La critique en tant que jugement défavorable
Dans la plupart des livres de référence, la critique est définie comme «un jugement défavorable porté sur quelqu’un, mettant en exergue ses défauts, ses erreurs, ses faiblesses, etc.». C’est là une pratique très courante chez l’être humain, à tel point que l’on pourrait penser que cette tendance fait partie de sa nature. Vous avez certainement remarqué que lorsque plusieurs personnes sont réunies, elles en viennent très souvent à critiquer untel ou untel lors de leur conversation. Autrement dit, elles en disent du mal. La “victime”, dont les «oreilles doivent siffler», ne trouve aucune grâce à leurs yeux.
La critique est subjective
Critiquer ne consiste pas toujours à dire du mal d’une personne en son absence ; ce peut être aussi émettre un jugement négatif sur ce qu’elle fait : critiquer ses décisions, ses choix, ses réalisations, ses œuvres… Tantôt c’est justifié ; tantôt ça ne l’est pas. Il y a même des personnes dont c’est le métier, je pense notamment aux critiques de cinéma, de littérature, d’art, de gastronomie, etc. On constate alors que ces critiques “patentés”, spécialisés dans leurs domaines respectifs, n’ont pas toujours le même avis et en viennent parfois à se critiquer mutuellement. C’est la preuve que les jugements qu’ils émettent sont empreints de subjectivité.
« La critique est facile ; l’art est difficile »
Comme l’énonce un adage très connu : «La critique est facile ; l’art est difficile». Il est vrai que rien n’est plus aisé que de critiquer ce que font ou ce que sont les autres. Il suffit pour cela de laisser parler notre ego dans ce qu’il a de plus égoïste, vaniteux, suffisant, condescendant, exclusif, etc., sans parler de la mauvaise foi dont il est capable. Mais faisons-nous mieux qu’eux ? Sommes-nous mieux qu’eux ? Rien n’est moins sûr. C’est pourquoi nous devrions avoir la sagesse de nous poser ces deux questions avant de porter un jugement sur quoi que ce soit ou qui que ce soit. Ceci rappelle la recommandation de Jésus : «Prenez garde à voir la paille qui est dans l’œil du voisin et pas la poutre qui est dans le vôtre !».
La critique positive
À juste titre, on peut parler de «critique négative» et de «critique positive». Dans le premier cas, elle est stérile et n’a pas d’autre objet que de dire du mal de quelque chose ou de quelqu’un. Dans le second, elle consiste à émettre un jugement aussi objectif que possible et à en faire le support d’une réflexion utile pour les uns et les autres. Et pour qu’elle soit vraiment positive, elle doit être accompagnée de propositions positives, car critiquer un point de vue, une position ou une situation sans rien proposer de mieux, a peu d’utilité, sinon aucune. Comme le montre la vie courante, c’est malheureusement ce qui a lieu le plus souvent. De leur côté, les Rose-Croix s’efforcent de mettre en pratique cet article de leur code de vie : « Sois à l’écoute des autres et parle à bon escient. Si tu dois émettre une critique, fais en sorte qu’elle soit constructive. »
L’esprit critique
Si la critique négative est un poison social, «avoir l’esprit critique», au sens le plus noble de cette expression, est une bonne chose ; c’est même une nécessité. En manquer nous expose à toutes sortes de manipulations. À ce propos, il est intéressant de rappeler que sur le plan étymologique, le mot «critique» provient du grec «krinein», qui veut dire «discerner». Or, le discernement est l’une des facultés les plus utiles à l’être humain, car elle lui permet de distinguer le faux du vrai, l’erreur de la vérité, le mal du bien. De mon point de vue, cette faculté tient davantage de l’intuition que de la raison, ce qui explique pourquoi on peut avoir un bon esprit critique sans avoir un grand bagage intellectuel ou culturel.
Cet article a 19 commentaires
La critique est bien la spécificité du mental,
Je suis entièrement d’accord et surtout en harmonie complète avec votre commentaire Laurence Surjus de Pomarede Bien cordialement
Critiquer.
Du latin criticare signifiant: – Donner,partager son avis
Je peux vous dire que moi je me plais à lire les critiques de cinéma, de théâtre de littérature et de la gastronomie Cela me permets de faire des choix éclairés. Quant aux autres critiques sauf celles qui amènent un commentaire constructif, les autres s’apparentent la plupart du temps à des « commérages » Bien sincèrement
Le discernement issu de l’intuition
C’est intéressant de constater qu’il y a plus intelligent que notre ego !
Cela suppose de communier avec notre intériorité la plus profonde !
