Définition du mot « culpabilité »
Avant d’expliciter ce qu’il en est du sentiment de culpabilité, il importe de rappeler la définition du mot « culpabilité » : « État d’une personne qui est coupable d’une infraction ou d’une faute ». D’une manière générale, ladite infraction ou faute a été commise à l’encontre des lois en vigueur et vaut à celui ou celle qui l’a commise une sanction ou, pire encore, une condamnation. Dans les cas les plus graves, cette condamnation peut aller jusqu’à l’emprisonnement, voire la peine de mort. Cela suppose que la culpabilité de cette personne ait été clairement établie, prouvée, démontrée, à travers une procédure judiciaire impartiale. Dans le cas contraire, c’est la « présomption d’innocence », autrement dit la présomption de non-culpabilité, qui est censée prévaloir. De toute évidence, ce n’est pas toujours le cas.
Le sentiment de culpabilité
Le sentiment de culpabilité, quant à lui, n’est pas la résultante d’une procédure judiciaire. Comme son nom l’indique, il est un sentiment qu’une personne nourrit d’elle-même à son encontre, soit parce qu’elle est convaincue d’être coupable d’une infraction ou d’une faute, soit parce qu’on l’a convaincue qu’elle l’était. Dans les deux cas, ce sentiment la perturbe, l’affecte, parfois même la sclérose, au point qu’il peut se transformer en une véritable psychose. Vous noterez également que plus un individu manque de confiance en lui, plus il a tendance à culpabiliser lorsqu’à tort ou à raison il pense avoir commis une erreur de jugement ou de comportement. Il est alors très difficile de l’amener à se déculpabiliser et à prendre du recul.
« C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute »
S’il est un fait que certaines personnes, en raison de leur tempérament et de leur vécu, ont plus ou moins tendance à culpabiliser, on ne peut nier que certaines religions, en particulier le catholicisme, ont contribué à inculquer et entretenir le sentiment de culpabilité. Ce n’est pas là une critique, mais un constat. Lorsque j’étais enfant, j’allais au catéchisme, comme la plupart de mes camarades. Je me souviens encore d’une supplique que nous devions savoir par cœur et qui se terminait par : « c’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute ! » Déjà, à l’époque, cela me semblait très culpabilisant, d’autant plus qu’au moment où on nous demandait de réciter cette supplique, je n’avais pas le sentiment d’avoir particulièrement mal agi. Néanmoins, cela m’inclinait à penser que je l’avais probablement fait, mais que je n’en avais pas conscience.
« Le sentiment de culpabilité est néfaste »
Comme le confirment tous les psychologues, le sentiment de culpabilité est néfaste, notamment lorsqu’il est “chronique”, car, comme je l’ai indiqué précédemment, il est perturbant, affectant et parfois sclérosant. Certes, il est normal, pour ne pas dire naturel, d’avoir « mauvaise conscience » lorsque nous avons mal agi. En cela, la « voix de notre conscience » est un guide très utile ; sans elle, les êtres humains se laisseraient davantage encore influencer par leurs faiblesses, leurs défauts et leurs instincts destructeurs. En fait, c’est elle qui nous incite à faire le bien, c’est-à-dire à exprimer ce qu’il y a de meilleur dans la nature humaine : bienveillance, générosité, tolérance, non-violence, etc., ce que les Rose-Croix s’évertuent à faire au quotidien. Lorsque nous le faisons, nous avons alors « bonne conscience ».
Cultiver la confiance en soi
Que faire pour ne pas nourrir le sentiment de culpabilité ? Bien qu’il n’y ait pas de “solution miracle” pour y parvenir, il me semble que le mieux est de cultiver la confiance en soi. Comment ? En conscientisant autant que possible les aspects positifs de notre personnalité : nos qualités, nos dons, nos aptitudes, nos savoir-faire… Parallèlement, il faut nous affranchir du jugement des autres et nous délivrer de tous les dogmes culpabilisants, qu’ils soient religieux ou sociétaux. Je pense également qu’une démarche spirituelle fondée sur le « connais-toi toi-même » peut être d’une aide précieuse. En effet, l’âme qui nous anime, au sens de nous donner vie et conscience, aspire à nous libérer de tout ce qui est susceptible de nous affecter intérieurement et de compromettre notre bonheur.
