Les origines de la chasse
Comme cela est confirmé par l’anthropologie, les hommes préhistoriques mangeaient des plantes, des fruits et de la viande. Pendant des millénaires, ils la consommèrent crue. Avec la découverte du feu, que l’on situe vers 500 000 ans avant notre ère, ils purent la faire cuire, ce qui en transforma le goût et l’effet sur l’organisme. D’où provenait cette viande ? De deux sources : 1) d’animaux fraîchement tués, abandonnés par les prédateurs. 2) d’animaux tués par ces hommes primitifs, à l’aide de pièges ou à l’issue d’une traque souvent dangereuse. De ce point de vue, la chasse remonte à la préhistoire, c’est-à-dire aux origines de l’humanité. Elle constituait alors une nécessité vitale, comme c’est encore le cas aujourd’hui pour certaines peuplades.
La chasse de nos jours
Les siècles et les millénaires passèrent, et les hommes, dans la plupart des pays, continuèrent à manger de la viande provenant, soit d’animaux d’élevage abattus dans ce but (moutons, chèvres, bœufs, chevaux, poules, canards, etc.), soit d’animaux tués au cours d’une chasse (antilopes, élans, cerfs, biches, sangliers, chevreuils, etc.). C’est toujours le cas actuellement. C’est ainsi que des milliers de boucheries et de charcuteries sont présentes aux quatre coins du monde, et que des millions de chasseurs parcourent chaque année les plaines, les bois et les forêts pour traquer le gibier, sauvage quand il n’est pas d’élevage et élevé au contact direct de l’homme (auquel cas il se laisse approcher sans crainte).
La consommation de viande
Comme vous le savez, une question alimente de plus en plus les débats, notamment depuis l’émergence du végétarisme et, plus récemment, du véganisme : est-il nécessaire pour l’être humain de consommer de la viande ? Certains le pensent et arguent que c’est une nécessité physiologique, mais aussi écologique ; d’autres sont de l’avis contraire. Sans entrer dans ce débat, il me semble néanmoins évident que les êtres humains pourraient manger beaucoup moins de viande, dans leur intérêt et dans celui de notre planète. Par ailleurs, je suis consterné par le mauvais traitement infligé aux animaux destinés à la consommation, tant au niveau des conditions dans lesquelles ils sont élevés, que celles dans lesquelles ils sont transportés et abattus.
La chasse est-elle une nécessité ?
Mais revenons-en à la chasse. Dès lors qu’elle n’est pas une nécessité pour se nourrir ou se vêtir, elle me semble injustifiée. Quant à ceux et celles qui aiment chasser, j’avoue ne pas comprendre en quoi tirer sur un animal souvent sans défense et le voir souffrir avant d’agoniser peut leur procurer du plaisir. Certes, il arrive que des espèces animales prolifèrent à un moment donné dans certaines régions et menacent, non seulement leur propre survie, mais également l’équilibre d’un écosystème. Dans ce cas, faute de prédateurs “naturels” (éliminés le plus souvent par l’homme lui-même), il est parfois nécessaire de tuer un certain nombre de lapins, sangliers, chevreuils… Mais il faudrait alors faire appel à des « tireurs d’élite » qui les abattraient sans les faire souffrir et sans y prendre plaisir.
La chasse à courre
Et que dire de la chasse à courre ? Pour moi, et comme pour la plupart des Rose-Croix si ce n’est tous, elle est le comble de la cruauté envers l’animal, et je ne comprends pas qu’un « loisir » aussi criminel soit autorisé dans des pays dits civilisés : traquer un cerf, une biche, un sanglier, un renard…, le pousser jusqu’à ses extrêmes limites, puis l’achever sous les aboiements de la meute et les regards réjouis des chasseurs et autres spectateurs, est une honte pour l’humanité. Précisons si besoin est que la chair de l’animal ainsi tué ne peut être consommée tant il a été stressé ; au mieux, il sera dévoré par les chiens… Rien ne justifie donc cette « tradition » barbare qui relève d’un autre âge, pas plus que la corrida, tout aussi cruelle et injustifiée. De même, comment admettre les safaris au cours desquels des éléphants, rhinocéros, lions, guépards et autres animaux en voie d’extinction sont massacrés par des “chasseurs” fortunés en quête de gloire ?