Que l’on ne se sente bien que, lorsque l’on parle négativement d’autrui (se rapprocher de personnes comme soi s’associant pour se nourrir de médisances, au lieu de chercher à se grandir intérieurement pour qu’une fois au dessus du lot on essaye d’aider la ou les personnes à changer ou améliorer l’objet qui prête à médisance chez elles), que l’on soit une personne sensée qui en voyant une situation critiquable ne s’y adonne que de manière constructive, ou que l’on critique négativement l’autre en se projetant sur lui (sachant que dans la réalité, ce que l’on lui reproche c’est l’auto-critique de soi-même se trouvant face à sa conscience) dépendent du niveau de conscience de chaque individu. A moins d’avoir comme profession juger les autres (…) ou que son travail consiste à donner son opinion donc d’être critique dans certains secteurs spécifiques d’activités, comment des personnes normalement constituées peuvent gaspiller leur temps à s’épancher sur l’organisation de la vie des autres ? Parce qu’en mon sens, tout le long de sa vie, un humain adulte est tellement chargé d’obligations de responsabilités et autres aussi bien bonnes que moins bonnes qu’au bout d’une journée, s’il fonctionne dans l’équilibre, il aimerait retrouver par exemple des personnes qu’ils aiment pour terminer sa journée de manière agréable, ou bien, se livrer à des activités bienfaisantes pour son bien être tant physique, qu’intérieur. esther melèdje
Nous avons une capacité à porter un jugement sur notre propre pensée et celle des autres. C’est un fait de la part de la psyché et notre esprit humain. La psychologie explique la critique par le fait de s’adapter au monde. La critique positive constructive ne sert que la personne qui la reçoit, par contre le reproche, la personne qui l’émet. Cordialement.
Il est important de nuancer ses propos parfois car nous n’avons pas toutes et tous la même sensibilité, ni le même empan. La suspicion est de mise actuellement, nous ne savons que peu recevoir autrui avec politesse, qui est la base d’une communication non-violente. Car en effet, partir du principe qu’il faille être d’abord suspicieux lorsque l’on écoute, lis, ou parle avec un inconnu est de mon sens davantage un pêché d’orgueil. À cette raison, l’intelligence demeure bien moindre que la sagesse du dialogue. Mieux vaut ne pas considérer que nous sommes la cause de l’intelligence, mais bien simplement l’unité consciente qui rend à celle-ci ces lettres de noblesse et de dignité. C’est un sujet très délicat car il nous appelle à ce que les enseignements traditionnels considèrent comme de la charité, qui est l’humilité d’être au service. Peut-être ainsi l’incarnation présente nous appelle, en qualité d’humain, à persévérer sur cette voie qu’est d’accorder d’abord son pardon, car nous pouvons blesser ce que l’on dit être « les autres », qui sont pourtant un fragment de nous-même aussi. L’action de l’humilité est garante à travers nous d’une meilleure lucidité. Lorsque l’on m’a marché sur le pied, je ne vais pas marcher sur le pied de mon voisin, car peut-être cela est nécessaire, quoiqu’il arrive à mon évolution. L’alchimie spirituelle nous invite parfois à la Sublimation, évacuer les humidités superflues qui peuvent étouffer d’autres processus subtils. il incombe de considérer avec clarté là où nous sommes appelés, puisque tout est cyclique, alors l’appel raisonnable à une lecture plus intime de soi incombe de nous abandonner aussi à la pertinence de l’expérience, de la mise en application et d’une réelle volonté à agir pour le bien. Invisible pour le commun des mortels mais visibles dans ses effets. Soyons-en assurés. L’action de pardonner est un bien, cela nous invite à aussi honorer, avec l’aide des esprits supérieurs et Dieu, de solliciter le pardon auquel je crois devoir être accepté, cela doit passer par soi. Peut-être que demander pardon pour autrui à Notre Père, pour ce que l’on considère être une faute, est l’action d’une épuration de notre propre orgueil. 🙏🏻🌹
il faut tout d’abord bien comprendre ce qu’est être critique.
L’usage du mot « critique » est très vaste, depuis le jugement populaire d’une situation critique jusqu’à la conceptualisation philosophique de l’esprit critique, pensée critique, sens critique, attitude critique, posture critique, posture critique d’analyse, capacité critique, appréhension critique de la réalité, conception critique, sujet critique, entre bien d’autres choses….
Bien entendu il faut discerner le fait de pointer sur les défauts ou fautes de l’autre ou de son oeuvre, travail… et le fait de critiquer une oeuvre d’art, une théorie, un point de vue etc. l’argumentation de la critique étant un des aspects positifs de la critique.
Critiquer n’étant pas simplement dans ce cas l’art de se positionner contre ; il existe des critiques positives et fondées, sensées ; elles relèvent de l’opinion personnelle ; affirmer ses goûts par exemple, ou ses opinons ; et non de la volonté de colporter ou d’un mal-être personnel.
