Le Soi dans la Tradition orientale
Dans la littérature ésotérique, mystique et même religieuse, il est parfois fait référence au Soi, sans que cette notion soit clairement définie. On la trouve notamment dans le Bouddhisme, qui s’apparente davantage à une philosophie qu’à une religion. Dans ce contexte, le Soi correspond à ce qu’il y a de plus divin dans l’être humain, étant entendu que les Bouddhistes ne croient pas véritablement en Dieu, comme c’est le cas des Chrétiens, des Juifs et des Musulmans, mais en une Vacuité impersonnelle, inaccessible à l’intelligence humaine. De même, ils pensent que l’homme est animé, non pas par une âme individuelle, mais par un flux de conscience “personnalisé” uniquement durant la vie terrestre, susceptible de se réincarner.
Les expressions du Soi
Dans la Tradition orientale, le Soi correspond donc à l’essence spirituelle qui imprègne tout être humain et lui confère la conscience, dans ce qu’elle a de plus pur et de plus parfait. Vu sous cet angle, ce que l’on appelle communément «vertu» ou «qualité», telle la bienveillance, la générosité, l’altruisme, l’empathie, la compassion… sont des expressions du Soi à travers le comportement humain. À l’inverse, nos défauts et nos faiblesses sont des caractéristiques du moi, c’est-à-dire de l’ego, dans ce qu’il a d’impur et d’imparfait à un moment donné de notre évolution intérieure. Mais sous l’influence du Soi, il se purifie et se parfait graduellement, à condition, naturellement, de travailler sur soi-même dans le but de s’améliorer. C’est ce que les mystiques en général et les Rose-Croix en particulier s’efforcent de faire, non seulement dans leur intérêt personnel, mais également dans celui des êtres avec lesquels ils partagent leur vie.
Le Soi dans la Tradition rosicrucienne
D’une manière générale, on peut dire que le Soi auquel se réfèrent les Bouddhistes correspond à ce qui est désigné par l’expression «Maître intérieur» dans la Tradition rosicrucienne. En effet, celui-ci s’apparente à ce qu’il y a de plus divin dans l’âme humaine. À ce titre, il incarne en nous la Sagesse divine et intègre toutes les vertus que l’être humain est susceptible d’exprimer à travers son comportement. Il est la «voix de notre conscience», celle qui se fait entendre à nous régulièrement pour nous guider sur la «voie du bien». Aucun Maître “extérieur”, aussi intelligent, cultivé et évolué soit-il, ne peut le surpasser, ni même l’égaler. C’est précisément pour cette raison que c’est en nous-mêmes que nous devons rechercher la clé de notre perfectionnement.
Le Moi intérieur
Dans le langage mystique, on parle également de «Moi intérieur». Contrairement à ce que l’on pourrait penser a priori, cette expression n’est pas synonyme de «Maître intérieur». En effet, si l’on veut être “puriste”, le Moi intérieur correspond symboliquement à tout ce qui participe de notre vie intérieure : nos pensées, nos émotions, nos idées, nos croyances, nos réflexions, nos sentiments… Or, ceux-ci ne sont pas toujours purs, positifs, constructifs… en un mot : parfaits. En notre âme et conscience, nous savons bien ce qu’il en est à chaque instant de notre vie. Dès lors, nous avons le choix : nous maintenir dans une attitude mentale et émotionnelle qui nous met mal à l’aise intérieurement, ou réagir afin de la positiver et de nous sentir mieux. Cela pose tout le problème du libre arbitre.
L’état de Sagesse
Au regard des explications précédentes, chacun comprendra que l’idéal est de faire en sorte que le Moi intérieur en vienne un jour à réfléchir la sagesse du Maître intérieur ou, ce qui revient au même, que le Moi humain devienne la pure expression du Soi divin. Cela rappelle naturellement le thème des «Noces chymiques de Christian Rosenkreutz», allégorie à connotation alchimique qui évoque l’union, le mariage, de l’âme avec Dieu. Dans l’absolu, quiconque réalise cette union à un moment donné de son évolution spirituelle accède à l’état de Sagesse et n’est plus dans l’obligation de se réincarner.
