Être Rose-Croix aujourd’hui

L’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, connu sous le sigle A.M.O.R.C., est considéré dans le monde entier comme un mouvement philosophique non sectaire, non religieux et apolitique. Ouvert aux hommes comme aux femmes, sans distinction de race, de nationalité, de religion ou de classe sociale, il a pour devise : «La plus large tolérance dans la plus stricte indépendance».

Plutôt que d’expliciter ce qu’est l’A.M.O.R.C. en tant que tel, je vous propose, dans cet exposé, de répondre à la question : «Qu’est-ce qu’être Rosicrucien aujourd’hui ?». La réponse tient en sept points majeurs que je vais développer, à savoir qu’être Rosicrucien, c’est :

– Mener une quête spiritualiste non religieuse

– Œuvrer à l’instauration d’un monde plus humaniste

– Étudier un enseignement mystique traditionnel et impersonnel

– Bénéficier d’une formation initiatique écrite et orale

– Suivre une philosophie théorique et pratique

– Travailler à son développement personnel et à sa réalisation intérieure

– Faire partie d’une Fraternité mondiale et cosmopolite.

Reprenons donc un à un chacun de ces sept points :

Être Rose-Croix, c’est mener une quête spiritualiste non religieuse

Trop souvent, on pense que la spiritualité est l’apanage des religions, et que le fait de croire en Dieu participe systématiquement d’une démarche religieuse. Or, on peut mener une quête spirituelle et avoir la foi, sans pour autant adhérer à une religion particulière. Par ailleurs, on peut admettre l’existence de Dieu et en avoir une conception différente de celle que les religions prônent à leurs fidèles. Comme chacun sait, la plupart d’entre elles Le présentent encore comme un Sur-homme situé aux confins de l’espace et Se comportant à l’égard des hommes comme un père envers ses enfants, décidant de leur sort, y compris du moment de leur mort. Bien que respectable en soi, cette approche anthropomorphique de Dieu incite nombre de fidèles à avoir une attitude fataliste dans l’existence, au point de se résigner face à l’adversité et de confier leur destin à la seule Volonté divine.

Les Rosicruciens, quant à eux, ont une conception spiritualiste mais non religieuse de la vie. Autrement dit, ils admettent l’existence de Dieu, mais voient en Lui l’Intelligence, la Conscience, l’Énergie, la Force – peu importe le terme – qui est à l’origine de toute la Création. Certes, Il est inintelligible et inconnaissable en tant que telle, mais Il se manifeste dans l’univers, dans la nature et dans l’homme à travers des lois que nous avons le pouvoir et même le devoir d’étudier. En fait, même si nous n’en avons pas conscience, c’est dans la compréhension et le respect de ces lois que se situe le bonheur auquel nous aspirons. Quoi qu’il en soit, la conception rosicrucienne de Dieu n’est pas religieuse ; on peut même dire qu’elle est plutôt scientifique. La spiritualité et la science ne sont d’ailleurs nullement incompatibles. Il s’agit plutôt de deux voies complémentaires de connaissance, les scientifiques s’intéressant plutôt au comment des choses, et les spiritualistes au pourquoi.

Étant donné que la quête rosicrucienne est spiritualiste et non pas religieuse, elle n’a aucun caractère dogmatique, ni dans le fond, ni dans la forme. S’il en est ainsi, c’est parce que le Rosicrucianisme n’est pas une voie de croyance, mais une voie de connaissance. Cela signifie que les Rosicruciens ne se limitent pas à croire en Dieu, fut-ce au sens le plus mystique de ce terme. Comme je l’ai dit précédemment, ils s’emploient à étudier les lois divines, c’est-à-dire les lois naturelles, universelles et spirituelles qui régissent la Création et l’homme lui-même. Mieux encore, ils s’efforcent de les appliquer au quotidien, afin de rendre leur vie aussi conforme que possible à leurs espérances. Par ailleurs, si l’existence de l’âme est pour eux une évidence, ils cherchent à la conscientiser, c’est-à-dire à avoir conscience de ce qu’elle est réellement, afin d’établir une relation intime avec elle et d’intégrer le fait que tout individu est davantage une «âme vivante» qu’un «être vivant».

