À propos du silence

« Le monde est de plus en plus bruyant »

Chacun devrait convenir que nous vivons dans un monde de plus en plus bruyant, notamment dans les grandes villes et les grands centres urbains. Les voitures, les “deux roues” motorisées, les avions, les trains, les engins en tous genres, autant de causes diverses à l’origine du bruit qui règne aux quatre coins de notre planète. De très nombreuses personnes en souffrent, au point de faire des dépressions ou d’être affectées par des troubles aussi pénalisants que l’insomnie, l’irritabilité et autres formes de stress. Certains médecins considèrent que le bruit est un véritable fléau pour l’humanité, et qu’il est devenu urgent de prendre les mesures qui s’imposent dans ce domaine.

Rechercher le silence

Alors que le bon sens voudrait que l’on recherche le silence où et quand cela est possible, nombre d’individus, notamment parmi les jeunes, se rajoutent du bruit dans leur vie privée : concerts de musique ou de pseudo-musique dépassant largement en décibels ce que l’oreille humaine peut entendre sans être agressée, “baladeurs” réglés beaucoup trop fortement, etc. Une anecdote à ce propos : Un jour où je me promenais en forêt, j’ai croisé un groupe d’adolescents qui marchaient sur un sentier. Tous avaient un “baladeur” et semblaient coupés non seulement des autres, mais également du paysage environnant et du chant des oiseaux. J’avoue qu’en les voyant ainsi, j’ai ressenti une certaine tristesse mêlée de compassion. À tort peut-être, j’ai eu le sentiment qu’ils n’étaient pas heureux.

Le besoin d’introspection

Sans parler du bruit en tant que tel, vous avez certainement remarqué que très peu de personnes s’accordent des périodes de silence chez elles. Si elles ne discutent pas avec un proche, elles parlent au téléphone, écoutent la radio, regardent la télévision, surfent sur Internet, etc. Autrement dit, elles s’occupent de telle sorte qu’elles se coupent d’elles-mêmes et donnent le sentiment de refuser tout « vide » dans leur vie quotidienne, au point d’en “boucher” systématiquement les “trous”. Ce faisant, elles se privent d’une grande source de bien-être : l’introspection.

La culture du “remplissage”

Il est un fait que la société actuelle sollicite de plus en plus les sens objectifs, les fonctions cérébrales et les appétits physiques. Cette culture du « remplissage » a conduit de nombreuses personnes à privilégier l’aspect matériel de la vie au détriment de sa dimension spirituelle. Autrement dit, elle les a rendues de plus en plus matérialistes et les a éloignées de leur âme. Or, de quoi a-t-elle besoin pour son épanouissement ? De moments de silence. C’est ce qui explique pourquoi tous les sages du passé en ont fait un élément essentiel de leur enseignement.

Silence et spiritualité

Que faire pour procurer à notre âme le silence dont elle a besoin pour s’épanouir ? Prendre le temps, régulièrement, de s’intérioriser, de méditer, de ne pas parler inutilement, de se promener dans la nature, etc. C’est ce que font les Rose-Croix en application de leur philosophie. Si la majorité des gens le faisaient, non seulement ils se sentiraient beaucoup mieux, mais le monde dans son ensemble serait également plus calme et plus paisible. J’ajouterai que la meilleure alliée du silence est la spiritualité, car, précisément, elle est fondée sur le désir de communier avec l’âme qui est en nous. Pour cela, il faut savoir se mettre à son écoute, ce qui est impossible dans le bruit, le tumulte et l’agitation.

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Cet article a 40 commentaires

  1. bolcato

    Le bruit qui nous entoure ainsi que celui qui occupe notre mental sont un voile qui nous sépare de la Divinité ….
    Olivier Bolcato

  2. Franry

    Quand s’estompe en nous l’agitation du monde extérieur,quand s’arrêtent les remous de nos pensées,quand le Silence devient maître de notre esprit,quand la Paix souveraine s’insinue en notre être,alors s’épanouit notre âme,alors se révèle le Soi,et Il devient force et loi.

