L’Ordre de la Rose-Croix est-il favorable à la peine de mort ?

La loi du talion

Face à l’insécurité grandissante et à l’augmentation des crimes et assassinats dans la plupart des pays du monde, on voit surgir ici et là des individus isolés ou des groupes de pression qui revendiquent le maintien de la peine de mort dans ceux où elle est toujours en vigueur, ou son retour dans ceux où elle a été abolie. En règle générale, ces individus ou ces groupes justifient leur position radicale en arguant que cette peine est dissuasive et qu’un assassin ne mérite qu’une chose : la mort. Autrement dit, ils sont pour l’application du principe «œil pour œil, dent pour dent», lequel, quoi qu’on en dise, est fondé sur le désir de vengeance.

La peine de mort

En fait, des enquêtes impartiales effectuées dans ce domaine ont montré que la peine de mort n’est pas dissuasive. Il semblerait même qu’elle soit incitative pour certains psychopathes, car ils verraient en elle un défi à relever et seraient motivés par l’idée même de risquer leur vie. Quoi qu’il en soit, faire mourir un condamné par pendaison, électrocution, injection létale, etc., s’apparente à un assassinat d’autant plus prémédité qu’il est l’aboutissement d’une procédure judiciaire planifiée dans le temps et menée par des individus censés être responsables et équilibrés.

La chambre d'exécution de la prison d'État de San Quentin en Californie. - Photo Wikipédia Commons
De nos jours, la peine de mort par injection létale est encore pratiquée dans plusieurs pays.

La position de l’Ordre de la Rose-Croix

Louis-Claude de Saint-Martin, philosophe français du XVIIIe siècle, bien connu des Rose-Croix et des Martinistes, s’est vivement opposé à la peine de mort. Il considérait en effet que l’homme n’a aucun droit sur autrui et qu’on ne doit rien lui prendre qu’on ne puisse lui rendre. Telle est également la position de l’Ordre de la Rose-Croix en la matière. De toute évidence, on ne peut redonner la vie à un assassin que l’on a exécuté. Dès lors, comment justifier qu’on la lui ôte à l’issue d’une condamnation, d’autant plus que cela ne peut faire revivre sa ou ses victime(s).

La réincarnation

Si vous admettez le principe de la réincarnation, comme c’est le cas de la plupart des Rose-Croix si ce n’est tous, une autre raison s’impose pour être contre la peine de mort. En effet, exécuter un assassin revient dans la plupart des cas à libérer dans l’invisible une âme qui nourrira des sentiments de rancune, de rancœur, voire de haine. Lorsqu’elle se réincarnera, ces sentiments négatifs feront partie d’elle-même et se manifesteront tôt ou tard au cours de sa nouvelle vie, avec toutes les conséquences dramatiques que l’on peut imaginer. S’il s’agissait d’un assassin notoire ou autre “tueur en série“, on peut penser qu’il cherchera à nouveau à assouvir son penchant pour le crime.

Dans une société véritablement humaniste, les prisons ne devraient pas être uniquement des lieux d’enfermement, mais également de rééducation.

Dans une société humaniste…

Dans une société véritablement humaniste, l’idéal serait, certes d’emprisonner à vie les assassins, mais également de tout faire, grâce à un suivi médical et psychologique approprié, pour qu’ils prennent conscience de l’extrême gravité de leurs actes, s’en repentent et les réparent autant que cela est humainement possible. De cette manière, on les empêcherait de nuire à nouveau, tout en leur donnant la possibilité de transcender les pulsions qui ont fait d’eux des criminels. Cela suppose que les prisons ne soient pas des centres d’enfermement dépourvus de toute humanité, mais des lieux de rééducation.

Partager cet article

Cet article a 48 commentaires

  1. Vivaldi

    Il est nécessaire que cette approche soit prise en compte; car il est aussi important que la période de la purge de peine soit non seulement une période de suivi médical et psychologique mais aussi une occasion pour former spirituellement cet individu, ce qui va lui permettre après avoir fini de purger sa peine de pouvoir mieux se réintégrer dans la société avec tout un travail d’alchimie de son être.
    En ce qui à trait a l’emprisonnement à vie est-il nécessaire? une telle mesure (emprisonnement) après sa fin ne devrait – elle pas occasionner à la personne d’exprimer le meilleur de lui pour ne pas dire de se racheter.

  2. Kouassi Kouame

    L’isolement peut faire naître en l’agresseur une prise de conscience à ne plus répéter l’acte ignoble et ainsi le ramener à une vie normale…

  3. Paul Jean

    Nous n’avons aucune autorité divine pour décider de qui doit vivre ou mourir…par contre, nos sociétés doivent se protéger.

  4. Dominique Walker

    Oui, nous ne devrions prendre que ce que nous pouvons rendre. Et je pense qu’il faudrait permettre que se mette en place le long processus de réparation tant au niveau de celui qui a assassiné une personne que vis à vis des victimes qui ont perdu cette personne. Si la souffrance n’est pas égale , elle est très présente dans les deux cas.

  5. Gerard

    Est-on sûr qu’un être qui a fait le mal trop souvent dans une de ses vies et que l’on condamne à la peine de mort cherchera à se venger dans sa prochaine vie ? Je pensais qu’une âme tourmentée sur le plan terrestre serais rassasiée sur l’autre plan de transition qu’elle verrait son erreur et serait munie d’armes nouvelles comme la gentillesse l’amour etc… ce sujet est clivant et quoiqu’il en soit il serait dans la peine et le malheur dans son nouveau voyage ? Je ne comprends plus très bien ? Je dois avoir des leçons à apprendre car je ne suis nullement qualifié pour y répondre avec certitude car tout se paye c’est le karma ? Gérard

  6. Colette

    Il est bon de rappeler que la sentence est prononcée par l’institution judiciaire à l’issue d’un procès et quoique on en dise ou pense, la peine de mort ou peine capitale est une peine prévue par la loi dans les pays la maintenant. consistant à exécuter la personne reconnue coupable d’une faute qualifiée de crime capital. Chez nous en France elle a été abolie, Effectivement c’est dramatique d’attendre un verdict, mais il faut revenir les pieds sur terre et réagir dans le sens de désincarner le condamné sans paraître insensée et se protéger également d’un sujet de discussion sensible. Cordialement.

