La notion de sacré
Dans l’esprit de nombreuses personnes, la notion de sacré est liée aux religions et, par extension, à Dieu. La plupart des croyants pensent en effet que c’est Lui qui a inspiré le Messie ou le Prophète auquel se rattache la religion qu’ils suivent, mais également ceux qui en ont rédigé les textes fondateurs, conçu les rites et défini les symboles. Par voie de conséquence, ils considèrent que ces textes, ces rites et ces symboles sont sacrés, c’est-à-dire d’inspiration et de nature divines, et manifestent à leur égard le plus grand respect. C’est vrai notamment pour les Livres sur lesquels reposent le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam, en l’occurrence l’Ancien et le Nouveau Testament, et le Coran.
Les lieux de culte
Les lieux de culte sont considérés également comme sacrés par les fidèles. Selon la religion qu’ils suivent, une église, une synagogue, une mosquée ou autre temple est en quelque sorte la «maison de Dieu». Lorsqu’ils s’y trouvent, seuls ou avec d’autres personnes partageant leur foi, ils ont le sentiment qu’Il est là, présent, prêt à entendre leurs prières et à y répondre. En principe, aucune pensée, aucune parole, aucune action profane ne doit être émise ou commise en ces lieux. Ce serait là un sacrilège, c’est-à-dire, par définition, «un manque de respect pour ce qui est considéré comme sacré». Pire encore est la profanation, qui va jusqu’à détruire des lieux ou des objets que les fidèles de telle ou telle religion considèrent comme sacrés.
Le manque de tolérance
Si tous les croyants étaient tolérants les uns vis-à-vis des autres, ils respecteraient ce qui est sacré aux yeux de toutes les religions. Les Chrétiens pourraient prier indifféremment dans une mosquée ou une synagogue, les Juifs dans une église ou une mosquée, les Musulmans dans une église ou une synagogue… Malheureusement, on en est très loin. Ce manque de tolérance est dû au fait que chaque religion a tendance à revendiquer le monopole de la foi et de la vérité. Dès lors, les fidèles tendent eux-mêmes à se comporter comme si celle qu’ils suivent était la plus sacrée d’entre toutes. Dans les cas extrêmes, ils en viennent à faire preuve d’intégrisme et de fanatisme. Quant aux Rose-Croix, ils s’emploient à respecter toutes les croyances religieuses.
« Des athées devenus croyants »
A priori, on pourrait penser qu’un athée n’éprouve aucun respect pour le sacré ; il n’en est pas ainsi. Il vous est certainement arrivé de visiter une église, une cathédrale ou autre en compagnie de personnes qui ne croyaient pas en Dieu, et de constater qu’elles étaient respectueuses du lieu où elles se trouvaient. Pourquoi ? Parce qu’elles ont été capables de faire abstraction de leur athéisme et d’avoir une attitude positive à l’égard de ce qui se présentait à leurs yeux. Peut-être aussi parce que leur âme (car ils en ont une) a été sensible, pas nécessairement au décorum, mais à l’ambiance régnant dans cet endroit. Il est d’ailleurs probable que des athées soient devenus croyants après avoir été impressionnés par un lieu considéré comme sacré.
L’approche laïque du sacré
En relation avec les remarques précédentes, il est intéressant de noter qu’il existe une approche laïque du sacré, en ce sens qu’il n’est pas rare d’entendre des athées dire que «la vie est sacrée», «la liberté est sacrée», «la personne humaine est sacrée», «les droits de l’homme sont sacrés», «la République est sacrée», etc. Ces expressions courantes montrent bien que le mot «sacré», même lorsqu’il n’est pas employé dans un contexte religieux, véhicule un sens profond, à tel point qu’il est très difficile de lui trouver un synonyme : «la vie est …», «la liberté est…», «la personne humaine est…», «les droits de l’homme sont…», etc.