  3. esther melèdje

    Le silence, à mon humble avis, a un son dont la fréquence vibratoire est inaudible pour l’oreille humaine, mais que seule une harmonie avec cette fréquence peut nous faire « entendre »…

  4. Philippe RC

    On constate aujourd’hui que le bruit influe très négativement nos mondes intérieurs, mais aussi ceux qui nous entourent. En effet, que dire de l’effet du bruit des navires, toujours plus présents sur les mers du globe, sur les animaux marins qui s’en trouvent stressés et désorientés au point de finir échoués sur nos plages ? Que penser de la désertification des animaux nocturnes dans nos villes à cause de la pollution lumineuse ?Le bruit et la lumière sont les produits de créations artificielles ne respectant pas les cycles de la nature, et nous devrions, non seulement dans l’intérêt des animaux mais aussi du nôtre, appliquer un mode de vie plus sain et plus en adéquation avec la nature même de notre être.A défaut, nous détraquons de plus en plus nos modes de vie plusieurs fois millénaires, ce qui ne présage rien de bon pour notre équilibre et celui de notre planète. Nous devons réapprendre à vivre au rythme de la nature, sans pour autant retourner à l’âge de pierre.Il semblerait que le problème majeur à l’heure actuelle réside dans l’attirance vers les extrêmes en tout genre. Ainsi, chacun estime avoir le droit de penser, de parler et d’agir à son bon vouloir, sans jamais réfléchir à ce que cela peut impliquer pour les autres. Et quand bien même ce genre de personne s’en rendrait compte, elle ne s’en soucie guère plus, ce qui traduit un certain « je m’en foutisme » sidérant. Jusqu’au jour où, au détour d’un cabinet médical, elle prend conscience des effets destructeurs de l’overdose du « trop », et s’empare du drapeau de la révolte pour dénoncer le système qui a contribué à sa maladie sans toutefois reconnaître ses responsabilités dans l’épreuve qui l’affecte.Il est temps de se poser les bonnes questions et surtout d’agir individuellement afin de retrouver en soi ce Silence qui parle et qui enseigne, car c’est en lui que se trouve la paix auquel tout être humain aspire. « La plus grande révélation réside dans le silence »  Lao-Tseu

  5. Jean-Guy

    Comme souligné dans ce point de vue, le silence est le meilleur des chemins vers soi. Or, au fond de notre être, loin des agitations et des bruits du monde, sommeille une sagesse divine qui ne demande qu’à être éveillée pour nous aider à gouverner notre vie selon les principes les plus spirituels et les plus élevés. C’est certainement dans cet esprit que Louis-Claude de Saint-Martin, père spirituel l’Ordre Martiniste Traditionnel, a écrit :  « Les grandes vérités ne s’enseignent bien que par le silence ».

  6. Angélique A

    Cela m’a toujours amusé de voir combien le sujet du ‘silence’ anime les débats. Et si la voix du ‘silence’ se mettait à dépasser celle du bruit, peut-être serait-il entendu? Soudainement, tous abasourdis par le message du silence, nous nous arrêterions et prendrions le temps de l’écouter. Car oui, il est révélateur. Il ne plait pas à tous, car il est sincère et nous dit la vérité, aussi celle que nous ne désirons pas entendre. Mais, c’est avec bienveillance et amour qu’il nous parle. Il nous souhaite que le bien, nous averti du mal, nous conseille lors de nos doutes, nous fait voir les plus belles images de l’univers. Parfois, s’il parait sévère, c’est pour nous remettre sur le droit chemin et nous faire comprendre que nous nous cachons de ce qu’il y a de plus beau et doux en ce monde. A ce moment-là, nous avons le choix : ou nous faisons du bruit pour faire fuir le silence, ou nous nous asseyons auprès de lui. Si au début il est difficile de lui tendre l’oreille ou de le regarder dans les yeux, essayez juste un instant, et savourez l’après. Petit à petit vous prendrez goût et viendrez souvent l’écouter. Un jour lui aussi fera silence et permettra d’entrevoir la Beauté divine de l’univers, de la Création, de Dieu.

  7. Vivaldi

    Le silence représente la meilleure voie pour se rencontrer, pour communiquer avec soi.

  8. Ngabo Daniel

    Il faut prendre des moments de passivité pour être à l’écoute de nous-mêmes.

  9. delvigne-leroy

    Le silence permet de se reconnecter avec le sens de la vie, de se ressourcer quand le mental est au repos. Le silence respire, la vie est là. Le silence est un ami qui chaque jour nous appelle à renaître ; il nous aide à faire des choix il est actif, il devient alors paix.

  10. Kams

    Ce n’est pas ce qui entre dans l’homme qui le souille mais plutôt ce qui en sort. On parle trop, on parle pour rien, on se parle ou se murmure à soi-même souvent inconsciemment. Arrêtons donc de parler pour rien avec les autres et de murmurer à nous-mêmes consciemment ou inconsciemment, et nous comprendrons que le bruit extérieur n’a pas d’emprise sur notre paix intérieure. Fuyons aussi tous ces moyens de s’esquiver que le système actuel encourage, notamment le divertissement sous toutes ses formes, les réseaux sociaux, les drogues, le cinéma, certains styles de musique et la compagnie intempestive ou non stop. Optons pour la solitude, car le silence passe par là.

