Existe-t-il un lien traditionnel, historique et doctrinal entre les Cathares et les Rose-Croix ?

L’origine du Catharisme

Tout d’abord, il faut rappeler que le Catharisme est apparu en Europe au milieu du XIIe siècle. C’est ainsi que des communautés cathares ont vu le jour sous des noms divers (cathares, piphles, publicains, tisserands, bougres, patarins, albigeois) en Allemagne, en Italie et dans le Royaume de France, notamment dans le Midi. A l’origine, le mot « Cathare » vient du grec « Katharos », qui veut dire « pur ». Cela étant, les Cathares se désignaient plutôt comme étant les « bons hommes » ou les « bons chrétiens ». Quant au qualificatif « Parfaits », c’est l’Inquisition qui l’employa pour les discréditer, laissant entendre que les Cathares se croyaient parfaits et que c’était là une hérésie.

Les Églises cathares

S’agissant de la France, il existait quatre Eglises cathares au XIIe siècle : Albi, Carcassonne, Toulouse, Val d’Aran. Au XIIIe siècle, deux nouvelles Eglises se sont constituées : celles d’Agen et de Razès. Ces six Eglises étaient indépendantes et ne reconnaissaient que l’autorité de leur évêque, ce qui revient à dire qu’elles ne reconnaissaient pas celle du pape ni celle du clergé catholique. En fait, les Cathares considéraient que l’Eglise catholique avait trahi les idéaux du Christ en donnant trop de faste aux monuments chrétiens et aux tenues portées par les évêques, archevêques, cardinaux, etc. Ils pensaient également que les rites catholiques s’étaient considérablement éloignés de ceux que pratiquaient les chrétiens primitifs, notamment celui du baptême et de l’eucharistie.

Reconstitution du château de Montségur, place forte du Catharisme au XIVe siècle

La doctrine des Cathares ?

D’une manière générale, la doctrine des Cathares était fondée sur la vie et l’œuvre du Christ, étant entendu qu’ils ne voyaient pas en lui le Rédempteur « venu racheter les péchés du monde », mais le guide spirituel à suivre et à imiter pour obtenir le Salut. De même, ils ne croyaient pas qu’il avait souffert la Passion, ni qu’il était mort sur la croix. Par voie de conséquence, ils n’adhéraient pas aux miracles de la résurrection. Par ailleurs, ils étaient très manichéens, en ce sens qu’ils pensaient qu’il existait deux mondes : l’un bon, sous la domination de Dieu ; l’autre mauvais, sous la domination du Diable. Leur but était d’œuvrer à l’avènement du premier sur Terre.

Les rites cathares

Les Cathares avaient différents rites, dont le principal était le sacrement de consolamentum (la consolation), qui consistait à baptiser, non pas au moyen de l’eau, mais par l’imposition des mains, tel que le Christ était censé l’avoir fait. Tout croyant qui avait reçu ce baptême devait ensuite pratiquer l’ascèse, l’abstinence de toute nourriture carnée et la morale évangélique : interdiction de jurer, de mentir, de voler, de tuer… Leur seule prière était le « Notre Père », dans une version qui différait de celle de l’Eglise catholique. Dans ces conditions, on ne peut s’étonner que celle-ci mit tout en œuvre pour les persécuter et les éradiquer.

Ce livre, publié sur les Cathares par l’Université Rose-Croix Internationale, est devenu une référence sur le sujet.

Cathares et Rose-Croix

Au regard des explications précédentes, il n’existe aucun lien traditionnel, historique ou doctrinal entre les Cathares et les Rosicruciens. Outre le fait que l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix n’est pas une religion, son enseignement et sa philosophie ne reposent aucunement sur la vie et l’œuvre du Christ. Par ailleurs, ses membres sont entièrement libres de mener leur existence comme ils l’entendent, et ce, dans tous les domaines. A titre d’exemple, il ne leur est par demandé de vivre en ascète et d’être végétariens. Quant aux Rosicruciens qui sont intéressés par le Christianisme, ou plutôt par l’ésotérisme judéo-chrétien, ils ont la possibilité d’étudier l’enseignement de l’Ordre Martiniste Traditionnel, parrainé par l’A.M.O.R.C. depuis le début du XXe siècle.

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