Quelle importance l’Ordre de la Rose-Croix accorde-t-il au symbolisme ?

Les symboles ésotériques

Le symbolisme a toujours fait partie de l’ésotérisme, tel que le perpétuent le Rosicrucianisme, le Martinisme, le Maçonisme et autres mouvements traditionnels. Contrairement à ce que l’on peut penser à priori, son but n’est pas vraiment de voiler des lois ou des principes mystiques, mais de les illustrer ou de les imager aussi simplement et concisément que possible. À titre d’exemple, la Rose-Croix symbolise la dualité de l’être humain, à savoir son corps physique (la croix) et son âme (la rose). Vous noterez que ce symbole est universel et qu’il n’a aucune connotation religieuse en tant que tel. Le Pantacle, tel qu’il est utilisé par les Martinistes, représente l’union du monde matériel (triangle avec la pointe en haut) et du monde spirituel (triangle avec la pointe en bas), les deux faisant partie de la Création dans son ensemble (le cercle qui entoure les deux triangles entrelacés).

Décrypter les symboles

La plupart des symboles ésotériques sont formés à partir du point, de la ligne, de la croix, du triangle, du carré et du cercle, chaque combinaison ayant une signification particulière qu’il faut interpréter, pour ne pas dire décrypter. Ce décryptage est d’autant plus difficile que plusieurs symboles combinés n’ont pas nécessairement le même sens que lorsqu’ils sont considérés séparément. C’est ainsi qu’un carré seul représente la stabilité. Circonscrit dans un cercle, il symbolise le passage de la matière à la vie. De même, un point seul représente l’idée de commencement. Placé au centre d’un triangle, il symbolise la tri-unité matérielle ou spirituelle, selon la manière dont ce triangle est orienté. L’interprétation des symboles ésotériques n’est donc pas une science exacte, mais un art mystique.

Il me semble utile également de préciser que de nombreux symboles ésotériques ont des couleurs, qui elles-mêmes sont symboliques. Dans la Rose-Croix, par exemple, la Rose est rouge, couleur de l’amour, et la Croix est dorée, couleur de la transcendance. Dans le Pantacle martiniste, l’un des deux triangles est blanc, couleur de la spiritualité, et l’autre est noir, couleur de la matérialité. Dans les symboles francs-maçons, c’est généralement la couleur bleue qui prédomine. Les religions ont elles aussi des prédilections pour certaines couleurs, auxquelles elles accordent une signification qui leur est propre.

Le symbolisme traditionnel

Le symbolisme traditionnel ne se limite pas à des figures géométriques ou à des combinaisons de ces figures. Comme cela est expliqué dans l’Ordre de la Rose-Croix, il inclut également l’usage des nombres, notamment ceux allant de 0 à 10 (les chiffres sont alors considérés comme des nombres). Chacun d’eux correspond également à une loi ou à un principe mystique : 1 à l’unité, 2 à la dualité, 3 à la trinité, 4 à la stabilité, etc. Mais là encore, leur signification peut changer, selon qu’ils sont pris isolément ou qu’ils s’intègrent dans une combinaison dite théosophique. Comme c’est le cas pour l’interprétation des figures géométriques, celle des nombres ne constitue pas une science, comme il est courant de le dire, mais un art.

L’étude des symboles

Naturellement, les symboles ésotériques ne se limitent pas à l’utilisation des figures géométriques et des nombres. Ils intègrent des illustrations (le phénix, le damier, le caducée, etc.) et des objets (l’épée, le sablier, le maillet, etc.). Si leur étude est à la fois utile et passionnante, il faut veiller néanmoins à ne pas en faire le support d’un intellectualisme stérile, ce qui est malheureusement assez courant. Certes, tout symbole ésotérique, notamment s’il est composé, ne peut être compris sans faire appel à l’analyse et au raisonnement, mais il faut également et peut-être surtout en faire un objet de méditation, afin de le soumettre à la conscience de l’âme. En effet, c’est sous l’inspiration de ce qu’il y a de plus divin en nous que l’on peut saisir et intégrer la signification profonde des symboles ésotériques. Pour certains d’entre eux, il semblerait même qu’une vie ne soit pas suffisante pour en percer le mystère.