  7. esther meledje

    En total accord avec le texte et particulièrement avec ce qu’a dit Louis-Claude de Saint-Martin, ce que je peux me permettre d’y ajouter est que, la vraie peine serait pour de tels individus (surtout les compulsifs) un enfermement et un isolement ‘avec eux-mêmes’ ad vitam aeternam si cela est possible, et dans conditions appropriées pour une compréhension accélérée (…). Une prise de conscience de façon consciente, même partielle est préférable. esther melèdje

  8. Surjus de Pomarède

    Je travaille en milieu carcéral masculin, j’ai côtoyé ce que l’homme peut avoir de plus sombre et obscur dans son âme , j’y ai vu également du beau , de la lumière une prise de conscience. Mais je vais donner mon avis sur deux points avec des exemples à l’appui.

    Le premier, en effet je rejoins le dernier commentaire posté , ceux qui sont « utopiques » n’ont pas eu à vivre un drame chez eux, et moi je dis « utopiques » car il est des êtres humains qui ne changeront pas. Quoi que l’on fasse, ils sont malades incurables, sans humanité, et nous personnels juges et psychiatres sommes capables de les identifier.

    Je suis arrivée dans une Centrale grosses peines entre dix et trente ans de réclusion, j’y ai vu des psychopathes, des cannibales, des vicieux , des jaloux qui ont tué consécutivement toutes leurs compagnes, des pédophiles qui dormaient en tétant leur pouce avec un nounours dans les bras mais nous demandant le catalogue la redoute pour … vous imaginez bien… sur les pages des enfants en dessous…

    Il y a aussi des gens qui ont tué l’assassin de leur enfant ou le violeur d’un membre de leur famille, (en France on ne fait pas justice soi même donc réclusion en général entre 15 et 20 ans).
    Quand je venais de prendre mes fonctions, un des détenus devait être libéré après 16 ans de réclusion avec remises de peines pour bonne conduite. Ce dernier avait purgé une peine pour viol meurtre avec torture et acte de barbarie violent et sauvage envers une inconnue.

    Dix jours après sa libération cet homme a récidivé dans les mêmes conditions sous le même schéma … Seize ans enfermé n’ayant qu’un seul but : tromper les psychiatres, les juges d’application des peines, le personnel pénitentiaire, juste pour être libéré et recommencer… Que dire à la famille de la victime dans ce cas ?

    Un autre cas un cannibale toujours en prison alors qu’il en est à 36 ans de réclusion. Comment est ce possible me direz vous ? Tous les ans son dossier est révisé mais n’ayant aucune structure où le placer il est impossible de le lâcher dans la nature. Il sauterait à la gorge du premier passant pour le dévorer. (Oui comme un animal).

    Bien entendu je ne peux, comme vous le dites Monsieur Toussaint, énumérer chaque cas ; il s’agit d’êtres humains et il faut traiter au cas par cas. Chacun réagissant différemment à une sanction, certains en alimentant encore plus leur haine et leur soif de sang, d’autres profitant de la chance qu’on leur donne de s’en sortir, d’autres encore recevant enfin le suivi psychiatrique ou la désintoxication qui leur faisait défaut en liberté et bien d’autres exemples…

    Au milieu de tous se mêlent encore les terroristes qui au nom de leur Dieu tuent par centaines avec des bombes et sont irrécupérables. Il faudrait des années de lavage de cerveau pour effacer les années d’endoctrinement dont ils sont victimes… Nous le savons, la France le sait !

    Ma question est à tous ceux qui sont fermement opposés à la peine de mort :  » Croyez vous que ce n’est pas une torture d’être enfermé trente ans dans dix mètres carrés ? parfois quinze mètre carrés ? voyant deux fois par jours le ciel dans une cour encerclée par des murs de plus de cinq mètres de haut ?  » Est ce une question d’opposition ou juste une impression de bonne conscience ? Je ne fais pas exécuter une personne qui récidivera mais je la condamne à une souffrance sur trente ou ou plus ?

    Ne voyez que de l’interrogation dans ma question. Je n’arrive pas à comprendre cette manière de voir, car moi je les vois tous les jours ces gens enfermés, je vois leurs démons, je vois la peur dans leurs yeux quand ils arrivent, tel un jeune homme quand j’étais en maison d’arrêt qui m’est tombé dans les bras en pleurant, complètement terrorisé…

    Je vois aussi le plaisir dans le meurtre, dans la barbarie, je vois comment un être angélique peut sous vos yeux prendre l’aspect d’un monstre quand il massacre à coups de boules de pétanques un co détenu dans la cour de promenade… Voilà mon témoignage un peu long et pas assez à la fois. Et franchement je ne sais moi-même si oui ou non je suis pour la peine de mort, parfois oui d’autres fois non.

  9. max Markstein

    Comme Smaragdus, je déplore que le droit à la vie des victimes soient si peu pris en considération dans ces commentaires.

    N’est ce pas inapproprié de débattre sur la légitimité de la peine de mort, quand soi-même on jouit de l’immense bonheur de n’avoir jamais été confronté à la perte de son intégrité physique ou à celle d’un être cher (un enfant par ex) conséquente d’un acte de barbarie?

  10. Le Tigre

    Peine de mort : Que faire quand on n’a plus de places et les moyens dans les prisons et les hôpitaux pour protéger la société contre les criminels endurcis?

  11. VIVALDI

    Je suis tout a fait d’accord avec ce point de vue. Si un jour les dirigeants des États à travers le monde arrivent a mettre en application les propositions faites dans le dernier paragraphe on pourrait avoir une société avec moins de criminels et ceci a tous les niveaux.

    Et je souhaite qu’un jour les producteurs de jeux électroniques et les cinéastes prennent conscience de l’impact des films et des jeux qu’ils produisent surtout pour les enfants, où la majorité de ces films incitèrent à la violence. Encourager plutôt des scènes du vivre ensemble, de la fraternité.

