Comme beaucoup d’entre vous, j’ai connu des personnes en fin de vie, certaines parmi mes proches, auxquelles je suis allé rendre visite alors qu’elles se trouvaient à l’hôpital ou à la clinique. Trop souvent, j’ai malheureusement constaté qu’elles manquaient d’attention de la part d’un personnel peut-être trop peu nombreux et trop affairé, mais parfois aussi occupé à discuter dans un coin de choses bien éloignées de son travail. En ces circonstances, j’ai eu le sentiment que ces personnes étaient davantage considérées comme des clients occupant une chambre et un lit, que comme des êtres humains vivant leurs derniers jours, voire leurs dernières heures.
La fin de vie
Mon intention n’est en aucun cas de polémiquer et de généraliser, d’autant que j’éprouve une grande admiration à l’égard des infirmiers, infirmières et autres personnes impliquées dans les soins donnés aux malades. Dans la majorité des cas, leur dévouement est remarquable et traduit un profond humanisme. Cela étant, dans ce corps de métier comme dans bien d’autres, il y a des individus plus ou moins consciencieux et plus ou moins compétents. On y décèle aussi de plus en plus un souci de rentabilité et de profits. Et lorsque cela concerne des malades en fin de vie, les conséquences pour elles sont dramatiques.
C’est ainsi que dans un hôpital que je ne nommerai pas, une personne vivant ses derniers jours, très conciliante et peu exigeante, a servi de « cobaye » à des traitements médicaux qui se sont avérés aussi dégradants qu’inefficaces, sans parler des multiples piqûres faites dans des bras meurtris par de jeunes infirmières qui faisaient là leur apprentissage. Et lorsque, plus tard, la douleur l’amena à demander de l’assistance, elle dut attendre plus d’une heure. Ayant été témoin de cette situation, je n’ai pu m’empêcher de penser que ce cas n’était probablement pas unique. En fait, il est assez fréquent. Est-ce normal ?
Le personnel médical
Dans une société digne de ce nom, tout devrait être fait pour rendre la maladie et la fin de vie aussi acceptables et paisibles que possible pour les personnes concernées. Cela suppose que le personnel soit compétent et disponible, et par conséquent bien formé et en nombre suffisant. Quand je dis «bien formé», ce n’est pas uniquement sur le plan médical ; c’est aussi sur le plan psychologique. En effet, j’ai eu l’occasion de voir des infirmiers et des infirmières qui, de toute évidence, manquaient de psychologie à l’égard des patients, au point de les déstabiliser et de les angoisser davantage encore. Comment ne pas le déplorer ?
Autre point : Je ne comprends pas qu’en ce début de XXIe siècle, il y ait encore tant d’hôpitaux, d’hospices, de maisons de retraite, etc., aussi vétustes, lugubres et mal équipés. On dira que c’est une question de moyens financiers. Certes, mais alors pourquoi investir tant d’argent dans l’armement, sans compter les fonds qui sont gaspillés chaque jour dans des réalisations privées et publiques non indispensables, sinon inutiles. Là aussi, tout devrait être fait pour que les personnes malades ou en fin de vie bénéficient d’un environnement, d’un cadre et d’un confort matériels qui les aident à guérir ou à quitter ce monde dans les meilleures conditions. C’est là une question d’humanité.
Serge Toussaint
Grand-Maître de l’Ordre de la Rose-Croix
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J’ai deux certitudes.Comme je suis né, je vais »mourir’ Transiter est plus adapté à ma compréhension.Donc autant s’y préparer Je crois que dans certains lieux,il existe des services d’accompagnements pour le grand passage.
En toute humilité, à l’heure d’aujourd’hui, nous n’avons pas le droit de porter un jugement sur quoi que ce soit dans le domaine de la personne en fin de vie, mais simplement de l’accompagner dans l’ultime étape de son chemin, ce qui est un devoir quand on le peut, dans le grand flash éthéré de l’âme pour rejoindre la grande lumière, de soutenir la famille et les amis dans la peine… Cordialement.