À propos de chasse à courre, je vous suggère d’écouter cette chanson magnifique de Gérard Palaprat. Elle s’intitule « Au pavillon de chasse » et fut écrite en 1978. Personnellement, je la trouve d’autant plus touchante qu’elle est toujours actuelle.
Chanson de Gérard Palaprat : « Au pavillon de chasse », écrite en 1978, durée 03:16 min.
Cet article a 8 commentaires
En harmonie avec la chasse est-elle une nécessité? Personnellement NON plus de nos jours!Comme exprimé dans ce point de vue.Respect a tous les aspects de la création.Tout est en perpétuel devenir. Respect à tous les degrés de manifestation
Effectivement la chasse dans son ensemble est une pratique d’un autre temps. Vegan depuis plus de 28 ans, je suis heureux de vous lire aujourd’hui en prenant parti pour nos amis les animaux. Merci Grand Maître pour cette prise de position humaniste.
Précision, pour les espèces animales qui prolifèrent une solution non violente pourrait être intéressante à mettre en place. En effet, pourquoi ne pas réaliser des opérations de castration, comme nous le faisons pour nos animaux domestiques ?
Christophe, permettez également que je partage mon étonnement. Etant moi-même issu du milieu des grandes chasses de Sologne où la vénerie est encore pratiquée, c’est un sujet que je connais fort bien. Or, cette publication, loin de traduire l’ignorance de son auteur, prouve au contraire qu’il maîtrise parfaitement le sujet.
En premier lieu, et contrairement à ce que vous écrivez, Serge Toussaint ne statue pas sur la mise à mort de l’animal, mais sur les souffrances cruelles qui lui sont infligées à l’occasion de cette poursuite aussi inutile que sadique. Des heures de traque par des chevaux et une meute de chiens, empêché de s’enfuir par des rabatteurs, tout cela pour mourir épuisé, noyé dans un étang par de courageux chasseurs assis dans une barque ou sous les morsures des chiens, ou encore d’un coup de dague ou d’épieu dans le cœur. Franchement, est-ce bien utile ? Mieux : est-ce bien humain ?
La plus élémentaire des compassions pour un spiritualiste est de faire en sorte que s’il estime nécessaire de tuer un animal pour se nourrir (et non pour se divertir), il convient de le faire rapidement et avec le moins de souffrance possible. J’emploie le terme de « spiritualiste » à dessein, car il ne se rattache à aucune religion particulière. Combien je regrette en effet, que des prélats catholiques bénissent encore les meutes de chasse à courre ou même les corridas.
En second lieu, l’humanisme que vous évoquez est profondément égoïste et ne perçoit la Création qu’à travers les yeux d’une créature arrogante, qui se veut être la plus intelligente et la plus consciente. Or, elle passe son temps à faire souffrir sciemment les autres règnes, à saccager son habitat et à empoisonner en toute conscience sa propre alimentation. N’est-ce pas quelque peu consternant ? L’humanisme au sens spirituel du terme est un humanisme de sagesse et d’inclusion. Il doit permettre à l’homme, non pas de lui faire croire qu’il est le roi (ou le tyran) de la Création et qu’il n’a que des droits, mais qu’il fait partie d’un tout et qu’il a des responsabilités, notamment celle de retrouver sa place pour contribuer à l’équilibre du monde et coopérer à l’évolution de la vie.