  12. Antoine Achard

    Je suis opposé à la peine de mort car celle-ci met fin à la possibilité qu’a une personnalité animique d’expérimenter les différentes possibilités qui lui ont été offerte par la Grande Âme Unique, même au prix de sa souffrance personnelle ou de la souffrance qu’elle peut occasionner aux autres. Être confronté aux divers états de disharmonie que d’autres peuvent de temps en temps nous imposer fait partie de l’expérience que constitue la découverte de nos limites personnelle et des limites des autres. J’ai pu constater qu’après les attentats du Bataclan et de la Promenade des Anglais j’ai ressenti pendant de très longues (et trop longues !) secondes un sentiment de pure haine et de vengeance à l’égard de ceux qui avaient perpétré ces crimes, et c’est bien là le danger qui peut nous guetter: maintenir en nous cette haine envers les criminels, car ce sont ces sentiment qui peuvent nous retarder sur le sentier de l’acquisition de la lumière si nous n’y prêtons pas une attention adéquate. De plus, si nous voulons être une aide adéquate pour les autres, ces sentiments pourront nous en empêcher. Tout, absolument tout, peut contribuer à notre élévation ou à notre descente et cela dépend de notre réaction intime. Ce sont ces valeurs, positives ou négatives, qui demeureront imprimées en nous après la « mort » et que nous devrons revivre pour notre bonheur ou notre malheur.

    Par ailleurs, les prisons sont plutôt des écoles où plusieurs peuvent parfaire leur maîtrise du crime. Les crimes, pour les criminels endurcis, sont une stratégie de survie. Chacun tente de survivre selon ce qu’il a souvent appris dans le milieu familial ou à l’école. Cette stratégie ayant porté fruit, ils la réutilisent… jusqu’à ce que la société leur montre leurs erreurs en les punissant. Il est indéniable qu’une société qui ne punit pas ses criminels est une société fondamentalement injuste pour ceux qui en jouent le jeu de façon honnête. Cependant, la prison est une création politique et la politique a des raisons liées de façon étroite au pouvoir et à son maintien. Dans certains pays il est très payant politiquement de maintenir en fonction la peine de mort car elle répond aux attentes d’une portion de l’électorat, alors que dans d’autres c’est l’inverse. Que dire des prisons privées dont la gestion a été confiée par l’État à des entreprises spécialisées dans toutes les techniques liées à la coercition, au lavage de cerveau, aux expériences psychologiques ou médicales faites sur des prisonniers etc. etc. ?

    L’observation attentive des hommes tend à prouver qu’il y a des êtres dont le comportement ne pourra être réhabilité en une seule vie. Cependant, je crois qu’aucune personnalité animique ne se trouve au-delà de toute possibilité de se réharmoniser avec la Grande Âme universelle. L’incarnation n’est-elle pas faite dans ce but ?

  13. Patrice

    La peine de mort fut infligée à bien des humains au cours des siècles, pour diverses raisons qui ne seraient pas acceptables à notre époque. Croyez-vous que les raisons en soient plus acceptables maintenant ?

    Que dire des innocents qui ont été tués ? Croyez-vous que la mort de leurs assassins leur seront salutaire ?

    Je ne crois pas en l’efficacité de la peine de mort.

  14. Pax Vobiscum

    Songez au soulagement que ressentirait un parent qui apprendrait qu’un violeur d’enfants a été condamné à la castration! Rendons-nous à l’évidence: il y a des personnes qui sont «au-delà de toute rédemption». En justice, les experts psychiatres les décrivent aux jurés comme des «créatures» dénuées d’humanité. C’est pour cette raison que je soutiens la peine de mort pour les tueurs en série. Pour preuve, les programmes télévisés de faits divers nous rapportent que la majorité des crimes «crapuleux» sont commis par des récidivistes qui, ayant été condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement auparavant, ont bénéficié d’une remise de peine pour «bonne conduite» et ont été libérés après avoir purgé seulement le tiers de leur sentence. Il convient donc de faire la part des choses pour ne pas accorder aux criminels endurcis des droits «auxquels ils n’ont pas droit».

  15. Angélique

    En effet, il sera temps de prendre cette question par l’autre bout et d’arrêter de punir les assassins en leur infligeant la peine de mort. Cela ne résout rien humainement, au contraire cela motive encore plus la haine chez les victimes et d’autres citoyens, qui se sentent touchés par la question, quand il s’agit de meurtres d’enfants ou de viols de jeunes filles qui touchent la corde sensible du grand public. Tuer un innocent ou un assassin, cela reste un meurtre et nul n’a le droit de commettre tel acte, quelle que soit la personne victime, donc aussi l’assassin.

    Il serait temps en ce XXIème siècle de traiter les assassins et criminels en général comme des êtres humains. Rien n’excuse leurs actes, mais essayer de comprendre ce qui les a motivés à passer un jour à d’aussi horribles crimes, peut faire avancer l’humanité et faire en sorte d’éviter de répéter toujours les mêmes erreurs et de prévenir au lieu de guérir. Ces âmes, ces malades mentaux, car pour passer à l’acte il y a un déséquilibre mental à un certain moment, ont aussi le droit d’avoir de l’aide pour comprendre et voir la vie différemment. Pour certains ce sera une cause perdue, mais beaucoup d’autres peuvent être aidés, même s’ils restent enfermés à perpétuité.

    Au lieu d’entretenir la haine dans ce monde, apportons-y une autre dimension plus humaine. Qu’en est-il de l’état de conscience des personnes qui sont pour la peine de mort et pire de ceux qui ‘tranchent’ la question, qui sont en quelque sorte les commanditaires de ces crimes. Comment se sentent-ils après le verdict ? Ils pourraient aussi avoir besoin d’un traitement psychologique.

