À propos de la superstition

La superstition en général

Dans la plupart des livres de référence, la superstition est définie comme : 1) «La déviation du système religieux, fondée sur la crainte ou l’ignorance, et qui prête un caractère sacré à certaines pratiques et obligations». 2) «La croyance à divers présages tirés d’événements fortuits (nombre 13, miroir brisé, etc.)». On peut inclure dans la première définition les pratiques d’envoûtement, d’ensorcellement et, d’une manière générale, de magie noire. Quoi qu’en disent ceux qui s’y adonnent et ceux qui pensent en être victimes, ces pratiques n’ont pas d’autres effets que ceux qu’on leur attribue. Fondées effectivement sur la crainte et l’ignorance, elles ne peuvent agir que sur les personnes qui croient en leur efficacité et qui, de ce fait, s’autosuggestionnent négativement et s’empoisonnent mentalement. Si elles refusaient l’idée même que l’on puisse leur nuire de cette manière, elles n’auraient rien à redouter et ne subiraient aucun tourment de ce genre.

L’existence du diable

Malheureusement, des millions de personnes sont convaincues qu’on peut les envoûter, les ensorceler, etc., et vivent dans la peur, pour ne pas dire l’angoisse, de l’être. Sans aller jusque-là, je pense que certaines croyances religieuses sont elles aussi superstitieuses. À titre d’exemple, penser qu’il est possible d’être “possédé” par le diable relève également de l’ignorance, ne serait-ce que parce qu’il n’existe pas. En fait, il s’agit d’un concept qui a été imaginé à l’origine pour expliquer le mal que l’homme est capable de faire à l’encontre des autres (crimes, viols, etc.) ou de lui-même. Par la suite, on est allé jusqu’à dire qu’il pouvait “posséder”, non seulement les âmes, mais également les corps. Les clergés concernés imaginèrent alors des exorcismes censés délivrer les victimes de cette “possession”. C’est ainsi qu’une croyance superstitieuse donna naissance à une superstition religieuse.

Les croyances superstitieuses

Pour ce qui est de la seconde définition du mot «superstition», elle correspond aux croyances selon lesquelles briser un miroir, passer sous une échelle, croiser un chat noir, voir une chouette, etc., porte malheur, et inversement que le vendredi 13, un trèfle à 4 feuilles, tel symbole religieux, etc., portent bonheur. Aucun animal, aucun objet, fut-il “béni”, n’est bénéfique ou maléfique, au sens de porter bonheur ou malheur. Là encore, on ne peut que regretter que des millions de personnes à travers le monde le croient et agissent en conséquence. Il n’y a pas si longtemps, on massacrait les chouettes, les chauves-souris, les corbeaux, les chats noirs, etc., pour conjurer le “mauvais œil”. De nos jours encore, on extermine les requins pour leur aileron censé être aphrodisiaque, on prélève à vif la bile des ours pour les mêmes raisons, on décapite vivant des singes pour manger leur cervelle et “absorber leur intelligence”, etc. C’est consternant.

« Il est nécessaire de lutter contre la superstition »

D’une manière générale, on peut dire que la superstition, sous toutes ses formes, constitue une aliénation mentale qui rend les individus concernés prisonniers de fausses croyances. Par voie de conséquence, elle fait d’eux des êtres influençables, manipulables et parfois même malfaisants. Dans certains cas, elle les conduit à se déresponsabiliser, en ce sens qu’ils en viennent systématiquement à attribuer leurs problèmes, leurs épreuves et leurs malheurs à des causes et des facteurs extérieurs à eux, alors qu’ils devraient les chercher dans leur propre comportement. Pour toutes ces raisons, il est absolument nécessaire de lutter contre la superstition. Comment ? En combattant l’ignorance et en élevant les consciences, ce à quoi l’Ordre de la Rose-Croix se consacre depuis toujours à travers son enseignement et sa philosophie.

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Cet article a 17 commentaires

  1. pivoine

    Celui qui en parle le mieux de la superstition c’est le docteur Spencer Lewis dans son livre l’empoisonnement mental il en explique tout le mécanisme.

