À propos du civisme

L’origine étymologique du mot « civisme »

Sur le plan étymologique, le mot « civisme » provient du latin « civis », qui veut dire « citoyen ». Par extension, le civisme désigne le respect que tout citoyen est censé avoir à l’égard de la collectivité, c’est-à-dire de ses concitoyens et de la société en général. De toute évidence, cette valeur fondamentale pour le « bien vivre ensemble » est de plus en plus bafouée, toutes générations confondues : dégradation du mobilier urbain, dépôts de gravas et autres déchets en forêt, sur les chemins ou au bord des routes, taggage intempestif des murs d’habitations et des bâtiments publics, vol d’objets dans les édifices historiques, conduite dangereuse de nombreux automobilistes, comportement sans gêne des piétons… Cette liste est loin d’être exhaustive.

Les causes de l’incivisme

La question qui se pose est de savoir pourquoi tant de personnes se montrent inciviques au quotidien ? Pour certaines, c’est par esprit de contestation ; autrement dit, c’est pour elles une manière de s’opposer aux lois et à l’« ordre établi », quel que soit d’ailleurs le gouvernement en place. Pour d’autres, c’est plutôt la conséquence d’un manque d’éducation, en ce sens que l’on ne leur a pas inculqué le respect des autres et de la vie en société. À cela s’ajoute le fait que les gens sont de plus en plus individualistes et se préoccupent de moins en moins de l’intérêt général. Enfin, on ne peut exclure l’importance qui est accordée de nos jours aux droits, au détriment des devoirs.

Être un bon citoyen, mais aussi un bon être humain

L’incivisme ou le manque de civisme étant préjudiciable à la vie en société, il est nécessaire d’agir dans ce domaine et de faire comprendre qu’il est dans l’intérêt de tous de faire preuve de civisme. Je reste convaincu que le meilleur moyen d’y parvenir est d’en faire l’un des fondements de l’éducation, et ce, dès le plus jeune âge. En cela, l’« instruction civique » ne devrait pas se limiter à encourager les enfants à respecter les lois, connaître les institutions, s’intéresser à la politique…, mais à exprimer le meilleur d’eux-mêmes dans leur comportement. Et en ce qui me concerne, je fais une distinction entre un « bon citoyen » et un « bon être humain », l’idéal étant d’être les deux à la fois, en toute liberté de conscience.

« Il ne faut pas confondre « autorité » et « autoritarisme » »

À moins d’être “fascisant”, personne n’est un inconditionnel de la répression. Cela étant, nombre de comportements inciviques portent atteinte à autrui, à la société et à l’environnement, de sorte qu’il est parfois nécessaire de sévir et de réprimer, non sans essayer de faire prendre conscience aux individus concernés de la gravité, de la dangerosité ou de l’inconvenance de leur comportement. En effet, « punir pour punir » n’a jamais été une bonne méthode en matière d’éducation ; en règle générale, cela produit plutôt un sentiment de frustration, voire d’injustice. Par extension, il ne faut pas confondre « autorité » et « autoritarisme », ce dernier traduisant en fait une absence d’autorité réelle.

L’incivilité

On ne peut parler d’incivisme sans évoquer brièvement le problème de l’incivilité, qui elle aussi tend à se généraliser. La politesse, la courtoisie, la discipline, le savoir-vivre : autant de marques de respect qui deviennent rares. Ce sont plutôt les injures, les invectives, les insultes et le sans-gêne qui rythment la vie quotidienne, très souvent pour peu de choses. Qui ne s’est jamais fait rabrouer parce qu’il avait tardé à démarrer lorsque le feu est passé au vert ? Qui ne s’est jamais fait doubler dans une file d’attente par quelqu’un d’impatient ? Que dire également de l’omniprésence des téléphones portables dans les moyens de transport en commun, les magasins, les restaurants… ? Toutes ces formes d’incivilité affectent les relations entre citoyens, créent des tensions entre eux, et génèrent une agressivité latente, ce qui n’est bon pour personne.

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