Enfin, je m’insurge sur un point : on ne sort pas grandi de sa capacité à mettre à mort un animal sans éprouver une quelconque émotion. En tous les cas, c’est sûr, pas plus humain puisque par définition même, « être humain » est un état d’être qui s’appuie sur la mise en action des vertus de l’âme, lesquelles sont d’origine divine. Or, il y a parmi elles l’empathie et la compassion, et rien n’indique qu’il faille les réserver à la seule humanité. En faire preuve vis à vis des autres règnes, élève l’humanité vers sa vraie hauteur en ce monde.
Vous demandez où placer le curseur ? C’est sur le cœur qu’il doit être positionné. Ainsi, de nombreux maux sur cette Terre seront épargnés et pour ce faire, je continue d’avoir désespérément confiance dans l’humanité.
Très étonné de lire tant de méconnaissance de la chasse et de voir l’émotionnel prendre le pas sur la raison.
Ce n’est pas une qualité spirituelle que de ne plus supporter la mise à mort d’un animal mais un appauvrissement de l’âme qui ne se voit plus comme faisant parti d’un ensemble divin mais aveuglée par l’ego et ce qui lui est renvoyé.
Nous nous éloignons de l’humanisme et courrons vers l’animalisme.
Où placez-vous le curseur? Le poisson peut-il toujours être péché? Jésus serait-il un meurtrier? Vos déplacements en voiture, l’éclairage publique, sont responsables de la mort de milliers d’insectes. Qui n’a jamais tué un moustique? Lorsque l’émotion prend le pas, la raison s’efface. Le problème majeur de notre société c’est de refuser la mort et de la craindre au point de paralyser le monde entier pour une pandémie bien peu meurtrière au regard de l’histoire notre monde et de la surpopulation humaine.
Passe temps de nobles et bourgeois qui est une pratique de chasse malsaine.
Je ne connais pas grand chose à la chasse car je ne m’intéresse pas du tout à cette activité.Toutefois, quelque soit le moyen employé, massacrer et faire souffrir les animaux est indigne de l’homme.Cette chanson de Palaprat est très émouvante.Les répercussions politiques sont importantes en France, car ce sujet a tout de même été « la goutte qui a fait déborder le vase » pour amener la démission d’un grand ministre.Espérons que l’homme pourra un jour reconnaître dans les animaux des êtres à respecter et à protéger.
Je veux débuter mon commentaire avec cette définition de Socrate de la moralité. » C’est l’application des vertus, et la vertu est le respect des êtres et des choses ».Se basant sur cette définition nous pouvons dire qu’une telle pratique est un manque de respect aux êtres, pour ne pas dire un acte immoral, alors que la société que nous souhaitons dans cette nouvel ère ne peut être construite sur de tels actes. Les animaux abattus ainsi sont aussi bien des êtres que les humains; ils méritent tous deux d’être traité avec respect.
La chasse endurcit le cœur et appelle "sensiblerie" ce que la morale la plus élémentaire réprouve, montrant ainsi que sans un solide conditionnement familial ou culturel, celle-ci serait bien plus anecdotique encore qu’elle ne l’est déjà (Seulement 1.4% de chasseurs au sein la population française). Dans une société ou la violence est déjà exacerbée, il est choquant que la loi autorise les enfants à assister à la chasse (tout comme aux corridas d’ailleurs) et de mettre un fusil dans les mains d’un adolescent dès l’âge fragile de 16 ans (les lobbies espèrent obtenir le droit de chasse à 14 ans ! ). Ainsi, les enfants s’habituent à la mort gratuite et à la souffrance, qu’ils intègrent comme une normalité.On notera avec intérêt que les chasseurs eux-mêmes ne sont pas à l’aise avec la question de savoir pourquoi ils aiment la chasse. Rares sont ceux qui assument ouvertement "aimer tuer" ; beaucoup s’abritent derrières les traditions, la nécessité de réguler, la promenade du chien où encore la communion avec la nature. D’où