Le monopole de la foi et de la vérité
Comme chacun sait, les religions ont toujours généré parmi leurs fidèles des comportements intégristes et fanatiques. S’il en est ainsi, c’est parce que chacune a tendance à revendiquer le monopole de la foi et de la vérité, à l’exclusion des autres. Par ailleurs, elles sont fondées sur des dogmes, c’est-à-dire sur des croyances auxquelles on doit adhérer “aveuglément” et qui ne sauraient être remises en question. De ce fait, elles favorisent malgré elles l’intolérance et l’intransigeance, deux faiblesses majeures que l’on trouve à l’origine de l’intégrisme et du fanatisme religieux.
L’intégrisme et le fanatisme
Si les religions sont respectables dans ce qu’elles offrent de meilleur à leurs fidèles pour vivre paisiblement leur foi, l’histoire est jalonnée d’événements dramatiques causés par les comportements intégristes et fanatiques de certains d’entre eux, y compris parmi leurs plus hauts dirigeants. À un moment ou à un autre, la plupart ont exhorté à faire la guerre aux “païens” et aux “infidèles”, soit disant au nom et à la demande de Dieu Lui-même. Ceci est d’autant plus incompréhensible et injustifiable que les Livres sacrés sur lesquels elles reposent condamnent la haine, la violence, la vengeance, le meurtre, etc.
Cultiver la tolérance et l’esprit critique
Que faire pour lutter contre l’intégrisme et le fanatisme religieux ? En premier lieu, il faut que les fidèles acceptent l’idée que la religion qu’ils suivent ne détient pas le monopole de la foi et de la vérité, et même qu’elle peut être dans l’erreur sur certains points de doctrine et de morale. Cela suppose qu’ils cultivent ces deux vertus fondamentales que sont la tolérance et l’esprit critique. En second lieu, il faut que ses dirigeants, notamment ceux qui exercent les fonctions les plus élevées dans sa hiérarchie, soient les premiers à condamner fermement et sans appel tout crime, tout meurtre et tout attentat commis par un intégriste ou un fanatique qui s’en réclame. Or, ils tardent trop souvent à le faire et manquent généralement de fermeté dans leur condamnation.
Un consensus contre l’intégrisme et le fanatisme
Lorsqu’un attentat ou un assassinat est commis par des intégristes ou des fanatiques religieux, il est normal et même nécessaire que les dirigeants politiques condamnent de tels actes et expriment leur indignation, car les victimes sont avant tout des citoyens. Cela étant, leur prise de position, aussi argumentée et éloquente soit-elle, ne peut avoir autant d’impact et d’influence qu’une condamnation prononcée par les responsables de la religion impliquée malgré elle. Parfois même, elle est mal perçue par certains fidèles, qui voient en elle une stigmatisation de cette religion ou une incursion de la politique dans le domaine religieux. En ce qui me concerne, je pense qu’il devrait y avoir dans ce domaine un consensus impliquant tous les courants politiques et toutes les religions.
« Les religions devraient “réviser” leur doctrine et leur morale »
Sans vouloir porter atteinte à l’une quelconque des religions, d’autant qu’il y a des Rose-Croix chrétiens, juifs, musulmans, etc., je pense également qu’elles devraient “réviser” leur doctrine et leur morale, et supprimer de leur credo ou actualiser les points qui sont devenus caduques avec le temps, que ce soit en raison des progrès de la science ou de l’évolution des mentalités. Cela éviterait que certains fidèles s’y réfèrent pour justifier des jugements et des comportements intégristes ou fanatiques. Malheureusement, la plupart des religions s’y refusent, ce qui tend à prouver l’aspect dogmatique de leurs enseignements. De son côté, l’Ordre de la Rose-Croix engage ses membres à avoir l’esprit ouvert et à faire preuve de tolérance.
Cet article a 19 commentaires
Fanatisme ou intégrisme, même paquet d’intolérance. Cela pourrait être un exutoire pour certains qui ne trouvent pas de chemin dans leur vie et se laissent supporter par leur ego dans l’extrême.