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Ces idéals parfaits d’union avec le Soi et de réflexion de Sa sagesse me semblent, dans l’absolu, être un peu loin pour moi. Sûrement existe-t’il des étapes intermédiaires, progressivement atteintes par les chercheurs sincères et assidus. Avant de parvenir à cet état final et lointain, il me semble évident que les chercheurs sincères ont dû avoir été dans d’autres vies, comme dans celle-ci ils le sont, des étudiants ou des disciples de ce Maître intérieur. Le comportement gouverné par les vertus ou l’utilisation de certaines facultés supérieures me semble logiquement être proportionnel au degré d’écoute de la voix de notre conscience ou voix du Maître intérieur.
Si le Maître intérieur (ou Soi) est l’imago dei en l’homme, alors il me semble évident qu’Il puisse aussi être le Maître impersonnel de notre karma individuel. Il me semble de même que le Soi ayant en vue l’évolution du Moi qui doit Le refléter doive être aussi Celui qui préside aux leçons d’évolution. Ce Moi avec son libre arbitre a donc un rôle actif à jouer et il peut accélérer ou ralentir sa propre évolution. Ce Moi pouvant devenir coopératif avec le Soi ou bien se cabrer dans ses positions égocentriques et devenir un formidable adversaire à Sa Lumière. Chacun, selon son degré d’écoute et d’obéissance, pourrait ou non mettre en oeuvre les conditions faisant passer l’influence du Maître intérieur de relative inconscience à celui plus conscient. Suivant ce dernier choix, il me semblerait logique alors de déduire que les intuitions, les impressions psychiques etc. ne pourraient que devenir de plus en plus présentes au niveau conscient, rendant plus réel ce Soi qui nous guide.
Plusieurs interrogations n’ont pas manqué de surgir dans mon esprit: Par l’écoute intense et répétée du Maître intérieur, un individu pourrait-il s’éviter de nouveaux karma négatifs ? Dans cette même veine : si le Soi est la partie la plus divine en nous, alors pouvons-nous intuitivement être incités d’éviter certains endroits apparemment inoffensifs où se produira un désastre ? Ce Maître intérieur ne se manifeste t’il à notre conscience que lors de la période de l’incarnation ou subsiste-t’il même après la transition ? Devons-nous l’éveiller à chaque incarnation ? Une fois éveillé en nous, son réveil est-il de plus en plus facile à chaque incarnation ?
Très belle étude avec ses définitions claires et précises, que chacun peut comprendre.
« Connais-toi toi-même » est la découverte du Soi ou du Maître intérieur, du Moi intérieur et du Moi extérieur ou de l’ego, qui forment les trois éléments de la trinité humaine impliquant le processus de leur harmonisation. Cette harmonisation est la conséquence de notre propre transmutation. Les enseignements rosicruciens nous aident et nous soutiennent particulièrement dans nos efforts, afin de pouvoir accéder à cet haut idéal qui est à la portée de tous, moyennant volonté, persévérance, savoir… et amour, car chaque union est une expression d’amour.
Cordialement.
Cet exposé est limpide. Le processus d’“imitation” ou de transmutation de notre personnalité profonde exige temps et patience. Celle-ci se forme d’abord de façon passive, c’est-à-dire sans notre participation réellement consciente, grâce à la férule de la vie – le karma – pendant nos passages successifs ici-bas.
Le travail conscient débute quand l’intuition a enfin décelé la présence du Maître intérieur. Alors, l’écoute attentive de sa voix, discrète et sûre, nous ouvre les portes de la sublime université divine, où chacun apprend à ouvrir son coeur et son regard sur un horizon plus vaste que celui des sens et de la raison.
