Qu’est-ce que l’Amour universel ?
La notion d’Amour universel, si chère aux Rose-Croix, correspond à deux concepts différents mais complémentaires. En premier lieu, elle se rapporte à l’Amour que toutes les religions et toutes les traditions ésotériques attribuent à Dieu, quelle que soit la conception que l’on en ait. En second lieu, elle désigne l’idéal vers lequel tout individu devrait tendre, à savoir aimer tous les êtres humains (sans aucune distinction de race, de nationalité, de culture, de classe sociale et de religion pour ceux qui en suivent une), mais également les animaux et la nature en général. Si la première approche a une connotation religieuse ou spirituelle, la seconde correspond à un objectif que tout humaniste peut se donner, même s’il n’est pas spiritualiste. Il lui “suffit” pour cela de considérer que l’humanité entière ne forme qu’une seule et même famille.
Dieu est-il Amour ?
Aucun croyant ne peut prouver que « Dieu est Amour ». C’est là un acte de foi, une conviction intérieure. En réponse à cette conviction, un athée dira que si c’était vraiment le cas, il n’y aurait ni guerre, ni maladie, ni souffrance, ni injustice, ni mal en ce monde. Ce à quoi on pourrait rétorquer que ce n’est pas Dieu qui crée les guerres, fait preuve de malveillance, se comporte de façon injuste, viole les lois naturelles…, mais l’homme lui-même en raison d’une application négative de son libre arbitre. On pourrait ajouter que l’amour existe dans la nature. Pour s’en convaincre, il suffit de songer à cet instinct qui conduit la plupart des animaux à prendre grand soin de leur progéniture, au point d’aller jusqu’à se sacrifier pour la protéger des prédateurs. Songez également à la manière dont un animal de compagnie se comporte à l’égard de son maître ! Quiconque a un chien, un chat… ne peut douter de l’affection que celui-ci lui porte.
Qu’en est-il du péché originel ?
S’il est un fait que les religions considèrent que Dieu est Amour, elles enseignent que si l’homme vit sur Terre et connaît tant d’épreuves et de souffrances, c’est en raison du « péché originel » commis à l’aube des temps par Adam et Ève. Alors qu’Il leur avait interdit de manger le « fruit de l’arbre » (une pomme dans la Bible), ils bravèrent cette interdiction, ce qui leur valut d’être châtiés du paradis et de perdre à jamais l’état de bonheur et de félicité qui était le leur. Et si l’on en croit la Genèse, l’humanité actuelle est toujours sous le joug de ce Châtiment, ce qui expliquerait les malheurs et les vicissitudes qu’elle connaît depuis ses origines. Est-ce là une preuve d’amour et de miséricorde ? Une telle contradiction interpelle même les croyants. En effet, comment comprendre et admettre qu’un Dieu aimant et miséricordieux puisse Se montrer à ce point injuste et rancunier envers Ses créatures ?
« Dieu n’a rien d’un Être anthropomorphique »
Au regard de l’Ontologie rosicrucienne, l’humanité n’est pas et n’a jamais été sous le joug d’un « péché originel ». Par ailleurs, Dieu n’a rien d’un Être anthropomorphique susceptible de Se montrer injuste et rancunier. Il s’agit plutôt d’une Intelligence impersonnelle et absolue, d’une Énergie universelle et intemporelle. À un “moment” que l’on ne peut situer dans le temps (puisque celui-ci n’existait pas), cette Intelligence éprouva le désir et le besoin de partager la Sagesse qui Lui est propre avec des créatures. C’est ainsi qu’Elle matérialisa l’univers à travers le Big Bang (le « Fiat Lux » dans la Bible) et insuffla en lui une Âme dite universelle, et à travers elle l’essence même de la Vie. Commença alors ce que les mystiques en général et les Rose-Croix en particulier appellent l’« Évolution cosmique ». Sur Terre, ce processus à la fois cosmogonique et cosmologique opère à travers les règnes minéral, végétal, animal et humain.
« Tout individu a besoin d’aimer et d’être aimé »
Comme cela est expliqué dans l’Ordre de la Rose-Croix, l’émergence de la Création, et par extension l’apparition de la vie sur Terre et de l’humanité elle-même, ne furent en aucun cas la conséquence d’un Châtiment divin, mais au contraire d’un acte d’Amour que l’on peut qualifier à juste titre d’« universel », car concernant toute la Création. Dans l’absolu, l’être humain est donc le fruit de cet Amour ; mieux encore, l’âme qui l’anime en est imprégnée, ce qui explique pourquoi tout individu a besoin d’aimer et d’être aimé pour s’épanouir et être heureux. C’est aussi pour cette raison que nous sommes virtuellement capables de ressentir l’Amour universel et de l’exprimer à travers nos jugements et notre comportement. Cela suppose de donner à notre vie une orientation, sinon spiritualiste, du moins humaniste.
Cet article a 11 commentaires
c’est vrai que le verbe aimer se conjugue à toutes les personnes. il faut s’aimer pour aimer l’autre et ainsi pouvoir aimer tous les autres. l’amour universel rejoint donc quelque part la tolérance, l’acceptation des différences, etc… c’est le lien qui nous relie aux autres.
On peut peut-être aussi rajouter que l’Amour est le summum des Lois d’attraction entre créatures, entre l’Homme et la Création, entre celui-ci et le Créateur, et entre le Principe premier et ce qu’Il a manifesté.