La prière universelle parue dernièrement sur ce blog est on ne plus lumineuse. Chacun peut y trouver LA VERITE.
Hormis diviser les croyants en Dieu (qui est unique), les religions et dogmes qui s’y rattachent vont à l’encontre de leurs préceptes dont le premier est d’amener la paix en chacun. Si l’on observe l’histoire des civilisations, de leurs croyances et la création des différentes religions, l’on peut s’apercevoir d’un noyau commun qui devrait les réunir plutôt que de diviser les fidèles. La solution serait donc de montrer la Vérité afin d’ouvrir l’esprit de chacun à la Sagesse divine.
L intégriste et le fanatisme rendent aveugle, attise la haine, l’intolérance et les guerres ; bref tuent le monde.
« Paix sur Terre aux hommes de bonne volonté… »
Ces dix neuf années de recherches à propos de ce que je nomme « le testament spirituel » de Gauguin me conduisent à Joséphin Péladan, lui-même Rosicrucien et organisateur du salon des Roses-Croix.
Son approche sur « L’art est la recherche de Dieu par la beauté a une mission divine, aussi l’oeuvre parfaite ne doit pas seulement satisfaire l’intellect, elle doit être un tremplin qui élève l’âme. Joséphin Péladan précise que l’artiste véritable est celui qui possède la faculté de sentir, par la contemplation, l’influx céleste du Verbe créateur afin d’en faire une œuvre d’art. Cette phrase clé « Artiste, sais-tu que l’art descend du ciel, comme la vie coule du soleil ? Qu’il n’est pas de chef-d’oeuvre qui ne soit le reflet d’une idée éternelle ? Que ce que l’on nomme abstrait, peintre ou poète, le sais-tu ? C’est un peu de Dieu même dedans une oeuvre. Apprends que si tu crées une forme parfaite, une âme viendra l’habiter, et quelle âme ! une parcelle de l’Archée… »
C’est exactement ce que Gauguin a peint sur cette œuvre, « le nœud vital est positionné en niveau de la glande pinéale du Tupapau….. ».
J’ai également pris le temps de lire et écouter l’excellente analyse de Fréderic Lenoir à propos de l’évolution des mouvements mystiques et en particulier Rose-Croix. Il se trouve que cette philosophie que je qualifierai de Théosophique est au cœur de ma vie et de mes pensées, d’où ma plus profonde approbation lors de mes lectures des écrits de Gauguin. Cependant, il semble que le temps des préjugés n’est pas encore révolu et que ce genre de pensées ne soient pas encore accepté dans ce monde de matérialisme.
Votre synthèse est évidente et coule de source. Je ne peux que valider votre démarche, et vous encourager dans cette quête. Les épreuves et la souffrance sont nécessaires ici bas, car elles seules permettent d’entrevoir le bonheur dans le sourire de l’autre. Quand cette réciproque sera universelle, alors il se peut que notre monde aille mieux. La liberté de conscience est un droit universel, inculquer quelque dogme que ce soit est contre nature à l’instar de tout colonialisme. Gauguin s’est éveillé à ce problème, d’où la problématique de cacher la vérité qui en découle. Une fois de plus, pour protéger des dogmes et des principes historiques, certains spécialistes feignent de corriger leurs erreurs…
Cordialement
Une plus grande conscience individuelle et collective de la nécessité de combattre le matérialisme excessif par un développement sincère d’une véritable « spiritualité » peut amener un changement de société progressif vers une meilleure qualité de vie pour tous.
Il est toujours plus tentant pour les esprits imparfaits que nous sommes de brûler ce qui ne colle pas avec notre vision du monde, plutôt que d’allumer le feu intérieur pour brûler nos propres imperfections. Nous ne sommes pas meilleurs que ceux qui brûlent les églises, les mosquées, les synagogues et les temples et alimentent le feu de la vengeance. Le feu peut réchauffer, purger et guérir comme il peut détruire. Vouloir changer les autres par la force, c’est allumer un feu qui nous consumera avec eux. Alors qu’allumer le feu de l’amour en nous, allumer le feu qui nous purifie, cela fini toujours par s’extérioriser et éclairer ceux qui ont besoin de lumière.