    La haine, la colère, le dégoût qu’un meurtre réveille en soi, chacun peut se regarder et aller voir ce que cela touche personnellement à l’intérieur. Chacun verra aussi que cela ne résout rien et ne ramène pas les morts. Les familles des victimes et des assassins passent par des questions telles que « pourquoi mon fils, ma fille, mon mari, ma femme, etc. ? Pourquoi nous ? ». Pour ceux qui veulent bien faire l’effort d’aller voir plus loin, les réponses éclairent des questions parfois surprenantes ; des questions familiales non résolues, des actes cachés, des destins qui font comprendre que nous ne maitrisons pas tout, etc. C’est par ce biais que nous pouvons aussi comprendre l’humain et sa noirceur, ses ombres, ses défauts et maladies, développer notre compassion et le pardon. Certes en tel cas le discernement est difficile, mais un bel exercice de vie. Apprenons à rester dans la lumière et non pas sombrer avec le côté sordide de ces actes. D’ailleurs qui sommes-nous pour condamner les autres ? Peut-être que dans le passé, lors d’une guerre, d’un règlement de compte ou d’autres évènements, un de nos aïeux a commis un crime ? Peut-être même étions-nous des criminels dans une autre vie ?

    Le pardon est possible. Une fois de plus, cela n’excuse pas leurs actes et un jugement s’impose. Peut-être un jour comprendrons-nous ce que veulent dire les paroles du Christ « Père, pardonnez-les, car ils ne savent pas ce qu’ils font. ».

  16. PyramideGC9P

    Pas de peine de mort , mais des travaux utiles à la société et un suivi médical .

  17. Patrick

    On peut se poser quelques questions et apporter ses propres réflexions :
    Ceux qui sont pour, sont ils capables de prendre une hache et de couper eux mêmes la tête de ces personnes (à plusieurs reprises) et de pratiquer ainsi cet acte de barbarie ?
    Certains faits sont considérés aujourd’hui comme condamnables, au fil du temps, le jugement sur ces actes sera-t-il le même ? (je pense aux condamnés de la révolution française et ceux qui ont été fusillés, considérés comme déserteur à la guerre de 1914-1918).
    N’y a t-il pas dans certains cas des erreurs, comment réparer un tel acte ?
    Ce principe est-il digne d’une société dite « avancée » ?
    En quelque sorte, la peine de mort n’est elle pas un désir de vengeance, avec toutes les conséquences psychologiques et spirituelles qui en
    découlent ?
    Ne se prend-on pas pour Dieu pour enlever la vie ?
    La peine de mort redonne-t-elle la vie aux victimes et est-elle dissuasive pour les crimes à venir ?
    Est-ce qu’un tel acte n’amène pas lui même la violence ?
    Comment peut on dire que l’on est contre la violence en pratiquant
    soi-même cet acte extrêmement violent ?

  18. Victor tazo

    S’il est vrai que celui à qui on pardonne peu manifeste peu d’amour, il est à conclure qu’il ne nous revient pas à nous de décider du destin d’une créature humaine. Ceci étant dit, l’éveil spirituel reste la solution susceptible de nous libérer de tout joug karmique. De plus, tuer pour avoir tué ne laisse aucun enseignement véritable à la postérité.

  19. Samuel

    Tuer une personne parce qu’elle a tué n’a pas un sens ; on ne corrige pas un mal par un mal.
    je partage cette idée avec vous.
    merci Serge

  20. robin

    Entièrement d’accord avec le dernier paragraphe ; mais, celui qui le précède m’interpelle. En effet, comment une âme se réincarnant peut-elle posséder un souvenir de vengeance et influer sur le devenir de la personne ? Il m’avait semblé comprendre que l’âme réincarnée ne possédait plus le souvenir de ses vies antérieures. Il y a là, je pense, un point important à expliciter.

  21. Le Griot Inconnu

    Le désir de vengeance justifie en grande partie la peine de mort dans son application. Or, la vengeance n’est qu’une « sottise ». Si tout le monde s’adonnait au principe de oeil pour oeil, dent pour dent, comment serrait notre monde, sinon une totale incarnation de l’anarchie.
    Souvent les mesures que nous prenons pour réprimer certains actes sont inadaptées à la réalité des choses. La peine de mort n’a pas sa raison d’être. Il suffit, pour s’en convaincre, de se consacrer à la dimension purement spirituelle de l’Homme pour comprendre qu’il faut aussi laisser à la nature le temps de faire son travail. Le criminel, au lieu d’être exécuté pour avoir tué ou pour avoir commis tout autre crime, devra par contre être éduqué ou rééduque pour qu’il arrive à prendre conscience de ses actes, s’en repentir et les réparer. Cela lui permettra également d’évoluer, de « grandir ». Le tuer, c’est effacer temporellement l’acte criminel avec projection pour l’avenir. C’est-à-dire qu’à sa prochaine incarnation, il cherchera lui aussi à se venger tout en commettant les mêmes actes, voire plus graves encore.
    Que la justice soit avant tout un cadre d’éducation et de rééducation. Mais que les juges et les hommes en général accordent aussi beaucoup plus d’attention aux conséquences spirituelles et humanistes dont leur décision, leur jugement, leur réaction peuvent être porteurs…

  22. john peter

    Un blog qui fait chaud à l’âme.

  23. Le Tigre

    Suppression de la peine de mort : un progrès. Par contre, il faut infliger des sanctions dissuasives aux contrevenants des règles établies, et soigner les vrais malades qui s’y adonnent.