Être Rose-Croix, c’est œuvrer à l’instauration d’un monde plus humaniste

L’A.M.O.R.C. n’est pas uniquement un mouvement spiritualiste, préoccupé seulement par la dimension spirituelle de l’existence. Il est aussi profondément humaniste. Autrement dit, il dispense une philosophie qui vise au bonheur de tous les êtres humains, sans distinction. Dans cet ordre d’idée, les Rosicruciens pensent que la souffrance n’est pas une nécessité pour évoluer spirituellement. Mieux encore, ils sont convaincus que l’homme est destiné à être heureux sur Terre. Mais qu’est-ce que le bonheur ? Il n’y a pas de réponse toute faite et définitive à cette question. Cela dit, il semble évident qu’avoir une bonne santé, bénéficier d’un certain confort matériel, exercer une profession ou une activité qui plaît, avoir une passion, se sentir utile aux autres ou à la société, avoir un projet constructif, aimer et être aimé, sont autant d’éléments et de facteurs qui contribuent à rendre un individu heureux.

Si l’Ordre de la Rose-Croix ne peut faire le bonheur de tous les êtres humains, il prône des valeurs qui y contribuent directement ou indirectement, non seulement dans son enseignement interne, mais également dans ses écrits destinés au public. À titre d’exemple, dans un Manifeste qu’il a publié en 2001, et dont la parution a été saluée à travers le monde par de nombreuses personnalités civiles, politiques et religieuses, on peut lire : «Nous croyons que tout être humain est une cellule élémentaire d’un seul et même corps, celui de l’humanité entière. En vertu de ce principe, notre conception de l’humanisme consiste à dire que tous les hommes devraient avoir les mêmes droits, bénéficier du même respect et jouir de la même liberté, et ce, indépendamment du pays où ils sont nés et de celui où ils vivent». Comme le montre cette citation, les Rosicruciens sont profondément humanistes, pour ne pas dire universalistes.

Mais conformément à ce que Pythagore enseignait déjà à son époque, une société fondée uniquement sur les droits de l’homme ne peut être profondément et durablement humaniste. Pour qu’elle le soit, elle doit accorder autant d’importance aux devoirs. Convaincus de cela, les Rosicruciens ont publié en 2005 une «Déclaration des devoirs de l’Homme», que le public a pu découvrir dans des journaux et des magazines de premier plan. Dans l’épilogue de ce texte, il est dit : «Si tous les individus s’acquittaient de ces devoirs fondamentaux, il resterait peu de droits à revendiquer, car chacun bénéficierait du respect qui lui est dû et pourrait vivre heureux dans la société». Là encore, cette citation donne une bonne idée de l’humanisme prôné par l’A.M.O.R.C. Elle montre également l’importance que les Rosicruciens accordent au sens des responsabilités et à la nécessité de se transcender dans l’intérêt d’autrui.

Être Rose-Croix, c’est étudier un enseignement mystique traditionnel et imper­sonnel

Tout d’abord, il faut définir ce que l’on entend par «mystique». En effet, dans le langage courant, ce mot est souvent employé de façon péjorative, pour ne pas dire négative. C’est ainsi que l’on pense à tort qu’un mystique est une personne qui n’a pas conscience des réalités, qui vit dans un monde à part, ou qui se comporte d’une façon marginale. En fait, le mot «mysticisme» provient du grec «musticos», qui signifie «étude des mystères». Comme je l’ai indiqué précédemment, il est un fait que l’enseignement rosicrucien se rapporte aux mystères de l’univers, de la nature et de l’homme. En cela, on peut effectivement le qualifier de «mystique». Cela dit, les Rosicruciens mènent une existence tout à fait normale et assument au mieux leur statut de citoyens. Ce qui les distingue des autres, c’est l’intérêt qu’ils accordent au mysticisme, au sens que nous venons de définir.

Mais si l’enseignement rosicrucien est de nature mystique, il a la particularité d’être traditionnel. Cela signifie qu’il prend sa source dans un lointain passé. Pour être plus précis, il remonte aux Écoles de mystères de l’Antiquité, dont l’existence a été confirmée par nombre d’historiens et d’égyptologues. Avec le temps, les mystiques qui fréquentaient ces écoles ont posé les fondements d’une connaissance qui s’est perpétuée en Orient comme en Occident, et que les Rose-Croix ont fait resurgir en Europe au XVIIe siècle. Michael Maïer, l’un d’eux, écrivit d’ailleurs : «Nos origines sont égyptiennes, brahmaniques, issues des Mystères d’Eleusis et de Samothrace, des Mages de Perses, des Pythagoriciens et des Arabes». Nous voyons donc que l’enseignement transmis par l’A.M.O.R.C. n’est ni récent ni nouveau. Il n’a donc rien à voir avec ce que l’on désigne couramment sous le nom de «New Age».

