolérance et la haine, l’Entraide Spirituelle n’est-elle pas une illusion ? Que faire pour plus de fraternité, d’amour, d’harmonie, de bienveillance, de tolérance, de non-violence, d’altruisme et de sagesse ?
Nous pouvons considérer que les illusions font partie du réel, sont une manifestation de ce qui est. En ce sens, nous ne pouvons pas dire qu’elles ne sont pas vraies, réelles. Elle sont l’expression de l’imperfection de nos perceptions à refléter dans notre intériorité, de manière fidèle, le réel. Mais leur existence n’en est pas moins effective. La difficulté, et en ce sens la raison nous est nécessaire, est d’évaluer le degré d’inadéquation entre nos perceptions et le réel.
Dans cet univers où tout est « infini », toute la création de Dieu, toutes les planètes qui sont en évolution continue, l’Homme qui est en perpétuel devenir, pour n’énumérer que ces deux cas, la conscience limitée de l’être humain n’a qu’une perception sujet à illusion de cette création. Merci ! (esther melèdje)
Bonjours,
Un sujet très intéressant et à mon avis aussi d’actualité.
Je suis entièrement d’accord avec ce texte car, bon nombre de gens s’autoproclament « Maitres, envoyé de (Dieu), etc… » a cause de certaines expériences psychiques dues a certaines facultés qui auraient plutôt considérées comme des phénomènes expliquant la pluridimensionalité de l’espèce humaine et qui aussi contribuent dans sa formation personnelle « Mystique et Spirituelle ». Dans ce contexte, il serait mieux pour nous d’ apprendre a mieux nous connaitre nos connaissances acquises durant notre passage sur cette terre pourraient nous aider a mieux nous comporter face à ces situations.
Avoir la tête dans le ciel et les pieds sur la terre dit beaucoup de choses
A mon humble avis, le silence, la discrétion, l’humilité et le discernement sont les vertus nécessaires pour éviter les différents niveaux d’illusions.
Soyons tout simplement à l’écoute de la voix de notre conscience et servons partout dans l’impersonnalité, ce qui n’est assurément pas facile !
Merci.
Les illusions sont notre lot quotidien. Tandis que l’on pense habiter un monde matériel et solide, l’infiniment petit nous montre pourtant à quel point la matière n’est que mouvement, vibrations et énergie. Toutefois, elle est bien réelle pour nos sens.
Aussi, croire dans ce cas que l’on puisse passer à travers un mur parce qu’il n’est en fait qu’un composé vibratoire résulte d’une confusion de deux échelles réalités et les délires mystiques sont de cet ordre.
Un éveil de la conscience et un esprit critique permettent de renouveler le regard que nous portons sur notre réalité. C’est ce qu’explique en termes allégoriques et symboliques l’Apocalypse de Saint Jean, lorsque lui sont prêtées ces paroles « Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle Terre car le premier ciel et la première Terre avaient disparu ».
La Terre n’ a pas disparu, ni même le ciel, ce sont les mêmes : ce qui est nouveau, c’est le niveau de conscience permettant de d’appréhender un autre niveau de réalité…
Certaines illusions (surtout sensorielles et mentales sont bien comprises). Les « spirituelles » ont un lien avec nos croyances. A force de penser à certains phénomènes (fantômes, apparitions, mauvais sorts jetés par magie noire, etc.), on finit par voir ces choses ou ressentir leurs effets.
Le meilleur moyen d’éviter les illusions spirituelles consiste à faire sien cet adage : «Avoir la tête dans le ciel et les pieds sur terre».
Cela me fait penser à une petite anecdote :
Une dizaine de personnes sont réunies autour d’une table. Soudain un homme se lève en disant : « Je suis un envoyé de Dieu. » Un autre se lève furieux en s’écriant : « Menteur, j’ai envoyé personne ».
… Il est en effet, mieux d’être réaliste dans ce monde qui ressemble à ‘une course d’obstacles’, où, beaucoup sont passés « maîtres » dans l’art de créer des illusions pour les autres !
Quand notre ‘moi’ réalise qu’il s’est fait berner par ses faux amis ‘illusions’, veillant également à faire barrage au contact avec notre ‘soi’, le réveil est parfois difficile. Mais si le ‘moi’ accepte de regarder le ‘soi’ en face, qui reste toujours bienveillant et conseille de prendre plutôt la ‘conscience’ en ami, il y a une issue vers un monde plus serein. Au fur et à mesure que nous fréquentons l’ami ‘conscience’, les faux amis restent à distance ; jusqu’au jour où en chemin, suite à de nombreuses discussions avec ‘conscience’, les ‘illusions’ seront loin derrière et ne pourront plus nous rattraper.