  11. esther melèdje

    Dans certaines circonstances, il vaut mieux rompre le silence sans défiance, sinon, c’est de la « non assistance à personne en danger » !

  12. mcs

    Ecoute le silence ; c’est lui qui te fera connaître ton autre vie !

  13. zannou paul

    Le silence est thérapeutique. C’est dans le silence que l’être humain peut arriver à percevoir et lire son dialogue intérieur et se connaître davantage. Le silence est l’autre langage de la nature. Cultivons le silence. Même dans les vacarmes les plus assourdissants et dans n’importe quelle situation de la vie on peut rentrer en silence et communier avec l’univers qui d’ailleurs agit toujours en notre faveur. Devant les événements les plus désespérées, le silence est toujours le siège d’un début de solutions; c’est pourquoi nous devons le cultiver.

  14. esther melèdje

    Dans certaines circonstances, le silence vaut mieux que des mots créant des sons. Louis Claude de Saint Martin a dit, je cite « J’ai voulu faire le bien et je n’ai pas fait de bruit, car le bruit ne fait pas de bien. »
    Merci. E.M.

  15. Patrick

    Pour ceux qui habitent une grande ville et qui sont agressés en permanence par le son du métro, des avions, des voitures, des tondeuses à gazon, des chasses d’eau…et je n’exagère pas, le bruit est un véritable fléau.
    C’est pourquoi, il faut se « ressourcer » régulièrement dans la nature et le silence. Ce sera une occasion de développer sa réflexion ( voire de l’inspiration ) et de s’emplir de joie ( voire de Paix ).

  16. Vilar

    Mais aussi : le silence ne parle qu’à celui ou à celle qui l’écoute, car c’est dans le silence que le monde entier prend conscience d’un évènement .

  17. Vilar

    Ne rien dire, dans le silence, tout comprendre. Bien fraternellement.

  18. LECHAT

    Le silence permet d’entendre sa voix intérieure.

  19. Isora

    Le silence créé des conditions propices à la paix intérieure. Ne pas le redouter nous ouvre la voie du Monde sublime. Cordialement.

  20. esther melèdje

    C’est parce que le silence fait beaucoup de bien par ces temps tumultueux que ne pas prêter le flan à ceux qui s’emploient à semer le chaos est une bonne chose. Faire montre de plus lucidité et de sens éthique peut enrayer de telles « forme-pensées » et ou les neutraliser pour qu’il n’y ait pas de désordre…

  21. Anne-Marie K

    Le silence : vecteur de paix intérieure, de méditation profonde, rendez-vous avec notre Maître Intérieur. Le silence : antichambre de la transcendance, seuil du portail « connais-toi toi-même », porte de l’Illumination. Le silence : unifie esprit et matière, est au-delà du temps et de l’espace, est avant tout début et après toute fin. Dans le silence on découvre notre véritable être, unifié avec Tout.
    Cordialement

  22. DIGNUS

    « C’est dans ton silence que tu m’écouteras. » disait un maître à son élève…

  23. esther melèdje

    On pourrait aussi méditer la phrase suivante qui est le symbole du silence : « Ne rien dire, ne rien entendre, ne rien voir »

  24. Goodman

    quelques réflexions sur lesquelles nous pouvons méditer :

    – le silence est d’or et le bruit, plomb.
    – si vous voulez apprivoiser la nature, vous devez à prendre à faire silence, c’est-à-dire vous mettre en résonance avec votre âme.
    – le silence organise harmonieusement alors que le bruit disperse, perturbe et finalement fait mal.
    – les grandes vérités ne s’apprennent que dans le silence.
    – Sans silence, point d’avancement sur le sentier de la Connaissance.
    – L’homme sans silence n’est qu’un animal parmi les hommes.

    Puissions-nous apprendre à faire silence réellement et à le proposer à notre entourage ou leur faire comprendre conscience du bien qu’il nous apporte.

    Merci

  25. Pax Vobiscum

    Les travaux mystiques que j’effectue régulièrement dans le cadre de mon affiliation à l’A.M.O.R.C. m’ont permis d’apprécier la valeur du silence d’une manière qu’il me serait difficile de décrire. J’encourage ainsi toutes les personnes “paisibles” à considérer la possibilité de le rejoindre.

  26. esther melèdje

    Et si le besoin pour certains de se plonger dans une ambiance aux antipodes du silence signifiait justement pour ces jeunes ou moins jeunes, une façon d’imposer le silence à ce qu’ils ne veulent pas entendre, à ce à quoi ils ne veulent pas penser, comme une idée fixe, comme un sentiment de tristesse par exemple ?

