L’Ordre de la Rose-Croix s’intéresse-t-il à la psychologie ?

L’origine étymologique du mot « psychologie »

Sur le plan étymologique, le mot « psychologie » provient du grec « psukhé » (psyché) et « logos » (parole), et désigne la « science qui a pour objet de comprendre la structure et le fonctionnement de l’activité mentale et des comportements qui lui sont associés ». Charles Bonnet (1720-1793) aurait été le premier à utiliser ce mot en français. On considère généralement que cette science, dans sa forme “moderne”, est apparue au XVIIe siècle, et que c’est Descartes (1596-1650) qui en a fait une discipline scientifique. En réalité, les philosophes de la Grèce antique s’intéressaient déjà aux états de consciences et aux processus mentaux que tout être humain peut expérimenter à l’état de veille comme durant le sommeil. À cette époque, la psychologie était indissociable de la philosophie et avait une connotation spiritualiste.

La psyché

Si la notion de « psyché » est très ancienne, la psychologie, en tant que science, est donc relativement récente. En outre, c’est Sigmund Freud (1856-1939) qui la rendit populaire à travers l’usage thérapeutique qu’il en fit et qu’il exposa à travers ses ouvrages. Il est d’ailleurs considéré comme le père de la psychanalyse. Il faut rappeler néanmoins qu’il donna à cette science naissante une orientation matérialiste excluant toute dimension spirituelle en l’homme. C’est ce qui explique pourquoi Karl Gustav Jung (1875-1961), son disciple durant quelques années, en vint à rompre avec lui et à élaborer sa propre méthode. Contrairement à son ancien “mentor”, il était spiritualiste et admettait comme une évidence l’existence d’une âme en tout être humain.

Sur le plan étymologique, la psychologie est la science qui a pour objet de comprendre la structure et le fonctionnement de l’activité mentale.

La psychologie

De nos jours encore, on parle couramment de la « psychologie freudienne » et de la « psychologie jungienne ». Ceux et celles qui adhèrent à la première sont généralement athées et matérialistes. Quant à ceux et celles qui lui préfèrent la seconde, ils sont le plus souvent croyants et spiritualistes. Cela ne veut pas dire qu’il faut opposer ces deux approches de la psychologie. En effet, elles ont des points communs, ne serait-ce que la volonté de comprendre les processus mentaux et émotionnels qui font de tout être humain une personnalité unique, avec son passé, son présent et son futur en devenir. Par ailleurs, les psychologues certifiés, quelle que soit l’orientation qu’ils donnent à leur pratique, s’emploient à soulager, voire à guérir, leurs patients.

La philosophie rosicrucienne

La philosophie prônée par l’Ordre de la Rose-Croix étant fondamentalement spiritualiste, la psychologie, au sens d’«étude des phénomènes liés à la psyché », fait partie intégrante de son enseignement C’est ainsi que l’un des degrés de l’A.M.O.R.C. est consacré à l’étude des différentes phases de la conscience humaine (objective, subjective, subconsciente…) et des facultés qui en dépendent (mémoire, raisonnement, imagination…) Une telle étude permet de se familiariser avec les processus psychologiques que nous développons au cours de notre existence : les mauvaises habitudes, les craintes, les angoisses…, mais aussi les bonnes habitudes, les espérances, les aspirations… D’un point de vue rosicrucien, c’est dans la compréhension de ces processus que réside la clé de notre équilibre mental, émotionnel et spirituel, et par là même la clé de notre bien-être général.

Gravure extraite d'un livre de Robert Fludd, célèbre Rose-Croix du 17e siècle.
Comme le confirme cette illustration extraite d’un livre de Robert Fludd (1574-1637), les Rose-Croix se sont toujours intéressés aux processus mentaux.

L’approche rosicrucienne de la psychologie

Comme le suggèrent les explications précédentes, l’approche rosicrucienne de la psychologie est fondamentalement spiritualiste. Si tel est le cas, c’est parce que les Rose-Croix admettent l’existence de l’âme et considèrent que la conscience en est une émanation, un attribut. De ce fait, ils ne font pas vraiment la distinction entre nos « états d’âme » et nos « états psychologiques ». De même, il est pour eux évident que nos pensées et nos émotions exercent une influence sur nos « états physiques », et donc sur notre santé. Cette conception holistique de l’être humain n’est pas nouvelle, puisque les Rose-Croix du XVIIe siècle la professaient déjà dans leurs écrits. Précisons également que l’Université Rose-Croix Internationale comporte une section en psychologie, ce qui montre l’intérêt que l’A.M.O.R.C. accorde à cette science.

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