« Nous avons tous des regrets »
Quoi qu’on dise, nous avons tous des regrets. Certains concernent des sujets qui ne sont pas graves en eux-mêmes ; d’autres sont liés à des faits que nous avons mal vécus. En règle générale, ce que nous regrettons, c’est d’avoir dit ou fait, ou au contraire de ne pas avoir dit ou fait, telle chose en telle circonstance. Si vous remontez dans votre passé, il est quasiment certain que vous avez eu des paroles, des attitudes, des comportements, des réactions… qui, avec le recul, vous semblent aujourd’hui inappropriés : envers des membres de votre famille, des amis, des collègues de travail, des inconnus. Lorsque vous vous les rappelez, cela vous rend triste, vous chagrine, vous embarrasse, vous désole, autant de sentiments que suscitent les regrets.
Des choix personnels que nous regrettons
Les regrets peuvent également concerner des choix qui concernent notre vie personnelle et qui se sont avérés mauvais. C’est ainsi que l’on peut regretter d’avoir ou de ne pas avoir acheté telle chose lorsque l’occasion s’est présentée, d’avoir ou de ne pas avoir fait tel voyage, d’avoir vu ou ne pas avoir vu tel spectacle, d’avoir ou de ne pas avoir choisi telle profession, d’avoir ou de ne pas avoir emménagé dans telle maison, etc. Ces “mauvais” choix, lorsque l’on y songe, génèrent aussi en nous tristesse, chagrin, embarras, désolation, selon l’importance qu’on leur accorde. Dans les cas extrêmes, certains peuvent se traduire par un état dépressif qui affecte notre bien-être, voire notre santé. Au cours de sa vie, toute personne est confrontée un jour ou l’autre à ce genre de regrets, ne serait-ce que parce que nous ne sommes pas infaillibles et prenons parfois de mauvaises décisions.
« Regrets » et « Remords »
Bien que la différence entre eux soit subtile, on ne doit pas confondre « regrets » et « remords ». Les seconds, contrairement aux premiers, concernent toujours des comportements qui ont porté préjudice à autrui et qui nous donnent mauvaise conscience, au point parfois d’en avoir honte. Dans leur cas, nous savons que ce que nous avons dit ou pas dit, fait ou pas fait, a affecté plus ou moins gravement les personnes concernées. Nous culpabilisons presque toujours, et là aussi, notre bien-être et notre santé peuvent s’en ressentir. Certains disent n’avoir ni regrets ni remords. Je doute que cela soit possible, car nous commettons tous des erreurs de jugement et de comportement, et la « voix de notre conscience » est là pour nous interpeler. On peut ne pas en tenir compte, mais elle se fait toujours entendre à nous, non pas pour nous accabler, mais pour nous inciter à exprimer le meilleur de nous-mêmes dans nos relations avec autrui.
Ne pas culpabiliser
Qu’il s’agisse de regrets ou de remords, nous devons absolument éviter de culpabiliser. Non seulement cela ne peut changer ou annuler ce que nous regrettons, mais cela affecte négativement notre équilibre physique et psychologique. Il vaut beaucoup mieux nous employer à assumer nos erreurs ou nos mauvais choix, et tout faire pour éviter de les renouveler. Consentir à cet effort contribue à nous apaiser, à nous réconcilier avec nous-mêmes, et à nous revaloriser à notre propre regard. Et si l’on est croyant, on doit alors puiser dans sa foi et demander à Dieu, tel qu’on le conçoit, de nous aider dans cette entreprise. Quoi qu’il en soit, la culpabilité, lorsqu’elle est “chronique”, est un sentiment négatif, car elle est inhibante, anxiogène et source d’un stress qui a une influence néfaste sur notre vie, et parfois sur celle de nos proches.
Savoir présenter nos excuses
S’agissant des remords, il est salutaire également de présenter nos excuses aux personnes que nous avons affectées, voire de leur demander de bien vouloir nous pardonner. Dans l’absolu, il n’est jamais trop tard pour le faire, même après plusieurs mois ou plusieurs années. Cela nécessite une certaine humilité, car notre ego nous incite généralement à penser que nous n’avons rien ou peu de choses à nous reprocher vis-à-vis des autres, et que ce sont plutôt les autres qui devraient s’excuser et solliciter notre pardon. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, « il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, et pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ». En notre âme et conscience, nous savons parfaitement ce qu’il en est vraiment. Et si vous admettez l’existence du karma, le fait de nier vis-à-vis de nous-mêmes ou des autres les erreurs que nous avons commises, ne peut que nous valoir tôt ou tard une dette karmique destinée à éveiller en nous l’humilité et la sincérité.