Qu’est-ce que l’ignorance ?
Le mot « ignorance » est généralement défini comme « le fait de ne pas connaître quelque chose » ou « le manque d’instruction, de savoir, de culture ». Au regard de ces définitions, nous sommes tous des ignorants, car il y a beaucoup de choses que nous ignorons, et nos connaissances sont nécessairement limitées, tant est vaste ce qu’un être humain peut apprendre, savoir et connaître. C’est là une évidence que chacun devrait avoir l’humilité de reconnaître et d’accepter, en toute sérénité et sans culpabiliser. Admettre notre ignorance dans certains domaines n’a rien de déshonorant et constitue même une preuve de lucidité et de sagesse.
« Si l’on remonte aux origines de l’humanité »
Si l’on remonte aux origines de l’humanité, on constate que les hommes primitifs étaient ignorants de quasiment tout ce que les hommes d’aujourd’hui connaissent. À cette époque lointaine, leur préoccupation première était d’assurer leur survie et celle de leurs proches. Avec le temps, ils apprirent à cultiver, à chasser, à domestiquer certains animaux, à fabriquer des outils, à construire des habitations… Autrement dit, ils acquirent des savoirs et des savoir-faire, et sortirent graduellement de leur ignorance. L’invention de l’écriture, depuis ses formes les plus primitives jusqu’aux plus élaborées, leur permit de transcrire ce qu’ils avaient appris et servit de support à la transmission des connaissances qu’ils avaient acquises dans divers domaines.
L’accès au savoir
Progressivement, la philosophie fit son apparition, de même que la science et la technologie. Chacune, à sa manière, contribua au progrès de l’humanité, à l’amélioration de ses conditions de vie et à son ouverture à de nouvelles connaissances. Parallèlement, l’imprimerie permit de publier toujours plus de livres et d’écrits divers, les uns destinés au grand public, les autres aux élites. Et de nos jours, ils sont pléthore et couvrent tous les domaines du savoir. À cet égard, nous pouvons dire que celui-ci est désormais accessible au plus grand nombre, ce qui n’était pas le cas il y a quelques décennies. Dans les siècles passés, une infime minorité y avait accès, et uniquement dans les milieux aisés.
À propos d’internet
Avec la création d’internet, le savoir et la connaissance se sont démocratisés et se déclinent désormais à travers une multitude de sites, de blogs, de rubriques… Cela étant, cette démocratisation n’est pas sans danger, car nombre d’explications, y compris celles que l’on trouve dans les encyclopédies en ligne, sont erronées, approximatives, subjectives, partisanes, voire mensongères. Par conséquent, il n’est pas raisonnable de considérer qu’internet est le support le plus fiable qui soit en matière d’informations et de connaissances ; j’irai jusqu’à dire qu’il peut donner à des ignorants l’illusion d’être des connaissants ou des sachants.
« Se connaître soi-même »
Un adage en vigueur dans l’Ordre de la Rose-Croix énonce que « c’est de l’ignorance, et de l’ignorance seulement, que l’homme doit se libérer ». Il faut comprendre en cela que la plus grande des ignorances n’est pas l’absence de connaissances ; c’est ignorer qui nous sommes réellement en tant qu’être humain, en tant que personne, en tant qu’individu. Et ce n’est pas en lisant des livres ou en “surfant” sur internet que nous pouvons le savoir ; c’est en apprenant à nous connaître nous-mêmes, ce qui suppose de recourir à l’introspection et de sonder les profondeurs de notre être. Et quiconque le fait avec confiance et sincérité en vient un jour à éprouver le désir de comprendre le sens profond de l’existence. Dès lors, il sort définitivement de l’ignorance et s’ouvre intérieurement à la Connaissance.