Une définition de l’humanisme
Dans la plupart des ouvrages de référence, l’humanisme est défini comme « toute théorie ou doctrine qui prend pour fin la personne humaine et son épanouissement ». Si l’on se base sur cette définition, on est humaniste dès lors que l’on œuvre au bonheur de tous les êtres humains, quels qu’ils soient. C’est précisément la mission que l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix se donne à travers son enseignement et sa philosophie. Le seul fait qu’il soit ouvert aux hommes comme aux femmes, sans distinction de race, de classe sociale et de religion, en est d’ailleurs la preuve. Par extension, les Rosicruciens sont eux-mêmes des humanistes, car ils considèrent l’humanité entière comme leur famille et cultivent la fraternité entre tous les peuples. Cette conception des choses n’est pas nouvelle, puisque les Rose-Croix du XVIIe siècle la professaient déjà. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler que Coménius, l’un des plus célèbres d’entre eux, est considéré de nos jours comme le père spirituel de l’U.N.E.S.C.O.
La fraternité humaine
Tout comme un humaniste considère que l’homme et la femme sont égaux en tant qu’êtres humains, il ne pense pas qu’une race soit supérieure à l’autre, en supposant même qu’il y ait plusieurs races. Certes, on ne peut nier, par exemple, qu’il y a des différences morphologiques évidentes entre européens, africains et asiatiques, mais il est prouvé scientifiquement que leur génome est identique et que le sang qui coule dans leurs veines est fondamentalement le même ; ils sont donc frères et sœurs dans l’absolu et forment l’espèce humaine dans son ensemble. Penser, pire encore dire, que telle race est supérieure à telle autre, est donc un non-sens sur le plan biologique et traduit une absence d’humanisme. En fait, le racisme traduit un réel manque d’intelligence et une incapacité à accepter les différences. C’est ainsi qu’un raciste a tendance, non seulement à rejeter les personnes qui ne sont pas de sa race présumée, mais également celles qui n’ont pas la même religion, les mêmes opinions politiques, les mêmes tendances culturelles, les mêmes goûts artistiques, etc.
Être des citoyens du monde
L’humanisme ne se limite pas à accepter les différences entre les êtres humains, quelles qu’elles soient. Si tel était le cas, être humaniste se limiterait à être tolérant et à avoir l’esprit ouvert ; il consiste également à œuvrer activement à l’amélioration de la condition humaine, sans distinction raciale, ethnique, sociale ou autre. Cela suppose d’agir et de réagir en tant que citoyen du monde, et non pas en tant qu’individu appartenant à telle nation, telle région, telle famille, telle religion, telle communauté, etc. D’un point de vue rosicrucien, tous les êtres humains sont autant de cellules d’un seul et même corps, en l’occurrence celui de l’humanité dans son ensemble. Qu’ils en aient conscience ou non, ils sont interdépendants et participent du même égrégore. Autrement dit, ils ne font qu’un dans l’absolu.
Avoir foi en l’homme
D’une manière générale, deux conditions majeures doivent être réunies pour mériter le qualificatif d’« humaniste » : aimer l’homme et avoir foi en lui. Aimer l’homme, cela ne veut pas dire nécessairement aimer tous les êtres humains en tant qu’individus, bien que ce soit l’idéal, mais au moins les aimer en tant que membres de la Fraternité humaine. Cela revient finalement à les considérer véritablement comme des frères et sœurs. Avoir foi en l’homme, c’est avoir la conviction qu’il peut à la fois s’améliorer lui-même et améliorer le monde, ce qui suppose d’avoir confiance en sa capacité de faire le bien, tant pour lui-même que pour autrui. Un humaniste est donc optimiste quant à la nature humaine, ce qui ne l’empêche pas d’être lucide sur ses faiblesses. Convaincu que l’humanité est capable de se transcender pour exprimer le meilleur d’elle-même et œuvrer dans l’intérêt de chacun, il approuve et soutient tout projet et toute action qui visent au bonheur de tous les êtres, sans distinction.
La spiritualité au service de l’humanisme
Un humaniste doit-il être spiritualiste ? Cela n’est pas une nécessité absolue, car le seul fait de croire en Dieu ne rend l’homme ni meilleur ni plus altruiste à l’égard de ses semblables. Cela dit, la spiritualité, lorsqu’elle est vécue sans sectarisme et sans dogmatisme, ouvre des horizons plus vastes dans l’application de l’humanisme. En effet, à partir du moment où l’on admet que l’humanité fait partie d’un Plan divin et qu’elle évolue graduellement vers un État idéal, on comprend intuitivement que cet état doit être atteint d’une manière collective et en faisant appel à ce qu’il y a de plus spirituel dans la nature humaine. De plus, le fait d’être convaincu qu’il existe une relation privilégiée entre l’homme et cette Intelligence absolue que l’on appelle « Dieu » donne une dimension transcendantale à notre vie et lui confère un sens que toute personne athée ou matérialiste ne peut concevoir. Vous noterez d’ailleurs que la foi, dans son expression la plus positive, est un vecteur de bienveillance.