À propos du secret

« Le secret suscite la méfiance »

Depuis toujours, le secret, dans quelque domaine que ce soit, suscite la méfiance et la suspicion, car on pense a priori qu’il sert à dissimuler ou à cacher des choses mauvaises, négatives ou dangereuses. De nombreuses personnes l’associent à la « théorie du complot » et sont convaincues qu’il existe des organisations secrètes qui s’emploient à influer sur l’orientation du monde dans des domaines aussi variés que la politique, l’économie, la science, l’art, etc. Cette idée est d’autant plus répandue qu’elle est entretenue sur les réseaux sociaux et par certains médias, sans parler des films et des livres qui exploitent régulièrement ce thème.

La transparence

Comme vous le savez, nous vivons une époque qui incite à tout dire, tout montrer, tout dévoiler, et ce, au nom du droit à l’information et de la « transparence ». Faut-il s’en réjouir ? Je ne le pense pas, car cette tendance extrême en est venue à porter atteinte à la liberté individuelle et à la vie privée. Certes, il est nécessaire d’informer et de clarifier certains faits d’actualité, mais à condition qu’il y ait un intérêt réel à le faire, et non pas dans le but de satisfaire une curiosité malsaine ou d’alimenter une certaine forme de voyeurisme, lequel correspond selon moi à l’exact opposé du secret. L’idéal en la matière est donc de trouver un juste milieu.

« Tout être humain a des secrets »

Tout être humain a des secrets qu’il garde et souhaite garder au plus profond de lui, d’où la notion de « jardin secret ». Certains concernent des événements liés à sa vie privée ou à celle de ses proches ; d’autres se rapportent à des confidences qu’on lui a faites un jour ; d’autres encore sont liés à des situations dont il a été le témoin et dont il ne souhaite pas parler. Il en est également qui correspondent tout simplement à ses réflexions les plus intimes. En fait, il existe autant de secrets que de choses qu’il nous semble nécessaire de ne pas rendre publiques, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elles sont inavouables. Les garder secrètes est-il un crime ?

L’utilité de certains secrets

Comme c’est le cas de nombreux Rose-Croix, je pense que certains secrets ont leur utilité, notamment ceux qui concernent des faits ou des événements qui, s’ils étaient révélés, causeraient inutilement du tort, de la peine ou d’autres préjudices aux personnes qui en prendraient connaissance. Quoi qu’on en dise, toute vérité n’est pas bonne à savoir. À titre d’exemple, un secret de famille peut préserver sa cohésion et éviter de la voir se disloquer. Dans un tout autre ordre d’idée, un secret d’État permet parfois de protéger la population contre un danger, d’éviter une guerre civile, etc. Quant aux journalistes, si prompts à dévoiler les secrets des autres, ils considèrent comme une nécessité absolue de garder leurs “sources” secrètes.

L’Ordre de la Rose-Croix n’est pas secret

De mon point de vue, ce n’est pas le secret en tant que tel qui pose vraiment problème, mais la raison pour laquelle il est tenu. Dès lors que ce n’est pas dans le but délibéré de nuire à autrui ou d’occulter des comportements qui portent gravement atteinte à autrui ou à la société, en quoi est-ce condamnable ou blâmable ? Je pense qu’il existe de beaux secrets, des secrets utiles, des secrets nécessaires, des secrets du cœur, des secrets de l’âme… Vous-même en avez certainement ! Sans être secret, l’Ordre de la Rose-Croix lui-même s’emploie à garder confidentiel l’enseignement qu’il transmet à ses membres.

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Cet article a 12 commentaires

  1. Philippe Sicard

    Le secret est une constante de la vie : mythe comme le mysticisme, revêtent étymologiquement le sens de secret (cf. mutisme), la crypte aussi dans les édifices religieux (cf. crypter), il semble donc que depuis toujours, le meilleur doit donc être cherché pour être révélé, il n’est pas spontanément montré.

  2. Philippe Sicard

    Le secret est un passage obligé de bien des façons. Les grandes découvertes résultent des réflexions et expérimentations menées le plus souvent en secret, ce qui n’empêche pas les échanges qui font grandir les idées, avant de retourner aux recherches. Mais le plus beau secret est celui fixé par la nature elle-même, qui, dans tous ses règnes, révèle après la gestation, le nouvel être dont au moins, les traits et la personnalité seront restés objectivement cachés

  3. Vivaldi

    Il nécessite un peu de réserve en tout, d’ailleurs lorsqu’on est témoin d’un fait sensible et qui pourrait même vous coutez la vie, dans une telle circonstance on n’a pas d’autre choix que d’apprendre à garder le secret. Des fois certains secrets révélés peuvent conduire vers le chaos.

  4. Isora

    Outre le sens commun du secret, il existe de beaux secrets et certainement ceux en rapport avec l’âme et le coeur et ainsi des lieux secrets pour des causes diverses. Dans tout parcours d’un ministère qui veut bâtir selon le modèle céleste ou autres, on doit de manière incontournable aller de temps en temps dans ce lieu secret chercher des conseils, des conduites à tenir en passant par la délivrance , des besoins divers à renouveler. L’isolement, la retraite ont été le partage de plusieurs pour rechercher la solutions la mieux adaptée et de se dire qu’à ce niveau il n’y a plus de secret, juste un entendement à respecter Cordialement.

