Qu’est-ce que la providence ?
Au sens le plus “profane” du terme, la providence est « le concours de circonstances qui contribue au bien de quelqu’un ». Ce terme a donc une connotation positive en lui-même. Dans le langage populaire, il n’est pas rare d’entendre dire : « La providence a été bonne pour lui », « La providence lui a été favorable », « La providence lui a souri », etc. Toutes ces phrases expriment le fait que la ou les personnes concernées ont bénéficié de quelque chose qui les a rendues heureuses, sans qu’a priori elles aient agi pour l’obtenir. Vu sous cet angle, la providence est synonyme de chance, d’aubaine, terme qui veut dire « avantage, profit ou bienfait inattendu, inespéré ». Tout être humain ne peut qu’être comblé lorsque la providence intervient dans sa vie.
Un « heureux hasard »
Au sens courant du terme, la providence s’apparente pour de nombreuses personnes à un « heureux hasard ». Or, d’un point de vue rosicrucien, le hasard n’existe pas, en ce sens que notre vie est conditionnée en grande partie par les choix que nous faisons, de sorte que « chacun récolte ce qu’il sème ». En application de cette loi dite karmique, chacun de nous attire dans son existence des événements heureux ou malheureux, positifs ou négatifs, agréables ou désagréables, réconfortants ou éprouvants, selon ce qu’il pense, dit et fait. Un « malheureux hasard » n’est donc pas aussi hasardeux qu’on pourrait le penser. Souvent, il est la conséquence d’un mauvais comportement ou d’un mauvais choix. Si je précise souvent, c’est parce que certains malheurs relèvent de ce que l’on appelle « fatalité », comme, par exemple, « être au mauvais endroit au mauvais moment ».
L’homme ou la femme providentiel(le)
En lien avec la providence, on parle parfois d’un homme ou d’une femme providentiel(le) pour désigner « une personne capable de sauver un peuple ou une population d’une crise majeure, cette crise pouvant être institutionnelle, politique, économique, sociale… ». Au cours de l’histoire, il est souvent arrivé que des peuples se désespèrent de leur situation et souhaitent la venue de quelqu’un qui saura faire ce qu’il faut pour l’améliorer. C’est encore le cas de nos jours, car de nombreux pays sont confrontés à une crise sociale et économique qui affecte gravement leurs habitants. La providence peut-elle faire que des hommes et des femmes véritablement inspirés émergent et parviennent à y mettre fin ? Sans aller jusque-là, je pense néanmoins que tous les problèmes ont leur solution, et que tôt ou tard les choses se mettent en place pour qu’ils soient résolus.
La Divine Providence
Au regard de la religion, la Providence désigne l’intervention de Dieu dans les affaires humaines, d’où l’expression « Divine Providence ». Voici comment elle est définie dans un livre de référence : « 1) Influence bienveillante que Dieu exerce sur les hommes et les femmes de bonne volonté, afin de les aider à créer un monde d’harmonie, de fraternité et de paix. 2) Inspiration que Dieu accorde ponctuellement à celui ou celle qui le mérite à Ses yeux ». Ce concept n’est pas spécifique au Judaïsme, au Christianisme et à l’Islam ; les philosophes grecs s’y référaient déjà. Selon Xénophon, Socrate aurait déclaré : « Ceux qui ne voient aucune Providence divine dans certains événements de la vie et les font tous dépendre des hommes sont des fous ». Quant à Platon, il considérait que la Providence divine est « la Sagesse suprême par laquelle une Puissance transcendante conduit les êtres vers l’issue qu’Elle leur a assignée ».
La Providence divine selon les Rose-Croix
Les Rose-Croix admettent également l’existence de la Providence divine, mais au sens, non pas religieux du terme, mais mystique. Pour eux, elle ne désigne pas Dieu en tant que tel, mais les lois par lesquelles l’Intelligence divine se manifeste dans l’univers, dans la nature et dans l’homme lui-même. À l’image de leur source, ces lois sont fondamentalement constructives. Plus nous vivons en harmonie avec elles, plus nous bénéficions de leurs effets positifs dans notre vie, d’où l’intérêt de les respecter, de les étudier et, dans la mesure du possible, de les maîtriser. D’un point de vue rosicrucien, la Providence divine ne se substitue pas au libre arbitre des hommes et ne doit rien au hasard ; c’est à eux de faire en sorte qu’elle se manifeste dans leur existence. Comme indiqué précédemment, cela suppose qu’ils se familiarisent avec les lois divines.