Une autre caractéristique de l’enseignement rosicrucien est d’être impersonnel. Naturellement, cela ne veut pas dire qu’il manque d’humanisme ou d’humanité, bien au contraire. Cela signifie plutôt qu’il n’est pas l’œuvre d’une personne en particulier, encore moins celle d’un gourou ou d’un maître à penser. En fait, il est le fruit d’un travail collégial, ce qui est à la fois un gage de sérieux et de crédibilité. Par ailleurs, bien que prenant sa source dans un lointain passé, il est régulièrement mis à jour et adapté à l’évolution des consciences et des mentalités. Cela veut dire que tout Rosicrucien a le sentiment d’étudier un enseignement, certes ancien, mais toujours actuel. Ajoutons qu’il n’a aucun caractère dogmatique, de sorte que chacun est entièrement libre d’adhérer ou non à tel ou tel point soumis à son étude. En cela, la liberté de conscience est un élément fondamental de la démarche rosicrucienne.

Être Rose-Croix, c’est bénéficier d’une formation initiatique écrite et orale

Dans les siècles passés, l’enseignement rosicrucien était transmis uniquement de bouche à oreille, dans des lieux tenus secrets. C’est pourquoi l’Ordre de la Rose-Croix était considéré jadis comme une société secrète. Ceci était une nécessité pour protéger ses membres des persécutions religieuses et politiques qui avaient cours dans le passé. Au tout début  du XXe siècle, l’enseignement de l’A.M.O.R.C. a été mis par écrit et se présente désormais sous forme de monographies, c’est-à-dire de fascicules qui sont adressés chaque mois aux Rosicruciens, ou auxquels ils peuvent avoir accès par internet. Ces fascicules, qui font de cinq à dix pages environ, couvrent douze degrés, chacun étant consacré à l’étude de divers sujets mystiques et philosophiques. Ainsi, de degré en degré, chaque membre est initié à la connaissance que les Rose-Croix se sont transmise à travers les âges à propos des mystères de l’existence.

Mais si la formation rosicrucienne est initiatique, ce n’est pas uniquement parce que l’enseignement de l’Ordre est transmis graduellement, selon un processus qui permet à chaque membre de l’intégrer sur le plan intérieur. C’est aussi parce que chaque degré est précédé par une initiation, c’est-à-dire par une cérémonie symbolique. Considérant que le plus grand des Maîtres n’est autre que notre Maître intérieur, cette cérémonie peut être effectuée seul, chez soi, à l’aide d’un fascicule rédigé dans ce but. Il est possible également de la recevoir dans une Loge de l’Ordre, en présence d’autres candidats. Sans entrer dans les détails, je dirai qu’elle a trois buts majeurs : préparer intérieurement le membre au nouveau degré qu’il est sur le point d’étudier ; lui transmettre de nouvelles clés liées à son cheminement rosicrucien ; lui permettre de communier avec le Divin en lui et de conscientiser son âme. Il faut préciser néanmoins que les initiations rosicruciennes, bien que très utiles sur les plans traditionnel et spirituel,  ne sont pas obligatoires.

De nos jours, et comme nous venons de le voir, le point commun entre tous les Rosicruciens est de recevoir chez eux l’enseignement écrit de l’Ordre, à raison de quatre fascicules par mois. Cela dit, ceux qui le souhaitent peuvent également se rendre dans des Loges et bénéficier parallèlement d’une formation orale. En effet, ces lieux ne servent pas uniquement de cadre aux initiations rosicruciennes. Elles abritent également des réunions au cours desquelles les membres présents mènent des travaux collectifs et échangent leur compréhension de l’enseignement qu’ils étudient individuellement chez eux. Naturellement, ces réunions sont chaque fois l’occasion de mettre en pratique l’esprit de fraternité si cher aux Rosicruciens. Bien que cette phase orale de la formation rosicrucienne soit facultative, elle complète sa phase écrite et donne au Rosicrucianisme toute sa dimension traditionnelle et initiatique.