En plus de l’intolérance religieuse et de l’intransigeance qui sont les causes premières de l’intégrisme et du fanatisme religieux, il ya aussi la résistance au changement qui entraîne des comportements intégristes des plus destructeurs: destructions des biens et des vies, etc.
Il y a aussi la difficulté pour l’homme de se remettre en questions, de mettre en cause ce qu’il a porté à haute estime à un moment donné de sa vie et qui lui a donné un premier goût de bonheur: le parent, le ministre de la chose divine, etc.
Les responsables religieux, du moins la plupart, sont informés de cette faiblesse humaine. Et, plus pour leur survie que pour le souci du bonheur de leurs fidèles, ils tirent profit de leur position, maintiennent un enseignement dogmatique religieux qu’ils savent suranné et se contentent de garder le plus longtemps possible l’humanité dans l’ignorance qui génère le fanatisme, l’intégrisme et la souffrance.
Le manque, plutôt le refus de dialogue et d’échange sur la question religieuse, entre les fidèles entre eux et leurs ministres, entre les dirigeants des diverses confessions religieuses, entretient au plus haut point l’intégrisme et le fanatisme religieux.
Enseigner à l’homme que « tout est en perpétuel changement », que lui aussi change constamment en tendant vers la perfection pour son grand bonheur, et qu’aucun autre humain peut posséder la vérité plus que son cœur, pourra dissoudre l’intégrisme et le fanatisme de toute nature dans le monde. Les hommes pourront alors vire dans la paix, le bonheur et la prospérité.
Si l’intégrisme refuse toute évolution en tout domaine, particulièrement de la religion et au nom du respect de la tradition, surtout de conservatisme intransigeant doctrinal, le tout entraîne le fanatisme qui est un comportement extrême qui relève souvent de la superstition passionnée en passion misérable de l’homme exploitant la foi du croyant dans lequel le détachement et la pondération n’ont plus de place. Voltaire disait : » lorsqu’une fois le fanatisme a gangréné un cerveau, la maladie est presque incurable. » C’est la Religion interprétée par bêtise prétextant à la colère, aux injures avec prétentions aveugles. Donc, en remède la spiritualité est un idéal et un mode de vie qui prennent leur source dans la religion basée sur la connaissance des lois plus que sur la croyance en Dieu. Cordialement.
La religion en elle-même n’est pas créatrice de troubles et abus multiples et variés. Ce sont les hommes et les femmes qui par leur interprétation, leur intolérance, leurs intérêts personnels sont responsables des méfaits constatés. La pensée unique n’est pas souhaitable, mais plutôt l’harmonie dans la diversité des idées devrait-être privilégiée.
Comment ne pas être d’accord avec cette analyse ? Cela dit, je pense pour ma part que ce qui s’applique ici aux religions, peut être élargi au monde des idées, des opinions et des cultures en général !
Lorsque nous parcourons le monde, nous sommes frappés de constater que chaque peuple vit dans ses certitudes et se coupe de ce que les autres peuvent lui apporter.
Mon point de vue est que le monde est traversé par une « énergie de violence » qui s’exprime à travers la religion, le football, l’économie, la politique, la morale, etc.
Avis aux alchimistes… A vos alambics !
Tout à fait d’accord avec vous. Les religions, mais particulièrement leurs dirigeants, devraient plutôt se concentrer sur les vertus les plus hautes et les enseignements primaires de leurs Livres sacrés. Donner l’exemple et vivre eux-mêmes les vertus les plus nobles devraient être leur premier souci. Il va de soi que les religions devraient respecter les Droits de l’Homme qui sont finalement une émanation des enseignements principaux de toutes les religions. La concurrence entre les religions ne devrait pas exister, car beaucoup de voies peuvent atteindre le même but et chacun a le droit de choisir sa voie ou sa religion selon sa personnalité.
