À propos du bien et du mal

Les commandements religieux

Pendant des siècles, pour ne pas dire des millénaires, les religions ont défini à travers des commandements ce qui était bien et mal dans le comportement humain. S’il existe des convergences sur le plan moral (ne pas tuer, ne pas mentir, ne pas voler, etc.), il y a des divergences sur le plan doctrinal. Ainsi, il est mal pour un Chrétien pratiquant de manger de la viande le vendredi, jour présumé de la crucifixion du Christ. Dans le Judaïsme, il est mal de travailler le samedi, jour du Sabbat (du repos). Pour un Musulman, il est mal de manger de la viande de porc, etc. Nous voyons donc que ce qui est considéré comme étant mal ou bien varie d’une religion à l’autre et n’a pas un caractère universel. S’il en est ainsi, c’est parce ces deux notions ne peuvent relever de la doctrine ; elles sont du domaine de l’éthique.

« La science du bien et du mal »

Par définition, l’éthique est «la science du bien et du mal». Le mot «science» me semble excessif, car il est impossible de déterminer avec précision et de manière indubitable ce qui est bien ou mal. Cela dit, on ne peut nier qu’il y a des comportements fondamentalement négatifs et nuisibles, et d’autres fondamentalement positifs et utiles. À titre d’exemples, la tolérance, la bienveillance et l’amour expriment ce qu’il y de meilleur dans la nature humaine et s’inscrivent dans ce que l’on appelle le «bien». Inversement, l’intolérance, la malveillance et la haine font partie de ce que l’on nomme le «mal». Prétendre qu’il n’y a aucune différence entre ces deux types de comportement est une aberration et traduit, au mieux un manque de réflexion, au pire une absence d’éthique.

La “voix” de la conscience

Comme la plupart des Rose-Croix, je pense qu’il y a de bons et de mauvais comportements, et que tout être humain, à moins de souffrir d’une pathologie mentale aliénante, a la capacité de les différencier au moyen d’une faculté innée : la “voix” de la conscience. Vous noterez d’ailleurs que lorsqu’un enfant a fait «quelque chose de mal», il le sait intuitivement ou le comprend sans difficulté. Par ailleurs, son attitude traduit un certain malaise intérieur, dû au fait qu’il a «mauvaise conscience». Inversement, lorsqu’il a fait «quelque chose de bien», il est content de lui et le montre de diverses manières. Devenu adulte, il conserve cette faculté, mais il en tient plus ou moins compte.

L’importance de l’éducation

De mon point de vue, l’un des buts de l’éducation devrait être de développer et d’entretenir chez l’enfant la conscience de ce qui est fondamentalement bon et fondamentalement mauvais dans le comportement humain. Malheureusement, nombre de parents manquent à leur devoir dans ce domaine, soit parce qu’ils n’en voient pas l’intérêt, soit parce qu’eux-mêmes n’ont plus les repères voulus en matière d’éducation. C’est ce qui explique en grande partie l’état actuel de la société, marqué par une perte évidente des valeurs morales (ou éthiques) les plus élémentaires, telles que le respect des autres, l’honnêteté, la bienveillance, la patience, la tolérance….

Instruction et éducation

Si le but de l’école est avant tout d’instruire et non d’éduquer, je pense qu’il est devenu nécessaire de donner aux enfants des cours ayant pour but d’éveiller en eux le sens de l’éthique, notamment en école primaire. Mieux que les valeurs civiques qui leur sont transmises de temps à autre et qui ont plutôt pour but de les initier au statut de citoyens, de tels cours, tenus de façon régulière et systématique, permettraient de leur inculquer des valeurs morales qui contribueraient à faire d’eux de futurs adultes responsables et respectables , ce qui ne pourrait que rendre la société meilleure.

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