« L’erreur est humaine »
«Errare humanum est» («L’erreur est humaine») dit un adage attribué à Sénèque. Il est vrai que l’être humain commet des erreurs, non seulement de jugement, mais également de comportement. S’il en est ainsi, c’est parce qu’il est imparfait, en ce sens qu’il a des défauts et des faiblesses qui l’égarent dans sa manière d’agir au quotidien. C’est aussi parce que ses connaissances sont limitées et que son raisonnement est faillible, ce qui le conduit à penser de façon erronée. Il lui arrive donc de se tromper. Aucune personne n’échappe à cette évidence ; même les plus grands philosophes et les plus grands penseurs commettent des erreurs d’analyse, de raisonnement et de réflexion.
Nos erreurs sont autant d’expériences utiles
S’il est un fait que l’être humain commet des erreurs, il a la capacité d’en prendre conscience et de les réparer. Il peut même y puiser des expériences utiles à son bien-être. Aussi, plutôt que de voir en elles quelque chose de négatif et de culpabiliser, les Rose-Croix préfèrent les aborder avec un certain détachement et partir du principe qu’elles nous permettent de progresser sur le sentier de la vie. L’idéal, naturellement, est d’en commettre le moins possible, d’autant que certaines peuvent avoir des conséquences graves pour nous-mêmes, nos proches et la société dans son ensemble.
Savoir reconnaître nos erreurs
Étant donné que nous commettons tous des erreurs, nous devons veiller à ne pas nous comporter comme si nous détenions la vérité, et ce, dans quelque domaine que ce soit. Autrement dit, il ne faut pas chercher à «avoir raison», comme on le dit familièrement. Cela suppose d’éveiller en nous cette faculté très importante qu’est l’humilité, au point de savoir reconnaître que l’on a eu tort sur tel point en telle circonstance. Malheureusement, peu de personnes ont cette humilité, ce qui explique pourquoi il y a tant d’oppositions, de conflits et de rapports de force entre les individus.
Qu’en est-il de la faute au regard de l’erreur ?
Qu’en est-il de la faute au regard de l’erreur ? Ce sont deux concepts qui se confondent tout en étant différents. En effet, une faute est une erreur commise en relation avec un règlement, un code ou un système établi. C’est ainsi que l’on parle d’une faute d’orthographe, d’une faute de conduite, d’une faute professionnelle… Cette notion est très importante dans la plupart des religions, où elle est quelque peu culpabilisante : «C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute !» Dans ce cas, on considère qu’il y a eu non-respect de tel commandement, ce qui peut valoir au «pécheur» un «châtiment divin», d’où la nécessité de reconnaître la faute dont il s’est rendu coupable et de l’expier, au besoin en s’infligeant une punition.
Raisonner correctement et solliciter notre intuition
Mais revenons-en à l’erreur. Que faire pour en commettre le moins possible ? Bien qu’il n’y ait pas de “solution miracle”, deux choses peuvent nous y aider : en premier lieu, nous efforcer de raisonner correctement, ce qui nécessite notamment de faire abstraction de tout préjugé, de nous informer le mieux possible, de prendre du recul avant d’arrêter une décision, et de mettre de la distance avec notre ego. En second lieu, solliciter autant que possible notre intuition, cette faculté qui transcende le raisonnement et prend sa source dans notre âme. Ne dit-on pas qu’elle est «la voix de la vérité» ? Convaincus de cela, les Rose-Croix s’emploient à l’éveiller selon une méthode qui leur est propre.
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Une personne qui répète dans l’action son erreur ne sait peut-être pas qu’elle s’y trouve. Donc, au lieu de la laisser s’y installer, et parfois la critiquer de façon négative, il est bien que ceux qui savent fassent appel à leur humanité et lui disent les choses telles qu’elles sont dans la réalité.
Dans une situation donnée, ceux qui savent ont toujours un avantage et une longueur d’avance sur l’ignorant. Dans ce cas, peut-on parler d’équité ?
Merci. E. M.
L’évolution est le maître mot pour essayer de comprendre ou d’appréhender l’erreur, car, intrinsèquement, y a t’il réellement erreur. Nous posons une réponse à une apparente « erreur », mais celle-ci est vue au travers de notre propre miroir teinté par tout ces acquis, des expériences vécues dans cette vie depuis notre naissance jusqu’à ce moment présent.