J’adhère en tous points à cette pertinente analyse. J’engage tout de même les lecteurs à ne pas faire d’amalgame entre ce qu’il est convenu de nommer (par qui exactement…) le Traditionalisme (conservateur) et l’Intégrisme (fanatique). Or l’on arrive à stigmatiser les tenants du premier en diabolisant les seconds, ce qui n’est pas souhaitable et conduit à bien des égarements !
D’accord aussi avec l’immobilisme doctrinal. L’AMORC, qui n’est pas une religion, réalise avec bonheur cette actualisation qui fait défaut à toutes les religions.
Ce qui se passe au nord du Nigeria, ces derniers jours, est entre autres un véritable exemple de l´intolérance et du fanatisme religieux. En plein XXIe siècle où la conscience humaine devrait être la plus civilisée possible, on assiste encore à des scènes les plus atroces ! Des populations entières sont massacrées au nom de telle religion…
Il se dessine ici et de façon de plus en plus nette, un clivage entre religion et spiritualité. À cause de leur dogmatisme beaucoup plus présent, les trois religions monothéistes de souche abrahamique canalisent les pensées de leurs fidèles selon des axes déterminés en dehors desquels ils ne peuvent s’aventurer. Cependant, plusieurs désirent vivre l’Aventure de la libre spiritualité, guidés en cela par leur »daïmon », au sens socratique. Un fidèle ayant appris à laisser circuler l’Esprit en sentira toute sa fluidité, et parions qu’il se sombrera pas dans le fanatisme puisqu’il aura su se libérer du dogmatisme paralysant de ces corps religieux. Pensons aux Eckhart, Al-Hallaj, Milarepa. On peut sentir qu’une énantiodromie (cf. Jung) est en train de se produire dans tous les systèmes religieux, de quelque racine dont elles sont issues. Les multiples religions, en voulant museler leurs fidèles »hérétiques », ne sont elles pas devenues elles mêmes des hérétiques de l’Esprit-Saint?… Mais laissons là ces importunes et trafiquons un peu la fourmi de La Fontaine: « -Que faisiez-vous au temps de votre autorité? -Je dogmatisais ne vous en déplaise -Vous dogmatisiez? -Nous n’en étions pas si aise. Eh bien: stagnez maintenant. »
L’intolérance d’où qu’elle vienne est à proscrire. Œuvrons pour un monde fraternel, de respect mutuel, de développement spirituel.
Au sujet des religions, le plus important, il me semble, est la liberté de conscience.
L’humanité devrait arriver à ce que tout individu, homme ou femme, naissant où que ce soit sur la planète, puisse vivre sa religion dans sa famille en toute quiétude en privé, dans un lieu de culte en toute quiétude dans sa collectivité.
Les religions devraient ne pas provoquer.
Chaque individu devrait pouvoir changer de religion, trouver sa religion, quitter sa religion, revenir à une religion,
Les religions devraient respecter la vie.
Plus une religion prend de l’age, plus elle respecte la vie.
Un des obstacles majeurs me semble être qu’à la base chacune des religions se doit de représenter une vérité absolue. Dans ces conditions, parvenir à une entente pour amener plus de souplesse, de tolérance et ainsi permettre aux croyants de développer un esprit critique envers les autres crédos et le leur n’est pas pour tout de suite…
Une modernisation par le biais d’une réforme de la plupart des religions est nécessaires et est certainement la première étape pour parvenir à terme à une religion unique, synthèse bonifiée des croyances actuelles. Pour aider ce mouvement, connaître, même si nous nous disons nous-mêmes athées, les autres religions et respecter les croyances tout en combattant l’intolérance dans notre vie quotidienne, me semble être la seule voie efficace. En tout cas, cette action est mille fois préférable à l’opposition frontale, qui entretient les tensions que nous cherchons à réduire.