À propos de l’égalité

L’égalité existe-t-elle à la naissance ?

L’égalité, au même titre que la liberté, est une revendication courante dans la plupart des sociétés. C’est ainsi que nombre de citoyens aspirent à être égaux. Mais la question qui se pose est de savoir dans quels domaines ils peuvent et doivent l’être. En effet, l’égalité est une condition qui n’existe ni à l’état naturel, ni à la naissance. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer la situation d’un enfant qui vient au monde dans un bidonville à celle d’un enfant qui voit le jour dans un beau quartier, et ce, dans quelque pays que ce soit.

Les êtres humains peuvent-ils être égaux ?

Étant donné que les êtres humains ne naissent pas tous au même moment, dans le même pays, au même endroit, dans la même famille, dans le même milieu social, etc., ils ne peuvent être égaux. Par ailleurs, ils ne disposent pas à la naissance du même potentiel de santé, de la même intelligence, du même tempérament, des mêmes dons, de sorte qu’il existe entre eux une inégalité quant à leurs aptitudes physiques, intellectuelles et autres. Il est donc impossible de faire en sorte que tous les individus soient égaux sur tous les plans et dans tous les domaines. Prétendre une telle chose relève de la démagogie ou (et) d’un manque de réflexion.

L’approche rosicrucienne de l’égalité

Pour les Rose-Croix, il existe une autre raison qui fait que les êtres humains, indépendamment de leur race, de leur nationalité, de leur milieu social et de leur sexe, sont inégaux à la naissance. Chacun d’eux a une âme qui diffère par son niveau de conscience, lequel reflète le degré qu’elle a atteint dans son évolution spirituelle. D’un point de vue rosicrucien, cette différence est due essentiellement au fait que certains ont vécu un plus grand nombre d’incarnations que d’autres. Par ailleurs, ils n’héritent pas du même karma au moment de venir au monde et ne sont donc pas égaux face au destin. En effet, notre existence est conditionnée en grande partie par ce que nous faisons au quotidien et par ce que nous avons fait dans un passé plus ou moins lointain.

L’égalité des droits et des chances

Comme vous l’aurez compris, je pense que l’égalité est impossible entre tous les êtres humains, car il y a trop d’éléments qui les rendent différents, dont certains échappent à la raison, à la volonté et au libre arbitre. Cela dit, tout doit être fait pour qu’ils soient égaux en droits et disposent des mêmes prérogatives au regard des lois en vigueur. Par ailleurs, il faut faire en sorte qu’ils puissent tirer le meilleur parti de leur intelligence, de leurs dons, de leurs aptitudes, etc. Si tous les citoyens du monde bénéficiaient de cette égalité de droits et de chances, le sentiment d’injustice que nombre d’entre eux ressentent existerait infiniment moins. Plutôt que de voir entre eux des inégalités pénalisantes, ils verraient des différences valorisantes pour les uns et les autres.

L’égalitarisme

Certaines idéologies prônent l’égalitarisme et confondent « égalité des droits et des chances» avec «égalité des résultats, des connaissances, des savoir-faire, des responsabilités, etc. ». Or, s’il était possible de faire en sorte que tous les êtres humains naissent au même moment, au même endroit et dans le même contexte socioculturel, aucun d’entre eux n’évoluerait de la même manière, ne connaîtrait les mêmes joies et les mêmes peines, n’obtiendrait les mêmes résultats sur le plan professionnel, n’aurait la même vie familiale, etc., car tous ont une âme différente, une personnalité différente, un caractère différent, un tempérament différent, un potentiel intellectuel différent, un héritage karmique différent. En cela, l’égalitarisme est à l’égalité ce que le libertarisme est à la liberté, à savoir une vue de l’esprit extrême, et donc vouée à l’échec.

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Cet article a 10 commentaires

  1. Olivier P.

    En effet, l’égalité est impossible entre tous les êtres humains; il y a différence entre égalité et égalitarisme. Il faut se méfier de la démagogie, dans ce domaine en particulier.

