À propos de la résilience

Une notion qui mérite d’être expliquée

On entend parfois des philosophes, des psychologues et des sociologues parler de résilience à propos de tel individu, de telle communauté, de tel peuple ou de telle nation. Bien que ce terme leur semble familier et revête dans leur esprit un sens précis et évident, il recouvre une notion qui n’est pas si courante. Il me semble donc intéressant de l’expliciter et de voir brièvement ce que l’on peut en dire à la lumière de la philosophie rosicrucienne.

Qu’est-ce que la résilience ?

Le mot «résilience» revêt des significations différentes, selon le contexte dans lequel il est employé : En écologie : «Capacité d’un écosystème, d’une espèce ou d’un individu à récupérer un fonctionnement ou un développement normal après avoir subi une perturbation». En économie : «Capacité à revenir sur la trajectoire de croissance après avoir encaissé un choc». En psychologie : «Capacité à revenir d’un état de stress post-traumatique», etc. D’où cette définition générale : «capacité d’un corps, d’un organisme, d’une organisation ou d’un système quelconque à retrouver ses propriétés initiales après une altération». En extrapolant quelque peu, on peut dire que la résilience est l’aptitude d’une personne ou d’un groupe de personnes à surmonter une épreuve ou à se ressaisir, et à renouer avec l’harmonie et le bien-être.

La « force intérieure »

Appliquée à l’être humain, que ce soit d’ailleurs à titre individuel ou collectif, la résilience est donc une aptitude positive, pour ne pas dire une vertu. En effet, elle fait appel à ce qu’il y a de meilleur dans la nature humaine. Comme cela est expliqué dans l’Ordre de la Rose-Croix, elle prend sa source dans ce qu’il y a de plus divin en chacun de nous et fait appel à ce que l’on désigne couramment sous le nom de «force intérieure». Chaque fois que nous sommes éprouvés ou que nous souhaitons nous ressaisir, c’est dans cette force qu’il faut puiser la volonté et le courage d’agir en conséquence.

« Résilier nos mauvais comportements »

Quand on parle de résilience, il est difficile de faire abstraction du verbe «résilier». En termes de convention, on peut établir un lien entre ces deux mots et dire que la résilience consiste à résilier nos mauvais comportements, c’est-à-dire à y mettre fin, au profit de bons comportements. Vue sous cet angle, elle s’apparente à l’alchimie mentale et spirituelle si chère aux Rose-Croix, laquelle consiste à transmuter nos faiblesses et nos défauts en leurs qualités opposées, afin de devenir meilleur sur le plan humain et, par voie de conséquence, d’améliorer le monde. La résilience implique également l’aptitude à respecter la nature et à vivre en harmonie avec elle.

L’importance de l’éthique

Chacun peut constater que l’humanité va mal et qu’elle donne le sentiment de courir à sa perte. Le seul moyen de se sauver d’elle-même et de s’ouvrir à un bel avenir consiste pour elle à faire acte de résilience, c’est-à-dire à rompre avec les fausses valeurs qui prédominent actuellement. Cela suppose pour les êtres humains d’adopter des mœurs fondés sur le désir individuel et collectif de manifester ce que les sages du passé ont toujours exalté dans le comportement humain : tolérance, non-violence, humilité, intégrité, bienveillance, générosité, etc. Cela revient à dire qu’ils doivent plus que jamais faire de l’éthique le fondement de leurs choix et de leurs agissements.

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Cet article a 9 commentaires

  1. séverine

    Un métal tordu et retordu peut il retrouver ses capacités initiales, sa flexibilité initiale ? la réponse est non ! Si en théorie la résilience d’un métal permet qu’il retrouve sa forme initiale, dans la pratique ce n’est guère possible. La résilience n’est pas l’oubli en aucun cas ni la fuite, mais vivre avec, vivre malgré tout, malgré les traumatismes vécus tout en étant différent, en sachant que rien ne sera plus comme avant. Ne nous faisons pas d’illusions non plus sur cette réalité qu’est la résilience : ça n’empêche pas l’angoisse, le stress mais permet de vivre malgré tout. Et c’est un travail, ce n’est pas magique… Je ne suis pas d’accord avec cette idée qui ferait croire qu’on serait comme avant ; ce n’est pas la vérité. Tous les grands traumatisés ont survécu et réussi, mais sans être comme avant…

  2. MAMENGA

    Très touchant et je dis merci.

  3. Anne-Marie Rudaux

    Je saisis mieux après lecture de cette belle lettre. La photo jointe en est aussi une magnifique traduction. Merci

  4. Mamie Coco

    Ce mot permet d’organiser une autre manière de comprendre le mystère de ceux qui s’en sont sortis : la résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit d’adversité. Tomber sept fois et se relever huit. Cordialement.

  5. Smaragdus

    Bonjour,
    Absolument d’accord avec vous. La résilience, c’est prendre pour phare sa lumière intérieure et garder constamment son cap sur cette lumière, quels que soient les tempêtes, les coups durs ou les vicissitudes de la vie. Ce n’est pas toujours simple car notre navire peut subir parfois de sérieuses avaries qui obligent à s’arrêter pour réparer le mât, recoudre une voile ou colmater les voies d’eau avant de reprendre la mer. Mais cette lumière évite de se fracasser contre les récifs (et Dieu sait s’il y en a, certains affleurant à peine à la surface, les voyous) et de perdre tout espoir d’arriver à bon port.
    😊
    Bien fraternellement.

  6. Le Tigre

    Transmuter nos défauts en qualités opposées aident sur le chemin de la résilience.

  7. Anne-Marie K

    Résilience : prise de conscience, rompre avec les fausses valeurs et vertus, avec les attitudes et les comportements basés sur nos faiblesses et notre ignorance, puis pousser le bouton « reset » afin de reprendre et de réintégrer les valeurs et les vertus divines et humanistes dans le plus profond de nous-mêmes, de notre cœur et de notre esprit pour les appliquer en conséquence dans nos pensées, nos paroles et nos actes.
    Un acte individuel, collectif et global à réaliser d’urgence. Et, en effet, cette transmutation peut se réaliser par l’alchimie mentale et spirituelle que nous pouvons étudier et travailler au sein de l’A.M.O.R.C.
    Cordialement

  8. esther melèdje

    La résilience, suivant le propos du Grand Maître qui est très clair et très instructif, ayant plusieurs domaines d’application, nous devrions nous en servir comme point d’émulation lorsque cela s’avère nécessaire. Le moins facile c’est de pouvoir y arriver.
    Merci. E. M.

  9. Pax Vobiscum

    En adoptant une attitude positive, je perçois les épreuves que je rencontre dans ma vie comme une opportunité de croître sur le plan intérieur ou spirituel. Ainsi, la résilience, c’est persévérer dans le bien « contre vents et marées », en vue d’accomplir ma mission spirituelle : refléter dans le monde la plus grande Lumière.

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