  27. Smaragdus

    « Viens là, mon amie, assieds-toi au bord du silence, et tu entendras Dieu parler au fond de toi » Parole d’un ange-gardien… que je croise de temps en temps.
    😉
    Bien fraternellement.

  28. Joel FLAYEUX

    « Je n’ai pas voulu faire de bruit car j’ai senti que le bruit ne faisait pas de bien et que le bien ne faisait pas de bruit ». Louis Claude de Saint Martin, Philosophe Inconnu

  29. beth

    Ce qui m’interpelle c’est le silence dans la relation à l’autre.
    Il y a tout d’abord le silence, respect de l’autre, de ses états d’âme, sentiments, émotions. Laisser l’autre s’exprimer, ne rien dire, entendre le souffle de ses émotions, sa souffrance, sa blessure, sa déchirure.
    Je vois aussi le silence de discernement, ne rien dire que l’autre ne peut pas entendre, laisser l’autre s’écouter, prendre conscience, grandir à lui-même. C’est un silence de sagesse mais parfois douloureux de ce que l’on ne peut dire, douloureux parce que l’on attend de l’autre une prise de conscience qu’il n’a pas . Quand doit-on parler et quand doit-on se taire ? C’est l’intuition, c’est le discernement, c’est la fuite ou la lâcheté ? La sagesse nous dit au plus profond de nous-mêmes que seul la confiance peut nous aider à ne plus vivre douloureusement le silence, mais c’est un travail de chaque instant, de chaque moment, un travail de tout une vie.
    En psychologie, « tout ce qui n’est pas dit n’existe pas « dans la relation à l’autre. Mais quel est ce dit que l’on doit dire. Pour ma part, je préfère le silence à l’incommunication.

  30. Louise F.

    J`apprécie énormément les commentaires sur le silence.Je voudrais ici l`aborder sous un angle différent. Qu `est-ce que le silence? Qu`est-ce que la parole? Le bruit et la parole sont-ils synonymes? Oui;¨La meilleure alliée du silence est la spiritualité.¨ Oui:¨ Pour communier avec l`âme qui est en nous,il faut savoir se mettre à son écoute,ce qui est impossible dans le bruit,le tumulte et l`agitation.¨ Lorsqu`un ami pleure,lorsque la souffrance l`étouffe.Je ne parle pas…J`écoute en lui permettant de s`ouvrir à lui-même,à sa douleur.Par mon silence,nous communions d`âme à âme.L`amour et la compassion peuvent s`exprimer librement.L`ami blessé retrouve donc en lui-même les mots justes pour arriver à une paix intérieure.Cet état de bien-être ne se fait pas nécessairement en une seule rencontre…Il faut parfois plusieurs rencontres de paroles et de silences pour que l`ami retrouve la santé du coeur…Comme thérapeute,le silence créateur et la parole régénératrice libèrent les êtres souffrants.La guérison ne se réalise pas dans le bruit.Au contraire…elle arrive dans une atmosphère propice au recueillement et avec le désir de communier avec la partie profonde de son être:l`âme…

  31. André Serrell

    Facettes de Silences…

    Mon épouse est souffrante. Je dirais simplement qu’elle est atteinte d’un cancer. A l’annonce de celui-ci le silence s’impose, le temps s’arrête, le cœur s’emballe, la vie continue, mais la lame de la dague s’enfonce en silence, lentement.
    Le temps de l’horloge s’écoule au jour le jour sans que nous y prêtions trop d’attention, sans bruit, dans l’âme silencieuse de la maison qui nous regarde et écoute. Maison remplie du vide silencieux de la maladie, silence respectueux de l’âme souffrante… La poussière silencieusement s’installe.

    De son lit par la porte fenêtre ouverte sur la campagne, la vue porte sur les chênes du jardin, vue silencieuse sur la nature, à travers la maladie.
    D’une retraite paisible et joyeuse, celle-ci est devenue une profonde et silencieuse introspection : Pourquoi ! Quelle attitude avoir au quotidien avec cette question. Pourquoi ?
    Présence Silencieuse, que réponds-tu ?
    La nuit, la lune dessine la présence des chênes, ombres foncées sur un ciel plus clair, la nature est là, ne dit rien, elle attend. A sa porte, je passe, demande et silencieux, l’abîme du Présent s’impose comme frontière inéluctable. Silencieux destin, choisi ou imposé, karma, quel es-tu ? Abîme mystérieux, étoilé du silence de la voute céleste, dis-moi pourquoi ?
    La pluie me répond, la brise passe, la lune pleure, le ciel est triste. L’espace, le temps, gardent le secret des choses.
    Larmes silencieuses, compassions silencieuses, cœurs dans la peine, Silence, à quelle volonté obéis-tu ?