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Le sentiment de culpabilité est tellement judicieux pour obtenir un consentement quel qu’il soit est inculqué depuis notre enfance, fort heureusement la prise de conscience intérieure vient à notre secours pour faire la différence.
« La mémoire est un jardin qu’il faut savoir entretenir, savoir brûler surtout comme la pire des ivresses, ses mauvais souvenirs, ses rancoeurs et le visage de ses ennemis. » Le don de soi, tourné vers les autres, avec comme clef unique l’Amour, peut faire ressentir en soi-même un bonheur profond. (esther melèdje)
Pousser quelqu’un à réciter une supplique comme quoi il est » coupable de quelque chose » sans pour autant l’apprendre à cultiver et à valoriser ce qu’il y a de meilleur en lui, c’est contribuer à la deshumanisation pour ne pas dire la dépersonnalisation de l’être. Donc, pour qu’il ait une société avec des hommes forts de caractère et qui soient conscient de leurs actes, on doit suivre la voie de la spiritualité, celle qui nous permettra de mieux nous connaitre et de contribuer à l’illumination de notre âme.
Il est rare qu’un tel sentiment ne soit pas ressenti puis nourri par une personne ayant compris une faute commise ayant une incidence négative dans la vie d’autrui. C’est dans la prise de conscience de la culpabilité et de la manière dont on a décidé de gérer un tel sentiment que l’on va de l’avant, soit en sortant de soi-même ce qui est enfoui en soi, par des aveux (pardon aussi bien à la victime qu’à soi-même), et par réparation s’il y a lieu, soit, en décidant de se retrancher dans un mutisme ravageur, à la longue. Dans certains cas, la personne coupable trouve un exutoire dans l’alcool ou des drogues pour éviter de reconnaître ce qu’elle a fait de mal, pire encore, elle désigne comme bouc émissaire des personnes totalement innocentes de ses méfaits, faisant preuve de malhonnêteté. Dans ce dernier cas, les conflits intérieurs finissent toujours par prendre le relais sur l’assurance de la personne. esther melèdje
C’est en quelque sorte une bonne chose d’avoir un sentiment de culpabilité ; c’est le signe que l’on a eu conscience d’avoir mal agi et que les « bonnes résolutions » ont été prises pour « avancer »…
Pour diminuer le sentiment de culpabilité, il faudrait que nos pensées,nos paroles et nos actes soient en résonance avec le bien suprême; pour cela il faut acquérir le maximum de vertus et les pratiquer au mieux de nos possibilités.
Bien que notre âme soit pure de par sa nature divine, son influence sur notre comportement est fortement dépendante de notre “état d’âme” que conditionnent les circonstances de la vie. Partant du principe que l’on ne donne que ce que l’on possède, les vertus que nous pouvons exprimer, tout comme les faiblesses que nous accusons, sont indicatives de notre patrimoine “intérieur”. Ainsi, à mon avis, le sentiment de culpabilité n’afflige que la personne “de bien” qui a fait du mal puisque le mécréant, lui, ne se reproche de rien.