Pourquoi tant d’abandon et de souffrances physiques et psychologiques vécues principalement par nos personnes âgées en fin de vie ? Je crois qu’il y a l’aspect financier qui peut bloquer la personne soignante dans son travail. La direction qui elle-même obéit aux lois gouvernementales lui dit et l’oblige dans ses actions » à faire plus avec moins « , ce qui veut dire concrètement à soigner plus de malades en un temps le moins long possible. J’ai entendu un jour une préposée dire qu’elle s’était fait réprimander par sa supérieure parce qu’elle avait pleuré durant son travail la mort d’une personne âgée qu’elle aimait particulièrement. Cette soignante n’avait pas obéi à la règle rigide de faire plus avec moins… Elle avait osé être responsable de l’être humain souffrant devant elle et répondre à ses besoins d’amour et d’affection. Qui dit fin de vie fait appel aux notions de la souffrance et de la mort… de sa propre souffrance et de sa propre mort… Il m’apparaît essentiel que notre société se spiritualise et pose les véritables questions sur la vie et sur la mort. En faisant face à cette peur viscérale que beaucoup d’entre nous éprouvons vis-à-vis de la mort, peut-être réussirons-nous à nous humaniser et accompagnerons-nous toutes les personnes en fin de vie de manière digne et responsable, le coeur rempli d’amour et de compassion ?
Nous pensons que l’humanité gagnerait à se recentrer sur la notion véritable de l’amour. Parce que si l’on se disait ne serait-ce qu’un instant que la personne malade ou âgée en situation de fin de vie pourrait être nous demain, peut être que cela améliorerait la situation de part et autre ?
Dommage que le matériel prenne le pas sur L’amour, dont toute l’humanité à urgemment besoin.
Quand la maladie ou la vieillesse nous fait face, que ce soit en regardant une autre personne ou par notre état personnel, elle nous confronte à ces questions de ‘fin de vie’, de maladie, de souffrance ou d’ailleurs de bonheur, de la mort et de l’après. En quatre années de suivi rapproché de proches en fin de vie, j’ai eu le bonheur et parfois la frustration de côtoyer d’autres personnes gravement malades ou âgées, le corps soignant et médical qui les entourent ou les délaissent dans les hôpitaux, les services de soins intensifs, de soins palliatifs, les maisons de repos et les services de gériatrie.
C’était le moment de faire une introspection sur la mort et l’après, d’ouvrir mon cœur à ces âmes qui ont rarement fait les démarches, autant jeunes en face de maladies terminales ou plus âgées vers une vieillesse paisible, afin d’accepter ce chemin de ‘fin de vie’. Souvent, elles sont coincées dans leurs peurs de la mort, la peur de l’inconnu. Si sur le plan médical il reste encore du chemin à parcourir, l’esprit de l’accompagnement et le respect des dernières volontés de la personne sont de plus en plus considérés dans les services de soins palliatifs et de maisons de repos. J’en profite pour remercier les infirmier(e)s et aides-soignant(e)s qui ont donné tant d’amour et d’attention bienveillante à mes proches et qui m’ont ouvert les portes d’un univers que je ne connaissais pas et qui me faisait peur aussi. Pour le corps soignant, c’est un environnement très dur où leur éthique et leur rentabilité les mettent à rude épreuve au quotidien, car ce sont des paradoxes dans un monde dit ‘hospitalier’.
Par contre, les tribulations entre membres de la famille, les médecins qui n’osent pas prendre de décisions, qui tendraient vers une fin de vie paisible et naturelle, par peur des pressions et chantages des familles, les médecins et dirigeants qui dirigent leurs services ou maisons de repos en termes de chiffre d’affaires et donc de nombres d’opérations, de nuitées, de vente de médicaments, etc. ; ne facilitent pas la donne pour aller vers un accompagnement de ‘fin de vie’ plus humain. Il est vrai que l’on voit encore trop de discussions autour de ‘leur donner encore une dernière chance’. Qui décide pour qui, surtout quand une personne n’est plus supposée médicalement pouvoir décider pour elle-même ? Il y a des lois qui régissent tout cela. Qui respecte les lois de la nature ? Qui respecte la volonté d’une âme de partir quand elle a décidé que son chemin se termine là ? En tel cas, renseignons-nous, osons prendre la parole et ne laissons pas faire ces marchands du médical.