Mais l’erreur perçue comme erreur n’est elle pas hérésie au regard de Dieu. Un exemple de point de vue tiré de la religion hindou : « Celui qui tue et celui qui croît être tué sont tout deux dans l’erreur; dans l’ignorance ». Du point de vue purement humain c’est un sacré lapsus mais en changeant de point de vue, loin des perceptions de ce monde, la compréhension se fait jour. On en revient à l’évolution des consciences, au sujet de ce qui est bien ou mal, au pourquoi de l’erreur elle-même et de son interaction dans notre mode de vie.
L’enseignement poursuivi dans un Ordre traditionnel et authentique tel que l’A.M.O.R.C. par exemple nous façonne un code de conduite, une explication des lois de l’Univers et de la place de l’être humain dans celui-ci, afin d’évoluer patiemment, petit à petit, et de nous amener à une plus large connaissance qui nous amène inéluctablement vers la maîtrise de la vie et la perfection. L’erreur de ce fait est perçue différemment, le jugement fait place à la compréhension, la Connaissance alors nous libère.
L’erreur d’aujourd’hui est peut-être la vérité de demain… L’évolution nous propulse irrémédiablement à une compréhension toujours plus élevée de nous-mêmes et de notre interaction avec notre « cercle de conscience », et le but en est l’amour, le respect, toutes les valeurs et vertus au service de notre prochain. Au travers du service altruiste nous transmuons nos erreurs en un nectar divin auquel s’abreuve toutes les âmes, car nous sommes tous des âmes divines en constante évolution.
Lorsque nous nous abandonnons incessamment aux mêmes erreurs, nous entrons dans un cercle vicieux qu’il est très souvent très difficile de transformer en cercle vertueux.
Le désir de connaître sa vraie nature est la source de la Beauté (Platon). Sans éliminer totalement l’erreur dans nos vies, cette Beauté intérieure qui se manifeste par le moyen de l’intuition peut contribuer grandement à la connaissance du mécanisme mental qui nous incite de façon impérative à donner la priorité aux désirs ténébreux de l’égo inférieur trop souvent générateurs de karma négatif. Il y a un voyage intérieur entre le « Que sais-je » de Montaigne et le « Connais-toi toi-même » de Socrate, et les deux me semblent complémentaires. Que sais-je du karma engendré par mes erreurs passés et que dois-je connaître sur moi-même qui puisse me permettre de ne plus en reproduire les schémas mentaux ? Il peut se passer des années ou quelques dizaines d’années avant de saisir (parfois en un éclair) les causes à la base d’un comportement inharmonieux que nous devons dépasser pour atteindre un degré d’évolution plus élevé. Le temps, à ce niveau, est moins important que la prise de conscience.
Je trouve intéressant et instructif de lire sur ce blog les commentaires des autres, car ils montrent les divers aspects selon lesquels on peut aborder un problème et en trouver la résolution. D’autre part, les hommes et les femmes qui constituent notre cercle social ou notre cercle intime sont pour nous un miroir nous permettant une meilleure connaissance, non seulement de nos qualités mais aussi des traits parfois détestables de notre personnalité. Seul un ami véritable, sincère et authentique saura, sèchement ou habilement, nous dire nos quatre vérités ! Je crois qu’il en est de même pour l’Ami intérieur qui lui ne se gênera pas pour nous faire sentir si nos comportements sont ou non à la hauteur des nos idéaux.
Fautes et erreurs sont autant d’errements dus à notre condition d’êtres incarnés dans la matière où la dualité nous fait prendre des vessies pour des lanternes. La seule solution à mon humble avis est de prendre véritablement conscience que les vraies valeurs humaines sont issues de notre âme.
Exprimons notre amour envers notre âme. Ainsi pourra-t-elle se tourner vers Dieu et nous transmettre son reflet afin que nous puissions opérer la transmutation pour l’avènement d’un monde meilleur.
Il n’y a pas un jour qui passe sans que nous entendions dire: » l’erreur est humaine ». Dans la plupart des cas, c’est une personne respectable, qui fait montre d’une plus grande compréhension de la vie, de ses mystères et de la nature humaine qui nous rappelle l’adage. C’est comme s’il voulait nous amener à comprendre, à excuser, à tolérer la pensée, la parole, le comportement ou l’action jugés ailleurs inamicaux, indignes, inadmissibles. Mais aussi, on dirait qu’il sollicite de notre part l’introspection pour analyser ce que nous-mêmes, nous sommes.