Ayant été élevée dans un contexte judéo-chrétien, la culpabilité était à la mode et ceux qui ne s’y conformaient pas étaient pointés du doigt par les autorités. Pire encore ils avaient l’épée de Damoclès sur leur tête puisqu’ils pouvaient se retrouver illico en enfer, avec aucune possibilité de se racheter pour en sortir. Bref, c’était pénible et apeurant.Je me souviens qu’en 3ème année scolaire j’avais démontré une joie et une fierté personnelle ( bien méritée ) car j’étais arrivée avec une note parfaite. Le regard de la professeure m’avait cloué sur place ; celle-ci ne souriait pas et n’acceptait aucun signe de contentement personnel. Je suis convaincue de la bonne volonté de la professeure et de son désir sincère de m’éloigner du péché d’orgueil, péché tristement célèbre car il pouvait encore une fois nous jeter tête première en enfer. Bref, le temps de l’enfance était pavé de sentiment de culpabilité. Croyez-moi ce n’était pas rigolo du tout. Aujourd’hui étant libérée de ces terribles contraintes, nous pouvons en tant qu’adultes éduquer nos enfants avec le désir sincère de leur apprendre à être fier d’eux-mêmes, lorsque mérité bien sûr. Nous pouvons sans crainte les inciter à faire la révision de leur journée pour valoriser leur capacité à s’auto-corriger et ainsi développer en eux et autour d’eux le désir sincère de se parfaire et de pouvoir avec bonheur manifester leurs qualités d’âme.
À chaque fois où je me suis senti coupable, à juste raison parfois , j’ai ressenti cet état négatif et destructif envers mon être jusqu’à ce que je me sois mis à me sentir responsable plutôt que coupable, me libérant ainsi du conditionnement émanant d’une morale livresque sans lien avec la vraie vie spirituelle. En effet, c’est cette prise de conscience de ma responsabilité personnelle découlant des pensées, paroles et actions qui a accentué l’intensité de ma conscience morale. Aussi longtemps que j’aurai le courage de faire face aux conséquences de mes actions passées et présentes, ce sentiment improductif de culpabilité sera classé comme une expérience nécessaire mais temporaire. Comme vous le dites, la culpabilité ne mène à rien sauf parfois à éveiller notre conscience, alors on devient responsable et enfin adulte; la maturité ayant évidemment moins à voir avec l’âge du corps et plus avec l’âge de sa conscience.
Le sentiment de culpabilité vécu invasivement ou trop longtemps est certes destructeur et ceci est souvent le cas. Il trouve son origine dans une manipulation primairement extérieure de la conscience (exception : les cas pathologiques), cette manipulation étant adoptée, enregistrée et transmise par le moi objectif et ses émotions. On ne peut que conseiller de ne pas se laisser emporter par ce sentiment, mais de prendre un certain recul, adoptant une orientation objective, et l’interpréter comme un appel à la responsabilité, à la réflexion et au pardon, incitant un travail personnel et profond, car les erreurs doivent être réparées ou tout au moins atténuées dans la mesure du possible. Écoutons plutôt la petite voix de notre conscience. Cordialement.
Nous devons nous efforcer, bien que cela soit difficile, d’avoir moins d’occasions de nous trouver dans un tel état d’esprit,en faisant les bons choix avant nos actes, paroles, pensées etc…
Une fois le sentiment de culpabilité installé, nous devons trouver suffisamment de force en nous pour nous pardonner et, si possible, essayer de réparer.
Et pour les personnes agissant sans vergogne, tôt ou tard, la prise de conscience se fera parce qu’il y a un temps pour tout.
Chaque jour faire le point sur nos pensées, nos paroles, nos actions. Corriger ce qui doit l’être. Se culpabiliser à tout moment est négatif, changer son comportement déviant est positif. Contrairement à ce qu’on peut penser , le suicide ne soulage pas notre conscience, ne peut en aucun cas réparer nos fautes.
Vaste sentiment que la culpabilité qui est notre ennemi intérieur et trouve certainement sa source dans tout ce qui façonne notre personnalité. La peur de ne pas être…. donc l’identifier pour mieux la dépasser. Il n’y a pas de recettes miracles, nous devons nous interroger sur ce qui motive nos actes et vérifier que cela est bien conforme à nos profondes aspirations. Le mea-culpa des anciens correspond à la dépression des temps modernes : d’où l’espoir d’un apprentissage du cerveau humain plus complexe qu’on ne le pense. Respectueusement.