Il est temps dans de pareilles circonstances que chaque personne puisse préparer ce départ en toute conscience bien à l’avance, autant sur le plan pratique, médical que psychologique. Celles qui le font, je peux témoigner qu’elles partent la lumière dans les yeux, apaisées et en toute conscience ; le bonheur est même partagé de pouvoir les accompagner jusqu’au bout, jeunes ou âgées. Pour les personnes qui n’ont pas fait le travail avant, soyons à leur écoute, rendons-leur le sourire par notre amour et notre respect, car ces personnes en ‘fin de vie’ sont et restent des êtres humains jusqu’au dernier souffle, comme chacun de nous. Même quand le corps devient inerte, immobile, les yeux pétillent d’amour et de gratitude. Traitons-les comme nous voudrions être traités en tel cas.
Généralement, les personnes qui disposent de beaucoup de moyens matériels ne sont pas mises en maison de retraite et terminent tranquillement leur vie dans leurs maisons, très entourées (peu importe d’ailleurs les raisons qui motivent leurs proches) ; elles ont tous les services qu’il leur faut à domicile, même des garde-malades qui remplacent ponctuellement l’infirmière le soir. Elles ne séjournent dans un établissement hospitalier qu’en cas de maladie grave et d’intervention médicale urgente.
Les lieux de retraite pour personnes âgées ne concernent que ceux disposant ou dont la famille dispose de revenus moyens. Souvent on ne leur laisse aucun autre choix que de terminer leur vie dans ces lieux.
Pourquoi ne pas revoir en Occident ce qui a été perdu quant aux vrais liens familiaux ? En Afrique, certes, c’est le sous-développement économiquement parlant, mais ils ont su garder cette grande richesse qui est le lien familial, l’importance et la place accordées aux personnes très anciennes.
L’accompagnement jusqu’au bout de la vie, jusqu’aux portes de la nuit, jusqu’au miroir de la vie.
Quand j’étais petite à l’école on nous a demandé de choisir un thème : j’avais choisi d’exposer sur les maisons de retraite ! Mon désir était de prendre soin des personnes âgées en construisant de belles maisons de retraite.
Hélas ! Tant que l’argent et le profit seront le moteur de notre société, nous constaterons une déshumination à tous les niveaux. Les faibles, les personnes agées et malades sont les plus touchés. A entendre ce qui se passe dans les hopitaux et les maisons de retraite, je préfèrerai mieux mourir loin et cachée de tous. Le passage vers l’au-delà doit être respecté au même titre qu’un accouchement. Les personnes de la famille ou des proches devraient accompagner le mourant pendant sa phase terminale. Une veillée de trois jours devrait être imposée avant d’enterrer ou incinérer le mort pour que son âme puisse partir en paix.
En tant que sophrologue, mais surtout en tant qu’être humain, j’accompagne l’heureux élu qui quittera cette terre et ses souffrances. Je félicite tout particulièrement les aide-soignants et les bénévoles pour leur compassion et leur grande humilité. Aujourd’hui je n’ai pas encore réalisé mon rêve d’enfance mais peut-être qu’un jour….
Je crois que nous nous sommes déconnectés de l’instant.
Nous aimerions tous vivre une fin facile, presque heureuse, mais qu’en est il de notre vie à l’instant ? Pourquoi se préoccuper de notre fin, n’est-il pas souhaitable de vivre chaque instant.
Certes, plus de compassion serait souhaitable en fin de vie. Mais pour cela il faut plus de formation et plus de personnel.
Moi je prie chaque jour le Dieu de mon coeur pour que ma mort soit rapide. Cela éviterait bien des tourments à mon entourage et à moi-même.
Nous rejetons ce que nous craignons et, dans le cas d’espèce, c’est la mort que nous châtions (en vain) à travers la maltraitance de ces personnes en fin de vie. À l’inverse, nous acclamons ce qui nous fait plaisir. C’est pourquoi nous éprouvons de la sympathie à l’endroit des riches et des puissants. Il existe cependant des individus remarquables, remplis d’humanisme, qui prennent du plaisir à soulager la souffrance des autres. Ce sont des hommes et des femmes exceptionnels qui ne sont pas «de ce monde» et qui nous montrent que l’amour du prochain est bel et bien possible si nous sommes animés de bonne volonté.