L’adage: « connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux » est devenu célèbre pour la plupart des citoyens du monde. En apprenant à nous connaître, nous pourrons aller jusqu’à apprécier avec plus ou moins d’exactitude nos forces et nos faiblesses. Ceci peut nous éviter, peut-être, les erreurs à répétition et nous amener à voir les faiblesses de l’autre comme les nôtres propres, ou au moins savoir que nous-mêmes nous avons des défauts mais aussi des qualités et que nous sommes par conséquent aussi perfectibles.
« La perfection n’est pas de ce monde », mais ceci ne veut pas dire que nous devons nous contenter seulement de ce que nous avons été ou de ce que nous sommes. La quête en nous du parfait, du bien, du beau et de l’harmonie peut nous épargner quantités d’erreurs. Certes, elle ne nous dispensera pas du tâtonnement et de certaines erreurs. En effet, « nul n’est parfait » et « la perfection de l’homme, c’est sa propre perfectibilité », par erreurs et par corrections répétitives. C’est encore une erreur que de s’accrocher à l’erreur en refusant de la rectifier, de la corriger. Il est heureux pour l’homme de savoir que l’humanité, dans son ensemble, évolue sur le sentier de la vie vers sa propre perfection, laquelle perfection le dispensera de l’erreur.
Je pense que nos choix et notre ignorance sont les paramètres principaux de nos erreurs. Nous sommes tous imparfaits ; ceci implique que nous faisons tous des erreurs. Nous ne sommes pas omniscients et ne maitrisons pas forcément nos émotions. De plus, nous avons souvent tendance à nous laisser influencer par les autres ou par quelque situation, et réfléchissons trop peu aux conséquences. Nous réagissons parfois trop vite, et puis il y a encore cet égo difficile à apprivoiser…
Dès lors, malgré les obstacles que nous pouvons y rencontrer, nous pouvons, avant de prendre une décision ou de faire notre choix, avant d’agir ou de réagir, nous informer profondément et objectivement, prendre notre responsabilité, voir leurs conséquences et agir avec sagesse. Ceci n’est pas une chose facile, mais nous pouvons toutefois essayer de réduire nos erreurs en toute humilité. Elles nous rappellent que nous devons apprendre, évoluer, unifier cœur et raison, mais aussi que nous devons cultiver notre intuition et son interprétation. Il est également important d’accepter nos erreurs et nos échecs, de les admettre et de tenter de les rectifier et de réparer les dégâts tout en gardant un esprit positif et constructif.
Cordialement
L’intuition : la meilleure source pour trouver une solution adaptée, la voix de notre Maître Intérieur sous la conduite de l’Intelligence suprême.
Dans le processus d’Évolution naturelle qui nous porte, celle des espèces, l’homo sapiens que nous sommes en est un genre toujours en chemin, un primate cultivé, soit un mammifère instruit, certes, mais cela ne suffit pas à faire de lui un Homme !
C’est un lieu commun que de se croire Homme de génération en génération, et de père (mère) en fils (fille) ; mais pour l’homo sapiens, se dire Homme est un abus de langage et une croyance erronée. La duplicité est donc au-deçà de l’énoncé ; l’erreur et l’horreur par là même sont liées inexorablement, comme ces chaînes d’ADN qui nous retiennent à notre réelle nature biologique.
L’Homme qui vient, celui auquel on aspire comme certains aspirent à Dieu, est de l’ordre du virtuel, comme la vertu qui nous pousse au-delà des instincts grégaires et des pulsions animales, à moins de bestialité, ce qui veut dire aussi : à plus d’Humanité. Mais pour cela l’humilité me semble essentielle et première ; reconnaître notre animalité à part entière, ce n’est pas renier nos origines et surtout pas nier nos aspirations profondes et intérieures. L’Homme dont je parle ici est une pure intériorité ; il est un vide à remplir et ne peut donc connaitre ni la réussite ni l’erreur puisque ces réalités homo sapiennes ne sont pas de l’ordre du réel, mais du domaine de l’illusion, de la relativité et surtout de l’imaginaire. Le réel quant à lui, est au-delà des miroirs (sociaux, culturels…), comme il est au-deçà des spéculum et des spéculations homo sapiennes. D’ailleurs, que peuvent signifier les antonymes d’erreur, comme la vérité, l’exactitude, la justesse, etc., dans un univers où tout serait illusoire, comme la physique quantique et les religions orientales semblent le dire ?