  24. Louise F.

    Lorsqu’un enfant pique une grosse crise de colère pour obtenir un jouet par exemple, le mieux que nous puissions faire c’est de l’ignorer intentionnellement. Cette attitude est très positive, car l’enfant apprend ainsi qu’il n’a pas intérêt à manipuler son entourage pour obtenir ce qu’il veut. Qu’en est-il des criminels, des pédophiles. des assassins de tout acabit. Ne leur donne-t-on pas trop d’attention. Aujourd’hui suite à un crime crapuleux les réseaux sociaux, la télé, la radio et l’internet sont complètement envahis par des reportages qui nourrissent les instincts les plus bas de l’être humain et par surcroît glorifient les actes monstrueux faits à d’innocentes victimes. Rappelons-nous d’un psychopathe ayant démembré une personne, un autre d’avoir violé un enfant etc. Rappelons-nous des attitudes des médias : reportages en boucle où nous voyons le criminel sourire à la caméra. Ces derniers, narcissiques, dans leur nature, recherchent par tous les moyens d’attirer l’attention sur eux. Non à la peine de mort. Oui à la rééducation. Parfois nous pouvons hausser les épaules car notre révolte gronde face à tant de barbarie. Notre désir de vengeance est-il justifié ? Comme être humain pouvons-nous le sublimer en agissant plutôt qu’en réagissant ? Oui, il est de notre devoir de protéger nos êtres chers. Il est probable que notre croyance au karma et à la réincarnation apaise notre désir de vengeance et fasse apparaître une autre façon de voir la situation. Nous savons que le crime ne paie pas, à court, moyen et long terme. Nous savons que le Dieu de notre cœur est patient et qu’il appliquera en temps voulu la loi de la rétribution, ce qui veut dire qu’Il amènera les criminels à vivre des expériences qui leur apprendront que le crime ne paie pas. Puis d’incarnation en incarnation ils deviendront conscients d’être une Âme vivante et cela par un long processus de travail sur Soi. Ils auront compris alors l’importance de développer les vertus de l’âme au quotidien. Pour enfin atteindre le niveau de l’Amour universel.

  25. flamely

    Un acte criminel commis par un être humain ne peut être sanctionné par le même crime. C’est carrément surréaliste.
    De plus, ôter la vie d’un être humain n’enlèvera rien à son crime sur cette terre ou ailleurs. L’âme en trépassant gardera le souvenir de ses actes passés, le jour du jugement dernier…
    Tuer reste un acte purement physique. L’âme est éternelle.
    L’enfermement ne me semble pas non plus une solution totalement efficace car il y a des êtres qui sont incapables de prendre conscience de la portée de leur acte. Seul le jour de leur passage dans l’au-delà les éclairera.
    Leur châtiment ne nous appartient pas. (Bien que l’homme à mon humble avis soit un être parfait, mais transformé par son éducation, sa culture, ses croyances…)
    Chaque être humain reste son propre juge et se jugera bien plus sévèrement que ce que notre assemblée aurait fait.

  26. Mat

    Si une justice divine existe, il semble très vraisemblable qu’elle ne s’exprime pas. Qu’allons-nous dire aux guerriers qui gardent nos frontières, et qui luttent sous l’autorité de nos puissants pour la sauvegarde et le maintien de la paix ? Nous ne pourrons jamais leurs enseigner la « protection » sans qu’ils aient à considérer le fait de « verser le sang ».

    J’aimerais un monde idéaliste où la vie s’éteindrait d’elle-même, en paix, sans efforts ni contraintes. Dans nos temps actuels, ce monde n’existe pas!
    J’en arrive à ces extrêmes car si nous parlons de peine de mort ou non, ces actes qui les justifieront éventuellement sont bien réel.

    Derrière nos écrans, où nous vivons cette curieuse empathie de l’horreur, à s’offusquer, réclamer, puis voter au sein de nos pays civilisés, n’est finalement rapporté qu’une réalité atroce par cet outil virtuel de l’audiovisuel, électronique et numérique, d’ailleurs largement soumis à la censure, au discernement, à la sélection, et voire à la banalisation ou la propagande de ces faits. Aussi se pose d’elle-même cette question : Sommes-nous réellement coresponsables de ces meurtres, barbaries, et exécutions?

    Je ne pense pas pouvoir prétendre à vivre une réalité en dehors d’un monde physique et on me demande de me prononcer sur des faits dont je suis, de facto, à l’abri? Vous ne pouvez dire que nous sommes tous des êtres libres, et ceux de toute éternité, en votant des lois, jugeant, limitant, incarcérant et condamnant. Et je ne puis dire que tout est voulu. Certes, ce savant mélange constitue un moindre mal.

    Cher(e)s ami(e)s spiritualistes, comment allierez-vous causalité, karma et rétribution à la rédemption ? Tout cela est-il bien réel, sinon possible ? Dans toutes luttes, conflits et exécutions, il ne peut y avoir ni or, ni valeur.

    Si la mort est une initiation (ce qui semble plausible), soyez vigilant, car je choisirais alors une mort tranchante, sans appel, et rapide. Elle me sera préférable à voir s’éteindre ma volonté sous le règne d’une prison, d’un cancer ou d’une drogue, fruits d’une souffrance engrangés pendant de longs temps.

    Le « pour » et le « contre » peuvent déranger, je l’accepte sans vergogne. Ainsi une troisième opportunité mérite d’être considérée. Cependant, son grand défaut est qu’elle exige une confiance suprême et totale, en regard de nos dirigeants. Cette opportunité tendrait à nous remettre à leurs décisions, quelles qu’elles soient, et de témoigner alors d’une parfaite inocuité.

    J’achèverai de me livrer à vous par cette citation d’Edmund Burke :  » Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien. »

    Sincèrement.

  27. Discount Belstaff Sale

    Your write-up is fantastic. It is essentially extraordinary to me. I like it greatly and I hope to determine you additional content articles.

  28. Odile

    j’ai lu attentivement le long commentaire, argumenté et ma foi très bien rédigé, de Smaragdus et j’avoue y adhérer à 200 % !!

  29. Goodman

    j’épouse le point de vue de Rosemonde.
    J’ajouterai que conformément à l’adage : »si les hommes appliquent le principe œil pour œil, l’humanité finira par devenir aveugle », étant donné que nous sommes pour la plupart, imparfaits, les véritables Maîtres étant rares !

    Je désapprouve entièrement, par conséquent, la peine de mort, quel que soit l’argument avancé.

    Étant donné que notre devoir premier est de faire le bien en pensée, en parole, par action ou par omission, comment peut-on alors donner la mort à quelqu’un dont le « destin » ne dépend pas de nous ?

    Vraiment la peine de mort est à proscrire sous toutes les formes et nous rabaisse même moins que les animaux.