Cette conscience nous ramène à répondre en toute confiance, sincérité et humilité aux questions qui nous font comprendre pourquoi nous aimons ou aimions nous allier à ces ‘illusions’. Car ces faux amis qui nous égarent de notre chemin de vie et mystique pour ceux qui en ont fait le choix, nous révèlent également comment ils ont fait pour nous berner. C’est sans doute là que le voyage intérieur peut vraiment commencer, le recul nous apporte le discernement afin de regarder ce ‘moi’ à l’œuvre et de pouvoir corriger le tir quand besoin. Car, les ‘illusions’ nous enterrent ou nous font flotter dans des mondes ou les éléments stagnent.
Comme vous le rappelez si bien, revenons donc là où est notre place, « La tête dans le ciel et les pieds sur terre ». L’ouverture de notre conscience, nous aide donc d’une part à éloigner ces ‘illusions’ et l’envie de se réfugier en elles nous quitte et est remplacée par le désir et la volonté de toujours voir plus clair en soi et autour de soi, en passant par la connaissance de la nature, l’humanité et l’univers. Cette connaissance grandissante nous montre que la Vie est bien plus belle que dans le monde des illusions, que la Réalité du monde est une chose et ce que nous en faisons une autre. Et quel que soit nos capacités et potentiels, physique, psychique ou spirituels, d’une façon ou d’une autre, matière ou énergie, ceci nous est ‘donné’ par la voie divine ; soyons reconnaissants et faisons-en bon usage au service de ceux et de Celui qui nous l’ont transmis. Dieu merci.
Sujet complexe, s’il en est. Ce n’est pas parce qu’on dit que tout est illusion qu’on en est délivré pour autant et qu’on est un sage. J’aime bien la dernière remarque d’Antoine ACHARD, qui fait écho à cette histoire drôle, qui égratigne elle aussi une certaine « illusion »:
« Un homme était en recherche de vérité et il s’était intéressé à toutes les traditions et toutes les philosophies possibles, et il était tombé sur cette grande vérité: « Le monde n’est qu’une illusion ». Riche de ce nouveau savoir, il imposait à qui voulait l’entendre cette grande et noble vérité: « Le monde n’est qu’une illusion ». Il savait démonter à merveille les mécanismes mentaux de ses interlocuteurs et leur prouver par A + B, avec citations à l’appui, qu’ils étaient dans l’illusion la plus totale, que leurs conceptions n’étaient qu’illusion et qu’eux-mêmes, si on voulait bien creuser un petit peu… Rien ni personne ne pouvait le contredire et il était devenu un maître en matière de « briseur d’illusions ».
Or, un jour, alors qu’il se promenait dans la rue, il avisa un poteau. Tout de suite, son mental se mit en route: ce qu’il voyait n’était qu’illusions, il ne fallait pas s’attacher à la forme. Toujours plongé dans ses pensées, il se dirigeait bravement vers le poteau, et… BING! Il tomba, à moitié assommé. On l’aida à se relever, et il s’assit sur un banc non loin de là pour reprendre ses esprits. Encore tout étourdi, il se demandait ce qui avait bien pu se passer. Il entendit alors dans sa tête une petite voix, un peu narquoise, qui lui dit:
« Soit tu n’as pas foi en ce que tu dis, soit ta prétention d’être sans illusions est elle-même une illusion ».
L’illusion spirituelle me semble être le résultat d’une auto-manipulation, qui peut d’ailleurs être très subtile et qui se déroule dans le conscient et dans le subconscient. Ce processus prend généralement sa source dans notre égo mais peut également être généré par des influences extérieures. L’égo détermine le mode de l’imagination, directement ou indirectement. Ses suggestions et ses impulsions peuvent rester longtemps dans le subconscient, en attente, jusqu’à ce qu’une connexion ou une référence adéquate apparaisse ou soit générée. De ce fait il est important d’assurer la maitrise de son égo, du processus et des activités de la conscience et des émotions, et de garder les pieds sur terre (comme diraient les anglophones : « keep cool ») en analysant objectivement le vécu sans se laisser influencer par quelque sentiment. Ceci est également valable pour les méditations.
Lorsqu’un vécu spirituel est vrai, on se tait, gardant un doux silence, en toute humilité, et remerciant le Dieu de son cœur avec tout son amour.