Notre Maître intérieur (le Soi ou la voix de notre conscience) nous invite inlassablement à suivre ses conseils pour notre propre bien. Et puisque « l’intérêt fait l’action », nous avons tout à gagner à « aligner » notre Moi intérieur (nos pensées ou idées) à cette Lumière qui, comme nous le savons, est omnipotente, omnisciente et omniprésente). En d’autres termes, aucune forme d’hypocrisie de notre part ne saurait tromper la vigilance de notre conscience (Maître intérieur) et, conformément à la loi spirituelle (imparable) de compensation (Karma), nous récoltons toujours ce que nous avons semé.
Sujet ardu et aisé à la fois, après recherches du soi. Le soi est la source, le moteur et le but d’un processus individuation qui, de la naissance à la mort, permet à la conscience de devenir consciente de la véritable nature de l’être (sa nature essentielle, originelle et éternelle) : le silence ou la paix d’où émerge tout ce qui est. Les études rosicruciennes permettent un approfondissement pour le retour au Soi. Cordialement.
C’est exact. Et nos conflits intérieurs sont la matérialisation de l’acceptation ou non, du chemin à suivre par notre Moi intérieur, suivant les choix que nous faisons pour être en accord avec notre Maître intérieur ou Soi.
Merci.
Cet exposé est clair et concis. Il est limpide sur le sujet des phénomènes qui se passent à l’intérieur de nous. Il a l’avantage d’inciter le lecteur à tourner son regard d’âme, de sa conscience, sur « soi », afin de s’analyser et, peut-être, de s’évaluer pour se faire la place qui convient dans le concert des humains et parmi les êtres en quête de plus de savoir et de connaissance.
Les phénomènes du Soi, le Maître intérieur et du Moi Intérieur, tels qu’ils transparaissent à travers cet exposé, constituent un second univers qu’il est bien d’étudier, de comprendre, voire de maîtriser pour son bonheur. – Cela me rappelle combien le sujet du « moi » et du « soi » exerçait un attrait particulier sur les étudiants de la psychologie classique. Les deux sont, peut-on dire, l’expression de la même Force qui anime l’univers qui nous environne que nous tentons d’explorer pour mieux le connaître. Par conséquent, nous devrions également nous pencher sur leur étude, celle des forces et des faiblesses, des vertus et des défauts qui leur sont liés, pour une meilleure compréhension et une bonne connaissance de notre univers : visible et invisible. Des études de psychologie nous ont enseignés à leur sujet, mais les explications qu’elles en donnent ne permettent pas de comprendre assez sur ces deux natures qui interagissent en nous pour former une personnalité et un caractère. Il y a des raisons, mais la principale semble être celle qui veut qu’on les prenne et les comprenne comme séparés.
A mon humble avis, je pense que l’étude, la compréhension et la connaissance du sujet du Soi (grand Moi) et du moi (petit soi) pourraient amener l’homme à se connaître et acquérir une maîtrise de sa vie qui lui permettrait de mieux vivre et de se conduire, dans le respect de son environnement, comme le souhaitent ceux qui le côtoient. Ce qui est synonyme de vivre heureux parmi les siens et conformément au désir de son âme, de sa conscience. Mais aussi, cela semble « parfait ».
Le Soi, que l’on peut nommer également le Moi spirituel, le Moi supérieur, le Moi intérieur, doit faire l’objet d’un travail permanent. C’est finalement la quête de tout mystique, tout véritable homme de spiritualité, tout individu en fort désir d’évolution.
Pour entreprendre cette tâche, on pourra lire avec beaucoup d’intérêt le livre : l’idéal éthique des Rose-Croix en douze vertus (Diffusion Rosicrucienne) , qui est à mon avis un livre essentiel sur les principales vertus à appliquer dans la vie courante et qui par ailleurs, est un livre facilement accessible à tout le monde.