Chez nous, dans notre monde linéaire, local et dualiste, qui satisfait et rassure les singes nus que nous sommes, il n’y a évidemment pas de grâce sans cause, pas d’erreur sans correction, car cela relève d’un processus de régulation cybernétique qui nous satisfait pleinement, mais dans un univers, tel celui du divin ou du cosmique, où le temps et l’espace ne sont plus les nôtres. Qu’en est-il exactement de nos imperfections, de nos jugements et opinions, et de nos comportements inadaptés ? L’animal que nous sommes encore nous trompe sur ce que nous sommes, et l’Homme que nous ne sommes pas « en corps » nous invite quelque part à nous déposséder de nos ambitions, de la bête pour éveiller la belle. Tel est le seul chemin d’humanisation possible me semble-t-il. Un autre adage qui n’est point de Sénèque celui-là ne dit-il pas : « qui veut faire l’ange (ou l’Homme) fait la bête !
Roland
L’erreur en d’en commettre, la seule erreur est de ne point s’en rendre compte.
Celui qui a de l’élévation dans l’âme ne craint point de reconnaître ses fautes et de les réparer. La honte d’avoir mal fait devient une vertu, quand c’est le repentir qui la cause. Souvent les affaires qui paraissent prendre un ton peu favorable, avec le temps, deviennent fort avantageuses ; un mal peut amener un bien. L’espérance est la plus grande consolation des malheureux. Elle tarit les larmes, elle donne du courage, de la patience et de la joie. Cordialement.
L’erreur est un facteur d’évolution s’il y a une prise de conscience pour ne pas recommencer cet acte. Comme le souligne Serge Toussaint, pour réaliser cette prise de conscience, l’erreur doit fait appel à cette belle qualité : l’humilité.
Si a priori on considère négativement l’erreur, c’est un erreur…! Elle est à la base de toute pédagogie et doit s’intégrer positivement dans tout apprentissage, qu’il soit scolaire ou qu’il concerne la vie en général.
En tant qu’être humain nous sommes susceptibles de commettre des erreurs comme nous le sommes pour atteindre la perfection. C’est la raison pour laquelle celui qui se donne le devoir de prendre la voie de la spiritualité arrive un jour ou l’autre à percevoir la lumière que nous sommes tous en train de chercher.
Une telle voie nous aide à mieux développer nos facultés et à les utiliser à bon escient. Ainsi, nous pourrons avoir un monde moins controversé et plus harmonieux, où la raison sera au centre de toute action et décision.
En effet, bien que l’idéal soit d’en commettre le moins possible, l’important est de ne pas nous attacher à nos erreurs, de ne pas nous rendre esclave de nos pensées, nos paroles et nos actions. À cet effet, la recommandation rosicrucienne qui encourage chacun à être un « vivant point d’interrogation », notamment envers soi-même, est empreinte de sagesse.
Exact. Cette démarche faisant appel à l’humilité qui consiste à reconnaître son erreur et à l’assumer vis à vis de la personne ou des personnes impliquées, parfois aux prix d’humiliation, crée en soi un dépassement qui nous grandit.
L’étape suivante est la réparation de ce que son erreur aurait occasionné, dans la mesure de ses possibilités pour la « victime ». Suivant son seuil de tolérance, elle pourrait accepter et aider de cette manière la personne repentante, ou alors la repousser dans sa démarche, ce qui l’humiliera davantage. Ce genre d’humiliation peut amener certains (rares tout de même) à commettre l’irréparable. Donc, dans toutes les circonstances, bien peser le pour et le contre avant d’agir.
À mon avis, le sujet de l’erreur soulève particulièrement la question de la maîtrise de soi car nous «cédons» à l’erreur bien plus souvent que nous tombons dans celle-ci. Nous savons généralement ce que nous devrions faire ou ne pas faire dans telle ou telle situation mais souvent, sous l’influence d’émotions négatives envahissantes (appât du gain, convoitise, jalousie, etc.), nous sommes «disposés» à commettre des erreurs, non sans en minimiser les conséquences que nous croyons pouvoir éluder. La maîtrise de soi s’acquiert avec la spiritualité grâce à laquelle nous apprenons et comprenons que nous avons intérêt à «soigner» nos pensées, paroles et actions car nous en payons inévitablement le prix, tôt ou tard.
Reconnaître ses tords c’est avancer sur le sentier de la liberté… Nico.