Un des aspects pernicieux de la critique est la reproduction exacte d’une pensée qui ne nous est pas propre, danger d’autant plus présent qu’ils serait transmit par l’enseignement, par exemple l’élève reproduisant la critique de son enseignant et non sa propre auto critique mûrie et réfléchie. Mais aussi par le journalisme, la religion, la politique, et d’autres domaines… Ces derniers peuvent également avoir la même portée (ceci est décadent dira le représentant du culte, ou le politicien ou le journaliste et le fidèle ou le politisé ou le lecteur, dira ceci est décadent… il en arrivera à le penser même, alors que cette pensée ne lui est pas propre, elle lui est insufflée malgré lui selon des mécanismes stéréotypés proches de l’endoctrinement.)
Pourtant la critique digne de ce nom s’exprime par des arguments consistants, fondés et sans attaques personnelles ou humiliations, ce qui par ailleurs relève en réalité de la calomnie et non de la critique. Car la critique vue ainsi est en réalité la calomnie ! Elle est toujours corrosive destructrice, elle est la base des conflits.
Les stéréotypes, les idées préconçues et même la haine deviennent un moyen de mesurer la bonté ou la méchanceté des comportements, voire des personnes elles mêmes. Une vraie critique ne vise pas la personne en particulier, mais son énoncé, elle comporte l’objectif de contribuer à développer et enrichir un discours ou une oeuvre, voire un acte. La critique vue ainsi aide à grandir, à se dépasser.
Bon sens éthique, moral, élégance dans la formulation, courage d’exprimer son ressenti mais aussi capacité à faire sa propre auto critique, devraient être les bases d’une bonne critique objective.
L’éducation joue également un rôle important ; elle peut diriger vers une forme d’endoctrinement, de cloisonnement, ou au contraire vers une libération. Seule une éducation tournée vers une construction de la pensée critique objective et libre de quelconque influence peut contribuer à l’autonomie du sujet.
Je conclurai pour rejoindre l’expression de la paille et de la poutre, que pour avoir un bon esprit critique il faut savoir faire preuve d’empathie : « Comment moi-même accepterais tels mots ou telles remarques ? »
Je pense tout de même que nous pouvons faire la différence entre une critique visant une personne directement et une critique visant son comportement ou ses actions…Car sans critique pas de remise en question et sans remise en question pas d’évolution possible.Si cette remise en question passe par l’auto critique et l’introspection, parfois il est important que quelqu’un mette en exergue nos défauts ou nos erreurs, car comme il est si bien dit l’ego est notre pire ennemi; il est vrai que nous avons plus tendance à voir les défauts d’autrui plus que nos propres défauts, mais je dirais que cela est normal puisque parfois nous les subissons, et dans ce cas il est aussi de notre devoir de lui signaler, mais toujours avec douceur et tact, sinon bien souvent « l’ego » se braque.La critique n’est pas toujours négative et elle peut même mettre en relief les qualités d’une personne afin de l’encourager d’avantage à se parfaire ou à regagner confiance en elle lorsque celle-ci a tendance à être trop dure avec elle même…
La critique portant sur une personne n’est qu’une projection de notre propre ego. La critique d’une idée, au contraire, est le fruit d’une réflexion. Mais plus généralement, ne pourrait-on pas débattre plutôt que critiquer ? Cela demande il est vrai plus de force intérieure, car cela suppose de se mettre soi-même au même niveau que notre interlocuteur, en ne mettant sur les plateaux de la balance que la force des arguments. Une fois clos le débat, chacun pourra alors faire fructifier – ou pas – les matières à réflexion qui ont pu à cette occasion émerger. Pour une élévation collective de la connaissance et de l’intelligence.
Avec respect et amitiés pour l’auteur de ce blog…
Nous sommes tous imparfaits et de ce fait nos appréciations et jugements le sont aussi. Ainsi il est rare qu’une critique soit vraiment honnête, objective et ajoutons en plus qu’il est encore plus rare de l’émettre sans connotation affective ou émotionnelle généralement de tendance égocentrique, peu bienveillante ou plutôt négative voire destructive, donc sans blesser quelqu’un dans sa personne ou dans son intégrité. Ainsi la valeur d’une critique est plutôt relative ou restreinte. Et c’est vrai : une critique n’est pas un compliment ! Certes, elle peut être utile, si elle est objectivement valable et constructive mais surtout si elle est formulée avec respect et circonspection. Idéalement elle devrait aboutir à un échange ou une coopération sur un pied d’égalité.
Il y a aussi la personne qui subit la critique : peut-elle comprendre et accepter une critique ? Peut-elle la travailler ? Quel est son impact psychologique sur elle ? Quelle sera sa réaction dans l’immédiat ou plus tard ?
