À propos de l’autorité

Qu’est-ce que l’autorité ?

Par définition, l’autorité est « le pouvoir de commander, d’obliger quelqu’un à faire quelque chose, et par extension d’être obéi. » Jadis, ce pouvoir était culturel dans quasiment tous les pays du monde, en ce sens qu’il faisait partie des mœurs. Que ce soit au sein de la famille ou dans la société en général, les relations entre individus étaient fondées sur des rapports d’autorité plutôt admis que contestés. Dès leur plus jeune âge, les enfants étaient éduqués et instruits dans le respect de l’autorité vis-à-vis de l’enseignant, des parents, de l’adulte et de « tout représentant de l’autorité », parfois de manière excessive.

« L’autorité est indissociable de la hiérarchie »

Dans son acception traditionnelle, l’autorité est indissociable de la hiérarchie, c’est-à-dire d’une organisation de la société basée sur des rapports de subordination. Cela suppose alors que certains individus ont le droit de commander et que d’autres ont le devoir d’obéir. Une telle organisation sociale repose sur un usage vertical du pouvoir et s’apparente à un système pyramidal de gouvernance. Comme chacun sait, cette approche des relations sociales est de plus en plus contestée dans les démocraties, au profit d’un exercice horizontal du pouvoir, lequel est difficilement conciliable avec l’autorité.

Une « crise de l’autorité »

La grande majorité des sociologues s’accordent à dire que nous sommes confrontés actuellement à une « crise de l’autorité », dans la mesure où ceux et celles qui exercent une fonction de pouvoir, que ce soit dans le domaine politique, économique, social, professionnel, associatif, sportif…, ne sont plus écoutés, plus obéis, plus respectés. À l’école, au lycée, à l’université, les enseignants ont de plus en plus de difficulté à maintenir la discipline durant les cours et se heurtent quotidiennement à la désobéissance, à l’irrespect et à l’incivilité. Personnellement, je le regrette beaucoup et rejoins les propos que Platon a tenus à l’aube du déclin de la civilisation grecque, à savoir :

« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie. »

Un équilibre entre les droits et les devoirs

Naturellement, la citation de Platon doit être replacée dans le contexte de l’époque, mais je pense qu’elle traduit bien l’état d’esprit qui règne dans les sociétés modernes, étant entendu que les « jeunes » ne sont pas les seuls à « mépriser les lois » et que nombre d’entre eux les respectent. Certes, on peut être en désaccord avec certaines d’entre elles, mais cela ne peut justifier la violence et l’anarchie. Comme l’enseignait déjà Pythagore à son époque, cela pose tout le problème de l’équilibre qu’il doit y avoir entre les droits et les devoirs, tant au niveau des gouvernants que des gouvernés.

« Il devient urgent de réinstaurer l’autorité »

Peut-être est-ce dû au fait que j’ai été instituteur dans un lointain passé, mais je pense sincèrement qu’il devient urgent de réinstaurer l’autorité dans le milieu scolaire, la famille, la vie professionnelle, la sphère sociale, etc. Si on ne le fait pas, je pense que nous prenons effectivement le risque que la civilisation actuelle s’enfonce dans un cycle de déliquescence des mœurs. Ne vous méprenez pas : je ne suis ni pessimiste, ni décliniste, ni réactionnaire, ni moralisateur. En tant que citoyen du monde et Rosicrucien, je pense simplement que l’autorité est une nécessité pour bien vivre ensemble. Cela suppose naturellement que cette autorité soit légitime et qu’elle soit appliquée avec discernement et respect.

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