Les origines de l’Ordre de la Rose-Croix
Sur le plan purement historique, l’Ordre de la Rose-Croix s’est fait connaître au début du XVIIe siècle, par la publication de trois Manifestes : la « Fama Fraternitatis », la « Confessio Fraternitatis » et les « Noces chymiques de Christian Rosenkreutz », parus respectivement en 1614, 1615 et 1616. Quelques années plus tard, en 1623, les Rose-Croix sortirent davantage encore de leur anonymat en placardant une mystérieuse affiche dans les rues de Paris : « Nous, députés du Collège principal de la Rose-Croix, faisons séjour visible et invisible en cette ville par la grâce du Très-Haut, vers Lequel se tourne le cœur des justes. Nous montrons et enseignons, sans livres ni marques, à parler toutes sortes de langues des pays où nous voulons être, pour tirer les hommes, nos semblables, d’erreur de mort… » Suite à ces Manifestes et à cette affiche, des centaines de livres furent écrits à propos des Rose-Croix, les uns pour les soutenir, les autres pour les invectiver.
Christian Rosenkreutz : un personnage légendaire
Pendant longtemps, on a cru que les trois Manifestes avaient été rédigés par Johan Valentin Andreae (1586-1654). De nos jours, on sait qu’ils sont l’œuvre d’un Collège de mystiques et de théologiens : le « Cercle de Tübingen », dont Andreae faisait partie. Par ailleurs, contrairement à certaines thèses, l’Ordre de la Rose-Croix n’a pas été fondé par un certain Christian Rosenkreutz (Christian Rose-Croix). En réalité, ce personnage est légendaire et fut affublé d’un nom allégorique destiné à symboliser la naissance de l’Ordre. Par ailleurs, beaucoup ignorent qu’à partir de cette époque il fonctionna à travers des cycles d’activité suivis de cycles de sommeil, et que chaque fois qu’il redevenait actif, on faisait savoir que l’on venait de découvrir le tombeau d’un certain Christian Rosenkreutz. Cette découverte était allégorique et, de manière voilée, annonçait le début d’une “résurrection” de l’Ordre de la Rose-Croix.
L’Égypte : berceau de la Tradition primordiale
Dès le XVIIe siècle, des Rose-Croix éminents, parmi lesquels Francis Bacon, Michaël Maïer, Robert Fludd, Thomas Vaughan et autres se réfèrent dans leurs livres aux origines traditionnelles de l’Ordre, qu’ils situent en Égypte. Ceci n’a rien d’étonnant, car les historiens de l’ésotérisme considèrent que ce pays fut le berceau de la Tradition primordiale, désignée dans certains écrits sous le nom de « Sophia perrenis ». Il est un fait qu’il existait au pays des pharaons des Écoles de mystères, c’est-à-dire, comme leur nom l’indique, des Écoles dans lesquelles des mystiques se réunissaient pour étudier les mystères de l’univers, de la nature et de l’homme lui-même. Or, cette étude donna naissance à une connaissance qui s’est perpétuée par la suite en Grèce, à Rome, puis dans l’Europe du Moyen-Âge, où elle fut recueillie entres autres par les Rose-Croix.
Les Écoles de mystères égyptiennes
Comme c’est expliqué sur son site internet, l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix se rattache aux Rose-Croix du passé sur le plan historique, et aux Écoles de mystères égyptiennes sur le plan traditionnel. Par ailleurs, la Tradition rosicrucienne rapporte que deux pharaons ont joué un rôle majeur dans l’évolution de ces Écoles : Thoutmosis III (1504-1447 avant J.-C.) et Amenhotep IV, plus connu sous le nom d’Akhenaton (1369-1350 avant J.-C.). Le premier les regroupa en un seul Ordre régi par les mêmes règles ; le second en structura les enseignements et les rituels (qui, naturellement, évoluèrent par la suite). Parallèlement, il instaura le monothéisme en proclamant l’existence d’un seul et même Dieu pour tous les peuples, auquel il donna le nom d’« Aton ». Il est d’ailleurs l’auteur d’un texte remarquable intitulé « Hymne à Aton ».
L’Université Rose-Croix Internationale
Le lien traditionnel que l’A.M.O.R.C. établit avec l’Égypte transparaît à travers nombre de ses symboles. De même, les temples qu’il met à la disposition des membres qui souhaitent se réunir sont souvent de style égyptien. Par ailleurs, l’Université Rose-Croix Internationale, qu’il parraine depuis le début du XXe siècle, intègre une section en égyptologie et mène des recherches dans ce domaine. Ceux et celles qui œuvrent dans cette section écrivent régulièrement des livres en lien avec l’Égypte, ainsi que des articles publiés dans la revue Rose-Croix, accessible au public. De même, ils présentent de temps à autre des conférences sur des thèmes liés à la civilisation égyptienne, notamment sur les concepts qui étaient étudiés jadis dans les Écoles de mystères.