À propos du harcèlement entre enfants et adolescents

Le harcèlement entre enfants

Depuis plusieurs années, la chronique médiatique interpelle régulièrement l’opinion publique sur le harcèlement dont a été victime tel enfant ou adolescent, en milieu scolaire ou dans l’espace public. Chaque fois, le scénario est quasiment le même : il est roué de coups par un ou plusieurs lyncheurs, tandis qu’un observateur film la scène pour la publier ensuite sur internet. Quant à la victime, plus ou moins blessée, elle se sent meurtrie et profondément choquée, au point d’éprouver de grandes difficultés à reprendre une vie “normale”. S’ensuit toujours le même débat : comment expliquer ce genre de harcèlement ? Comment y mettre un terme ?

Une carence en matière d’éducation

Bien que n’étant pas spécialiste en la matière, je pense que l’une des raisons majeures de cette forme de violence entre enfants et adolescents se situe dans le fait que la société est très carencée en matière d’éducation. La plupart des parents ont démissionné ou n’ont plus les repères voulus pour assumer les devoirs qui leur incombent dans ce domaine. Il y a également le cas des familles monoparentales, où c’est généralement la mère qui élève seule ses enfants, avec toutes les difficultés que cela implique. Par ailleurs, l’école primaire, qui comportait jadis des « leçons de morale » durant lesquelles on expliquait en quoi il est bien d’être respectueux des autres et des biens publics, d’être non-violent, bienveillant, secourable, etc., les a supprimées des programmes pour des raisons idéologiques. Dans ces conditions, comment être surpris par l’état chaotique de la société actuelle ?

L’omniprésence de la violence

Un facteur aggravant alimente désormais le harcèlement entre enfants et adolescents : la violence qui s’affiche à longueur de journée sur les écrans de cinéma et de télévision, sur les jeux vidéo et sur internet. Quoi qu’on en dise, cette violence virtuelle est très négative, car elle brouille les repères de la vie réelle et développe l’agressivité chez les sujets les plus fragiles psychologiquement. Il en va de la responsabilité de ceux et de celles qui réalisent ces films et conçoivent ces jeux, de celle des parents qui laissent leurs enfants les regarder et les utiliser, et de celle des adeptes du libertarisme, lesquels, pour des raisons idéologiques, ont fait de la devise « interdit d’interdire » le fondement de leurs choix de vie. Pourtant, il me semble évident que l’excès de liberté et l’impunité donnent lieu à tous les abus et tous les excès.

Pour mettre fin au harcèlement…

Si vous partagez les remarques précédentes, vous conviendrez certainement que pour mettre un terme au harcèlement entre enfants et adolescents, il est impératif : 1) de faire de l’éducation une cause (inter)nationale. 2) d’agir contre la violence si présente au cinéma, à la télévision, dans les jeux vidéo et sur internet. 3) de sévir à l’encontre des harceleurs et de les sanctionner à la mesure du préjudice qu’ils ont infligé à la victime. Ces trois points, fondés tout simplement sur le bon sens, me paraissent évidents ; malheureusement, pour des raisons idéologiques, politiques, économiques et autres, elles n’ont jusqu’à présent jamais bénéficié d’un consensus de la part de tous les acteurs impliqués : parents, éducateurs, législateurs, juges, réalisateurs de films, créateurs de jeux vidéo, gérants d’internet… Seule une prise de conscience généralisée permettra d’agir efficacement pour apaiser la société et faire du « bien vivre ensemble » une réalité.

« On juge un arbre à ses fruits »

Chacun connaît l’adage « On juge un arbre à ses fruits ». Si l’on en juge l’état actuel de la société, et sans être pessimiste ni décliniste mais simplement réaliste, force est de constater qu’elle va plutôt mal, et ce, sur un plan mondial. De mon point de vue, c’est la preuve que les “valeurs” qu’elle privilégie ne sont pas bonnes. Mais s’il en est ainsi, ce n’est pas la fatalité qui est en cause, encore moins je ne sais quelles forces occultes. Ce sont les êtres humains, en raison de leur manque de sagesse. L’un des buts de l’Ordre de la Rose-Croix est précisément, à travers son enseignement et sa philosophie, de contribuer à l’élévation des consciences. Vous noterez d’ailleurs que les textes qu’il destine au public (manifestes, lettres ouvertes, appels…), généralement accessibles sur internet, ont en commun de véhiculer des valeurs qui contribuent au bien commun, ce qui explique pourquoi il est reconnu d’utilité publique dans plusieurs pays.