    Dans quelques heures à l’horizon, silencieusement, le soleil se lèvera sur la Bretagne, apportera lumière, chaleur et espoirs. Dans la chambre à côté, mon épouse s’éveillera aux bruits de la maison, un sourire silencieux en son lumineux regard bleu.

    C’est hélas nos silences, et nous devons nous accommoder de ses angoisses et son vide.

    Mais c’est aussi s’approprier le moment présent, préserver sa fragilité, sonder ses profondeurs face à la vérité. C’est au cœur même du présent, dans le service, que l’on se révèle, à l’écoute de l’autre.
    Ecouter la vie, écouter l’espoir et faire fleurir encore plus d’amour.

    André

    Il y aurait tant à dire, aussi, sur le silence de la vieillesse.

  32. Le Tigre

    Le silence : moyen de communiquer avec son « être intérieur » et l’intelligence suprême qui revivifie tout existant.

  33. Anne-Marie K

    Le bruit est un vecteur du matérialisme comme le silence est un vecteur du spiritualisme. Le sage vivant dans les deux mondes choisira une bonne proportion réduisant au plus le bruit offensif et promouvant le silence spirituel.

    Dans notre monde surexcité et survolté le bruit est généralement un épiphénomène proportionnellement croissant qui cependant peut à son tour causer la surexcitation et le survoltage au niveau individuel et collectif. Vivre dans ce monde actuellement très bruyant ou tapageur devient pour ceux qui optent pour le calme de l’introspection, de la sérénité et de la spiritualité de plus en plus difficile, car ils aiment le silence, la douce harmonie sonore (qui peut être interprétée si l’on veut comme « bruit silencieux » voire même « la transcendance du bruit »), …chose devenue si rare dans notre civilisation.

    Maint bruit est issu de l’évolution technique actuelle, qui peut néanmoins être fortement réduit à condition de s’en occuper, mais cela implique un investissement qui semble aux yeux de certains économiquement pas justifiable. Alors on ne fait pas, car une fois de plus l’argent l’emporte sur l’homme. Quel soulagement donnerait par exemple un logement où on n’entend plus le bruit d’enfants hystériques, des exercices de violon, d’une sono ou des disputes, des talons, des chaises trainées sur le sol ou d’une douche ou d’un WC…des voisins, sans parler du bruit extérieur… Où est donc cet havre de paix dont l’homme a tant besoin pour retrouver ou garder son équilibre ? Et pourtant c’est faisable. Ici réside une cause majeure des problèmes psychologiques et émotionnels chez l’homme, voire même chez les animaux domestiques qui eux aussi sont sensibles au bruit.
    Oui, la sonorité de la nature est belle, inspirante et relaxante, à condition que l’homme lui-même ne la dérange ou n’interfère pas trop. Et pourtant il y a aussi quelques exceptions qui peuvent affecter des nerfs déjà relativement tendus, car les animaux aussi peuvent parfois exagérer : il suffit de penser à certaines disputes interminables des merles. Mais que c’est beau quand la mer murmure sa chanson dans l’écume de ses vagues, quand un ruisseau embrasse les pierres sur son chemin, quand le vent souffle sa fraicheur dans les feuillages, sur le visage…

    Des études scientifiques ont prouvé que certaines gammes, certaines octaves, certains sons particuliers et leur intensité sonore sont agréables, relaxantes et peuvent même promouvoir la méditation et l’élévation, tandis que d’autres sont désagréables et provoquent une réaction intense, même sur la matière (un exemple classique : l’éclatement de verre à l’aide de sons aigus), un stress dans la conscience objective et dans le subconscient jusqu’à nuire à la santé (comme par exemple la musique techno nuit au cœur, les baladeurs avec leurs décibels exagérés endommagent les oreilles etc.).
    Mais pourquoi tout ce bruit ? Parce que c’est « in ». Par peur de perdre contrôle de soi et son environnement ? Par peur de se reconnaitre ? Pour vivre son agressivité ? Pour se refouler ? Une fuite des responsabilités, de la réalité ? Ou parce que blessé(e) par le combat des polarités en soi, en dehors de soi…

    Tandis que toutes les réponses se trouvent dans le silence de la douce mélodie du cœur et de l’Âme…

