Depuis que le monde est monde, les hommes n’ont cessé de s’entretuer pour des raisons diverses : religieuses, politiques, économiques, géo-politiques, etc. En règle générale, les guerres ont toujours été menées pour convertir d’autres peuples à telle religion, pour s’approprier leurs terres et leurs biens, ou pour leur imposer une manière de vivre, étant entendu qu’elles ont en commun d’avoir été déclenchées le plus souvent par quelques individus, au détriment de populations entières. Et jusqu’à une époque assez récente, ceux qui combattaient étaient enrôlés de force et n’avaient d’autre choix que de tuer ou de se faire tuer. Par ailleurs, chacun connaît le sort qui était réservé aux “déserteurs”.
A priori, on pourrait penser que les choses n’ont pas évolué positivement dans ce domaine. Pourtant, une étude récente montre qu’au-delà des apparences, il y a de nos jours beaucoup moins de guerres que dans le passé, même récent. Si nous avons l’impression qu’il y en a autant, voire plus, c’est parce qu’elles sont relayées sur internet ; c’est aussi parce que les médias les mettent en exergue ; parfois même les scénarisent. Nous sommes très nombreux à penser que cette médiatisation apporte peu en termes d’information et contribue à banaliser la guerre, dans ce qu’elle a de plus violent et de plus inhumain. Mais cela nourrit les réseaux sociaux et occupe du temps d’antenne à la radio et à la télévision…
Il est un autre fait qui montre que les consciences ont évolué positivement dans la relation que nous avons avec la guerre. De nos jours, et comme chacun sait, nous envoyons des “soldats de la paix” dans certains pays pour empêcher des populations de s’entretuer ou pour protéger des minorités en danger. De même, nous missionnons des militaires pour faire tomber des dictatures. Certes, cela n’est pas toujours dénué d’intérêt ou d’arrière-pensée ; certes, il y a parfois “deux poids deux mesures”. Mais il est indéniable que la guerre et l’asservissement des peuples en général ne laissent plus indifférent. On en est même venu à s’offusquer que des soldats volontaires meurent au cours d’opérations militaires, au point de laisser croire qu’une “sale” guerre peut être “propre”.
« Créer une culture de la paix »
Que faire pour qu’il y ait encore moins de guerres, voire plus aucune ? Renforcer les échanges et la coopération entre tous les pays ; mieux partager les ressources naturelles et les produits de l’économie ; faire en sorte que tout être humain jouisse de ses droits légitimes et vive décemment sur le plan matériel, etc. Autrement dit, mettre fin aux causes sociales, politiques, économiques et autres qui conduisent des peuples et des nations à s’agresser mutuellement. Et par-dessus tout : créer une culture de la paix, ce que Nicolas Roerich, célèbre Rose-Croix, avait tenté de faire au début du XXe siècle. Dans cet ordre d’idée, l’A.M.O.R.C. a publié il y a quelque temps un texte intitulé « Contribution à la paix », dont je vous recommande la lecture. D’une manière générale, elle est une invitation à faire preuve de tolérance et de bienveillance envers autrui.
On ne peut évoquer la guerre sans parler de ce qui les rend si meurtrières : les armes. Si aucun scientifique, aucun ingénieur, aucun technicien, aucun industriel n’acceptait d’utiliser son intelligence et ses connaissances pour en fabriquer, sans parler des marchands qui en font le commerce et la promotion, il est évident que la problématique serait tout à fait différente. Malheureusement, l’inconscience des uns et la cupidité des autres font que l’industrie de l’armement est toujours très florissante dans de nombreux pays. C’est même l’un des secteurs les plus lucratifs. À quand un décret international interdisant la fabrication et la vente d’armes de guerre ? Une telle perspective relève aujourd’hui de l’utopie, mais il faut y croire et agir en ce sens sans jamais se décourager.
D’un point de vue philosophique, les guerres ont leur origine dans les aspects les plus négatifs de la nature humaine, c’est-à-dire dans ces défauts que sont l’orgueil, l’intolérance, le sectarisme, la convoitise, l’avidité, la cupidité, le désir de vengeance, etc. C’est pourquoi l’Ordre de la Rose-Croix insiste autant sur la nécessité pour tout être humain de travailler sur lui-même afin de se parfaire dans ses jugements et son comportement, non seulement dans son propre intérêt, mais également dans celui de la société et de l’humanité en général. De même, il importe de cultiver la paix en soi et autour de soi, ce qui suppose de nous évertuer à pacifier nos pensées, nos paroles et nos actions.
S’il y a de nos jours moins de guerres que dans les siècles passés, il n’en demeure pas moins qu’il y en a actuellement sur quasiment tous les continents. Certaines sont médiatisées ; d’autres non, car a priori trop “lointaines”, trop “spécifiques”, trop “exotiques”, trop peu “porteuses” sur le plan médiatique… Pourtant, toutes sèment la mort, la souffrance et le malheur. En appeler à la paix partout où elles sont présentes est donc un devoir et une nécessité. Et en supposant que vienne le jour où plus aucune guerre n’aura lieu dans le monde, il faudra toujours être vigilant et continuer à œuvrer pour que la paix perdure dans les esprits, les cœurs et les âmes. Rien ne sera jamais acquis dans ce domaine, car l’être humain a toujours disposé et disposera toujours de son libre arbitre.
Méditation pour la paix
Si, comme tous les Rosicruciens, vous êtes convaincus que la pensée est créatrice, je vous propose d’effectuer régulièrement la méditation suivante :
– Isolez-vous quelques instants dans un endroit calme, et détendez-vous en procédant comme vous le ressentez.
– Cela fait, visualisez la Terre comme si vous la regardiez depuis l’espace. Voyez-la tourner lentement sur elle-même.
– Puis visualisez le mot PAIX écrit au-dessus de la Terre en lettres de lumière, et imaginez que cette lumière éclaire tour à tour les divers continents et tous les pays qu’ils contiennent.
– Tout en procédant à cette visualisation, concentrez-vous sur l’idée que toute l’humanité, sous l’effet de cette lumière cosmique, s’apaise et privilégie la fraternité, la coopération, l’entraide, l’harmonie et l’amour, tant parmi les gouvernants que parmi les gouvernés. Imaginez également qu’elle renoue avec la nature et s’emploie à la guérir et à la préserver pour les générations futures.
– Ensuite, tout en maintenant cette vision, entonnez plusieurs fois à voix basse ou mentalement le son mystique MA, connu des Rosicruciens pour son effet apaisant.
– Puis mettez fin à cette méditation.
Que vous partagiez ou non ces quelques réflexions sur la paix, que vous soyez convaincu(e) ou non du bienfondé de l’expérience que je vous ai proposé d’effectuer, vous faites très certainement partie de cette grande majorité de personnes qui désapprouvent la guerre. Autrement dit, vous avez certainement une âme de pacifiste. Présumant que tel est le cas, je vous propose de partager cet « Appel à la paix » et de prendre vis-à-vis de vous-même l’engagement suivant : « Conscient(e) que la guerre sème la mort, la souffrance et le malheur, je m’engage à œuvrer autant que possible au service de la paix ».
Avec mes pensées les plus fraternelles.