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Cet article a 7 commentaires

  1. Vivaldi

    De manière générale on peut dire que les symboles sont aussi une forme de communication, avec une formation plus approfondie (spirituelle et Mystique) on pourrait avoir une meilleure appréhension de l’existence. Les symboles sont majoritairement des figures géométriques qui aussi traduisent la manifestation du divin a travers l’univers. Eveille notre niveau spirituel peut nous aider a travers ces derniers trouver une harmonie entre le matériel et le spirituel.

  2. pivoine

    Une image vaut mieux que mille mots. Sur l’interprétation des symboles nous vivons ce qui est écrit dans le livre de René Guenon (La crise du monde moderne) un seul coup d’œil sur internet concernant le news age en dit très long.

  3. colette

    Il y a des symboles qui sont produits par des émotions inconscientes ; ils peuvent à leur tour en déclencher. C’est le cas de tableaux de certains peintres « inspirés » qui, souvent, ne font que trouver de grands symboles se trouvant en chacun. Il existe donc deux catégories d’hommes : ceux qui vivent sur les symboles universels, mais l’ignorent, bien que ces symboles agissent sur eux. Et ceux qui le sachant, vivent jusqu’au tréfonds d’eux-mêmes, étant capables de les employer pour aider et comprendre les autres. Ce sont les initiés. cordialement.

  4. Mensor

    Pour répondre à François, bien entendu, le symbole n’est qu’un reflet. Son sens profond est caché au niveau de notre conscience ordinaire. L’interpretation du symbole est voilé aux yeux du profane, mais par la réflexion ou la méditation, notre intuition peut nous en révéler le véritable message.
    Le symbolisme sous forme de figures est le système de mnémonique par excellence. Il est très efficace pour véhiculer des notions sans perte de sens. Le symbolisme traditionnel a été utilisé à travers les âges par les Initiés pour conserver et transmettre la Connaissance. Il y a aussi la symbolique portée par les mots qui décrit des situations. Le Christ enseignait au moyen de paraboles, un autre exemple est le langage imagé de l’Alchimie spirituelle.

  5. Mallet François

    Le symbole n’est pas le reflet de ce qui est caché ?

  6. Le Tigre

    Le monde de l’ésotérisme utilise les symboles. Le profane passe par l’initiation à ce symbolisme, à l’instar de la science par exemple en chimie. Ces symboles servent à véhiculer une forme de connaissance aux initiés. Ces derniers peuvent créer à leur tour de nouveaux symboles en fonction du niveau de leur développement psychique et spirituel. D’autres chercheurs peuvent prendre beaucoup de temps pour les interpréter correctement (plusieurs incarnations successives).

  7. Smaragdus

    Bonjour,

    Que voilà un thème merveilleux ! Jeanne Guesdon écrivait que la meilleure définition du symbole et du symbolisme était donnée dans le Zohar : « Tout ce qui est visible est le reflet de ce qui est invisible ».
    De fait, la méditation symbolique constitue un formidable « ascenseur spirituel » qui nous peut nous amener très loin et très haut, bien au-delà du temps et bien au-delà de l’espace, comme peuvent le faire la musique, la poésie, le chant, la danse, la peinture, la sculpture etc…, tout ce qui touche à l’art de façon générale.
    J’ajouterai que ce qui est également remarquable, c’est que la richesse symbolique se dévoile au fur et à mesure de l’ouverture de notre imagination, au fur et à mesure de notre propre évolution spirituelle, un peu comme les contes soufis ou les contes mythologiques qui comportent plusieurs niveaux de lecture (pour les enfants, pour les adultes, pour les dirigeants, pour les prêtres, etc…).
    Et c’est sans doute en cela que le symbolisme représente une des plus belles façons d’aller, en toute simplicité d’âme, à la rencontre de soi, du monde et de Dieu.
    Bien fraternellement.

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