Les pouvoirs publics devraient plus prendre en considération : » l’Humain « . Pour la fin de vie, on devrait avoir pour objectif de développer le respect de la personne, en l’entourant de paix et d’amour.
Je suis d’accord qu’il faut davantage de moyens et surtout renforcer la formation psychologique du personnel soignant qui fait souvent un travail merveilleux.
J’espère qu’il peut être donné à chacun la possibilité de choisir comment quitter ce monde. En étant près des siens, de sa famille par exemple (et en laissant faire la nature). Et non pas bloqué dans un hôpital avec des étrangers qui s’acharnent inutilement sur notre corps.
Seule une véritable spiritualité comme celle prônée par l’Ordre de la Rose-Croix, est nécessaire à l’ensemble de l’humanité pour que celle-ci se détache réellement des comportements indignes constatés çà et là en ce début du 21ème siècle.
Merci.
Jeune, vers la fin de mes années de collège, j’ai assisté à la fin de vie de ma grande mère qui avait été prise en charge par ma mère, qui à son tour, avait été soutenue et relayée par les autres enfants de ma grande mère, leurs descendants mais aussi la famille par alliance, et parfois même par de simples connaissances. C’était une très belle solidarité qui s’était organisée autour de ma mère mais, en Afrique…
Ce sont des moments qui devraient être paisibles pour ces « anciens ». Malheureusement, les inconvénients liés à l’évolution des civilisations occidentales n’offrent pas toujours ces opportunités sauf dans quelques rares cas.
Soit les personnes ont la chance d’avoir une famille aimante, soit elles disposent d’importants moyens matériels et sont très entourées pour la circonstance.
La société doit veiller au bon traitement des personnes en fin de vie.
Notre société capitaliste n’est pas réoccupée par l’humanisme, mais plutôt par le profit .Les services publics sont tenus de mieux gérer leur budget, leur personnel.
Par conséquent, les personnes malades payent davantage de leurs poches leurs soins médicaux . Certaines personnes en fin de vie dont la famille peut payer bénéficient d’un meilleur traitement. Il devient urgent de considérer la nature et en premier chef l’homme à sa juste valeur.
Bonjour à tous et toutes,
Très touchée par ce texte, car ayant travaillé durant quinze mois dans un CHR, je peux dire que malheureusement, c’est la rentabilité qui prime.
Le bien-être de l’être humain est soit disant le but premier, mais malheureusement dans la réalité ce n’est pas le cas.
Les malades sont « rangés » dans des « cases » : « rentable » ou « pas rentable ».
Le personnel est épuisé par un fonctionnement qui lui impose un rythme et des conditions de travail qui malheureusement se détériorent depuis que le milieu hospitalier ne fonctionne plus avec des budgets mais avec une tarification à l’acte.
Nos dirigeants ont l’obsession de la rentabilité, soit disant pour notre bien-être, pour gérer au mieux. Mais regardez ce qui se passe vraiment… Pensez vous qu’avec le fonctionnement actuel de notre système de santé, c’est notre bien-être qui est privilégié ? Le témoignage ci-dessus nous décrit des situations intolérables qui malheureusement sont fréquentes dans le milieu hospitalier. Regardez ce qui se passe dans certains services de gériatrie, psychiatrie… Laisserons nous continuer ce système ? Comment réagir pour faire évoluer les mentalités de certains dirigeants ? L’humain est-il considéré comme un objet sur lequel des expériences d’apprentissage peuvent être tolérées ? Pour moi non. J’ai d’ailleurs quitté le milieu hospitalier, révoltée par la stupidité du système, des dirigeants, de la résignation de certains acteurs de ces systèmes.
à mon humble avis, tous les manquements constatés dans les sociétés actuelles, indépendamment des pays du monde qui est devenu un village planétaire, résultent d’un manque de spiritualité chez la plupart des êtres humains, le dieu argent ayant pris le pas sur l’humanisme.