L’autocritique est en effet plus constructive à condition qu’elle se fasse dans l’objectivité et avec indulgence envers soi-même, ce qui n’est pas toujours donné. Dans le meilleur cas l’autocritique inclut déjà la prise de conscience et le début d’une révision ou d’un changement. Par contre elle peut également être autodestructive, particulièrement quand nos émotions envers nous-mêmes ne nous sont pas favorables. Dès lors il est important d’être bienveillant envers soi-même, de reconnaitre que nous sommes imparfaits et de nous motiver à nous parfaire.
Notre Maître intérieur est notre meilleur conseil et il sait comment nous inspirer.
Cordialement
Je crois que chacun doit avoir le courage de ses opinions, surtout lorsqu’elles dérangent, dès lors qu’elles sont respectueuses de la liberté d’autrui et de voir celles-ci passer au crible de l’esprit critique des autres. Je crois de même que l’on doit avoir le courage de les changer si, par A + B, on nous prouve qu’elles sont inadéquates. Ces autres peuvent parfois (mais pas nécessairement toujours) nous aider à sortir du « puteus opinionem » car, voyant la vie d’une manière différente de nous, mettent en évidence ses aspects qui nous échappent. Dans une optique de recherche du moindre petit rayon de cette Lumière de la compréhension, il me semble que l’art de la saine et constructive critique tient une place de choix car il nous montre nos possibles errements.
Mais, encore une fois, n’est-ce-pas » l’opinion » du Maître intérieur qui est en cela la meilleure, quoi qu’en disent les autres, car elle nous fait voir où et quand nous errons et que, ce que nous reprochons souvent aux autres, se trouve incrusté dans nos conditionnements et nos limites qu’un jour nous devrons apprendre à dépasser.
La critique constructive est un levier du progrès, elle permets d’avancer. Plaute a dit » Mieux vaut une critique sincère qu’un compliment menteur ».
L’auto-critique : un conseil précieux. Elle ouvre le chemin pour une critique positive afin de trouver la meilleure solution à un problème posé.
Comme le montre la conclusion de la réflexion proposée, la critique a le plus de chance d’être utile à notre développement lorsqu’elle s’applique à nous-mêmes.
Elle est d’abord la preuve que nous avons le recul permettant de nous abstraire de l’expérience vécue et de la juger par rapport à notre « jurisprudence interne », ce que notre mémoire recèle comme situations analogues, et d’en tirer un jugement.
Selon les personnes et leur passé, elle traduit une simple opposition frontale, souvent négative et quasi-instinctive, pour s’élever graduellement vers une réflexion plus épurée qui a fait le deuil des sentences à l’emporte-pièce, aux effets « boomerang ». Elle devient un vivant point d’interrogation, instrument de connaissance indispensable dans la quête des vérités (nos vérités, toujours provisoires) dissimulées derrière des apparences.
Très exact, un adage africain dit que l’on connait mieux le genre de commerce que l’on pratique habituellement. Autrement dit, ce qui est vu comme défaut chez les autres et critiqué est ce qui est profondément ancré en nous. Nous devrions essayer de le corriger en faisant un travail sur nous-mêmes.
Ce n’est pas une tâche aisée mais, en procédant par étape : sincérité avec nous-mêmes, constance et persévérance, nous pouvons y arriver.
S’il est vrai que la critique peut-être un art de discerner la valeur des personnes et des choses telles qu’elles sont, l’esprit critique (qui lui discerne) est je pense la disposition d’une personne à examiner une donnée avant d’établir la validité de celle-ci. Néanmoins, il faut toujours rester prudent dans l’interprétation de distinguer ce que nous paraît vrai de ce que nous plairait qu’il soit vrai. Ainsi, le grand risque du proverbe du Maître Jésus, est peut-être d’engendrer une paralysie dans l’encouragement mutuel à progresser, car ceux qui les connaissent bien pourront toujours accuser les autres de ne pas être parfaits et de la lucidité sur nos défauts nous rendre parfois muets, qui en réalité devrait nous conduire à plus d’humilité et à un effort pour nous parfaire. Cordialement.
Bonjour,
Vous avez effectivement raison, il faut corriger nos imperfections, à savoir: celui ou celle que l’on critique, est comme nous « imparfait(e) » Celui qui subit la critique doit toujours avoir en tête « de bien faire et laisser dire ». L’important c’est de réaliser, « l’action dans l’union », vers le divin qui est en chacun d’entre nous et en toute chose. Cette manière de réagir nous conduira à coup sur à notre propre harmonisation et à une véritable transformation de notre psyché.
Et pour conclure, il faut parfois ouvrir nos deux portes et laisser les choses passer, c’est-à-dire lâcher prise. Cette façon de faire ne pollue pas nos esprits, qui sont déjà fortement conditionnés par toutes sortes de choses inutiles et illusoires .
Bien à vous