Être Rose-Croix, c’est suivre une philosophie théorique et pratique

La plupart des gens ont une fausse idée de la philosophie et pensent qu’il s’agit d’un domaine réservé à une élite intellectuelle et nécessitant une formation académique. En fait, le mot «philosophie» est d’origine grecque et signifie littéralement «amour de la sagesse». Par extension, il veut dire également «science de la vie». Cela suppose que toute personne qui aspire à mieux se connaître et à mieux comprendre les mystères de l’existence est un philosophe dans l’âme, ce qui rappelle l’ancien adage «Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’univers et les dieux». En raison même de sa quête, tout Rosicrucien est donc un philosophe, au sens mystique du terme. Si je précise «au sens mystique», c’est parce que de nos jours, on a tendance à confondre «philosophe» et «intellectuel». Or, on peut avoir de grandes aptitudes intellectuelles et même une grande culture sans pour autant s’intéresser au mysticisme. Par ailleurs, toute philosophie digne de ce nom devrait être spiritualiste. D’un point de vue rosicrucien, il parait en effet contradictoire de se dire philosophe si l’on est athée ou matérialiste.

Sur le plan théorique, la philosophie rosicrucienne a donc pour but de cultiver en soi l’amour de la sagesse. Mais qu’est-ce que la sagesse ? Bien qu’il n’en existe pas de définition absolue, on peut dire que c’est l’état de conscience que manifeste toute personne qui a éveillé les vertus que l’on attribue à l’âme humaine, dans ce qu’elle a de plus divin. Autrement dit, est sage tout individu qui fait preuve en toute circonstance de patience, de tolérance, de modestie, de modération, de bienveillance, etc. En fait, qu’on en ait conscience ou non, nous sommes tous sur Terre pour évoluer spirituellement, c’est-à-dire pour nous parfaire au contact des autres, grâce aux expériences de la vie. Vous noterez d’ailleurs que nous avons tous tendance à rechercher la sagesse et à admirer ceux qui en font preuve dans leurs jugements et leur comportement. Si tel est le cas, c’est parce que là est notre destinée commune. Étant donné qu’un tel but ne peut pas être atteint en une seule vie, la plupart des Rosicruciens admettent comme une évidence le principe de la réincarnation.

Mais si vous admettez que le but de tout être humain est de cultiver la sagesse et de se comporter en philosophe, la question qui se pose est de savoir comment mettre en pratique un tel idéal. Comme vous le savez certainement, les alchimistes du Moyen-Âge s’employaient à transformer les métaux vils, notamment le plomb et l’étain, en or. De nos jours, les Rosicruciens sont plutôt des adeptes de l’alchimie spirituelle. Autrement dit, ils s’emploient à transmuter leurs défauts en leurs qualités opposées, afin, précisément, de devenir plus sages dans leur manière d’être. Comme je l’ai dit précédemment, c’est cette quête de perfectionnement qui justifie notre présence ici-bas et qui constitue le fondement de notre évolution spirituelle. Cela étant, il y a un intérêt purement humaniste à se parfaire, à savoir devenir une meilleure compagnie pour soi-même et pour les autres. En cela, le but fondamental de la philosophie rosicrucienne, dans ses aspects théoriques et pratiques, est d’améliorer le monde en permettant à chacun de s’améliorer.

Être Rose-Croix, c’est travailler à son développement personnel et à sa réalisation intérieure

De nos jours, il est assez fréquent d’entendre parler de «Développement personnel». Cela dit, cette expression est très vague, de sorte qu’elle est parfois utilisée d’une manière illégitime ou même dévoyée. C’est ainsi que certains groupes ou mouvements s’y réfèrent pour désigner un ensemble de pratiques pseudo ésotériques visant à développer des “pouvoirs”. Certes, tout être humain possède des facultés latentes qui peuvent être éveillées, mais cet éveil ne doit pas avoir pour but d’exercer un pouvoir quelconque sur les choses ou sur les êtres. À titre d’exemples, les Rose-Croix se sont toujours intéressés à la télépathie, la télékinésie, la radiesthésie, la vibroturgie et autres pratiques auxquelles la science commence à s’intéresser et qui s’intègrent dans ce que l’on appelle couramment «parapsychologie». Mais de telles pratiques n’ont d’intérêt que si on les utilise à des fins humanistes ou pour des raisons qui se justifient au regard de notre évolution spirituelle. Elles ne devraient donc pas constituer un but en soi.

Lorsque nous disons que l’A.M.O.R.C. permet à ses membres de travailler à leur développement personnel, cela ne se rapporte donc pas à l’acquisition de pouvoirs, ni même à l’éveil de facultés mystiques. Cela signifie plutôt que l’enseignement rosicrucien nous aide graduellement à prendre conscience et à exprimer des aptitudes, des dons et des talents que nous possédons à l’état latent. Ce faisant, nous en venons à développer l’une des choses les plus importantes dans la vie : la confiance en soi. Aussi longtemps que nous n’avons pas éveillé cette forme de confiance, nous manquons d’assurance dans nos choix et dans notre conduite, ce qui se traduit souvent par des problèmes divers et des échecs. À l’inverse, être conscients de nos potentialités et les rendre manifestes est toujours un gage de réussite, et ce, quel que soit le domaine concerné.