  2. Isora

    Un jour, serons nous égaux devant une nouvelle approche du vrai, du beau et du bien, qui essaye de nous montrer qu’il nous revient d’inciter sans relâche les hommes à inventer un futur qui permette à l’humanité d’accéder à une vie plus solidaire et plus heureuse, pour et avec chacun d’entre nous. Cordialement.

  3. Pax Vobiscum

    Je suis particulièrement heureux de savoir que la majorité des constitutions des États garantissent l’égalité des sexes. Ceci parce que l’accession des femmes à des postes de responsabilité à tous les niveaux de la société contribue progressivement à l’établissement d’un monde meilleur, étant donné qu’elles sont naturellement plus douces et plus patientes que les hommes.

  4. esther melèdje

    L’égalité entre humains rimant souvent avec leurs droits de naissance donne matière à réflexion sur un sujet dont la liste est exhaustive (…) et dont la mise en évidence succincte par le propos du Grand Maître nous interpelle sur le fonctionnement de la société actuelle. Les bonnes questions que nous avons à nous poser sont : ce que nous devons faire et comment le faire pour rendre plus intéressante cette société dont nous faisons partie. Pour nous aider, nous avons la possibilité de nous référer à la « Déclaration rosicrucienne des Devoirs de l’homme ».

  5. Antoine Achard

    Bienheureuse inégalité! Je crois que nous ne pouvons échapper à cette inégalité. L’inégalité fait partie de l’évolution, matérielle et spirituelle. C’est cette inégalité qui fait qu’il y a des personnes plus évoluées que moi et dont je puis m’inspirer, soit par leurs écrits ou plus directement par leurs conseils de vie. Ceux-là voyant facilement ce que je vois pas, comprenant, là où je ne saisis pas encore. Heureusement qu’il y a l’inégalité car la vie serait d’un ennui, confronté que nous serions, soit à une égalité dans la médiocrité, soit dans la vertu? et, dans ce cas, que ferions-nous encore ici-bas. Cette inégalité me pousse à évoluer et si je n’aime pas ma situation, alors, c’est par mon travail, sur moi-même et dans la vie, que je réussirai à la changer. Je crois à la vérité des rapports qui existent entre l’effort produit et le résultat obtenu. Cette inégalité, qui me montre les aspects les plus miséreux et abjects de la condition humaine, me montre aussi la lumière des êtres dont j’envie l’harmonie et la beauté intérieure. Alors un choix s’impose : soit je stagne, soit j’évolue et dans un cas comme dans l’autre il y aura toujours des êtres moins évolués ou plus évolués, et je sentirai l’inégalité comme la conséquence de mon harmonisation plus ou moins grande avec les lois cosmiques.

  6. Filos

    Les explications que vous donnez sont claires pour comprendre que l’égalité entre les hommes est un leurre. Mais ceci ne devrait pas donner lieu à quelque considération de supériorité ou d’infériorité entre les gens, peut-être, juste un sentiment de privilège venant de Dieu, un sentiment d’humilité et de gratitude.
    Par ailleurs, on se ferait du tort en cherchant obstinément à égaler l’autre. Les gouvernants blessent la société lorsqu’ils cherchent à rendre égaux les gouvernés. Par contre, chacun trouve bon de se surpasser chaque heure, chaque jour, chaque semaine, chaque année qui passent. Il trouve désagréable de rester toujours égal à lui-même. Il devrait en être de même pour une société qui veut progresser. Par ce surpassement, les uns restent différents des autres. Par conséquent, ils ne veulent pas et ne peuvent pas s’égaler.
    Dans une société où l’on cultive la différence, la diversité, chacun apporte ce qu’il pense être le meilleur pour le bien commun que les autres n’ont pas mais qu’ils désirent. Effectivement, il y en a qui en ont besoin. D’autres, non, car, ils ne l’estiment pas meilleur. La tolérance y est de règle, ils peuvent en proposer un (meilleur). La société se trouve ainsi dynamisée par divers apports des différents habitants. Elle progresse et s’améliore. Nous entendons souvent dire : « nos différences constituent notre richesse » ou encore « in pluribus unum ». L’égalité n’est pas à confondre avec « l’unité dans la diversité » qui constitue la force de la société, la première étant une tromperie.
    A l’inverse, une société égalitaire peut conduire à la dérive. Le meilleur s’étouffe, le médiocre prend la place. Le génie égale la bêtise, l’ange le diable. L’art se confond avec le concassage, le gribouillis et la bouffonnerie. L’anarchie surgit, le totalitarisme s’installe, les cœurs se nourrissent de rancœur. La société stagne ou recule.