    Cordialement

  34. Antoine Achard

    Il est vrai que peu de personnes ont le réflexe d’être dans le silence. Le silence peut être agressant et dangereux surtout pour le petit confort personnel. Le silence ouvre la porte à la voix de l’âme, cette voix dérangeante qui nous informe des événements intérieurs. Les sens eux nous informent des événement se passant dans l’aspect matériel du Grand Être, mais il y a aussi des événements psychiques qui découlent de l’autre aspect de la Réalité et ceux-ci font parfois peur. Je crois qu’il est tout à fait plausible que pour une bonne part des gens, le fait de s’étourdir dans le bruit soit un mécanisme de défense contre un monde avec lequel il est difficile de vivre. Cependant, si le réflexe est de se couper du monde sans avoir le courage d’en affronter les désagréments, un jour, sûrement, la pression venant de l’âme, ou disons de l’inconscient sur le conscient, se fera sentir avec tellement d’intensité que l’individu n’aura de choix que de faire face, et à ce monde et à cette âme. L’idée ici est de devenir de plus en plus conscient, autant du monde extérieur que du monde intérieur.
    Le « vide » vécu par beaucoup comme vous dites est justement ce  » plein » découlant de l’intensité d’une vie intérieure débordant d’énergie créatrice. Et cette plénitude peut intimider car elle nous place devant des prises de conscience qui ne sont pas du tout « in » selon les critères d’un monde axé sur la rage de consommer la vie en ne la vivant que pour soi-même, comme le dit si bien Dubois Dominique. Je crois que l’on entend bien que dans le silence.

  35. isaura

    Idéalement le silence se crée, dans lequel existent la paix et la tranquillité de l’esprit. Arriver au cœur du silence c’est faire le point sur soi-même, se régénérer à tous points de vue et baigner dans la lumière en toute majesté, et la puissance. Enfin, se remplir de cette lumière et se dire que les mots que l’on n’a pas dits sont les fleurs du silence. Cordialement.

  36. scientius

    Ô Silence, tourbillon sans fond, sans couleur, sans odeur, sans bruit, sans pensée, sans vision, où la Lumière même est absente d’où une fusion s’opère et l’Être dans un éclair n’est plus. Il devient Tout à la fois dans la profondeur de l’immensité qui l’absorbe, pour ne plus être lui, mais devient le Tout en Un …

  37. Nathalie L.

    Le tumulte de la vie, de la ville, etc, nous oblige – et pour notre bien – à prendre le temps de cesser nos activités – et prendre le temps de construire un lieu de tranquillité et de paix que nous pouvons retrouver régulièrement lorsque nous avons besoin de nous ressourcer. Courir après le temps, consommer de toutes manières, faire toujours plus de choses nous épuise et peut nous éloigner de nous-mêmes et nous empêcher de réfléchir et de nous recentrer, sans conteste.

    Un certain contraste toutefois est appréciable : tantôt se mêler à la foule, communiquer, entendre le bruit, tantôt pouvoir se retirer, connaître la solitude et le silence à des moments choisis : j’aime cette alternance possible car elle donne le choix d’aller tantôt vers l’un et tantôt vers l’autre. Le contraste apporte de la vie. Mais il est vrai qu’il faut des temps pour l’introspection ; elle est précieuse parce qu’on apprend beaucoup sur soi et sur notre position face au monde en général ; et le silence est un vecteur pour nous conduire jusqu’à notre moi intérieur. La vie intérieure s’en trouve plus riche, elle est une nourriture pour notre corps aussi.
    Le silence implique aussi une certaine solitude, la « bonne » solitude, celle que l’on réclame parce qu’elle nous ressource et nous préserve ; l’autre (solitude), personne ne la réclame. Et je suis bien d’accord avec vous sur les méthodes à employer pour favoriser l’introspection. En outre la nature est vraiment très belle et généreuse.

  38. Filos

    Nous disons souvent ce qui suit: « Tandis que la parole est d’argent, le silence est d’or ». Cet adage populaire aurait suffi pour donner la place que mérité le « silence » au point de lui consacrer la moitié de notre vie terrestre, l’autre moitié étant dévolu à la « parole ».
    « La parole », je la définirais comme tout ce qui occupe notre temps physique: les sollicitations du monde extérieur par le canal de nos cinq sens. « Le silence » est l’absence de tout cela et l’état de paix qui s’ensuit. Le soleil se lève et avec lui, « la parole », tandis que lorsque la nuit vient, avec elle, tombe « la parole », ce qui laisse la place au « silence ». Dans notre société moderne, le silence est souvent confondu avec la mort: entrer dans le silence signifierait mourir. Il se pourrait qu’en faisant du silence l’ami, comme l’avaient fait nos grands-parents, le monde d’aujourd’hui finirait par vaincre la peur de la mort qui le traumatise.
    Notre société traditionnelle avait compris la « grande leçon » qu’aurait proposée le maître Jésus aux plus grands maîtres de son temps qui sollicitaient un enseignement suprême de sa part. Il leur aurait répondu que la plus grande leçon qu’il leur proposerait serait « l’entrée dans le silence ».