    Merci.

  30. Filos

    La peine de mort n’est pas seulement requise pour les crimes de meurtre ou d’assassinat. Elle est également appliquée pour d’autres délits: outrage au prophète, au monarque, au chef religieux, transgression des mœurs ou de loi religieuse, acte de haute trahison, atteinte à la sécurité de l’État, etc.
    Lorsqu’une personne réfléchit sur la raison, fondée ou non, de l’application de la peine de mort, un dilemme surgit. Elle est simultanément partagée entre le « pour » et le « contre ».
    La peine de mort est appelée peine capitale. Ceci suggère que pour se prononcer « pour » ou « contre », il faudrait mûrir beaucoup de réflexion, aller jusqu’à interroger le temps qui, dit-on, est le meilleur maître pour toutes les circonstances aggravantes ou non, majeures ou mineures.
    Nous jugeons suivant nos codes pénaux variables dans le temps et l’espace. Ces codes se basent surtout sur des faits physiques, dans une moindre mesure, psychologiques.
    Mais l’homme (la victime et son bourreau), aussi bien que les circonstances elles-mêmes, peuvent avoir aussi une origine ou des causes qui dépassent les seuls cadres physique et psychologique, qui défient notre capacité de jugement, notamment si elles sont d’origine spirituelle comme le karma.
    Je pense que pour être équitable, tout procès devrait épuiser toutes les ressources de données, depuis la cause première qui peut être, pourquoi pas, d’origine spirituelle. Par conséquent, le juge devrait éprouver un intérêt prononcé pour la spiritualité et l’humanisme, pour sa compétence.
    Pour le cas de la peine capitale, la patience et la prudence devraient être de règle et l’amour de la justice primé. Le magistrat suprême, qui a son dernier mot, devrait éviter toute précipitation.
    La mort, malgré l’épouvante qu’elle laisse derrière elle, n’en est pas moins un acte sacré, très sacré, peut-on dire. Elle a sa part de spiritualité. Par conséquent, se prononcer sur la vie ou la mort de quelqu’un, ou sur sa propre vie ou mort, me semble un acte téméraire, quelques rares hautes autorités de la magistrature s’en abstiennent durant leur mandat. Beaucoup de ceux qui prononcent la peine de mort l’exécutent par procuration et n’y assistent pas.
    Dans l’attente d’une humanité plus humaine, de la compréhension et de la maîtrise des mystères de la vie et de la mort, puissions-nous nous appliquer à la révision de nos codes pénaux, et à en dégager un qui soit vraiment plus humaniste et universel.
    Cordialement.

  31. Anne-Marie K

    Je partage votre point de vue et je comprends également les arguments de Smaragdus.

    Personnellement, je suis d’avis que pratiquer la peine de mort signifie purement et simplement se mettre au même niveau que le « coupable ». Comment la justice peut elle « en toute âme et conscience » rejeter et condamner l’assassinat et le faire soi-même ou l’exécuter par intermédiaire ? Ceci est également valable pour tous les sympathisants de ce mode de sanction pénale.
    Comme vous l’avez déjà dit, la vengeance n’est pas une option : elle ne fait que nourrir le crime, elle ne diminue pas le nombre de criminels et de plus les morts n’en redeviennent pas vivants. Une peine doit être telle qu’elle autorise un apprentissage. Ceci n’exclut pas que dans certains cas extrêmes on peut avoir recours à des remèdes plus draconiens mais toujours défendables éthiquement.

    Certes, un criminel de ce niveau est un danger public et il est important de protéger nos concitoyens, mais malgré tout il reste un être humain – comme nous tous – en voie d’évolution. De ce fait il est également important de lui donner l’occasion d’une prise de conscience et de rectifier son parcours par suivi médical, psychologique et humaniste dans un environnement adéquat et approprié.

    Cordialement

  32. la licorne des mers

    je soumets à votre réflexion ce que je pense de la peine de mort :
    LA MORT N’EST PAS UNE PEINE
    LA MORT EST UNE INITIATION
    Elle ne doit pas être donnée par l’homme à l’homme ! Sinon elle doit être absolument sanctionnée. La nature de cette sanction doit être telle, qu’elle ouvre la conscience de l’assassin (enfermement à vie, médicaments, psychothérapie, travaux d’intérêt général…….
    Bien fraternellement

  33. san

    Nous pouvons rendre la liberté à une personne emprisonnée, mais pas la vie à une personne exécutée.
    La prison à vie consiste à priver une personne de son droit divin à la liberté. Prison à vie ou forme de vengeance hypocrite, comparée à l’exécution. La mort est certainement préférable à la prison à vie. Mais dans tous les cas les âmes assassines se purifieront d’elles-mêmes de la mort par exécution ou de la prison, ou se vengeront.

  34. keskimariv

    Bonsoir,

    Le long commentaire et en plus très bien argumenté de Smaragdus a retenu toute mon attention, mais en mon âme et conscience, je suis résolument contre la peine de mort.
    En parler ou en discuter n’est rien par rapport à ce que je ressens au plus profond de mon être, toutes les fois où cette peine capitale est mise en action aux États-Unis.

  35. Michel Bourdon

    Ah ! Si j’étais Président… de la république etc… Nous connaissons bien cet air-là !
    Le problème est que plus la fonction est importante au sein d’une nation et plus le ou la responsable a les ‘’mains liées ». Ceci n’est pas nouveau. Aussi, c’est par l’intermédiaire d’associations diverses reconnues que les tensions s’exercent… Et ont du mal à s’imposer.
    Aujourd’hui, malheureusement, il n’y a aucune structure pour conditionner les personnes qui ont commis le pire. Cela est normal puisque le règne de l’argent est omniprésent sur notre planète ; il me semble bien avoir lu ou entendu quelque part le coût d’une telle réalisation. Ce chiffre est si impressionnant que la justice a opté pour le moyen radical : l’exécution. Je plains foncièrement les jurys en charge d’une telle sentence car, sous couvert de la « loi », l’homme en général a droit de vie ou de mort sur son prochain. (Cela va jusqu’aux guerres, hélas)
    Je suis désolé, mais la conscience individuelle est telle (au ‘’raz des pâquerettes’’) que je peux, certes, miser gros que cela ne change avant longtemps. Or depuis que le monde accueille des civilisations en tout genre, aucune n’échappe à cette terrible confrontation : rendre la justice en préservant la vie.
    Tant que la peine de mort ne sera pas abolie à la surface de la Terre, il y aura beaucoup de misère et de désolation dans les cœurs. Aussi doit-on se montrer fort et humainement fraternel pour que l’amour soit le maître absolu de nos âmes.