  7. Anne-Marie K

    Bien d’accord avec votre exposé. Il me semble qu’il existe pas mal de problèmes au niveau de la compréhension et de la signification du terme même. Tout compte fait, je crois que pour grand nombre d’entre nous, l’égalité signifie simplement le droit, la volonté et l’espérance d’être considéré et traité par les autres de façon égalitaire. Le mot « équivalent » peut être employé à juste titre aussi, c’est-à-dire donc sur un pied d’égalité, considérant la personne tout entière comme entité à v a l e u r égale, et cette définition me semble très valable. Ceci n’a rien à voir avec un esprit communiste ou toute autre interprétation similaire.
    Prenons l’exemple dans une entreprise : personnellement j’estime qu’un agent d’entretien vaut autant de respect et de gentillesse de la part des autres qu’un directeur général. Bien qu’ils aient des responsabilités bien différentes, leur formation et leur rémunération le sont d’ailleurs aussi. On a définitivement besoin de l’un comme de l’autre afin d’assurer le bon fonctionnement de la société, chacun dans sa fonction et avec sa personnalité. L’égalité est donc une question de valorisation personnelle et collective.
    Nous sommes tous différents dans beaucoup d’aspects, comme vous l’avez très bien expliqué, mais nous devons nous respecter mutuellement, ce qui serait bénéfique pour la paix en général. Toutefois cela suppose que nous nous respections d’abord nous-mêmes. L’humanisme, l’amour et la spiritualité – ajoutons aussi un peu d’humilité – contribuent certainement à pratiquer ce point de vue.
    Dieu nous aime tous, sans distinction. Nous portons tous – consciemment ou inconsciemment – Sa même « Étincelle » en nous, sans distinction. Les lois divines sont valables pour tous, sans distinction… Et nous, que faisons-nous ?
    L’égalité dans le sens de l’équivalence se conjugue avec l’Unité dans la Diversité et vice versa, dans le monde des hommes comme dans le Tout.
    Cordialement

  8. Lermite

    Effectivement, nous devrions tous être égaux au niveau de l’être alors que les revendications de l’égalité sont, pour la plupart, au niveau de l’avoir. De plus, nous voudrions toujours être égaux avec la situation meilleure que la nôtre, mais pas avec la pire. Socialement, l’inégalité résulte souvent d’un mauvais sens des valeurs ou d’une mauvaise valorisation du potentiel de chacun. Accepter nos forces et nos faiblesses, respecter les forces et les faiblesses de l’autre permettrait d’ériger une société où nous serions égaux par le respect, plutôt que de rechercher l’égalité dans la satisfaction de l’envie et de la convoitise.

  9. Le Tigre

    Tous les êtres humains n’ont pas le même niveau d’évolution. Potentiellement ils le peuvent tous : une égalité potentielle. Dans la société française nous avons les mêmes droits et devoirs : une forme d’égalité républicaine.

  10. esther melèdje

    Tous les points afférents ayant été, selon moi, abordés, il est important de surligner l’essentiel en citant la Fidh (Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme) : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits ».

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