    Lorsque la nuit tombait, des contes accompagnés de chants doux éveillaient en l’enfant que nous étions, cette condition qu’on peut appeler: « l’Éternel Présent », qui chasse la mort, auquel nous nous abandonnions, avant de nous plonger dans le silence de la nuit. Nous nous réveillions régénérés et « ragaillardis ». C’était la magie de l’animisme.
    Avec le temps vint le christianisme qui chassa l’animisme, autrement appelé « le paganisme ». Dans la messe charmante qui respectait le traditionnel dans son déroulement : entrée (Introït), méditation (Sanctus), contemplation (Agnus Dei), communion et sortie, le merveilleux était atteint mais sans « la vision » de « l’Éternel Présent ». A la place du silence régénérateur, un engourdissement pouvait suivre.
    Depuis, une école officielle est venue, mais l’étude du « silence » qui mène à l’âme n’a pas de place. On y pratique une » science sans l’âme ». Ainsi, peut-on voir pourquoi il y a le manque de conscience dans notre science d’aujourd’hui. On y étudie la parole, avec son lot tapageur et bruyant, qui laisse l’âme languir dans la détresse d’où le stress dont se nourrit le monde contemporain.
    Plusieurs voies tracées par les maîtres de la Tradition Humaine nous sont proposées pour vivre la sérénité que procure le juste équilibre entre la « parole » nécessaire et le « silence » raisonnable. Ces voies sont: le Yoga, le Bouddhisme tibétain, le Soufi, la Kabbale, le martinisme traditionnel, le rosicrucianisme, etc. Nous n’avons pas d’excuses si nous ne profitons pas de leur enseignement pratique et régénérateur.

  39. Myllias

    Le silence fait probablement des vertus, et le découvrir, c’est s’ouvrir à soi-même, une voie d’épanouissement intérieur, de calme et de sérénité.

    Comment prendre en toute quiétude, en toute connaissance de cause, une décision importante par exemple ? En la confiant à une réflexion et à une méditation profondes, lesquelles ne peuvent se faire que dans le silence. Qui pourrait s’accommoder d’un brouhaha ambiant pour pouvoir se livrer à un tel exercice ? Personnellement en tous les cas, cela m’est impossible. Notre tendance naturelle dans ce cas est de s’isoler, et de réduire nos sens objectifs au minimum afin que notre sens intérieur prenne le relais. Pour ce faire, nous éteignons le poste, nous nous isolons dans une pièce, parfois même nous éprouvons le besoin d’être dans la pénombre ou à la lueur d’une simple chandelle… Le silence est finalement la voix(e) de l’âme humaine elle-même.

    Il est probable que si nous avons érigé une civilisation du bruit, c’est que l’être humain s’est complètement extériorisé, accordant que trop peu de place, comme il l’est dit ici dans ce blog, à ce silence, miroir de notre moi profond. Le fait d’être constamment sollicité par l’extérieur, nous tient hors de nous, et de notre véritable personnalité (ce qui arrange probablement les publicitaires en tous genres). Or, si tant d’êtres souffrent de dépression ou d’affections psychologiques, c’est que semble-t-il et paradoxalement, ils écoutent trop leur relation avec l’extérieur tout en ne s’écoutant pas vraiment…

    S’agissant de la Nature, certains remarquent qu’elle est elle-même bruyante, car il est rare de ne pas entendre des animaux ou même le souffle du vent, et qu’en cela, le bruit n’est pas le propre de l’activité humaine. Si cela est vrai, nous pouvons cependant distinguer deux formes de bruit. Dans ce cadre, rappelons que le bruit en tant que tel, est une succession de sons chaotiques, alors que la musique par exemple, bien qu’étant aussi une succession de sons, est pourvue cependant d’une harmonie c’est à dire d’un « rythme mathématique et/ou ordonné ».

    Or, il est connu que les « bruits » de la Nature nous apaisent et nous tranquillisent, ce qui n’est pas le cas du bruit urbain par exemple. Un bruit stressant prompt à déclencher des perturbations psychologiques, ne peut alors en toute logique, être de la même note vibratoire que celle qui émane quasi-continuellement de la Nature. Force est donc de constater en ce qui concerne la Nature, qu’il ne s’agit pas de « bruits » au sens propre mais d’une « mélodie naturelle » ; elle nous rapproche de notre âme, et par conséquent, rend propice un contact ou une relation privilégiée avec notre intériorité. Pourrait-on dire que la Mélodie continuelle de la Nature est, en quelque sorte, le silence du Divin dans la Création ?