Mais d’un point de vue rosicrucien, il existe une notion qui transcende celle de développement personnel, à savoir la réalisation intérieure. En effet, comme je l’ai dit à plusieurs reprises, nous sommes sur Terre pour évoluer spirituellement, c’est-à-dire pour nous parfaire au moyen des expériences de la vie, au contact des autres. Ce que nous devons développer avant tout, c’est donc la conscience et la compréhension que nous avons du Divin, tel qu’Il se manifeste en nous, dans la nature et dans l’univers. Cela revient à dire que le but fondamental de notre existence est d’œuvrer à l’évolution de notre âme et de nous réaliser intérieurement, jusqu’à atteindre l’état de sagesse, tel que nous pouvons l’exprimer sur le plan humain. Vu sous cet angle, le Rosicrucianisme s’apparente à une philosophie opérative qui doit nous mener graduellement à la maîtrise de la vie, but ultime de notre présence ici-bas.

Être Rose-Croix, c’est faire partie d’une Fraternité mondiale et cosmopolite

L’A.M.O.R.C. est une fraternité dans tous ses aspects. Rappelons tout d’abord qu’il est ouvert depuis toujours aux hommes comme aux femmes, sans distinction de race, de religion ou de classe sociale. C’est ce qui explique pourquoi il compte parmi ses membres des personnes de toutes nationalités. Par ailleurs, il y a parmi eux des Juifs, des Chrétiens, des Hindouistes, des Bouddhistes, des Musulmans, etc., mais aussi des Agnostiques. Dans un même ordre d’idée, on trouve parmi les Rosicruciens des personnes ayant des opinions politiques différentes, voire opposées. Étant donné que l’Ordre de la Rose-Croix est non religieux et apolitique, cette diversité ne pose aucun problème entre ses membres, en particulier dans les Loges. À une époque où l’on parle beaucoup d’exclusion ou de communautarisme, cet éclectisme mérite d’être signalé.

L’esprit de fraternité qui règne dans les Loges se retrouve à un niveau plus large. En effet, l’A.M.O.R.C. organise régulièrement des Conventions qui se tiennent sur un plan régional, national, international ou mondial. Chacune sert de cadre à des activités mystiques, culturelles et artistiques. Étant donné que ces activités sont collectives, elles donnent lieu à des rencontres et des échanges entre des membres venus de régions et de pays très divers. Et puisque tous les Rosicruciens du monde étudient le même enseignement et suivent la même progression dans les degrés, la communion, non seulement fraternelle mais aussi spirituelle, se fait spontanément entre eux. De ce point de vue, on peut dire qu’il existe véritablement un Égrégore rosicrucien, c’est-à-dire un état d’esprit et de conscience qui unit tous les Rosicruciens et dont chacun d’eux bénéficie sur le plan intérieur.

Comme on peut le voir, l’A.M.O.R.C. n’est pas seulement une Fraternité mondiale, au sens d’être présent dans le monde entier. Il est également cosmopolite, car il intègre des personnes de tous horizons socio-culturels, religieux ou autres. Or, le souhait le plus profond de tous ses membres est que toute l’humanité en vienne un jour à vivre pleinement cet esprit fraternel. Au regard de l’ontologie rosicrucienne, tous les êtres humains forment une seule et même famille d’âmes. Dans l’absolu, ils ont la même origine, en l’occurrence la grande Âme universelle. Par ailleurs, ils ont la même destinée, à savoir incarner sur Terre la Sagesse divine. En application de ce principe, les Rosicruciens s’évertuent à penser, à parler et à agir, non pas en tant que citoyens de tel ou tel pays, mais en tant que citoyens du monde, dans le respect de tous et de chacun.

En conclusion et en guise de synthèse, je dirai qu’être Rosicrucien ou Rosicrucienne aujourd’hui, c’est mener une quête de connaissance et de sagesse, au sein d’une authentique fraternité et en toute liberté. C’est aussi être humaniste et spiritualiste, et œuvrer à l’émergence d’une humanité réconciliée avec elle-même, la nature et le Divin, tel que chacun peut Le ressentir et Le concevoir.

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