  5. Jacques Cellier

    16 « Tout ce que vous faites, faites le comme devant être public; ce que vous aurez caché pendant quelque temps se découvrira par la suite. » Isocrate (-436 -338 av. J.C.)

  6. Martine

    Cette citation de Jean-François Deniau  » Le plus terrible secret de ce monde serait qu’il n’y ait aucun secret » m’arrache le sourire quand je songe à la tête que feraient les gens s’ils en venaient à faire pareille découverte!!!

  7. Louise F.

    Chut ! Silence et secret s’interpénètrent pour nous offrir leurs bienfaits dans la réalisation de nos rêves. Dévoiler à tout vent nos beautés intérieures n’est pas judicieux. En effet nos ami(es) pourraient y voir un motif à la jalousie et donner envie de nous décourager à réaliser nos rêves. Il nous faut donc faire preuve de prudence et se garder une petite gêne dans nos confidences. Sur le plan spirituel : Les connaissances traditionnelles des écoles de mystères se doivent au secret car celui qui n’est pas prêt à les recevoir pourrait de manière consciente ou inconsciente nuire dangereusement à son avancement et à celui de ses frères et de ses soeurs. S’il y a un endroit où le secret prend toute sa valeur c’est bien dans le domaine du monde spirituel où chacun se doit de mériter sa place dans le coeur du secret de l’alchimie du corps, du coeur et de l’âme. Je suis celle qui face à mon âme me parle dans le silence pour veiller à ouvrir le centre du coeur noyau vivant du secret initiatique.  » Ferme les yeux et vois. « 

  8. Isora

    Le secret peut-être multiple : professionnel, médical, familial, d’Etat, bancaire, de l’instruction, de Polichinelle, de fabrication mais aussi spirituel. Il embrasse tous les domaines de la vie et finit par avoir un rôle essentiel dans les rapports humains. Il peut-être intime ou confié quand il nous concerne. Mais on peut en être le maître de choisir ou pas d’en parler. On peut toujours se confier à son journal intime. Il peut naître aussi d’un sentiment de souffrance pour devenir lourd à porter et engendrer un profond mal-être qui finit par occuper toute la pensée et devenir envahissant. Alors on se tait, en pensant qu’il va se faire oublier, mais c’est rarement le cas. Dans la spiritualité, le secret et le silence sont de mises, comme dans d’autres sciences, il ne faut le partager qu’avec ceux qui veulent savoir et non avec tout le monde ou des curieux prêts à tout pour souiller les secrets ultimes pour assoupir leurs besoins. Le vrai secret se transmet à celui qui en est digne. Quand à celui qui se vante, il restera petit spirituellement parlant. Cordialement.

  9. Anne-Marie K

    Je pense qu’il ne faut, en effet, pas toujours tout dévoiler. Bien-sûr, dans l’absolu, on a le droit de chercher et de connaitre la vérité, toute la vérité. Toutefois pour maintes raisons, comme vous l’avez d’ailleurs exprimé dans votre article, il n’est pas toujours conseillé de la connaître. Aussi dans certains cas, il est difficile de juger si un secret peut être dévoilé partiellement ou totalement, à qui et quand. C’est parfois une question de confiance, mais principalement une question de conscience, de maturité et de responsabilité dans toute son envergure.
    Cordialement

  10. Pax Vobiscum

    Nous sommes ainsi invités à faire montre de discernement dans ce que nous révélons à autrui, en gardant à l’esprit que nous sommes appelés à œuvrer au service du Bien.

  11. esther melèdje

    Tout à fait, « Toute vérité n’est pas bonne à savoir », je cite S. Toussaint. De la même manière, toute vérité n’est pas bonne à dire, sauf dans le cas où, ne pas briser le silence est de la non assistance à personne en danger. Mais, ce qu’il est important de faire, c’est de faire en sorte que le secret soit brisé par la ou les personnes elle(s)-même(s) d’où il émane. Divulguer un secret qui nous a été confié est faire montre d’une forme de trahison. J’étaye ma réflexion par cette petite conversation entre deux amis :
    « – S. : E., raconte ce que vient de te confier P..
    – E. : S., sais-tu garder un secret ?
    – S. : oui.
    – E. : alors laisse-moi garder le mien. »
    A nous d’y méditer.

  12. Patrick

    Le secret en ésotérisme a son utilité et sert à cacher des connaissances qui pourraient être dangereuses pour le découvreur ou pour celui qui dissimule.
    Pour le découvreur car il n’a peut être pas la maturité requise pour digérer cette connaissance et risque de mettre son équilibre en péril ou de s’en servir pour faire le mal.
    Pour celui qui dissimule car toute vérité n’est jamais bonne à dire, en particulier vis à vis de celui qui veut nuire consciemment ou inconsciemment.

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