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Cet article a 5 commentaires

  1. Vivaldi

    Nous sommes tous témoins du déclin de la société ce qui a de grandes conséquences sur nos familles. De ce fait, j’aimerais me poser cette question n’est- il pas nécessaire de repenser ces trois secteurs 1- Famille/ Education
    2- l’Enseignement surtout pour les jeunes 3- Media ou Communication, j’indexe ces trois car ils sont trois canaux importants pour qu’on puisse contribuer au façonnement de l’être surtout les jeunes d’ailleurs ce sont eux qui devraient véhiculer certaines valeurs morales et éthique et nous conduire vers une jeunesse beaucoup plus Aimable, Tolérant avec un peu plus de charité. Sur ce, il est  nécessaire qu’il ait une prise de conscience générale ce qui nous permettra de règlementer le fonctionnement de tous les secteurs susdits tout en établissant certaines restrictions; ensuite il y a aussi les parents qui doivent commencer à s’engager pour une telle lutte sans quoi un jour ou l’autre ce sera le chaos total sur le plan sociétal; Car les jeunes représentent le futur de notre société.

  2. CROIX DU ROSE 56

    La plupart des parents ont démissionné. Soit, mais ça reste à démontrer. Nous voyons tous autour de nous énormément de parents qui sont vigilants rapport à leur progéniture pour qui ils souhaitent le meilleur. Et des parents de toutes origines.
    Pas sûr que c’était mieux avant.

    La violence a toujours sévi et particulièrement en milieu scolaire. Ce qui a changé c’est la communication qu’on en fait.

    Bon reste plus qu’à espérer que ces sauvageons qui restent malgré tout minoritaires se réincarnent plus tard en moutons. Moutons des alpages de préférence car l’air de la montagne a du bon et l’escalade reste le meilleur remède aux maux de société.,

    Mais au fait, ces sauvageons qu’étaient-ils dans leur vie d’avant?

  3. pivoine

    Je suis peut être optimiste j’habite une commune de 8000 habitants,pas plus tard que hier j’ai eu l’agréable surprise d’un jeune homme qui m’a aider à porter mes courses.J’ai pensé tout n’est pas perdu ce jeune inconnu par son geste de bienveillance est l’indice qu’il se produit un éveil de conscience.

  4. Lorelei

    Avant internet et le boom des réseaux sociaux, le harcèlement scolaire restait à l’école et se limitait aux moqueries et brimades de certains camarades dans le cadre scolaire. Maintenant, et c’est ce qui est le plus terrible, ces mêmes moqueries, paroles blessantes, brimades, violences psychologiques ne s’arrêtent plus aux murs de l’école et poursuivent les jeunes concernés jusque chez eux, sur leurs smartphones et divers comptes de réseaux sociaux.
    Faut-il cependant leur empêcher l’accès à de tels outils ? Je ne pense pas. Il est cependant nécessaire que les parents aient un droit de regard sur ce que leurs enfants font sur les réseaux sociaux, pour éviter ce genre de problèmes (tant du côté du harcelé que du harceleur).
    Les jeunes souffrant de harcèlement scolaire finissent parfois par développer une phobie scolaire ou même encore des comportements suicidaires (encore en octobre dernier, dans l’est de la France, une adolescente de 14 ans s’est donné la mort suite à des années de harcèlement dû, entre autres choses, à ses origines…).
    L’autre cœur du problème face au harcèlement scolaire est souvent la passivité et un manque de moyens du corps enseignant par rapport à ces situations. C’est toute l’éducation qui est ainsi à revoir.

  5. esther meledje

    Des générations de personnes se sont succédé et, la seule chose immuable est le caractère de l’être en devenir. Les enfants et adolescents de la moitié du siècle dernier, plus une décennie (…), expérimentaient déjà les formes de harcèlements de l’époque, ce qui entraînaient de la violence. Il n’y avait pas comme à l’heure actuelle, des bandes organisées, mais certains enfants qui, parce qu’ils se montraient plus forts en se battant contre d’autres, étaient plus entourés (généralement par ceux espérant être protégés par eux à la récréation), mais, attiraient des problèmes à leurs parents. Parallèlement, il régnait une rigueur et une discipline absolues dans les classes, le maître ayant pour autorité de sanctionner de façon sévère l’indiscipline de l’élève jusqu’à lui porter des coups de bâton dans la paume. Dans les années collège, le bizutage prenait le pas sur les bagarres de récréation et comportait de la part de certains individus, des scènes carrément méchantes. La seule chose qui ait changé aujourd’hui, c’est l’avènement d’internet donnant une grande facilité d’accès aux réseaux sociaux, amplifiant la rapidité des transmissions tant aux enfants harcelés qu’à leur « public » ayant connaissance du sujet du harcèlement et à son destinataire. Que dire d’une telle situation si ce n’est qu’il est très important de revenir aux fondamentaux : une éducation rigoureuse des enfants de la part des parents, une réintroduction de la leçon de morale dans les écoles élémentaires et secondaires qui insiste sur le respect des vraies valeurs (avec applications pratiques sanctionnées par un mérite), et pour les parents qui, malheureusement n’ont aucune valeur à transmettre à leurs enfants, ils peuvent trouver un peu de sagesse en prenant comme option le chemin de la spiritualité qui n’est qu’un renforcement de l’école de la vie. esther melèdje

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