À propos du sacrifice

« À l’origine, le sacrifice était indissociable de la religion »

Sur le plan étymologique, le mot « sacrifice » est dérivé de « sacrifier », qui signifie « offrir quelque chose de sacré (à une divinité) ». À l’origine, ce mot était indissociable de la religion. Pour plaire à un dieu, une déesse ou Dieu Lui-même, pour obtenir leurs faveurs, pour apaiser leur colère…, on leur offrait un sacrifice qui consistait généralement à immoler un animal, le plus souvent sur un autel consacré à ce but. La plupart des anthropologues pensent même qu’il a existé des sacrifices humains. Selon les cas, les victimes étaient volontaires ou désignées d’autorité. De toute évidence, de tels rites n’avaient aucun effet, si ce n’est d’exalter la terreur, la souffrance et la mort.

Les sacrifices à des fins magico-religieux existent toujours

Malheureusement, cette approche archaïque de la religiosité a perduré à travers les millénaires. C’est ainsi que de nos jours encore, il existe des pratiques religieuses ou magico-religieuses au cours desquelles on égorge des animaux dans le but d’obtenir l’aide, le soutien ou la protection des ancêtres, des esprits ou de Dieu. Pour des raisons tout aussi obscurantistes, des fanatiques vont même jusqu’à assassiner des êtres humains, au besoin en “sacrifiant” leur propre vie (je pense évidemment aux islamistes). De surcroît, ces derniers pensent ainsi accéder au paradis, lequel, d’un point de vue rosicrucien, n’existe pas…

Aucun sacrifice ne se justifie au regard de Dieu

Comment penser que Dieu puisse se réjouir du sacrifice de tel animal, alors que toutes les religions disent qu’Il est Amour et que la vie est sacrée ? Quant à assassiner un être humain en Son nom ou pour accomplir Sa volonté, c’est probablement le plus grand blasphème qui puisse être commis à Son encontre. Que ce soit aux yeux de Dieu pour ceux qui croient en Lui, ou au regard des hommes, croyants comme athées, un tel assassinat est des plus condamnables. Rien ne le justifie ; rien ne l’explique, si ce n’est l’ignorance, l’intolérance, le fanatisme et la haine.

Sacrifier nos défauts sur l’autel de l’éthique

En admettant que Dieu attende de nous un sacrifice, ce qui suppose de voir en Lui un Être anthropomorphique (ce qu’Il n’est pas aux yeux des Rose-Croix), ce serait celui qui consiste à œuvrer à la mise à mort de tout ce qui est négatif et malveillant en nous, c’est-à-dire sacrifier sur l’autel de l’éthique tous ces défauts que sont l’orgueil, la jalousie, la convoitise, la malhonnêteté, la cupidité, l’avidité, la violence et, naturellement, la haine. Si nous vivons sur Terre, c’est précisément dans le but de nous parfaire, ce qui n’est possible qu’en conscientisant et en manifestant les vertus de notre âme, dans ce qu’elle a de plus divin, telles l’humilité, la bienveillance, la tolérance, la générosité, l’intégrité, la non-violence et l’amour. C’est peut-être ce qui fit dire à Aristote : « Le sacrifice de soi est la condition de la vertu. ».

Faire don de sa vie pour une noble cause

Il est vrai que l’homme peut aller jusqu’au sacrifice ultime de sa vie. Mais dans ce cas, ce doit être dans le but de sauver une autre personne, voire plusieurs, et non pour mourir en martyr au nom de fausses croyances ou de causes intégristes, en entraînant avec soi la mort d’innocents. Tout au long de l’histoire, dans nombre de pays, des hommes et des femmes se sont sacrifiés en toute conscience et en parfaite connaissance de cause ; tous n’étaient pas croyants, mais sous l’impulsion de ce qu’il y a de meilleur en eux, pour ne pas dire de plus divin, ils firent don du bien le plus précieux qui soit : leur propre vie. On ne peut donc qu’admirer leur courage et leur abnégation.

Lire le texte « À propos de l’intégrisme et du fanatisme religieux »

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