« Le monde est confronté à une crise sans précédent »
Beaucoup s’accordent à dire, tant parmi les gouvernants que les gouvernés, que le monde est confronté à une crise sans précédent, et que tous les domaines sont concernés : l’économie, la politique, la science, la médecine, l’éducation, etc. Comme déjà évoqué dans la « Positio F.R.C. » publiée par l’Ordre de la Rose-Croix en 2001, la société en général donne le sentiment d’être en proie à une folie collective et d’avoir perdu tous ses repères, d’où son état chaotique. Toujours est-il que la grande majorité des gens se sentent à la fois désemparés, tristes et malheureux, d’autant que beaucoup connaissent de graves difficultés financières et ne bénéficient pas du confort minimum pour vivre ne serait-ce que décemment.
Les boucs émissaires
Face à une telle situation, chacun est tenté de chercher un coupable et de le rendre responsable des difficultés auxquelles il est confronté. En règle générale, on incrimine les politiciens, notamment ceux qui gouvernent à un moment donné. Il est un fait qu’ils ont leur part de responsabilité dans la faillite des États. Cela étant, il me paraît trop simple d’en faire les boucs émissaires de la crise actuelle et de les accuser de tous les maux dont souffre la société. Certains s’emploient à le faire systématiquement. Mais n’est-ce pas là une forme de démagogie d’autant plus facile qu’elle est populiste ?
L’art de gouverner
Par définition, la politique est l’art de gouverner une ville, une région, un pays. Il est normal d’attendre de la part de ceux qui ont des responsabilités dans ce domaine, notamment lorsqu’ils les ont obtenues suite à une élection, qu’ils s’en acquittent au mieux et dans l’intérêt des citoyens. Par voie de conséquence, on est en droit d’espérer, non seulement qu’ils soient compétents, mais également qu’ils fassent preuve d’intégrité, d’équité, d’humilité, de tolérance, etc. Force est de constater que ce n’est pas toujours le cas. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce sont des hommes et des femmes qui, aussi compétents puissent-ils être dans leur domaine, ont des défauts et des faiblesses.
Exprimer le meilleur de soi-même dans la vie courante
Tout ceci pour dire que de mon point de vue, c’est davantage l’éthique que la politique qui peut permettre au monde de surmonter la crise actuelle (l’une n’excluant pas l’autre) et de donner à son avenir une orientation positive. En effet, si tous les citoyens, depuis la base jusqu’au sommet de la pyramide sociale et étatique, s’employaient à manifester les vertus évoquées précédemment, il viendrait un moment où la malhonnêteté, l’inéquité, l’orgueil, l’intolérance, etc. disparaîtraient des relations humaines, dans l’intérêt de tous et de chacun. En cela, je pense que la plus haute forme de politique est l’art de se gouverner, au sens d’exprimer le meilleur de soi-même dans la vie courante.
L’importance de l’éthique
Posons-nous la question : Qu’est-ce qui mine la société et la rend aussi oppressante pour tant de personnes, si ce n’est les défauts et les faiblesses des uns et des autres ? Dès lors, il ne suffit pas de créer des lois, des règles et autres mesures coercitives pour la rendre meilleure. Il faut également, et même surtout, que les citoyens s’améliorent à titre individuel, ce que les Rose-Croix s’efforcent de faire en application de leur philosophie. Mais que faire pour les encourager ou même les inciter à le faire ? Je ne vois qu’une solution : leur répéter inlassablement que c’est là que se trouve la clé du bonheur et du « bien vivre ensemble ». Cela pose tout le problème de la place qu’il faudrait accorder à l’éthique dans l’éducation donnée aux enfants, ainsi que dans tous les domaines de la société.