    Merci aux Rose-Croix de nous rappeler le silence comme le grand trésor de la spiritualité, et la Nature, comme une source permanente d’apaisement et d’élévation.

  40. Dubois Dominique

    Le brouhaha assourdissant dans lequel une grande partie de l’humanité est plongée exprime à mon sens l’écho hystérique de ses passions, de sa démence, de sa décadence et de son chaos. Il accompagne tambour battant la fuite en avant qui caractérise notre siècle et sert d’exutoire à la misère intérieure et au désarroi spirituel. Il bat la mesure des temps forts de la vie, de ses orgies, en nous faisant croire que seules les émotions, les sensations et les impressions féroces et furieuses nous permettent d’exister pleinement et peuvent combler nos divers appétits.

    On ne parle plus, on hurle, on n’écoute plus, on s’abrutit, on ne partage plus, on s’isole, on n’accueille plus, on expulse, on ne se sustente plus, on se gave, on ne respecte plus l’autre, on vit pour soi, pour l’assouvissement de ses propres désirs. Le vacarme et l’agitation ainsi générés symbolisent la libération sauvage de l’ego du monde, sa folie des grandeurs, sa laideur, ses excès et sa frénésie. Cette description peut certes sembler quelque peu caricaturale. Cependant, rien ne semble résister à la manipulation généralisée des sens, si ce n’est quelques sages en quête de sacré et de plénitude et la prise de conscience très progressive d’un fléau auditif exponentiel.

    Pour prendre l’exemple du langage, il suffit de se référer aux débats télévisés pour constater que, bien souvent, c’est celui qui parle le plus fort qui a malheureusement le dernier mot et qui reste entendu. Partout, les conversations déstructurées et totalement superficielles l’emportent sur un développement pourtant nécessaire à une expression correcte de ses propres idées et à une bonne compréhension de celles des autres, les commentaires fusant de toutes parts avant même d’avoir eu le temps suffisant pour terminer sa phrase. Les rires et les éclats de voix sont bien souvent tonitruants, inopportuns et disproportionnés. C’est à celui qui fera le plus de bruit pour prouver qu’il existe et persuader les autres, bien entendu, qu’il est plus intelligent que la moyenne. Dans les cinémas, la sono qui accompagne les bandes annonces et les films est absolument insoutenable, sans parler des flashs publicitaires et du fond sonore incessant lié à l’urbanisation et à la modernisation.

    Paradoxalement, nombre de personnes s’engouffrent dans des centres de bien-être aux prestations très onéreuses et aux ambiances doucereuses pour fuir les turbulences et tenter de se ressourcer. Ils offrent leurs corps à toutes sortes de soins en espérant retrouver la paix de l’esprit, ce qui tend à démontrer qu’en dépit des apparences, le besoin de calme et de sérénité est une nécessité intérieure propre à tous les êtres vivants. Mais en réalité, ni le bien-être corporel ni la paix de l’esprit ne s’achètent, car pour se détacher du stress auditif et de ses nuisances, il suffit d’instaurer constamment autour de nous et en nous une ambiance feutrée propice au calme, au repos et à l’introspection.

    Entrer dans le silence introspectif, c’est s’approprier l’intense allégresse du moment présent, préserver sa fragilité, sonder ses profondeurs, puis l’oublier en hydratant l’esprit de la brume fraîche et unique de la vérité. Au cœur de ce nid douillet où l’on est accueilli avec bienveillance et disponibilité, on devient soi-même accueillant, bienveillant et disponible, prêt à l’écoute. On y écoute le doux murmure d’une source, une petite voix aussi ténue et légère qu’une plume mais aussi sûre et fidèle que l’amitié véritable. On y perçoit le tintement cristallin d’un carillon qui présage une intuition. On y entend frémir la vie, s’installer la paix, prier l’espoir, éclore l’amour, et fleurir le passage qui guide nos pas vers la féerie de la lumière.

    Ce silence-là ne s’accommode pas de l’angoisse du vide. Il emplit de confiance, démystifie le temps, savoure, sublime et vénère la solitude. Il est la clé de voûte de la méditation, de la prière et ouvre la voie de la contemplation. Dès lors, l’être intérieur fusionne avec le langage de la nature, le doux bruissement des feuillages, le frisson des lacs, le gazouillis des oiseaux, l’errance des nuages, les caprices de l’air, le rire des enfants, les mugissements lointains d’une bête oubliée, les vibrations de l’univers, la parole des hommes sensés. Le silence intérieur permet tout simplement d’entendre et de respirer la vie par le souffle de Dieu.

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