  2. esther meledje

    C’est l’ancrage d’une superstition qui en définit le caractère sacré, dans le cas où, la finalité consiste à se faire du bien par autosuggestion, circuit intérieur dans lequel on s’installe tant qu’il ne se produit pas de démonstration extérieure contraire permettant d’en sortir par un détachement. Cela devient un peu plus compliqué lorsque la superstition est liée à de probables faits négatifs annoncés, la crainte et la peur viennent renforcer cette superstition-là, à moins d’emprunter le chemin de la spiritualité et du mysticisme qui permet une plus grande compréhension de la nature entre autres et crée en soi la détermination nécessaire à une évolution intérieure. esther melèdje

  3. Maxime Dos Santos

    Pour synthétiser du mieux selon mon vocabulaire la pensée du Bouddha : Apprendre à voir les objets de conscience qui sont tels qu’ils sont et non tels que nous les interprétons, puisque l’observateur a une influence sur l’expérience selon l’alchimie. MDS

  4. esther melèdje

    Pour pouvoir vaincre la superstition, le seul combat contre l’ignorance ne suffit pas. Nous devons passer par plusieurs expériences graduelles conscientes pour nous affranchir de ce phénomène. Nous avons à faire face à nos ‘démons’. C’est pour cette raison que la force de l’Amour est et demeurera une puissante alliée.

  5. OSIRIS NGUEMA

    Toute la force de la superstition et de la sorcellerie est l’ignorance. Si je peux me le permettre, le maître Paracelse a dit, pour le paraphraser : c’est de l’ignorance, et seulement de l’ignorance dont il faut s’exorciser.

  6. Filos

    D’après ce qui m’a été rapporté par un chef coutumier, les superstitions procèdent de la survivance des vieilles croyances ancestrales pour s’assurer de l’obéissance populaire, la soumission des plus faibles vis-à-vis du chef. Avec le temps, la magie noire qui fait partie des superstitions, est utilisée pour faire peur dans le but de nuire. Actuellement, dans certaines sociétés, elle sert de prétexte pour ôter la vie à des personnes qu’on n’aime pas. Il y a cependant des superstitions utilisées pour amuser en l’instruisant celui qui les écoute, par exemple, la plupart des interdits. Je pense que le temps est arrivé de tourner en dérision les idées superstitieuses quelles qu’en soit le genre. A ceux-là qui sont en quête de pouvoir et de grandeur, on peut leur dire simplement que la puissance et la grandeur de l’homme résident dans la pureté de sa pensée, la noblesse de son cœur, l’élargissement de sa conscience.
    Les superstitions sont sans fondements. Mis à part la peur qu’elles causent chez ceux qui y croient, rien d’autre ne peut expliquer et convaincre de leur pouvoir. Elles sont malheureusement cause de la désolation ici en Afrique et dans la plupart des pays dits pauvres. Pas un jour ne passe sans qu’elles fassent des victimes innocentes: les vieilles et les vieux accusés à tort de sorciers et qui sont tués, les albinos que les insensés assassinent, soi-disant que quelques parties de leur corps servent de fétiches, …
    Les superstitions se distinguent par leur capacité à susciter la crainte et la peur maladives chez les crédules et à alimenter l’illusion de domination chez ceux qui les entretiennent. C’est cette peur qui, si elle n’est pas contenue, peut conduire aux troubles, à la mauvaise santé, voire à la mort.
    La jeunesse pourrait aider à se défaire des influences pernicieuses des superstitions, en empruntant la voie opposée à celle que les ainés ont prise inconsciemment et qui les a conduits à en devenir des jouets. Consciemment, chercher à connaître et à respecter les lois d’ordre et d’harmonie qui gouvernent la nature et qui agissent en l’homme pourrait aider.