  36. Goodman

    Comme nous l’apprenons du sage Gandhi : »Si l’homme applique le principe « œil pour œil », l’humanité ne devra pas tarder à être aveugle ! ».

    Étant donné que nous sommes tous imparfaits, nos jugements ne le sont-ils pas ?
    De quel droit et avec quel « œil » disons-nous qu’une chose est plus grave qu’une autre, puisque, imparfaits, nous ne maîtrisons pas tous les tenants et aboutissants de toute chose !

    Assurément, la peine de mort est à proscrire, quelles qu’en soient la ou les raisons.

    Si l’on considère que le seul vrai devoir de l’homme est de manifester en pensée, en parole et en action ce qui contribue directement ou indirectement au bien-être physique, mental, émotionnel, et spirituel de son prochain et lui-même, dès lors on peut commencer à méditer sérieusement sur le bien fondé de la peine de mort !

    Merci.

  37. Le Tigre

    Quand on inflige une peine à un condamné, c’est pour le pousser à réfléchir, puis changer pour devenir meilleur qu’il est. La peine de mort ne permet pas cet objectif. Donc sa suppression est une bonne décision.

  38. Lermite

    Autant individuellement que collectivement, notre vie est parsemée de remises en question. La peine de mort est une de ces remises en question majeures à l’issue de laquelle nous grandissons ou régressons. Alors qu’il y avait eu un crime des plus crapuleux dans notre région, et bien qu’ayant toujours été d’accord avec le principe émis par Louis-Claude de Saint-Martin, je me suis demandé comment je réagirais si une telle chose arrivait à un être cher. Le désir de vengeance me porterait-il à vouloir me faire justice moi-même ? M’en remettrais-je avec confiance à la justice des hommes ? Après mûres réflexions et débats avec moi-même, j’ai pris conscience et choisi qu’en tout et partout j’allais m’en remettre à la justice de la vie.
    À travers ces réflexions il y a eu, bien entendu, la question à savoir quelle serait ma réaction si j’étais la victime. Alors que je pratiquais les arts martiaux, j’étais tombé sur un texte qui disait :  »Évite le combat à tout prix. Si tu ne peux t’y soustraire, maîtrise ton adversaire plutôt que de le blesser, blesse au lieu de tuer, tue au lieu d’être tué. » C’est sans doute ce que nous dicte l’instinct de survie matériel. Que nous dit l’instinct de survie spirituel ? La légende nous dit qu’Osiris se laissa tuer par Seth. Par son refus de tuer son frère, il céda le monde matériel pour régner sur le monde spirituel. Alors l’instinct de survie spirituel ne nous dit-il pas encore une fois de faire confiance à la justice divine ?
    Pourtant nous devons nous protéger des assassins. Je pense qu’ils sont de deux sortes : Il y a ceux qui souffrent de maladie mentale et ceux qui souffrent d’inconscience. Dans les deux cas, je suis d’accord que nous devons les enfermer et tout tenter pour les soigner et qu’ils prennent conscience de leurs actes. Tout criminel est une personne ayant renoncé à remplir ses devoirs envers la société. Il devrait conséquemment être considéré comme ayant également renoncé à ses droits. Le seul droit qui lui reste étant celui d’être soigné.
    Je pense que la peine de mort devrait être considérée comme abolie une fois pour toute, car son maintien nourrit le désir de vengeance collectif et c’est là, je crois, une des pires conséquences.

  39. François

    La peine de mort est un acte de barbarie.
    Tuer ne fera pas revenir la victime, et surtout que dans certains pays ou elle est encore en vigueur, les autorités font acte de parti pris sur les exécutions.

  40. Smaragdus

    A la lecture de votre billet, plusieurs observations me sont venues à l’esprit. Je vous les livre comme elles sont arrivées. Elles n’auront de valeur que celle que vous voudrez bien leur accorder :
    La peine de mort a toujours été un sujet de discussion particulièrement sensible car, en réalité, deux visions s’affrontent : la peine de mort vue sous l’angle général de la protection du groupe social (et dans cette optique, on retrouve généralement les « pour ») et la peine de mort vue sous l’angle particulier de l’homme en tant qu’individu (et dans cette optique, on retrouve très logiquement les « contre »).
    Pour autant, nous ne sommes pas une « juxtaposition d’ermites », mais vivons bel et bien en société (plus ou moins industrialisée, complexe etc…), dans laquelle chacun d’entre nous accepte de céder un peu de son individualité au groupe pour vivre le mieux possible en harmonie avec ses congénères.
    Ce cadre social, ces règles sont constituée par les lois. Certes, ce sont des lois imparfaites (je préfèrerais dire d’ailleurs perfectibles), changeantes parce qu’humaines, mais elles constituent un « moindre mal » en ce que, sans elles, nous serions relégués au statut de bêtes vivant dans une jungle n’assurant plus aucune protection des plus faibles (jeunes, vieux ou malades).
    Or qui dit « cadre » ou « règles » ou « lois » suppose bien évidemment une sanction si ledit cadre ou ladite loi ne sont pas respectés. Et toute la difficulté dans une société est d’arriver à trouver, en cas de crime, une sanction juste (pour le groupe) et proportionnée (pour l’assassin), de sorte de préserver le plus et le mieux possible le droit à la vie de toutes les individualités composant le groupe.