À mon avis, le plus beau cadeau que Dieu a fait à l’homme, est de lui permettre de découvrir par lui-même la Sagesse en lui accordant la liberté d’action. Je crois que Dieu a permis à l’homme de faire le mal, jusqu’à une certaine limite, pour lui permettre d’apprendre les leçons de Sagesse qui en découle. Dieu a donné le libre arbitre à l’homme, mais il ne lui a pas accordé la liberté de choisir les conséquences de ses actes, dans un but pédagogique, ce qui explique à mon avis la présence de la souffrance dans le monde. La Sagesse ne peut être comprise si elle est imposée par les religions. Elle ne s’acquière que par l’expérience. Pour acquérir la Sagesse, Dieu n’a pas laissé l’homme à lui-même. Il lui a donné une Conscience pour le guider dans son usage du libre arbitre. Je crois sincèrement que Dieu accorde à l’homme une formation de Libre Créateur, en lui permettant de comprendre ce qu’il fait par opposition à un simple exécutant d’ordres reçus d’un maître. En ce sens, nous devrions apprécier de toute notre âme l’opportunité qui nous est offerte de participer à l’œuvre de Dieu et aimer profondément le Dieu de notre cœur.
L’Amour universel est un axe qui oriente l’évolution de la vie vers on ultime objectif. On remarque en effet que les animaux les plus évolués du point de vue de la conscience, sont ceux qui manifestent le plus d’affection et d’amour à leurs petits et/ou envers leurs congénères.
Cette alchimie particulière mêlée d’empathie, de compassion et d’abnégation, que l’on appelle « l’amour » possède donc un pouvoir évolutif immense d’un point de vue spirituel. Nous savons donc ce qu’il nous reste à faire si nous voulons coopérer avec la Nature.
__________________________________________________________________________
« Pour comprendre la nature, il faut l’aimer, et pour l’aimer, il faut être initié à son langage. »
Jules Claretie | XIXe siècle
En observant toutes les créatures de la nature, on peut vite comprendre que leur existence provienT d’un acte d’amour, vues leur importance et l’utilité de l’une envers l’autre (interdépendance), tous les règnes confondus. Tout ceci provient d’un Amour, un amour qui transcende tous, ce qui pourrait nous pousser même à dire que l’existence est le fruit de l’Amour, un amour pur et infini. Nous pensons que c’est de là aussi que provient le symbole des Rosicruciens. Donc, il est préférable que tous les êtres, plus particulièrement les humains, apprennent à cultiver l’amour, et ceci dans toutes les circonstances et envers tout ce qui existe afin de pouvoir vivre ou ressentir la présence du Dieu (Amour) est en nous.
Am-e comme Am-our, le hasard n’existant pas, l’âme est probablement la manifestation la plus forte de l’Amour universel. S’investir dans la spiritualité permet d’être en connexion permanente avec notre âme et donc à travers elle avec cet Amour « divin »
merci pour cet article, qui met en lumière la notion d’Amour universel.
Je découvre en ce moment le livre « Hermès Trismégiste » par Louis Ménard, écrit sous forme de dialogue entre Hermès, son fils et l’Intelligence, et qui traite de la notion de Dieu. Chaque chapitre me plonge dans une agréable méditation dans lesquelles je perçois l’Amour niversel que vous évoquez ci-dessus et dont nous ne sommes plus (ou pas) « éduqués » à percevoir et à vivre de l’intérieur.
En effet, l’Amour niversel se vit et fait partie de nous… Plus notre libre arbitre lui laisse de l’espace, plus il rayonne, laissant entrevoir la beauté et ressentir des moments de félicité.
L’Amour universel est un état permanent du moment présent ; c’est ne se poser aucune question. C’est aussi un sentiment qui s’installe dans le moment où nous lâchons totalement prise et laissons les rênes à notre divinité. L’état d’être, la vérité qui jaillit de notre coeur et qui nous apaise. Quand nous vivons de cet amour universel, nous ne cherchons plus à convaincre autour de nous et nous laissons chacun être dans ce qui est juste pour son évolution et poursuivons notre chemin en confiance. Humilité, spontanéité, simplicité, authenticité sont les piliers de l’être éclairé en nous ; en ayant l’assurance que la Source nous protège et nous apporte tout ce dont nous avons besoin. Cordialement
Merci pour ce message inspirant.
Il est pratiquement impossible de ne pas marquer un temps d’arrêt devant la photo que vous nous proposez à l’appui du sujet du jour, tant elle fait vibrer notre âme en résonnance avec l’Amour universel, et nous appaise et nous réconforte en même temps. Les mystiques apprennent à se fier bien plus à leurs émotions qu’aux considérations intellectuelles les plus élaborées des théologiens sur les questions spirituelles. Par ailleurs, si les avatars des grandes religions ne furent pas des érudits, ce fut précisément pour indiquer aux hommes que le chemin qui mène à la Sagesse est la voie du cœur, et non celle de l’intellect.
Aimer, c’est une belle action quand celle-ci est empreinte de sagesse. Ce qui est appelé Amour universel existe et est infini, il transcende l’amour que des êtres éprouvent les uns pour les autres… Pour y parvenir, il faut commencer par s’aimer soi-même et ensuite « s’aimer » les uns les autres (…), c’est un parcours semé d’embûches, mais en y parvenant, on est heureux ou plutôt, profondément heureux. Certains signes nous confortent parfois tels que je cite : » A présent, je suis plus profondément heureux car je n’aime plus ma vie, mais j’aime la Vie. Anonyme »… E.M.E. esther melèdje