Quelle est la position de l’Ordre de la Rose-Croix sur le suicide ?

Les causes du suicide

Malheureusement, et comme chacun sait, certaines personnes en viennent à mettre fin à leurs jours, à se suicider. Le plus souvent, elles le font suite à une épreuve qu’elles se sentent incapables de surmonter (perte d’un être cher, problèmes familiaux ou professionnels, peine sentimentale, mal-être, dépression, etc.). Quelle que soit la raison pour laquelle elles en viennent à cet acte ultime, il paraît évident qu’au moment où elles le commettent, elles sont totalement désespérées et n’ont plus du tout le goût de vivre ; la mort est alors perçue par elles comme une délivrance, une libération. C’est pourquoi nous devons éprouver une grande compassion à leur égard et ne surtout pas les juger.

L’un des suicides les plus connus de l’histoire : celui de Cléopâtre.

Les religions face au suicide

Durant des siècles, la plupart des religions ont condamné les personnes qui se suicident, prétextant que la vie est sacrée et que c’est Dieu et Lui seul qui décrète l’heure et les circonstances de notre mort. Elles sont même allées jusqu’à leur refuser des funérailles, considérant que leur âme était perdue à jamais et resterait pour toujours prisonnière des limbes, “zone” située dans l’au-delà aux marges de l’enfer. Depuis, et fort heureusement, les religions ont adopté une nouvelle attitude à l’égard des fidèles qui mettent fin à leurs jours, de sorte qu’ils bénéficient désormais d’un service religieux, ce qui est une source d’apaisement pour les proches et la famille du défunt.

Un sentiment de culpabilité

À propos des proches d’une personne qui s’est suicidée, il est évident qu’eux aussi ont besoin de compassion. Non seulement ils ont perdu un être cher, mais bien souvent, ils culpabilisent et pensent à tort qu’ils ont une part de responsabilité dans ce drame, voire qu’ils auraient pu faire en sorte qu’il n’ait pas lieu. En réalité, il n’en est rien. De l’avis même des médecins et des psychologues, on ne peut empêcher quiconque de mettre fin à ses jours lorsqu’il l’a décidé et qu’il est déterminé à le faire. Si vous faites partie de ceux ou de celles qui ont perdu un être cher de cette façon, vous ne devez en aucun cas vous en vouloir et nourrir des regrets, et encore moins des remords. Essayez plutôt de penser à lui d’une manière positive.

Les conséquences mystiques du suicide

Selon ce qui est enseigné dans l’Ordre de la Rose-Croix, l’âme d’une personne qui s’est suicidée ne se rend nullement dans les limbes. Comme c’est le cas pour celle de tout autre défunt au moment où il meurt, elle rejoint dans le monde spirituel le plan de conscience correspondant au niveau d’évolution qu’elle a atteint, et y demeure dans l’attente de se réincarner. Elle comprend alors que le suicide ne fait que reporter dans la prochaine vie les épreuves auxquelles on a voulu se soustraire en mettant fin à ses jours. Dans l’absolu, toute difficulté, toute adversité, toute affliction, tout problème peut être surmonté en puisant dans notre force intérieure et en appliquant positivement notre libre arbitre. Le suicide est donc contraire aux lois de la vie et de l’évolution.

A propos de l'euthanasie
L’Ordre de la Rose-Croix n’est opposé ni à l’euthanasie ni au suicide assisté.

Suicide et euthanasie

Que penser de l’euthanasie au regard du suicide ? La plupart des Rose-Croix sinon tous considèrent que vouloir mettre fin à ses jours ou demander à ce qu’on le fasse pour nous lorsqu’on est atteint d’une maladie incurable, qu’on est devenu totalement impotent, qu’on souffre terriblement malgré les analgésiques, qu’on ne reconnaît plus nos proches ou qu’on sait que c’est sur le point d’arriver, n’est pas assimilable à un suicide. Dans ce cas, ce n’est pas pour échapper à une épreuve que l’on aurait pu surmonter en puisant en nous-mêmes, mais pour mettre fin à une situation insupportable que l’on n’est pas en mesure de surmonter, et encore moins de maîtriser. Dès lors, il paraît tout à fait légitime de recourir à l’euthanasie ou au suicide assisté, d’autant que d’un point de vue rosicrucien, la souffrance n’est nullement expiatoire ou rédemptrice.

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