Cordialement
Ces illusions qui nous induisent parfois en erreur, ne pourraient-elle pas servir à mieux nous connaître? Peuvent-elles être, d’une certaine manière, des outils d’évolution si leur fonctions sont bien comprises? Apprendre à identifier les processus mentaux personnels ayant contribué à créer ces illusions. Cerner les émotions particulières alimentant ces mêmes illusions pour éventuellement prendre plus rapidement conscience des associations d’idées inadéquates contribuant à les maintenir dans nos pensées, chercher en quoi ces illusions peuvent être l’indice de failles dans notre personnalité en développement : toutes ces attitudes (et bien d’autres aussi) peuvent, envisagées dans une perspective de perpétuelle connaissance de soi, devenir des outils nous aidant à détecter un peu plus rapidement ces illusions lorsqu’elles se présentent à notre conscience.
Mais l’illusion de croire que nous ne sommes plus sujet à l’illusion est certainement la preuve que le voile de la « Maya » est plus subtil que nous ne le croyons. Malgré tout cela, il me semble qu’en ce qui concerne le sujet de la connaissance de soi, tout peut devenir l’objet d’une leçon.
Réalité ou illusion, on y réfléchit et on y médite !
Cordialement.
La réalité dans laquelle nous vivons contient tous les phénomènes naturels aussi bien que ceux créés par l’homme. Il existe trois niveaux de perceptions différents.
-Le monde de la forme : monde matériel que nous percevons avec nos sens,
-le monde des formes subtiles ou esthétiques : monde de l’énergie et de la lumière, formes subtiles de la matière,
-le monde du sans-forme ou de la vacuité : monde purement spirituel.
et nous somme marqués par les deux derniers. Car,
– le premier niveau suscite des émotions variées dans les catégories du désir, de l’aversion
et de l’ignorance.
– le second, produit des émotions de joies, d’émerveillement, d’enthousiasme, qui purifient le cœur et l’ouvrent à l’amour inconditionnel,
– troisième : du sans-forme suscite des émotions de paix, de contentement, d’équanimité qui purifient notre âme et l’ouvrent à la sagesse divine, la vision claire des choses telles quelles sont. Nous pratiquons cette contemplation jusqu’à ce que nous parvenions spontanément à nous réjouir, à nous émerveiller devant le spectacle de la beauté, de la grâce et de l’harmonie. Nous permettons à notre cœur de s’ouvrir et nous nous laissons submerger par ces émotions, jusqu’à ce que nous les ressentions fortement dans notre corps sous forme de frissons, de larmes, de chaleur, de béatitude qui appartiennent à la deuxième sphère, puis nous laissons dissoudre lentement et nous pénétrons dans un sentiment plus tranquille de paix, de calme et de fraîcheur et nous entrons dans la troisième sphère et laissons notre âme s’ouvrir à l’essence et l’unité de toutes choses. Et c’est ce qu’on appelle « voir la beauté de toute chose » Il est dit même si nous ne pensons pas être un artiste, nous pouvons faire de notre vie, un art et transforme tous les aspects de notre existence en une belle œuvre d’art aux multiples facettes. Nous devenons alors les créateurs de notre vie et de notre bonheur et avons le pouvoir de transformer notre environnement et le monde à l’image de la beauté et de nos perceptions subtiles….. et ne plus vivre dans le monde des illusions.
Malheureusement lorsque nous entreprenons un cheminement spirituel, nous devons le faire en compagnie de notre vieil ami l’égo. La recherche du succès, d’un monde supérieur, de facultés que les autres n’ont pas, de gloire, sont tous autant de faiblesses pouvant nous conduire à nous illusionner nous-mêmes. Le calme, la douceur, le détachement… « Laisser venir à nous les petits enfants », fruits de notre démarche et les laisser venir à nous à leur rythme. Lorsque le détachement nous fait oublier le temps et nous remplit de joie et de calme, nous ne pouvons nous méprendre face à ces sentiments. Nous ne souhaitons même pas savoir ce qu’ils sont ni d’où ils viennent. Nous ne souhaitons que de les vivre, nous oublier en eux…
Bonjour,
Cela est d’autant vrai que sur le sentier du mysticisme ces illusions peuvent être subtilement assimilées aux épreuves rencontrées pour notre progression. C’est en ce moment-là qu’il faut savoir se servir de son discernement (…).
En général, les personnes qui savant et ont la prescience, se taisent et aident ou essayent de le faire s’il y a lieu, toujours dans le « silence »…
L’ illusion spirituelle pourrait être induite par notre désir ardent de sentir la présence de Dieu dans notre vie. On se met alors à Le rechercher avec un tel acharnement qu’on finit par « disjoncter ».
À mon avis, les personnes les plus vunérables à l’ illusion spirituelle sont celles qui conçoivent Dieu comme un Être anthropomorphique.