le mythe du bon et du mauvais chasseur, le mauvais chasseur étant bien sûr le " viandard " que bizarrement on ne rencontre jamais…La chasse se revendique elle-même de motifs impérieux mais tellement contradictoires. Elle s’enorgueillit de protéger les campagnes ainsi que ces citadins qui ne connaissent rien, c’est bien connu, des animaux. À les croire, sans les chasseurs, ce serait l’apocalypse et la famine. Au lieu céder à la tentation de vouloir réguler les espèces au fusil, commençons par le commencement :► Cessons de "détruire les nuisibles" qui en grande majorité sont les prédateurs naturels des espèces dites "invasives".► Diminuons notre pression sur les territoires naturels et forestiers et cessons d’acculer les animaux dans des zones d’habitat toujours plus réduites qui, de fait, apparaissent surpeuplées.► Protégeons un tant soit peu les cultures qui aujourd’hui ne le sont pas du tout.► Pratiquons la capture et le déplacement des animaux dans des zones à repeupler comme cela est déjà le cas dans certains pays.Prenons de vraies mesures écologiques pour que la biodiversité reprenne son équilibre afin que chaque espèce puisse manger à sa faim et évoluer normalement. Les animaux n’approchent les zones humaines que lorsqu’ils y sont contraints, notamment à cause des craintes qu’ils nourrissent vis à vis de l’homme. "Qui a faim ne vole que lorsque son garde-manger est vide…"En parallèle, il conviendrait également que les chasseurs cessent des pratiques en contradiction avec leurs propres discours. S’il y a trop de sangliers, de chevreuils ou de cerfs, pourquoi les nourrir en forêt ? Pourquoi lâcher du gibier d’élevage la veille de chaque ouverture ? Malheureuses bêtes perdues dans la nature, qui viendront voir imprudemment les hommes pour en avoir seulement connu la main nourricière. Mais c’est vrai, comment résister au plaisir de la "Galinette cendrée"… Ceci sans compter la pollution génétique que ces lâchers occasionnent et les 6000 tonnes annuelles de plomb qui empoisonnent le sol et les eaux ; en Camargue, 60% des canards sont ainsi malades du saturnisme…Il y a des centaines de solutions qui n’ont jamais été mis en oeuvre. Usons un peu de notre intelligence pour rétablir l’équilibre sans chercher à faire pencher la balance pour mieux la soulager à coup de fusil. Impossible ? Le canton de Genève s’est lancé dans cette voie en 1974 en interdisant la chasse sur son territoire. Le résultat publié en 2010 constate : « 35 ans après l’interdiction de la chasse, le bilan est très positif tant pour la faune elle-même que pour la population et l’administration en charge ». Une réintroduction de la chasse proposée en 2009 a même été balayée par 70 voix contre 6.Pour conclure, la chasse met aussi en lumière notre relation paradoxale avec les animaux. Pourquoi en effet, la mise à mort d’un animal en forêt ou dans une arène de corrida nous choque (+ de 90% des français opposés dans les deux cas), tandis qu’elle apparaît justifiable lorsqu’elle se passe, bien à l’abri des regards, entre les 4 murs d’un abattoir ? Même terreur, même mort pourtant, d’un être sensible qui ne veut pas mourir… Y-aurait-il, tout comme il existe le bon et le mauvais chasseur, la bonne et la mauvaise viande ? À l’évidence, il n’ y a pas de "viande heureuse" ? Cette question est devenue aujourd’hui une vraie préoccupation éthique et philosophique comme souligné dans cette publication accompagné d’une émergence grandissante du végétarisme et du végétalisme dont découle la philosophie végane.Pour ma part, je rejoins le philosophe Pythagore qui disait que « La terre donne des richesses en abondance et de la nourriture pacifique. Elle nous offre des repas qui ne sont tachés ni de sang ni d’assassinat.»— Coup de cœur à Gérard Palaprat pour son émouvante chanson " Pavillon de chasse" découverte dans cette publication —