Pour ce cas particulier, il est regrettable là encore que parfois certains animaux semblent même plus « humains » que les hommes !
En effet, certains singes entourent leurs proches souffrant et finissant de beaucoup de soins et d’affection que les cas que vous évoquez.
C’est dommage et nous n’avons qu’à prier pour que les Hommes se réveillent à la spiritualité, seule véritable voie de solution à tous les manquements de la société entière !
Et si notre approche de la fin de vie était plus spirituelle dans nos cultures que monétaire ? Le souhait de Monsieur Lermite du post 1 m’a fait tout de suite penser au film « la Ballade de Narayama » de Shõhei Imamora en 1983. Il semblerait que sur tous les continents, il a existé des peuplades où les personnes âgées s’éloignaient dans un lieu isolé pour rejoindre l’au-delà. Leur approche de la fin de vie était plus spirituelle et associée à une certaine sagesse, car si celle-ci était considérée comme inéluctable, elle ne l’était que sur le plan terrestre et les circonstances du passage acceptées. Difficile à dire, mais aujourd’hui beaucoup de personnes âgées ne supportent pas d’être devenues une charge pour les personnes qu’elles ont chéries ; aussi dévouées soient-elles. Ajoutez à cela la déchéance physique, vous comprendrez que l’envie de s’isoler pour mourir en paix traverse bien des esprits. Cela expliquerait les disparitions soudaines de personnes âgées dans nos forêts ou en bordure de mer et cours d’eau ou qui traversent nos autoroutes sans raison apparente. Certes l’explication, il faut l’admettre, est plutôt légère et presque tirée par les cheveux. En outre, le monde animal nous offrirait aussi des exemples de fin de vie pressentie, et acceptée avec par exemple ces vieux éléphants qui se retireraient dans leur cimetière secret. (légende ou réalité ?) D’ailleurs est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ? Notre mode de vie actuel nous habille de dures carapaces nous empêchant de prodiguer tout l’amour, toute la tendresse, la compassion dont ont besoin nos proches en fin de vie. La spontanéité dans l’aide se transforme en obligation, en charge à porter. Sommes-nous en train de perdre notre statut d’humain ?
Dans notre monde technologique avancé, la machine, l’outil, l’argent comptent plus que l’homme. Les bonnes manières, vie et mœurs, la vertu, l’âme elle-même, n’occupent plus la place qui leur revient. L’homme fait la course pour « avoir plus », s’il le peut ! L’âme, ses valeurs spirituelles, ont disparu à tel enseigne que si vous risquez surprendre, un ami, un interlocuteur et que vous lui posez la question : « Pensez-vous que vous avez une âme ? » Il vous répond, surpris : « Franchement, je n’ai jamais pensé à cette question …Je suis étonné…Je ne sais pas sincèrement si j’ai une âme… Je pense que je n’en ai pas une! ». Les âmes encore sensibles assistent impuissantes devant cette décrite trame de la vie.
Voici, à mon avis, pourquoi nous nous comportons d’une façon indigne, inhumaine, pourquoi nous nous moquons de la souffrance, de la misère et ne respectons pas la fin de la vie, non seulement d’un frère ou d’une sœur sur son lit de mort, mais aussi ne respectons presque pas la nôtre dans des circonstances qui en mériteraient, le plus strict. Nous avons vendu notre cœur.
Le remède en cela est le rachat de notre âme des griffes de la matière.
Considérations cordiales.
Je ne peux que confirmer votre expérience avec les services hospitaliers et gériatriques, surtout concernant l’attention et le service ou l’aide que l’on porte aux malades (graves) et aux personnes âgées.
J’ai une maman âgée de 96 ans qui déjà a dû être hospitalisée maintes fois. Il s’agissait de maladies graves comme cancer, attaque cérébrale, saignement intestinale etc. survenues depuis ses 90 ans.