    Ce qui m’a frappée dans le billet et dans la plupart des commentaires, c’est que le droit à la vie de l’assassin est largement défendu, alors que celui de la victime n’est quasiment même pas évoqué. En quoi une victime aurait-elle démérité au point de se voir affecter ainsi la portion congrue ? Doit-elle être d’ores et déjà considérée comme quantité négligeable, puisque de toutes façons elle n’est plus de ce monde ? Sa mort ne doit-elle pas interpeller les hommes composant le groupe pour que (comme le disait Salomé) cela ne se reproduise plus ? A l’heure où l’individualisme n’a jamais été aussi exacerbé qu’aujourd’hui, « interdire », « sanctionner » sont devenus des concepts tabous, ringards, car ils font passer l’intérêt du groupe (d’autres parleront de fraternité) avant le particulier…

    Dès lors nous voilà revenus à la nature de la sanction à appliquer. Alors, oui, la peine capitale est une condamnation à une mort physique, mais la mort physique n’est-elle pas notre lot commun à tous ? Nous parlons de la peine de mort comme si nous étions immortels, mais ce n’est pas le cas ! Par ailleurs, qu’est-ce donc que le bannissement ou l’enfermement à vie, si ce n’est une condamnation à une mort psychique (qui plus est, à petits feux…). Qu’est-ce donc que le traitement chimique ou médicamenteux si ce n’est une amputation physiologique souvent irréversible ? Alors oui, nous avons bonne conscience en condamnant la peine de mort physique, car nous maintenons le corps matériel de ces assassins en vie. Mais que faisons-nous de leur corps spirituel, puisqu’en réalité nous les mettons de facto dans l’impossibilité d’user de leur libre-arbitre ?

    Le dernier point que je souhaitais évoquer concerne la citation de Louis Claude de Saint Martin. Je crois qu’il ne faut pas se tromper d’assassins : Saint Martin a été un contemporain de la Révolution Française ; les condamnations à mort de l’époque avaient une connotation largement politique. Et il a vraisemblablement dû être témoin (ou à tout le moins informé) d’exécutions sommaires perpétrées à l’issue de procès qui n’avaient de procès que le nom. Quand on connaît la noblesse de cœur et d’esprit de cet auteur, il est évident qu’il ne pouvait que s’insurger contre ces états de faits et ces actes de barbarie entre frères. Pour autant, si l’on avait la possibilité de le faire revivre de nos jours et qu’il soit témoin ou informé de crimes de sang « purs et et durs » (si je puis dire) laissés plus ou moins partiellement impunis, sommes-nous vraiment certains que sa vision des choses aurait été la même ?

    Bien fraternellement.

  41. rosemonde

    Je suis entièrement d’accord avec votre argumentation, J’ajouterai que l’homme étant imparfait par nature, il n’est pas à l’abri d’une erreur de jugement, ce qui peut conduire une personne à subir une peine qu’elle n’a pas mérité. Dans le cadre de la peine de mort, c’est irréparable.

  42. FRANCIS T M L

    comme nous le savons tous, la peine de mort n’est qu’un acte barbare

  43. Salomé

    Il y a des cas où si la peine de mort avait été appliquée, des victimes seraient encore en vie maintenant. C’est le cas notamment de certains pédophiles qui, dès qu’ils sont remis en liberté, récidivent dans leurs actes infâmes. Si la peine de mort leur avait été appliquée en temps voulu, ils n’auraient pas pu s’attaquer à d’autres enfants dès qu’ils ont été relâchés. Et nombre de cas en sont la preuve dans l’actualité malheureusement. Pour ces cas extrêmes la peine de mort devrait être rétablie.

  44. Rose

    Je considère la peine de mort comme un acte de non6respect du libre arbitre d’autrui. La nature sait elle même rendre justice par la manifestation de ses lois incontournables. Une solution contre les actes criminels passe avant tout et bien sûr par l’éducation. Cependant il faudrait que les fautifs eux-mêmes aient la volonté de changer… Préserver la vie en toute chose est la chose la plus importante!

  45. Jacques Courtois

    Je suis, comme vous tous, bien entendu contre la peine de mort.
    Mais sur terre, il faut hélas qu’un châtiment soit mis en place : pourquoi tout simplement ne pas avoir remplacé cette peine odieuse par un emprisonnement à vie, comme aux Etats-unis, sans aucune possibilité possible de sureté minimum ?
    Un peuple qui tue des enfants, des hommes en uniformes chargés de notre sécurité, etc, est un peuple sur la voie du déclin. La thérapie est utile, nécessaire, obligatoire, mais ne résoudra pas le problème.

  46. Archimede

    J’ai toujours considéré que si j’étais partisan de la peine de mort, je serais psychologiquement impliqué dans la mort volontaire d’une personne. La peine de mort participe à la banalisation de la violence. Bien sûr, il faut assumer les lois du pays dans lequel on vit…
    Pour répondre à Colette, remplacer par exemple la peine de mort par la prison à vie n’est pas de la mansuétude : la mort est dans doute moins « dure » qu’une vie entière enfermée. Le châtiment à proportion n’est pas forcément de la même forme ou de la même nature.
    Quant à la dissuasion, un assassin qui tue sous l’emprise d’une impulsion ne pense pas aux conséquences de son acte et d’autre part, un assassin qui a prémédité son acte se croit toujours plus fort que le système.

  47. Wanda

    Tout à fait d’accord avec vous. Il est dit la même chose dans la tradition bouddhiste et le Dalai Lama le dit souvent.

  48. colette

    Monsieur,
    Prêcher la mansuétude est bien. Je vais vous paraître bien terre à terre, mais pour être juste pour moi, le châtiment doit être égal à la proportion. Si la loi de réincarnation existe, ces monstres ne reviendront pas dans le bas astral, mais dans le plan au-dessus, après que leur conscience soit redevenue claire. Mais comme vous j’en doute, ils auraient mieux fait de suivre le chemin
    de la guérison en se faisant soigner en temps voulu. Voilà, c’est peut-être direct, mais si la justice ne se fait pas sur terre, la justice divine s’en charge.

Laisser un commentaire

*

Articles récents
Articles similaires