  7. Vilar

    Le vendredi 13 octobre 1307 à l’aube, arrestation simultanée des Templiers. S’en suit près d’un siècle d’Inquisition.
    Cette blessure portée en Europe a , je pense, marqué profondément les esprits au point de connoter le vendredi 13 de malheur. C’est un traumatisme collectif qui, de nos jours, se délie non par son opposé positif (la chance) mais par son histoire. Dire que « le malheur des uns, fait le bonheur des autres » semble aussi être une injustice, car l’harmonie est une conscience heureuse et en équilibre, donc positive.
    Le Christ nous dit : «la vérité vous affranchira». Tout esprit libre voit clairement le mécanisme des superstitions. L’être humain ne devrait se soumettre qu’à la quête de la vérité, qui est une quête véritable, et chérir le parcours que l’on nomme sentier, comme un chemin vivant, ce qu’il me semble, font de tout coeur les Rosicruciens et les chercheurs sincères.
    L’ignorance, innocence totale, est un moindre mal qui mérite le soin qu’on voudrait y porter, en préservant délicatement chaque fleur, chaque pétale.

  8. Goodman

    La superstition, grand sujet d’intérêt, car elle concerne des milliers de personnes sur notre Terre nourricière. Etant de cette partie du monde qu’on nomme « Afrique », nous savons qu’elle y est répandue. A titre d’exemple, on nous disait, il y a de cela 40 ans au moins, que le Président Félix Houphouët Boigny n’allait jamais mourir et qu’il disparaitrait quand il le voudrait. Et en 1993, le 7 décembre, il est bel et bien mort !
    La superstition est à remplacer par la connaissance et l’instruction auxquelles nous avons tous droit.
    Merci pour ce sujet de réflexion.

  9. pivoine

    Un ensemble de croyances populaires transmises de génération en génération. A l’heure d’Internet, des tablettes numériques et des plus extraordinaires progrès scientifiques, cette part d’irrationnel est pourtant plus que jamais inscrite dans notre inconscient collectif.

  10. Angélique

    Depuis notre plus tendre enfance la superstition est présente dans le quotidien. Je ne suis pas étonnée que la plupart des adultes continuent à y croire, que ce soit par ignorance ou parce qu’inconsciemment cela arrange les uns et les autres. Certains en abusent pour avoir le pouvoir sur autrui et ce sera un moyen de pression. D’autres se laissent influencer, car cela explique les évènements qu’ils rencontrent sans devoir se remettre en question eux-mêmes.

    Nous ne pouvons qu’aider à expliquer les évènements et aller à la source de certaines superstitions pour savoir sur quoi elles sont basées ; parfois il s’agit d’un fait historique qui a marqué le courant de l’histoire, une légende, une interprétation d’un fait ou d’un symbole crée avec de bonnes intentions et détournée de son sens initial pour contrer la vérité, un signe repris hors contexte, etc.

    Si la connaissance amène la lumière sur ce point et fait évanouir toutes ces superstitions, le lien que nous entretenons avec un objet, un signe, une situation ou une personne influence notre pensée, avec tous les effets positifs ou négatifs que cela peut engendrer sur nous et que ce soit une superstition ou une simple croyance. La force de pensée fera son chemin.
    La connaissance, la conscience de soi et du lien que nous entretenons avec notre environnement jouent un rôle majeur dans ces perceptions. Hélas, encore trop de charlatans abusent de la cupidité des gens en leur faisant croire qu’ils peuvent contrer les malédictions. N’oublions pas les médias qui alimentent ce sujet de superstition au quotidien en toute conscience.

    La voie de la connaissance et de la conscience demande un effort quotidien et un certain niveau de vigilance. Mais elle ouvre les portes vers un monde sincère et lucide, qui annule le besoin de s’attacher à des superstitions ; car la vérité apporte la clarté que dans ce monde nous sommes acteurs et responsables de notre vie et des liens que nous mettons en place avec notre environnement.

  11. Anne-Marie K

    La superstition est un outil primitif de contrôle et de manipulation utilisant la peur, l’ignorance, la faiblesse d’esprit et des émotions. Elle s’applique par induction et par autosuggestion.