J’ai constaté que si je n’avais pas été présente aux moments cruciaux, réclamé avec véhémence les soins nécessaires et partiellement effectué moi-même le travail, elle serait décédée à chaque fois. Heureusement pour elle, je suis psychologue et donc paramédicale de formation. Cela donne l’avantage d’être prise plus ou moins au sérieux en comparaison avec les personnes dites « ignorantes », ceci étant un jugement du corps hospitalier plus que regrettable. Néanmoins j’ai du me battre comme un lion pour obtenir l’attention voulue du personnel du service où elle était admise. Il est un fait que généralement on ne s’occupe guère des personnes âgées, des patients difficiles et seuls. A mon avis ceci résulte plutôt d’un manque d’humanisme, de formation psychologique et de bonne volonté, ce qui devrait être obligatoirement enseigné dans chaque institution qui vise la formation du corps hospitalier. Il est vrai que les soins envers les malades et les personnes quittant notre sphère vitale exigent beaucoup de qualités et d’efforts, et j’admire les gens qui choisissent ce métier difficile, mais il est important que ce choix soit fait en toute conscience et appliqué dans cet état d’esprit.
Chaque être humain a le droit de vivre, le droit d’être soigné valablement et humainement. Oui maintenant maman vit encore et est heureuse de vivre, et moi aussi d’ailleurs. Sa santé est relativement bonne, voire meilleure qu’il y a 5 ans. Oui elle peut encore donner des bons conseils, donner son amour…
Cordialement.
Concernant l »autre point » : Il ne faut pas admirer ce qu’il y a de grand chez certains. Cette grandeur n’est que le résultat de possibilités dégagées. Mais il faut déplorer ce qui manque chez d’autres, en regard de ce qui pourrait être…… Cordialement.
Je suis bien d’accord sur cette analyse, mais que faire pour que ça change et que ça évolue ?
Bien sûr à notre humble niveau lorsque nous visitons un de ces patients, mais ce n’est pas suffisant ….
Merci bien pour ce commentaire sur une situation qui malheureusement est encore plus pénible dans plusieurs pays. Par exemple. la santé publique dans notre pays, le Venezuela, est un incroyable désastre, et le plus triste c´est qu’il n´est pas le résultat de manque d´ argent mais de l´indolence, corruption, et manque de charité de la part des autorités concernées
Nous savons depuis trop longtemps qu’il y a 2 vitesses à la santé ! Hélas, ce choix est celui des élus…
On peut toujours faire mieux, certes, mais à quel prix ?
Les maisons dites de « retraite » sont scandaleusement chères. Il faudrait, il me semble, un remaniement en profondeur de tout le système qui touche à la santé. En effet, les générations en fin de vie n’ont-elle pas œuvré corps et âme au service et au bien-être de la patrie ! Et la contrepartie serait-elle un luxe que de « traiter » ces personnes du avec respect.
Ces problèmes relationnels dit de génération sont des problèmes humains, seule, une éducation appropriée dans l’enseignement éducatif peut enrayer ce phénomène désastreux qu’est le « chacun pour soi ». Car les prises de conscience sont trop souvent tardives… et donner un « coup de pied » dans la fourmilière n’est pas la solution ; aussi, c’est à chacun d’entre-nous de démontrer à bon escient nos capacités humaines envers ceux qui en ont besoin.
À cette étape ultime de la vie, tout le monde devrait effectivement pouvoir bénéficier d’un encadrement permettant un passage dans »l’autre monde » qui soit le plus paisible et harmonieux possible. Quand j’entends de telles histoires, je me prends à souhaiter de pouvoir mourir seul en forêt, laissant à mon corps le soin de nourrir les animaux comme ils l’ont si bien fait avec moi et ainsi rendre à César ce qui lui revient. De plus j’éprouve une profonde reconnaissance pour toutes les personnes qui agissent comme bénévoles en soins palliatifs. Ceci m’amène à penser que tous les changements vers plus d’humanisme viendront du peuple lui-même. Les gens arrêteront d’espérer dans les gouvernements et se prendront de plus en plus en main. Les gouvernements actuels s’éteindront d’eux-mêmes et seront remplacer de façon naturelle par une forme plus humaniste de gouvernement. Sans doute que les soins hospitaliers seront les premiers touchés par ce renouveau.