    La meilleure défense est de combattre l’ignorance par le savoir, élever sa conscience, acquérir une stabilité émotionnelle et bannir la superstition de l’éducation familiale. Ainsi on lui enlève tout terrain fertile et tout « pouvoir ».

    Cordialement

  12. Colette

    La rencontre de quelqu’un d’un peu ou vraiment superstitieux est de ne pas prendre la chose au tragique. C’est un travers très répandu à doses variables. Ce sera peut être l’occasion d’entrer en dialogue avec lui et lui démontrer son erreur et puis profiter pour se demander s’il n’existe rien de cet ordre dans notre propre attitude. C’est une croyance sans raisons solides par ceux-là mêmes qui l’adoptent ; longtemps liée à ce que l’on considérait comme des mentalités primitives, mais qu’on retrouve tout aussi bien aujourd’hui un peu partout. Cordialement.

  13. Valentia

    Malheureusement, trop de gens sont encore bercés par les superstitions.

    On peut aussi ajouter à ce sujet cette idée de pensée créatrice (sauf si je me trompe… ) : si l’on pense mal, on attire le mal, et si l’on pense bien, nous avons plus de chance d’attirer le bien. (Au fond je me demande si, en pensant ainsi, je ne serai pas moi aussi un peu superstitieuse…)

    En tout cas, merci pour cet article qui va me faire encore bien réfléchir.

  14. Lermite

    À la limite, la superstition est aussi le fait de se complaire dans l’ignorance, et ainsi fuir sa responsabilité dans la conduite de sa propre vie. Ou encore, le fait de préférer le sensationnel à la simple vérité.
    Pourquoi l’être humain préfère-t-il croire, même à l’absurde, plutôt que d’essayer de comprendre les choses ? La vie n’est pas un hasard ! Elle est un système bien organisé et régi par des lois.
    Ce qui est triste, c’est lorsque la superstition devient autosuggestion, et que la cause en soit l’éducation…

  15. Pax Vobiscum

    Dans le monde de la Foi, le témoignage est roi. C’est pourquoi je choisis d’émettre des réserves par rapport à la superstition, car les récits relatifs à la magie noire sont pléthore. Ainsi, pour ma part, je m’applique à rechercher la protection du Dieu de mon cœur (à travers les travaux mystiques que j’effectue dans le cadre de mon affiliation à la Rose-Croix) contre tout esprit malveillant dirigé contre moi. De cette façon, je n’ai plus à me soucier de savoir si la superstition est fondée ou pas.

  16. esther melèdje

    Tant qu’il est juste question ‘d’une fuite en avant’ pour s’accrocher à quelque chose, si ce n’est qu’un support pour avoir un brin d’espoir pour l’avenir, la superstition peut être tolérée. Elle est dangereuse lorsqu’elle est ‘un empoisonnement mental’ vis-à-vis de soi-même et (ou) avec une incidence négative sur notre vie ou celle d’autrui. Ainsi, dans certaines régions de l’Afrique de l’ouest, une jeune fille au fin cou allongé ‘regarderait’ la tombe de son époux et n’aura jamais de conjoint dans sa région, puisque par avance, son entourage l’a condamnée. Celui qui voudrait l’épouser mourrait immédiatement… Je précise qu’ici en Europe ou je vis depuis longtemps et dont j’ai une vue d’ensemble des usages et traditions, un tel cou est un signe de beauté…

  17. Patrick

    La superstition est une croyance erronée et sans fondement. Elle implante dans le subconscient de certains individus un conditionnement négatif qui ne peut que leur nuire et apporter le mal à autrui.
    Ce qu’il faut faire : c’est être absolument convaincu intérieurement que cela n’existe pas et n’a aucun sens. Par conséquent, il faut se séparer de ces idées fausses. D’autre part, il faut le faire savoir autour de soi pour diminuer le nombre de personnes qui sont encore dans les ténèbres et contribuer ainsi à un monde harmonieux, sain et positif.

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